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13 MAI 68 : le jour ou l’on passa du monôme de l’espoir... à la LUTTE DES CLASSES.

Publie le vendredi 13 mai 2011 par Open-Publishing
29 commentaires

Je sais très bien que le titre énervera.

c’est fait pour !
_ :))

Pour faire réagir et discuter...

La parole à Marie Laure X, ex fonctionnaire hors cadre à la Mairie de Paris, auteure de"Joli mois de Mai " avec préface de Daniel Cohen Bendit.

« Ah, ce MAI68, comme on se l’aime, dans les souvenirs de bon vieux temps, ou la jeunesse étudiante, , mon bon monsieur, était avec Marcuse et Mao sous l ’ bras, en train de vous changer le monde..

Je dis le monde car ce fut une véritable "mondialisation des colères de la jeunesse"

OUI : DE MEXICO à PRAGUE en passant par les campus américains !

Vous souriez ?

vous n’écoutez pas FRance 3, vous ne regardez pas ARTE ?

Vous ignorez donc qu’un certain 13 mai, mon cher Monsieur,la fougue juvénile fut soudain récupérée, piétinée, trahie, vendue au Grand Capital !

Par qui ?

Mais par ces cons d’ouvriers, Monsieur, leur CGT et leur Parti de gros ivrognes tout juste bons à se goinfrer de frites et de merguez le second week -end de septembre, à la Courneuve..

Des incultes !

D’ailleurs des gens qui n’envoient que 4 pour cent de leur progéniture dans les universités, que voulez vous qu’ils comprennent à la lutte des classes !( terminales et supérieures)

Non, Cohen Bendit, Geismar et Sauvageot eurent le tort énorme d’accepter de rencontrer ces énergumènes qui ne sont capables que de vous parler "beefteack" et congés payés !

Certes , dans nos rangs, nos enfants (car c’étaient surtout les nôtres, mon cher Monsieur qu’on gazait, une honte !) avaient fait les frais de la façon dont la police de M.grimaud qui avait succédé à M.Papon , traitait le prurit d’une génération , comme si c’était des manifs de métallos !!

Le sang coulait, mais pour autant, monsieur, fallait -il risquer noyer la Révolution sous les revendications alimentaires pour autant

Je n’oublierai jamais ce 13 Mai.

Je marchais , un drapeau rouge (en soie ) dans la main, chantant l’Internationale que j’avais appris dans la nuit, quand je" LES "vis .

Un vrai troupeau, Monsieur !

On dirait, de nos jours, un tsunami

En bleu de chauffe !

Et qui dit "chauffe" dit"ça va chauffer".

Marie Genviève , qui aidait Charles Edouard, mon fils (qui aujourd’hui est attaché de presse de M.Delanoé,) à vendre" la Cause du Peuple" me tira par la manche :

-" Mon dieu, si les ouvriers s’en mêlent, soit ils comprennent qu’ils ne sont là qu’en exécutants(ils sont habitués !) soit nous sommes mal partis !"

En effet, on sentait bien que ces centaines de milliers entendaient rappeler que depuis des lustres et notamment durant l’année 67, le pavé de Paris avait été martelé de coups de talons vengeurs contre la politique antisociale du général, pavés ébranlés à un point qu’il fut plus facile à nos enfants de les extraire pour faire reculer es CRS..

Ces ouvriers, nous le sentîmes, allaient gâcher la Révolution en marche.

Ils étaient là,certes solidaires de la colère étudiante, mais, encadrés par des Organisations qui certes , ont reconnu depuis ne pas avoir saisi ce que "portait" en lui le mouvement de contestation d’un vieux monde sentant lerance, mais avec un Parti et un Syndicat, contrairement à ce qui se passa dans d’autres pays avaient une telle influence..qu’ils étaient là

Ils étaient là,et l’Histoire venait de changer de donne, à défaut de changer de base...

Je rappelais l’autre jour, à Bordeaux, à un de ces anciens cons battant du PC aujourd’hui bavard insolent vis à vis de tout ce qui bouge,à gôôche, ..que sans les allumettes et le bidon d’essence étudiant du Boul Mich, Renault n’aurait jamais enrhumé la France avec son éternuement de Billancourt..

Toujours aussi fin savez vous ce qu’il me répondit :

"Mamie, essayez de réussir un immense feu de fôret ..dans le désert avec cent mille allumettes et cinquante bidons d’essence afin d’y brûler des hectares de chênes, au Sahara...

 :))

Si la jeunesse étudiante avait en poche ses allumettes, c’est la CLASSE ouvrière qui est cette masse d’arbres qui s’enflamma, tout le reste n’est qu’Histoire revisitée par ceux quine savent pas ce qu’est un Patron, l’exploitation capitaliste

Ou qui sachant très bien ce que c’est puisqu’ils sont aux "commandes" n’entendent as voir changer les rôles !

Ô que oui, nous fumes"dépassés".! !

Pas par ceux qui allaient devenir DRH ou plumitifs à Libé.!

Pas par le petit rouquin qui se teignit les cheveux en noir pour repasserla frontière avant de se mettre, sur le tard, au Vert Europe.

NON, , nous n’eûmes point les réponses stratégiques qui auraient été indispensables pour que les masses fassent l’Histoire..sans le revers de juin et la suite..

Mais, ce 13 Mai 2011, qu’on passe au moins deux minutes à dire"Chapeau", à ceux qui transformèrent des colères et des espoirs d’une partie de la jeunesse en affrontement de classe d’une telle ampleur .."

