Accueil > SENS INTERDIT : P2P

SENS INTERDIT : P2P

Publie le vendredi 31 décembre 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

de Franca Maï
"C’est la loi. Il faut appliquer la loi. Il faut punir les gens qui dérogent à la loi".

C’est le credo répétitif et obsessionnel de Sophie de Menthon, présidente d’Ethic et fondatrice de la Fête de l’entreprise dont le slogan est "j’aime mon entreprise" à propos du téléchargement illégal sur internet et des supposés "pirates".

Propos entendus lors d’une retransmission "les grandes gueules"/ RMC, téléchargée via internet sur les conseils d’un ami-collaborateur.

Madame la duchesse -à la coupe au carré implacable- aime les trottoirs bien ordonnés et les sardines-ouvrières si possible en conserve, baignant dans une félicité béate.

Avec une voix de crécelle - haut perchée- cette dame patronnesse vous assène, sourire lyophilisé que "89% des salariés français ont une bonne opinion de leur entreprise. L’entreprise étant un patrimoine national". Je vous laisse vous promener allègrement sur son site traitant cyniquement du meilleur des mondes. Vous le dénicherez sans aucune difficulté.

Dois-je rappeler à cette dame qu’avant l’émancipation du sexe dit faible, la loi discriminatoire interdisait aux femelles d’ouvrir la bouche, de voter (1944), d’avoir des opinions, d’avoir des droits égaux à ceux de l’homme dans tous les domaines (24 octobre 1946), de disposer de leurs biens personnels et d’exercer librement une profession (1965), etc... Pourtant c’était la loi.

Heureusement que nos aïeules amazones ont lutté férocement pour contrer un état dit naturel et pour changer le cours de notre destin de pécheresse d’Adam.

Une loi contre le piratage sévit actuellement et se dessine méthodiquement dans le paysage culturel acculant des personnes -qui pourraient être un frère, une soeur, un voisin ou vous-même- au pied du mur, les transformant en de monstrueux délinquants.

La police débarque un matin, saisit vos ordinateurs, vos CD et vous vous retrouvez épinglé comme une vulgaire cantharide au mur, avec une menace de 5 ans d’emprisonnement et une amende frisant l’absurde. Nourrir l’industrie du disque repue et ventrue, n’est certes pas une sinécure.

On fait d’un professeur altruiste -qui a eu la malheureuse idée de télécharger des titres pour les faire partager à la communauté internaute-, le symbole du voyou parfait. On livre son nom, sa vie, ses émotions, sa réputation en pâture et à la vindicte du bon sens populaire. On le frotte aux griffes acérées de la justice.

Allez faites-moi rire encore, chère Madame avec votre Ethique.

Si nous nous penchions un peu sur les cas des harcèlements, des licenciements et des candidats au suicide engendrés par vos paradis artificiels baptisés entreprises...

Mais il est vrai, que certains morts sourient au seuil du voyage éternel. Les spécialistes du rituel funéraire connaissent les usages et les convenances de votre milieu. Surtout ne pas faire de vagues. Ne pas déranger les bâtisseurs du néant.

Il faut donc scrupuleusement appliquer la loi même si celle-ci présage d’un goût douteux pour une culture formatée et bien policée.

Si nous nous penchions maintenant sur l’industrie frelatée du disque. Qui sont les voleurs, ceux qui vendent des CD à 20€ composé de deux titres valables et 10 titres de remplissage ou ceux qui choisissent de ne plus se faire détrousser déloyalement et qui le manifestent facétieusement ?

Et puisque, Madame Sophie de Menthon, vous aimez tant la loi, appliquez-la également aux membres d’AD qui devraient bénéficier légalement de la loi Kouchner mais qui croupissent toujours en prison.

Au moins vous trouverez une utilité à l’éthique de l’application de la Loi.

Et vous servirez à l’équilibre d’une société dite démocrate.

Messages

  • Au nom de la loi je vous somme de ne pas télécharger la musique avec des outils que mes consortiums ont eux même inventé.
    Des capacité de méga haut débit, à vous faire palir un flic en faction, sont entre nos mains et il ne faudrait s’en servir que pour envoyer nos quatre photos de Tata Yvonne au touquet sur la plage....Laissez moi rire messieurs...
    Le P2p est le seul moyen de médiatisation des nouveaux talents à l’heure actuelle et rien ne pourra empêcher l’industrie du disque de se voir sapper ses propres fondations...Elle est trop grasse et ne pourra pas opérer cette révolution...Quand on se vautre dans le s"tar academy system", il ne faut pas s’étonner que la musique de qualité s’enfuit ailleurs et se trouve ailleurs.
    Pour faire vivre les artistes n’achetez plus de disques (ou seulement aux concerts) mais remplissez les salles, allez les voir donnez leur vos applaudissements, c’est ce qu’ils attendent....De l’humain, du lien social comme on dit...de la vie en somme...

    hasta luego compadres.

    voxx populi