Accueil > CÉSAIRE AU PANTHEON – BELLE EPITAPHE !

CÉSAIRE AU PANTHEON – BELLE EPITAPHE !

Publie le mardi 5 avril 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

CÉSAIRE AU PANTHEON – BELLE EPITAPHE !

AVE CÉSAIRE !

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » ! Sans doute ! Sans doute !

Brassens disait que « Les morts sont tous de braves types ! », dénonçant ainsi avec ironie, l’hypocrisie humaine, celle qui nous pousse à vouloir honorer après avoir combattu, parfois à mort.

Mais, en l’occurrence Aimé CÉSAIRE l’était. Brave, et même davantage !
Et bizarreries de la vie, de la nature humaine, ce ne sont pas ceux qui, à juste titre, l’honorent aujourd’hui 6 avril 2011, trois ans après sa mort, qui l’ont le plus épargné ou reconnu.


De SECHOU : Auteur compositeur interprète, conteur. sechou@9online.fr


Que tous ces gens se gardent d’en faire trop ! Qu’ils se souviennent que, Qui embrasse trop mal étreint, n’est-il pas vrai !?
Ce ne sont certes pas non plus, ceux qui sont fondamentalement, idéologiquement, politiquement, orgueilleusement, petitement contre toute repentance, (on suivrait sans peine mon regard), qui sont les plus qualifiés pour faire authentiquement amende honorable.
Ainsi va la vie, et on ne refait ni le Monde, ni l’Histoire.

Mais que l’on ne s’y méprenne pas, l’Histoire saura égrainer, pour les rappeler à nos enfants, les noms de ceux qui récupèrent comme de ceux qui pleurent sincèrement ; de ceux qui honorent comme de ceux toujours prompts à se montrer à la moindre, et en toute occasion.

Pour ma part, je verrai le spectacle à la télévision, blotti dans mon fauteuil, avec, comme CÉSAIRE, à n’en point douter, un sourire amusé, en cette soirée de printemps. Loin, très loin de ce beau monde ! Ce monde-là, sans lequel, en dehors duquel, beaucoup ne se sentiraient pas exister. Ils en sont encore là, nombreux à ne pas savoir distinguer l’être du paraître.

Puis, j’irai pour la énième fois, répéter le spectacle que j’aurai l’honneur de donner en la mémoire d’Aimé CESAIRE, le 17 avril à Andeville dans l’Oise à partir de 17h00. Un spectacle donné au profit de l’association humanitaire, Le Cercle des mains tendues, qui a vocation à venir en aide aux plus démunis. lecercledesmainstendues@neuf.fr

J’irai répéter mes chansons de négritude, peaufiner la mise en scène des extraits du Discours sur le colonialisme et surtout, fignoler l’adaptation de ce texte, ô combien décapant de Nicolas BRIMO, journaliste au Canard enchaîné. Il s’agit de son article paru au moment des obsèques de CESAIRE, à la Martinique, notre île natale. Ce texte a pour titre AVE CESAIRE, il a donné son nom au spectacle. Que l’auteur en soit ici remercié pour m’avoir donné son autorisation spéciale.

Lorsque, ce 6 avril 2011, on aura vu et écouté M. Nicolas SARKOZY, Président de la République française, lorsqu’on aura vu et entendu les commentaires sans doute éclairés et inspirés des deux journalistes de France 2 et de France Ô, on ne sera pas trop inspiré d’aller me voir dire ce texte, qui, je vous le garantie, viendra en contrepoint, aider à mettre les choses en perspective. Car souvent il convient d’avoir un peu de recul face aux événements.

A vous, qui m’avez fait l’honneur de me lire jusqu’ici, je m’en vais faire deux présents :
1)- Moi, qui chante maintenant depuis plus d’une trentaine d’années, des chansons qui parlent autrement de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de la Réunion, mais également des damnés de la terre,
-Moi que l’on n’a pas invité sur FRANCE 2, la télévision nationale, celle-là même où pendant près de vingt ans, prononcer son nom (celui de Césaire) était pratiquement interdit, alors même que l’une des présentatrices de l’émission me connaît pour avoir tourné un reportage « negzagonal » dans lequel je suis présent, principalement comme magistrat mais également en tant qu’artiste,
 Moi, qui ne suis jamais invité, ni à RFO, ni à France Ô et encore moins à TROPIC FM où j’ai animé une émission pendant plusieurs années, je vous offre d’abord ici deux extraits de chansons de G. BRASSENS :

LA MAUVAISE REPUTATION (G.Brassens)
 
Au village sans prétention,
J’ai mauvaise réputation ;
Qu’je m’démène ou que je reste coi,
Je passe’ pour un je-ne-sais-quoi.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En suivant mon ch’min de petit bonhomme ;
Mais les brav’ gens n’aiment pas
L’on suive une route qu’eux…
Non, les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une route qu’eux …
Tout le monde médit de moi,
Sauf les muets, ça va de soi.
LE PLURIEL (G.Brassens)
 
Je suis celui qui passe à côté des fanfares
Et qui chante en sourdine un petit air frondeur.
Je dis à ces messieurs que mes notes effarent :
« Tout aussi musicien que vous, tas de bruiteurs ! »

2) – Je vous invite ensuite à regarder en vidéo, un extrait d’une répétition de mon spectacle « AVE CESAIRE ». C’est l’interprétation de l’adaptation que j’ai faite du texte de Nicolas BRIMO.

Voici donc, loin des fanfares et des flonflons, de la musique qui marche au pas et qui ne me regarde pas, loin des discours officiels et des petits fours, loin du gratin du tout Paris, des Antilles et d’ailleurs, pour vous, VOUS SEUL, et pour quelques temps seulement, cette vidéo :

Séchou
sechou@9online.fr

Messages