Voilà, Cher monsieur, comment certains Ex, provocateurs et goguenards osent encore parler du 13 Mai68 !

Alors que la mode consiste à causer nostalgie de printemps, de trahison des staliniens, bref de tout ce qui n’est pas de nature à rappeler pourquoi et comment ils prirent la rue, les OUVRIERS.

Mais je vous laisse, j’ai en préparation une intervention que je fais àla Mutu sur "2012, La Gauche UNIE, la victoire » "

A.C

dédié à des dizaines de compagnons de lutte, au delà de nos divergences, qui toujours du même côté d’une barricade ou , toujours, en face, on retrouve les mêmes..

Messages

  • Je suis d’accord pour presque tout de ton article, mais je suis un peu déçu par ta "gauche unie" qui vient faire perdre toute cohérence à tes propos. Je ne pense pas qu’il y est de gauche ou de droite, enfin, il y en a, sur nos côtés).
    Nous ne souhaitons pas une direction, mais un objectif. Nous sommes nombreux contre cette philosophie capitaliste. Unissons-nous autrement. Soyons crédible et mobilisé. Un rêve, un espoir.

  • j=’avais 15 ans ,j’avais appris à lire dans l’huma ,j’avais les numéros de Charonne dans ma chambre,et quasi toutes les semaines une réunion de cellule se déroulait dans notre salle de séjour.

    Et le 13 mai super gréve générale ,j’échappe à ma composition de géologie,qui ne se fera jamais .

    Mais un drôle de son reste dans mes oreilles ce 13 mai en allant à la manif,c’est une antienne que je fais entendre pendant tout mai juin :

    "ne laissons pas la rue,ne laissons pas le mouvement aux fils de le bourgeoisie qui veulent l"aventure ,qui veulent amener la classe laborieuse à la boucherie,maintenons ces étudiants en marge , à bas le gauchisme "

    Et déja alors que partout la sociéte craquait et que les patrons étaient sur la défensive, à la Féde ,je n’entendais pas grand chôse sur comment continuer plus loin ,mais comment contenir les "etudiants".

    Quand Séguy se fait huer à Billancourt je comprend que mon malaise est partagé par énormément de prolos,et que ce n’etait pas le romantisme de la jeunesse qui guidait mes critiques de la ligne du pcf vis à vis du mouvement mai juin .

    La déchirure va aller en s’approfondissant entre la jeunesse ,le peuple et le pcf .Ce n’est pas une révolution ratée,c’est une ligne politique assumée et voulue,j’ai compris trop tard.

    • Quand Séguy se fait huer à Billancourt

      ou

      "On ne réveille pas la classe ouvrière à trois heures du matin".

      Les mythes de la bourgeoisie ont la vie dure, 30 000 ouvriers étaient présent, aucun n’a "hué" Séguy, tous ont "hué" le résultat de la négociation (7 ou 8 % de rallonge) qui a dû être doublée 15 jours après pour obtenir la reprise du boulot ! Pour vérifier il suffit d’écouter l’enregistrement du discours de Séguy et de demander aux survivants, il en reste encore pas mal. Si ce mensonge contenait un brin de vérité, comment pourrait-on expliquer la participation massive des Renault à toutes les manifs de la CGT jusqu’à la reprise du travail ?

    • Rien a dire de l’article de AC mais le post précédent bave une de ses connerie qui traine depuis 43 ans .....
      rétablissons la Vérité

      Décidément l’histoire revisité et les mensonges des anticégétistes de tout poils ont la peau dure.....
      Et sont constamment resservis par les donneurs de leçon....

      NON JAMAIS SEGUY N’A ÉTÉ HUE A BILLANCOURT EN 68
      C’EST LE CNPF ET LE PATRONAT QUI L’ONT ÉTÉ QUAND GEORGES DONNA LEURS POSITIONS

      Lire Certano sur mai 68 à Billancourt
      Voir le film du CE Billancourt tourné lors du meeting en question

      Oui la CGT emmerde le patronat et ses séides et j’en suis très heureux
      Bavez, bavez, mentez ,mentez, vous ne savez faire que cela messieurs les donneurs de leçons
      vous n’existerez plus que la CEGETE elle sera encore et toujours auprès des travailleurs ...

      Juste sur l’enjeu de classe je pense qu’il atteint son paroxysme quand le 30 mai a l’appel de la CGT 800 000 travailleurs battirent le pavé Parisien et tout ce qui se passa ce jour la en province....

  • Bon début de débat, merci aux premier intervenantsd’alimenter l’approfondissemnt de faits du passé qui sont nécessaires d’^tre mieux "travaillés"..

    POUR CONSTRUIRE NOTRE FUTUR

    Juste @l’ami "90.**.229.** :"

    qui écrit

    Quand Séguy se fait huer à Billancourt je comprend que mon malaise est partagé par énormément de prolos,et que ce n’etait pas le romantisme de la jeunesse qui guidait mes critiques de la ligne du pcf vis à vis du mouvement mai juin .

    Des camardes te répondent sur le point SEGUY-Billancourt

    SEGUY n’a jamais été hué

    Il a été prévenu àl ’arrivée sur le parking, par les camarades et notamment par Roger Sylvain que ce que l’Histoire appelle des"accords de GRENELLE" ,aalors que jamais il n’ya eu d’accord mais un constat final des discussions , ça ne faisait pas le compte pour la forteresse ouvrière.

    Quelle que fut à la sortie de Matignon l’impression ou non dela direction confédérale d’un globalement positif arraché au patronat et auGouvernement, jamais, la CGT , ni à Billancourt ni ailleurs n’a été hué pour cause de présentation appelant à la reprise.

