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Fukushima : 48 jours plus tard, aucune mesure importante, aucun plan

Publie le lundi 18 avril 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Fukushima : 48 jours plus tard, aucune mesure importante, aucun plan

46 jours plus tard : aucune mesure importante, aucun plan : le spectacle d’une lamentable incompétence, juste un calendrier : attendre 2012

16 avril 2011 : Depuis le 11 mars 2011, c’est à dire depuis 46 jours nous sommes témoins des efforts déployés par TEPCO pour "maîtriser la situation" à Fukushima Nous avons vu les hallucinantes images obtenues par un drone survolant le site et constaté que des réacteurs n’étaient plus que des tas de débris de béton et de ferraille

Pendant tout ce temps, que s’est-il passé ? A vue de nez, pas grand chose. Nous avons vu quelques dizaines d’employés, s’affairant autour de camions de pompier, arrosant les éléments du réacteur. ....

Nous avons appris que le gouvernement avait demandé aux experts des questions nucléaires de se rendre sur le lieux et ... qu’aucun ne l’avait fait !

Pour évaluer la situation, nous en sommes réduits aux conjectures. Il n’y a pas eu que l’effet du tsunami. Les puissant séisme a fracturé des dalles de béton. Fractures dont nous avons vu les traces en surfaces. L’IRSN nous a dit que les réacteurs reposaient sur une dalle de 8 mètres d’épaisseur. Mais un séisme se moque totalement de tout cela. Un séisme fissure n’importe quoi, de n’importe quelle épaisseur. Des dalles, des piscines de stockage, etc.

Personne ne connaît l’état de fracturation des structures en béton, suite au séisme, et l’étendue des fuites qui peuvent en résulter.

Arroser, essayer d’empêcher la température des cuves et des piscines de monter ne peut être qu’une mesure provisoire. La mise sous sarcophage, comment ? En aspergeant les réacteurs endommagés avec des dizaines de milliers de tonnes de béton, en utilisant les canons à haut débit, les spectaculaires Putzmeister made in USA, dont nous avons présenté les photographies plus bas ? Mais quelle serait la tenue d’une telle chape, sans ferraillage ? Et quand bien même ce béton serait ferraillé, quid de ce sarcophage au prochain séisme ? Observerait-on de nouvelles fissurations, qui devraient alors être colmatées à leur tour !?!

Quand la saison des typhons sera là, que feront les Japonais ? On lit que TEPCO envisagerait " de mettre les réacteurs sous des bâches )....

Premier constat : il faudrait nettoyer les lieux. Or, 46 jours après la catastrophe, rien n’a été fait en ce sens. On n’a même pas procédé à l’élargissement des voies d’accès. Les gens de l’atome, au Japon, semblent "tétanisés".

Quant à la population japonaise, elle vit une multi-catastrophe, d’une ampleur exceptionnelle. 27.000 morts, des problèmes d’hébergement, de ravitaillement, de soins. Pour les gens qui ont eu sous les yeux le spectacle de la destruction de leurs villes et la mort de leurs proches, le risque nucléaire, sur lequel se polarisent les nations étrangères, doit paraître bien secondaire. On se préoccupe d’abord de ce qu’on voit. Pas de manifestation anti-nucléaires massives au Japon, à ce jour.

Allègre nous dit, dans une lnterview récente "Y a-t-il eu des morts, suite à cette catastrophe nucléaire ? Non. Le nucléaire est inévitable. Un jour vos domiciles seront équipés d’un mini réacteur nucléaire".

Ce type est un imbécile.

Revenons à l’état des réacteurs. Quand les Russes ont vécu la catastrophe de Tchernobyl, le temps de flou, de battement, n’a pas excédé quelques jours. Des moyens considérables ont été mis en oeuvre, tant matériels qu’humains. Les risques ont été très rapidement évalués par une groupe d’une vingtaine de physiciens de haut niveau qui sont venus résider dans la ville de Pripyat, à 3 km du réacteur.

Les sacrifices humains ont été immenses, les dommages considérables. Les responsabilités furent indéniables, qui entraînèrent, des années plus tard, le suicide d’un des gestionnaire du nucléaire russe, Valeri Legasov. Celui-ci prit conscience que la catstrophe de Tchernobyl avait été le résultat d’une gestion bureaucratique irresponsable des sites nucléaires russes. Il fit précéder son suicide par l’envoir d’un rapport à la Pravda.

A Tchernobyl, après la spectaculaire explosion, un mince filet de fumée, traduisant la combustion du graphite, montait des ruines du réacteur numéro quatre. Reportez vous à cet excellent rapport des événements sur Wikipedia, très complet.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl

Cette fumée dispersait des poisons mortels dans l’atmosphère. Le coeur rougeoyait au fond d’un cratère de 10 mètres de diamètre. Il pouvait entretenir la combustion d’une énorme masse de graphite, sans limitation de temps. Il fallut le combler, recouvrir tout cela avec des dizaines de tonnes de matériaux solides, sable, ciment, bore, plomb. Mille jeunes pilotes d’hélicoptère et membre d’équipageé y ont laissé leur vie. Mais c’était la seule façon de stopper cette émission continue de radionucléides mortels.

Les Russes sont de grands physiciens. Très vite, ils ont pris la mesure du danger, et s’il ne l’avaient pas fait, s’ils étaient restés hébétés, comme les nuke-men Japonais aujourd’hui, l’Europe serait devenue inhabitable.

