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CENT MILLIONS…, MAIS LA GUERRE D’IRAK AURA BIEN LIEU !

Publie le mardi 25 février 2003 par Open-Publishing

Un mouvement de masse considérable s’est exprimé dans un même élan le 15 février. Aux quatre coins de la planète, plus de 100 millions de manifestants ont dit NON à la guerre d’agression contre l’Irak. Un magnifique exemple de la mondialisation des combats populaires.

Cela ne suffira malheureusement pas à stopper Bush et ses hordes. Mais de tels évènements, par les mobilisations collectives qu’ils créent, donnent un sentiment de force, et contribuent à l’émergence de consciences politiques dont nous avons tant besoin pour empêcher le monde d’aller vers la barbarie.

La guerre d’Irak aura bien lieu ! En fait, elle est déjà commencée, elle n’a même jamais cessé depuis 1991. Tous les peuples de la région sont en danger. Le peuple irakien paie, un tribut terrible, qui loin d’isoler Saddam Hussein renforce son pouvoir . On peut également être très inquiet pour le peuple palestinien. Sharon a sollicité et encouragé cette guerre, il aura les mains libres pour accomplir son rêve de bannissement et d’expulsion des palestiniens.

Excepté le peuple des USA, rien ni personne dans le contexte mondial actuel ne peut arrêter la croisade de Bush .

Et le peuple français n’empêchera pas Chirac, comme dans un combat de boxe, de finir par se coucher pour éviter de payer, par une sévère correction, son esprit de compétition.

Cette conclusion annoncée ne doit pas camoufler l’existence réelle de contradictions entre les USA, la France et l’Allemagne. L’Allemagne s’est redécouvert quelques ambitions en Europe de l’Est et dans le protectorat des Balkans.

La France marchande ses chasses coloniales en Afrique et ses positions au Moyen Orient.

Ces intérêts s’opposent parfois à la domination des marchés du bulldozer US. Le conflit n’est pas du cinéma. Il n’a rien à voir avec des divergences sur les droits des peuples, le droit international, dont ils n’ont, ni les uns, ni les autres « rien à foutre ». Mais l’histoire a montré que parfois les contradictions inter-capitalistes s’exacerbent au point de devenir insolubles, sinon par la guerre. 14-18 a été le sommet des pires crimes perpétrés contre l’humanité pour des intérêts mercantiles.

Nous n’en sommes pas là. La soumission l’emportera. Les intérêts fondamentaux de la bourgeoisie française ne supporteraient pas un conflit contre l’hégémonie US.

Chirac, champion de la paix, s’est repositionné au centre de la vie politique française. Il se refait une santé sur le prestige acquis dans l’arène internationale. Une grande confusion règne. Les bruits de bottes au Moyen Orient ne doivent pas faire oublier les mesures politiques, économiques, sociales profondément réactionnaires qui pleuvent depuis quelques mois en France. Elles vont accentuer les difficultés de vie des milieux sociaux modestes. C’est inadmissible, il faut le combattre !

L’autonomie positive de Chirac, face aux USA est un aspect secondaire de sa politique, l’aspect principal est de conduire les basses besognes au service du patronat.

Enfin, rafraîchissons quelques mémoires :

Le PS de Mitterrand - Rocard et le parti de Chirac ont soutenu et encouragé la punition de 1991 contre l’Irak. Pourtant, la meilleure preuve que cette guerre n’allait rien résoudre, c’est qu’en 2003, les USA remettent cela.

Et pour ce qui est de l’aval de l’ONU, qui pourrait rassurer les bonnes consciences légalistes, faut-il rappeler que l’agression contre la Yougoslavie par L’OTAN s’est passée du soutien de l’ONU ?

Au delà de tous les habillages, et des discours de la morale et de la démocratie, le droit international est encore au XXIème siècle le droit du plus fort.

Yves et Christine Vandrame - 24/02/2003