    Mon expérience que tu as le droit de mettre en doute est celle ci :

    Dans beaucoup de boites, dans la matinée et par téléphone mis au courant des décisions démocratiques d’AG, nous avons obtenu une prolongation de la lutte ..

    Même là ou il m’a fallu très vite improviser puisque ,( je pense à une entrepise de jeunes Femmes d’une boite A.POUEY) ,les patrons avaient, en se chiant dessous accepté TOUT le cahier revendicatif que j’avais aidé ces femmes à établir, en les syndiqaunt quasiment toutes à la Cgt(une centaine) !

    Le Parti, afin de contrer les manoeuvres Mitterand CFDT, Mendès de Charléty.et permets moi d’y ajouter de la partie Boboland du mouvement étudiant..décidait -et très soutenu par les grévistes !-de balancer le mot rassembleur de"Gouvernement populaire" .

    Nous y reviendrons, là est un point décisif de la stratégie du PARTI, aveuglé par son syndrome d’accord au sommet PC-FGDS..

    je t’invite à écouter le discours de SEGUY, accalamépar Billancourt ,qui sera en ligne sur FR2 dans la journée à la rubrique

    http://www.pluzz.fr/france2/2

    (rediff émission" mai 68" de Rotman)

    Les huées c’est quand Seguy raconte que Pompidou et Chotard lui demandaient d’appeler à la reprise.
    .
    Seguy lance alors sous les vivats des prolos (je cite de mémoire)

    "Nous avons dit à nos interlocuteurs.Pas plus que nous avons appelé à une grêve qui a généralisée par décision des travailleurs, nous n’avons à nous substituer aux travailleurs qui décident de la suite de leur mouvement".

    Parenthèse :

    (C’est pas toutà fait comme ça que nous venons de vivre la lutte des Retraites)

    Je suis assez d’accord et nous y reviendrons par contre lorsque tu notes

    La déchirure va aller en s’approfondissant entre la jeunesse ,le peuple et le pcf .Ce n’est pas une révolution ratée,c’est une ligne politique assumée et voulue,j’ai compris trop tard.

    L’analyse impose de ne pas "insulter" le passé.

    Jaurès nous rappelait "LE COURAGE,c’est de chercher la Vérité et de la dire"

     ;

    Ceux qui ont une expérience de la Lutte, des négociations, du besoin de confronter collectivement des "constats", de la démocratie ouvrière devraient au moins se souvenir que la délég ’CGT venait de se tamponner une nuit chaude !

    Que sur leSMIC augmenté de 33 pour cent, le SMAG’agricole (disparu depuis) de 50.%, des 10 pour cent pour tous les salariés, la CGT avait été en pointe et que Descamps et la CFDT noyaient sous le vocable"autogestion" ,la mollessede leurs interventions.. sur l’aspect "quantitatif" "porte monnaie"..

    On peut , il faut, débattre, mais ne trichons pas.

    Cordialement

    AC, sans complaisance pour revisiter notre passé, pas"fier" du tout de ce qu’il n’a pas compris en 68 aussi vite que toi.., tellement moins rempli de certitudes que toi à 15 ans,....que j’ai adhéreé au PCF ...début juin, à 29 ans

    Nul n’est parfait !

     :)))

    Mais comme je me souviens que c’est quand même un Ferniot qui a osé écrire" la Révolution trahie"....cette" CGT-de trahison" et ce" PC en S.O de Pompidou", moi, ça me fait rigoler

    Bon week end !

  • Pas de coup de tonnerre dans un ciel bleu...

    Les mouvements de la jeunesse pétaient partout, avant et après, l’offensive du Tet alla jusque dans les rues de Saïgon au pied de l’ambassade yankee, à Prague c’était le printemps, il y avait eu de grandes grèves en Europe les années précedentes (Belgique, France, etc), les colonialistes s’étaient fait botter le cul partout, de l’Algérie à l’Indochine, en Afrique, en Asie, etc, et c’était l’impérialisme US qui avait du monter en première ligne, seulement dans certains cas, pour remplacer les anciens colons souvent français.

    Le système capitaliste internationnal sentait comme l’ombre de la défaite planer sur lui, l’Indochine s’embrasait, Che Guevarra venait de mourir et trônait maintenant aux côtés de Jesus dans bien des coeurs amérindiens, les conquêtes démocratiques gagnaient partout, droits des noirs aux USA, batailles autour des droits des femmes qui allaient avoir de grandes conquêtes dans les années 70, libertés tout court, etc...

    Un vent de liberté balayait le monde et le capitalisme se crispait à l’ombre des B52.

    La bureaucratie russe avait un genou à terre, secouée par des solutions ouvrières en Hongrie (conseils ouvriers de 1956, 12 ans avant), comités en Tchécoslovaquie, développement d’une certaine forme d’autogestion en Yougoslavie, poussée de la révolution cubaine , etc

    Les secousses en Chine de la révolution culturelle n’en finissaient plus, avec beaucoup d’ambivalence, ...

    Les jeux olympiques de Mexico virent une armée tirer à l’arme lourde en faisant des dizaines de morts parmi des jeunes révoltés, pendant que des noirs américains sur les podiums olympiques tendaient un poing fermé et tendu à la face de l’Amérique

    Les USA fomentent des dictatures partout en Amérique latine, de l’Argentine au Brésil, etc, les putchs renversent même des démocraties bon teint. Peu de temps avant, Suharto l’indonésien fait massacrer des centaines de milliers de communistes .

