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Italie : raid dans 16 villes contre les anars : 60 perquisitions, 26 mis en examens, 5 incarcérés à faire diffuser

Publie le dimanche 10 avril 2011 par Open-Publishing

Depuis ce matin 6 avril à l’aube : 26 compagnons mis en examen, dont 5 incarcérés à Bologne, considérés comme les promoteurs d’une "association de malfaiteurs à finalité terroriste" ["associazione a delinquere con finalità eversive"]

Pour leur écrire :

Martino Trevisan
Robert Ferro
Nicusor Roman
Stefania Carolei
Pistolesi Anna Maria

c/o

casa circondariale
via del Gomito 2
40127 bologna
Italie

D’après l’article de La Repubblica [traduit uniquement parce que les compagnons n’ont pas encore sorti de texte à cette heure. A lire avec TOUTES les précautions d’usage, c’est bien sûr un article entièrement et particulièrement policier] :

Bologne, 6 avril : Plus de 300 hommes engagés dans 16 villes, de l’Emilie-Romagne aux Pouilles et la Campanie, dans une opération anti-terroriste partie de Bologne, contre les militants anarcho-insurrectionalistes. La police du chef lieu Émilien a conduit aux premières lueurs du jour 60 perquisitions contre les responsables de l’aile anarcho-insurrectionaliste du mouvement anarchiste. Ces mesures ont été accomplies dans le cadre d’une enquête coordonnée par le parquet de Bologne, et effectuée par la Digos local et sa direction nationale [direzione centrale della Polizia di Prevenzione (Ucigos)].

Molotov et raids incendiaires. L’enquête part de loin, de 2009, et a été complétée fin 2010 par des faits récents. Il s’agit par exemple de campagnes anarchistes de propagande mais aussi d’épisodes comme ceux contre le centre de rétention de Bologne, la banque Unicredit, contre la [multinationale italienne du pétrole] Eni.

Cinq incarcérés et sept autres sous contrôle judiciaire. Dans le viseur, ceux qui fréquentaient le local [anarchiste] bolognais “Fuoriluogo”, mis sous séquestre judiciaire. La Digos a exécuté 12 mesures préventives : 5 incarcérations et 7 assignations à résidence [pour ceux qui demeurent hors de Bologne] ou interdiction de la ville [pour ceux qui y habitent], pour des épisodes de subversion, dégradations, incendies et autres délits.

Un des arrêtés est suspecté de l’attaque incendiaire contre le siège de l’Eni, et se trouve incarcéré pour attentat à finalité terroriste. L’accusation se base sur une écoute téléphonique, dont la police déduit [sic] que l’auteur aurait à faire avec le raid de l’Eni [et selon d’autres journaux aussi sur un micro placé dans le duplicopieur utilisé à Fuoriluogo]. Selon les enquêteurs, le groupe avait formé une association [sodalizio, en italien] visant à agresser leurs ennemis politiques et sociaux, identifiés comme les forces de police, les centres de pouvoir économique (banques et entreprises), diverses forces [partis] politiques, et des symboles comme les centres de rétention. Le poids des mesures préventives dépend du rôle présumé joué dans l’association : les incarcérés sont considérés comme ses promoteurs, les autres comme de simples participants.

La qualification retenue est l’association de malfaiteurs à finalité terroriste, dont l’objet est la réalisation d’action délictueuses de nature violente contre les personnes et les choses, réalisées à Bologne : ces derniers jours un raid incendiaire contre les bureaux de IBM et de l’ENI.

Opération dans 16 villes. Plus de 300 hommes de la police ont été employés dans cette opération. Les perquisitions ont eu lieu, en plus de Bologne, à Ferrara, Modena, Roma, Padova, Rovereto, Reggio Calabria, Ancona, Torino, Lecce, Napoli, Trieste, Genova, Teramo, Forlì, Ravenna et Milano. Cela parce que le groupe bolognais avait des contacts avec d’autres villes à travers une revue clandestine [triple sic, c’est un mensuel d’agitation dispo et en vente à 1 euro partout, et tiré à plus de mille exemplaire] : "Invece".

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4066