Il semble que la première chose à faire serait de vider ces fichues piscines de leurs assemblages, usages ou neufs. Ceci pourrait être fait en les extrayant rapidement et en les replongeant au plus vite dans un container plein d’eau, grâce auquel leur transport serait assuré, vers un lieu de stockage qui neutraliserait leurs effets.

Mais que faire, alors que les éléments du réacteur sont recouverts de débris et de poutrelles représentant les restes de l’architecture de la toiture, relativement légère et les fragment de béton issus, pour le réacteur numéro trois, d’une explosion dont on ne connaît pas encore les tenants et les aboutissants.

S’il n’y avait pas la radioactivité, une armée d’hommes serait déjà à l’ouvrage, découpant ces poutrelles au chalumeau. Mais cette radioactivité interdit toute approche.

Alors il faudrait mettre en oeuvre des moyens à la hauteur du problème. Se colleter avec le problème " à la Russe ", moins l’aspect "sacrifice de matériel humain" qui fut mis en oeuvre là-bas. D’abord dégager ce qui entoure les réacteurs eux-mêmes, avec des bulldozers télécommandés. Ca existe. Encore faut-il décider de les faire venir........

http://www.jp-petit.org/nouv_f/seisme_au_japon_2011/seisme_japon_2011.htm

Tepco, l’opérateur de la centrale japonaise, a annoncé, hier, avoir arrêté un calendrier et affirme qu’il faudra attendre 2012 pour reprendre le contrôle des réacteurs......

Alors que la criticité dans 3 reacteurs est en cours...

Attendre 2012,est ce a la portée des populations deplacées et
du monde ?

Messages

  • LA SITUATION À FUKUSHIMA (XI), par François Leclerc

    ......

    Pour l’AIEA et les autorités japonaises, Fukushima est toujours dans la phase accidentelle !

    Or dans cette phase, à peu près tout est permis. C’est normalement une phase destinée à gérer l’accident et donc, éventuellement, outrepasser (ou passer outre) ou oublier un peu les procédures standards, “faire au mieux” etc….

    Cependant, même si rien n’est clairement défini dans les textes, il est plus ou moins entendu que cette phase est normalement courte, voire très courte.
    Pour donner un exemple, c’est un peu le “réflexe” du pilote qui perd un moteur ou de l’automobiliste qui est surpris par un gosse qui traverse.

    On agit au mieux des circonstances et en fonction des circonstances, quelque fois sans vraiment réfléchir mais immédiatement après, on reprend les procédures normales ou prévues ou au moins, on entrevoit ou on a la solution pour stabiliser la situation à terme.

    Là aussi, Fukushima aura été une première : Une phase accidentelle qui dure plus d’un mois et jusqu’à… ???

    L’ASN aujourd’hui parle d’une phase post-accidentelle qui pourrait durer 5 à 10 ans !

    Que va être la phase de gestion de l’accident !!!! ????

    Pour faire le parallèle, la phase accidentelle à TMI avait duré moins de 1 heure (le temps de comprendre le pourquoi et comment et prendre les décisions),

    la phase post-accidentelle 1 à 9/10 heures (le temps de prendre les décisions et reprendre le contrôle)

    et la phase gestion de l’accident de 10 à 15 heures (jusqu’à la stabilisation) ou de 10 heures à 6 ans si on considère la centrale jusqu’au démantèlement.

    A Tchernobyl, la phase accidentelle avait brève (emballement de criticité et explosion : on a vite compris ce qu’il se passait),

    la phase post-accidentelle de “0 ? à quelques jours (le temps de prendre les décisions, éteindre l’incendie, commencer les largages etc…)

    et la phase gestion de l’accident de quelques jours à …aujourd’hui (de l’extinction du corium, abaissement de la radio-activité à 1 ou 2 Röntgen etc… jusqu’à la construction puis gestion du sarcophage).

    Dans la phase accidentelle, personne n’est tenu à rien. Tout est possible, tout est permis, toutes les décisions sont considérées comme “indispensables” ou difficilement critiquables et aucune communication n’est obligatoire sur ce qui est fait ou pas fait et sur ce qui va être fait ou pas….tout simplement parce cette phase est une phase “réflexe” qui est hors des procédures.

    En résumé, le fait que la phase post-accidentelle ne soit pas décrétée et qu’elle est annoncée dans 5 ou 10 ans est un ENORME aveu d’échec et d’incompréhension totale de la situation et donc de la solution.

    Autre point : Il faut bien être conscient que toute intervention sur une réacteur ou un organe majeure d’une centrale a toujours des effets secondaires (c’est comme un médicament) !

    C’est le cas même lorsqu’on respecte et qu’on suit les procédures.

    C’est encore plus vrai quand le médicament est donné “au pif” autant dans le choix de la molécule que dans son dosage et que de surcroît, au fil des jours, on a mélangé des dizaines de molécules différentes, pour essayer de sauver le malade.

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=23420

    Fumées a la centrale de Kashiwazaki-Kariwa

    Smoke at another Japan nuclear plant

    Sat, 16 Apr, 2011 11:55

    Smoke briefly rose Saturday from a control panel at a Japanese nuclear power plant operated by the same company battling to stop radiation seeping from a quake-stricken facility, a report said.

    There were no injuries but the cause of the smoke at the plant in coastal Niigata prefecture was not clear, Kyodo news said, citing Tokyo Electric Power Co. (TEPCO).

    The incident occurred in the evening during the checking of water purification equipment at the Kashiwazaki-Kariwa nuclear complex.....

    http://ca.news.yahoo.com/smoke-another-japan-nuclear-plant-20110416-085525-935.html

  • où l’on voit l’efficacité du capitalisme dans toute son ampleur ...........