    Bref si on compte le nombre d’événements colossaux qui précédent et entourent le 68 français, il est évident que le monde est dans une grande tension et qu’une espérance profonde existe.

    La France a vécu une poussée électorale de la gauche en 1967, des grèves emblématiques l’ont secoué précédemment, les "forteresses" ouvrières voient un rapport de force inconnu favorable aux travailleurs (sauf les climats de terreur à Peugeot, Simca et Citroen, qui ne seront brisés à un endroit qu’un certain petit matin blème des années après par un certain SO ).

    Le climat pré 68 a des couleurs grises, des vêtements gris, et couve dessous lui comme une myriade de couleurs et de libertés, une accumulation de révoltes et de soulèvement contre l’ordre patronal et gaulliste qui étouffe la jeunesse, qu’elle soit ouvrière ou petite bourgeoise.

    Les libertés n’existent pas, l’habillement y est conformiste, la cravate et la jupe sont obligatoires dans bien des lycées, etc. Les mecs et c’est obligatoire , doivent avoir les cheveux bien coupés derrière les oreilles, la publicité pour la contraception est interdite, etc.

    68 arrive là, ce n’est pas parti d’un simple monôme mais de jeunes bourgeois avides de liberté et il y avait également eu dans la jeunesse des scissions des étudiants communistes (qui ont donné lieu à des petits groupes maos et trotskystes), le PSU était apparu et était loin d’être négligeable et était poussé au cul par ses courants gauches, la CFDT avait scissionné de la CFTC et accomplissait un virage vers la gauche sous la pression de fédérations rebelles et de gauche.

    Ce climat existe sous une ombre, celle de la dernière guerre mondiale où le prestige moral de la bourgeoisie approche zéro, elle a été collabo et les mémoires sont encore fraiches de ce qui se passa 25 ans avant.

    La jeunesse estudiantine là dedans est le détonateur .

    Les premières belles bagarres voient arriver de plus en plus de jeunes de banlieue qui ne souhaitent pas que seuls des étudiants aient prestige de se mettre dessus avec la police.

    Rapidement de 10 000 à 20 000 jeunes se battent dans le centre de Paris et les images des répressions (avant que les médias ne soient repris en main, les journalistes virés, seul Zitrone sera ré-intégré) vont déclenché une onde incroyable dans le pays.


    Maintenant, ça suffit !
    semble être la réaction, une à une les annonces à la radio indiquent que telle puis telle entreprise s’est mise en grève (sans préavis) , les débrayages se répandent comme une trainée de poudre, comme une inondation, souvent, dans la foulée les travailleurs occupent les entreprises, les drapeaux rouges flottent d’abord sur les usines avant d’être dans la rue.

    Ce n’est pas le PC ni la CGT qui ont fait ce mouvement, mais bien l’irruption de la classe ouvrière avec ses camarades communistes et syndicalistes de la CGT (et autres).

    L’essentiel des communistes et des syndicalistes réagit sainement dans le cadre de ce qu’ils ont toujours souhaité au fond d’eux-mêmes, le soulèvement, l’occupation des entreprises, la grève générale.

    C’est d’ailleurs ce mélange d’occupation des usines, de grève générale et de batailles généralisées dans les rues, là où existent des forces de police disponibles encore , des ministères gagnés par la panique où les ministres brulaient les papiers et disparaissaient, où des factions essayaient de sonder l’armée, où on fit tourner quelques colonnes de chars autour de la région parisienne (certains furent immobilisés par sucrage des réservoirs) qui fait une situation pré-révolutionnaire.

    La suite, nous la connaissons, le parti et la CGT ne ré-existèrent comme directions d’organisations que pour monter sur les freins , après avoir distillé dans le parti et la CGT le doute et la désinformation pour désarmer ceux qui pouvaient penser qu’une chance d’aller plus loin existait.

    Également, la machine à calomnies fut lancée à grande vitesse à un niveau effarant contre de jeunes petits bourgeois venant à la révolte et à la révolution, puis elle (cette machine) s’attaqua à tous ceux qui, du monde du travail, essayaient d’aller vers la gauche, pendant que les roulages de pelle, et les chants d’amour se faisaient vers ce qui était à droite.

    Cette rupture profonde d’avec une jeunesse souvent petite-bourgeoise (qui l’était d’ailleurs de moins en moins dans les années qui suivirent) révoltée fut une des pires erreurs qui soit.

    En Italie, le sectarisme n’atteint pas ce point effarant et les batailles s’étendirent à très haut niveau pendant des années avant que ne s’avance, cousu de fil blanc, un double phénomène : le compromis historique proposé par le PCI avec le parti au pouvoir (la Démocratie Chrétienne) qui allait détruire le parti italien et la manipulation du terrorisme des BR.

    La situation en Italie avait pourri faute de l’existence d’un parti apte à exprimer les espérances portées par une activité soutenue de la classe ouvrière.

    • Rapidement de 10 000 à 20 000 jeunes se battent dans le centre de Paris et les images des répressions (avant que les médias ne soient repris en main, les journalistes virés, seul Zitrone sera ré-intégré) vont déclenché une onde incroyable dans le pays.

      Maintenant, ça suffit ! semble être la réaction, une à une les annonces à la radio indiquent que telle puis telle entreprise s’est mise en grève (sans préavis) , les débrayages se répandent comme une trainée de poudre, comme une inondation, souvent, dans la foulée les travailleurs occupent les entreprises, les drapeaux rouges flottent d’abord sur les usines avant d’être dans la rue.

      Du vrai mais pas que. Des milliers de jeunes qui "se battent", pendant une semaine, ouais mais aucun mort.....(8 à Charonne en une seule soirée en 62) ; le déboisement du Boulmich à la tronçonneuse, des jeunes ? (sic). Zitrone "seul réintégré", non seul non gréviste (pas confondre avec Druker, Couderc...etc). La manif du lundi 13 mai, "Maintenant ça suffit" non c’est "10 ans ça suffit" qui en est le mot d’ordre, lancé le dimanche après midi à la Grange aux Belles, aux militants communistes convoqués le matin même autour des CDH parisiens. On y prépare, dans le détail, la manif du lendemain, Malberg , Andrieu qui lance le mot d’ordre unique de la manif (10 ans ça suffit) et d’autres sont à la tribune. Le SO sera formé de tous les cocos parisien et ne doit pas se dissoudre avant l’arrivée à Denfert Rochereau, un accord a été passé avec la Préfecture, il n’y aura pas de CRS !

      Pour moi (SO) la manif commence à midi à la Bastille et se termine à 21h à Denfert, aucun incident. Le lendemain, à 7 heure, avec les copains, on installe une table, et des drapeaux de la CGT au milieu de la cour de la taule (Bd Brune). A 8h la cour est pleine de 2000 salarié(e)s, La grève est votée, avec occupation, les chefs peuvent sortir, pas les véhicules. Première revendication votée, satisfaite et exécutée sur le champ : suppression des pointeuses !

      Et ça va durer 4 semaines. On manifestera beaucoup, on discutera de tout sauf....du chômage. En 68 il n’y a pas de chômeur à Paris. Par rapport à aujourd’hui c’est pas une petite nuance !

    • Du vrai mais pas que. Des milliers de jeunes qui "se battent", pendant une semaine, ouais mais aucun mort.....

      des deux côtés ça c’est retenu de fait...

      Mais les affrontements ont mis aux prises bien plus que les étudiants très rapidement et ont mis aux prises de 10 à 20 000 jeunes à un moment.

      Qu’il n’y est pas eu de morts (pas trop, car il y a eu des morts ici ou là en 68) tient plus de l’organisation en camps dans les batailles qu’autre chose.

      Tu parles de Charonne oui, bien sur, et c’est parmi les évenements qui marquent au fer rouge quelques années avant. Mais toutefois la manif du FNL c’est des centaines de morts et des Algériens jetés dans la Seine, si je te dis 8 morts seulement pour Charonne ça le fait ?

      Bien, sans les morts de Charonne il y aurait probablement eu plus de morts en 68.

      Andrieu qui lance le mot d’ordre unique de la manif (10 ans ça suffit) et d’autres sont à la tribune.

      Andrieu a bien repris à ce moment une partie du sentiment qui prévalait à ce moment, mais également ce sentiment s’est fait également à un niveau plus concret, la classe ouvrière n’a pas supporté ce qui se passait à Paris et a réagit sainement .

      ce n’est pas seulement l’aspect de vouloir virer de Gaulle, il y a également la prise de position du côté des étudiants et des jeunes.

      Sans ce lien concret direct et court terme dans les événements on mésestime un aspect. Le passage à la volonté d’en finir avec de Gaulle est plus facile ainsi

      Si la classe ouvrière avait suivi le raisonnement (les étudiants petits bourgeois gauchistes comme aspect fondamental) d’une partie de la direction du PC, il n’y aurait pas eu de mai 68, du moins il y aurait eu un mouvement de jeunesse comme il y en eut dans beaucoup d’autres pays, sans une classe ourvière qui se saisit de cet affrontement , prend la défense de la jeunesse agressée et fait valoir ses revendications propres.

      Après, plus globalement sur ce mouvement, on peut se reporter avec avantage à ce qu’a pu dire Georges Séguy ces dernières années sur l’ensemble de cette bataille.

      et on aura un aspect intéressant de la période.

      Une série de leçons utiles sont tirables de ce grand événement .

      D’abord d’être ouvert aux phénomènes qui travaillent la société et comprendre que si on peut penser que des tensions s’accumulent l’explosion peut venir de tas de questions diverses.

      Les phénomènes de dynamique d’un mouvement de masse sont également impressionnants et ces derniers temps les révolutions arabes nous ont montré ce type de dynamique où les mouvements gagnent rapidement en même temps que les inhibitions tombent.

      et bien d’autres leçons (on gagne quand il y a un grand mouvement social qui va peser finalement très longtemps sur la société française , même Sarko fulmine encore contre).

    • je rajoute qu’une très grosse partie des travailleurs fut révulsée par le cours imposé par le PC pour faire reprendre les travailleurs.

      Savoir si Séguy fut ou non sifflé à renault ressort de comment on entends la chose, mais ce qui est sur c’est que ça se passa très mal dans beaucoup d’endroits.

      Mais le venin de la division par la propagande en faveur de la reprise était injecté .

      Faire croire que les travailleurs ont accepté aisément le cours poussé par une partie de la direction du PC ressort de l’invention.

      Les secousses furent très grosses et la division induite permit à la bourgeoisie de conforter sa reprise de l’initiative.

      Le fond vint de la stratégie engagée à l’époque par la direction du PCF et partagé en grande partie par les militants sur l’étapisme en matière de changement de société, et la pénétration des institutions (l’appareil des élus commence à être important avec toutes les sources de trouble de clientélisme à craindre ).

    • la classe ouvrière n’a pas supporté ce qui se passait à Paris et a réagit sainement .

      Vrai, sauf que sans la Cgt, il n’y aurait eu aucune réaction. C’est elle qui impose, et organise avec le PC, la grève du 13 mai (10 ans, jour pour jour, après 58) contre l’avis de la CFDT et de ..l’UNEF (FO ne sera jamais dans les grèves de 68).

  • d accord avec ce que disent ALAIN CHANCOGNE et d autres : SEGUY n a jamais été hué à BILLANCOURT tout comme la CGT n a jamais "été dépassée ", car s il est exact que les jeunes et les étudiants ont été les premiers dans l action ( toutefois il y avait depuis de nombreux mois des grèves et des occupations d usines) ce ne sont tout de même pas les étudiants qui ont organisé les actions et les grèves auxquelles ont pris part 9 millions de travailleurs .
    Que dit SEGUY à ce propos : "si la CGT n a jamais appelé à la grève générale c’est pour que la grève avec occupation se fasse avec l’adhésion consciente et responsable des travailleurs " , de la même façon il n y a jamais eu de "comité central" de grève qui aurait pu tout centraliser au préjudice de l initiative des masses et de l autorité des syndicats , et qui aurait pu être brisé par le retrait de l une des composantes .

    Relire" LE MAI DE LA CGT " de GEORGES SEGUY aux éditions julliard , dans lequel SEGUY répond sans langue de bois aux questions suivantes :

    en mai 68 étions nous en présence d une situation révolutionnaire ?

    La gauche à t-elle manquée une occasion ?

    A la lumière de ces évènements peux t-on parler du gauchisme comme d’un phénomène nouveau ?

    MAI 68 at-il été finalement positif ou négatif pour le mouvement ouvrier et démocratique ?

    GEORGES SEGUY , même si aujourdhui il apporte son soutien au FDG " mettons ça sur le compte de l âge , a reconnu qu ’en MAI 68 le PCF avait été surpris par l ampleur des évènements , ce qui me fait dire que le fait que le parti commence à se déconnecter des masses et de la réalité ne date pas d aujourdhui .

  • "Toute la nuit durant, dans différents district de Paris, on trouve une racaille des plus douteuse, cette pègre organisée dont la présence contamine ceux qui l’acceptent et, plus encore, ceux qui la sollicitent." (L’Humanité Dimanche, 26 mai 1968)

    Ils ne changent donc guère !

    • Certes l’article parle du13 Mai, et là nous sommes déjà dans "autre chose" avec ta citation.

      Nous ne pouvons quand même pas raconter Mai68 en faisant comme si, par exemple, nous ignorions aujourd’hui que , l’incendie de la Bourse. ;( qui ne risquait pas faire de mal au Capital !)fut une immense connerie ou se distinguèrent quelques charlots dont on m’expliquera un jour..comment ils firent pour approcher ce"temple de la spéculation"..dans un Paris quadrillé par la volaille gaulliste..!

      Chaque fois que les peuples menacent l’ordre bourgeois..il ya , soit en vrais RG déguisés en faux révolutionnaires, soit en "incontrôlés" pourrissant la lutte ,ce genre de situations !

      Vous vous rappelez de la marche des sidérurgistes, des fins de manif santi CPE ?

      Ce qui me fait rebondir sur un extrait de Copas pour une précision

      C’est d’ailleurs ce mélange d’occupation des usines, de grève générale et de batailles généralisées dans les rues, là où existent des forces de police disponibles encore , des ministères gagnés par la panique où les ministres brulaient les papiers et disparaissaient, où des factions essayaient de sonder l’armée, où on fit tourner quelques colonnes de chars autour de la région parisienne (certains furent immobilisés par sucrage des réservoirs) qui fait une situation pré-révolutionnaire.

      La suite, nous la connaissons, le parti et la CGT ne ré-existèrent comme directions d’organisations que pour monter sur les freins , après avoir distillé dans le parti et la CGT le doute et la désinformation pour désarmer ceux qui pouvaient penser qu’une chance d’aller plus loin existait.

      En ce qui me concerne, je suis persuadé , encore plus en 2001 qu’en 68 que sans l’esprit de responsabilité, le sang froid du PC et de laCGT( et cela ’est pas contradictoire avec la"non prise en compte marxiste de ce qui "bougeait" en profondeur !) , De Gaulle n’ayant pas été à Baden Baden pour une partie de dames avec Massu , et compte tenu de qu’est , en France, notre bourgeoisie, versaillaise à jamais, on parlerait de mai68 comme on le fait de la Commune de Paris : en terme de semaines tragiques, de bains de sang ouvrier et étudiant, d’immense défaite de notre camp.

      Si , objectivement -et ce que rappelle Copas sur le contexte mondial est important -il
      y avait effectivement dans la Société en germe, du Communisme autogestionnaire et libertaire, le fait que la plus riche d’expérience de luttes de classes , le PC, n’avait pas la possibilité -par sa faute !- de nourrir de l’élan révolutionnaire, rendait impossible, selon moi,le processus révolutionnaire.

      Car si les MASSES font l’Histoire, je suis "guévariste "sur un point

      c’est quandle CHE rappelle

      « Sans organisation les idées perdent de leur efficacité après le premier moment d’élan ; elles tombent peu à peu dans la routine, dans le conformisme, et finissent par n’être plus qu’un souvenir »

      En 1968, le prolétariat ne pouvait compter sur AUCUNE organisation pour"aller plus loin".

      Mais il pu compter sur le PCF et laCGT pour ne pas finir en chair à canons d’une bourgeoisie en transes..

      C’est pourquoi j’ai rejoint lepc en juin..

      Car, les étudiants de 68 ne m’en voudront pas si je martèle que dix millions de travailleurs qui affrontent le Capital, même sans pavés , c’est vachement plus dangereux que des barricades du Quartier latin..

      ..
      Tant que ’y suis et avant de laisser la parole jusqu’à lundi à d’autres copains-copines.., la Fête à SEGUY..

       :))

      G. Seguy, dont nous parle Richard, s’invente, tant pour68 que pou la rupture du Programme Commun , un passé qui l’arrange et me dérange.

      Il aurait été mieux inspiré d’en rester à son" Mai de laCGT"que de pondre 40 ans après
      "Résister. De Mauthausen à Mai 68"

      Interrogé alors , il dérape..

      http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=2640

      Avez-vous cru à la possibilité du Grand Soir ?

       Non, car nous voulions non pas imposer un modèle soviétique, mais changer le pouvoir. Nous pensions que la gauche unie, du PC à la FGDS [Fédération de la gauche démocrate et socialiste, rassemblant la gauche non communiste], et soutenue par les travailleurs, pouvait présenter une alternative politique crédible. Et rien de tout cela n’a abouti... Pour cela, il aurait fallu que le PC et la FGDS se rencontrent et qu’ils se mettent d’accord sur un objectif commun d’alternance, avec l’appui des syndicats

      .

      Jusque là il décrit effectivement l’analyse d’une stratégie totalement a-révolutionnaire..

      Mais là oui il charrie un peu, c’est quand il rajoute :

        Que s’est-il donc passé, au PC ?

       Rien : il a été complètement dépassé par les événements de Mai 68. Je le sais : j’étais moi-même membre du bureau politique du Parti. Quand, après la manifestation du 13 mai, j’ai expliqué que nous allions vers une grève générale illimitée, personne ne m’a cru . Le Parti est resté dans l’expectative pratiquement jusqu’au bout

      .

      Il a pas du beaucoup avoir de temps, notre Georges de militer alors dans sa cellule d’entreprise..

       :)

      Appeler "expectative " une connerie collective mais RICHEd’une ’intensité de débats sans concessions, là, c’est pénible

      ..
      Mais pas étonnant qu’il perde un peu la mémoire.

      Celui qui en 2008 répétait un crédo "programmatique" est aujourd’hui signataire d’un texte ridicule ou il appelle avec d ’autres incurables, à l’élargissement du FDG par adhésion individuelle..!

      Donc rien de surprenant quand en 2008 il raconte :

       

      Et du côté des socialistes ?

       Quelques jours avant Grenelle, j’ai rencontré une délégation socialiste conduite par François Mitterrand. Il m’a d’abord dit que notre acceptation d’une négociation avec le gouvernement risquait de redonner du crédit à ce dernier. Il a ajouté que nos revendications étaient peut-être excessives.

        Comment expliquez-vous son attitude ?

       Mitterrand refusait de rencontrer les dirigeants communistes parce qu’il ne voulait rien leur devoir. Il pensait que le pouvoir allait bientôt tomber tout seul entre ses mains, qu’il suffirait de le ramasser. Il ne désirait pas non plus avoir à faire de concessions en matière de revendications, s’il arrivait au pouvoir.

      la nature de lasocdem et son rôle de loyalgestionnaire du K, Seguy, il apasentendu parler..

      Et donc à 81 ans, il balance..

      - Mai 68 a donc été une occasion manquée, pour la gauche ?

       S’il y avait eu, avant les négociations de Grenelle, un accord, même précipitamment, entre socialistes et communistes, non seulement nous aurions gagné Grenelle, mais nous aurions pu poursuivre sur notre lancée avec l’avènement d’une majorité de gauche

      Tu parles d’une perspective "bandante", comme réponse à ce qui bourgeonnait très difficilement et bourrée de contradictions , au sein de la Classe ouvrière et de la Jeunesse.

      *bon dimanche à tous...

      A.C

    • Car si les MASSES font l’Histoire, je suis "guévariste "sur un point

      c’est quandle CHE rappelle

      « Sans organisation les idées perdent de leur efficacité après le premier moment d’élan ; elles tombent peu à peu dans la routine, dans le conformisme, et finissent par n’être plus qu’un souvenir »

      En 1968, le prolétariat ne pouvait compter sur AUCUNE organisation pour"aller plus loin".

      et nous sommes d’accord pour la révolution, mais pas "pour aller plus loin".

      - Mai 68 a donc été une occasion manquée, pour la gauche ?

      S’il y avait eu, avant les négociations de Grenelle, un accord, même précipitamment, entre socialistes et communistes, non seulement nous aurions gagné Grenelle, mais nous aurions pu poursuivre sur notre lancée avec l’avènement d’une majorité de gauche

      Tu parles d’une perspective "bandante", comme réponse à ce qui bourgeonnait très difficilement et bourrée de contradictions , au sein de la Classe ouvrière et de la Jeunesse.

      la situation n’a rien à voir entre faire un gouvernement réformiste poussé par la mobilisation des travailleurs et la séquence programme commun qui ressort d’un désarmement préalable.

      Un gouvernement réformiste dans le contexte de 68 aurait plus ressemblé à Kerensky qu’au Mitterrand de 81, cela aurait empli les travailleurs d’un énorme sentiment de victoire alors que la fin du mouvement a laissé de l’amertume.

      Mais bon c’est de l’histoire mais il y avait à mon sens plus de marges de manœuvre que tu ne le dis mais si, c’est sur, ça ne se serait pas passé sans douleurs plus grandes et drames.

      Tout cela c’est maintenant de l’histoire.

    • la reprise aux usines Wonder (fait par des gens de l’OCI, mais...) :

      http://www.dailymotion.com/video/x9qpkt_la-reprise-du-travail-aux-usines-wo_creation

      tout y est de l’époque, y compris le cadre qui leur dit à la fin qu’il faut rentrer travailler...

    • Film intéressant mais forcément partiel. Ainsi, chez Wonder, 800 employés à l’époque, il n’y avait pas de syndicat dans la taule avant la grève, donc pas d’expérience de la lutte de classe. Pas un mot sur les deux tiers qui ont voté la reprise, le 10 juin, sous un vote organisé par.... le patron. On s’attarde sur un cas, tripes en révolte, mais très, très loin de la "Révolution", qui ne soutient aucun argument politique. Seuls, les arguments des cégétistes tiennent la route, préserver l’unité des prolos et continuer la lutte dedans. Au passage je note que cette usine, comme dans beaucoup de cas, n’était pas réellement occupée (on discute dans la rue). Ceci explique cela.

      Pour ma part, j’ai noté l’impact de la manif de droite, et du discours de DeGaulle, le 30 mai. Dés le 1° juin on a vu revenir des prolos qui voulaient, sans le dire ouvertement, reprendre le boulot. A partir de là il a fallu "tenir" la grève pour obtenir une reprise digne, c’est à dire avec des reculs patronaux conséquents, et unitaires. Là où le syndicat ne faisait pas le poids on a eu des "Wonder" avec des queues de grève et les divisions qui vont avec !

    • A propos de "perspective bandante". En 68 la victoire, éventuelle, de la gauche se serait produite dans un tout autre contexte que 81, aussi bien sur le plan économique (pas de chômage, 4 ou 5% de croissance), que politique (Le Pcf domine largement le PS), ou social ( mobilisation profonde des prolos). Séguy n’a donc pas tort sauf qu’il ne voit pas, ou ne dit pas, que, précisément, dans ces conditions, la social-démocratie n’aurait jamais accepté de signer un quelconque parchemin avec le PC !

    • """

      La CGT a décidé que G. Séguy irait présenter les premiers résultats de l’accord à l’assemblée des
      grévistes de Renault Billancourt le lundi 27 mai 1968, à 7 heures du matin. Partout dans les usines, les grévistes
      entendent à la radio les termes de l’accord conclu. Dans de nombreuses grandes entreprises, Renault-Flins,
      Renault-Sandouville, Berliet, Sud-Aviation, Rhodiaceta, Citroën, etc., ils votent à main levée pour la poursuite
      du mouvement : ils attendent que « la direction se manifeste » et accepte de discuter de toutes les revendications
      élaborées par les comités de grève locaux.
      Mais l’attention de tous se porte sur le show radiophonique que la CGT a organisé à l’île Séguin, au
      centre des usines Renault-Billancourt. Depuis 7 heures du matin, 10 000 ouvriers attendent. A l’insu des
      journalistes (qui ne sont pas encore arrivés), l’essentiel se joue : sur un rapport du représentant CGT,
      A. Halbeher, de l’intersyndicale de l’usine, la poursuite de la grève est décidée.
      Les leaders syndicaux nationaux peuvent s’exprimer. Benoît Frachon (CGT), qui n’était pas à la
      dernière séance de nuit à Grenelle, parle sans papier et joue le rôle de l’avocat de la défense et rappelle 1936, et
      s’écrie : « Les accords de la rue de Grenelle vont apporter à des millions de travailleurs un bien-être qu’ils
      n’auraient pas espéré. » André Jeanson, de la CFDT, se félicite du vote initial en faveur de la poursuite de la
      grève, et évoque la solidarité des ouvriers avec les étudiants et les lycéens en lutte. On l’applaudit.
      Arrive alors Georges Séguy. II se livre à un « compte rendu objectif » de ce qui a « été acquis à
      Grenelle ». Au début, on entend des sifflets ; à la fin, une véritable huée, qui met plusieurs minutes à se calmer.
      Séguy conclut : « Si j’en juge par ce que j’entends, vous ne vous laisserez pas faire. » On l’applaudit, et les
      militants PCF entonnent : « Gouvernement populaire ! » « Gouvernement populaire ! »
      Que déduire des événements de l’île Seguin ?
      Les gauchistes qui ont pris, sur le moment ou les années suivantes, les événements de l’assemblée de
      l’Ile Seguin pour une radicalisation de la base contre la CGT ont, une fois de plus, fait preuve de simplisme.
      Halbeher avait fait voter la continuation de la grève avant l’intervention de Séguy et c’est la CGT. Mais Frachon
      aussi c’est la CGT ; et il avait présenté les résultats comme une grande victoire. Et Séguy aussi qui présente les
      bien faibles résultats d’abord comme une belle avancée, c’est toujours la CGT.
      Connaissant la rouerie des cadres de l’appareil CGT, on peut se dire qu’ils avaient prévu toute
      éventualité ; si le peu présenté par Séguy passait, c’était bon. Si ça ne passait pas, la CGT avait fait voter la
      continuation ; pas de problème, l’appareil retombait quand même sur ses pattes (et ce qui s’est passé).
      Mais connaissant les protagonistes on peut aussi se dire que les uns et les autres, en rivalité dans les coulisses,
      défendaient des politiques différentes, représentant les divers courants qui trituraient le PCF de l’intérieur.
      Quelle version est la bonne ? On ne le saura jamais.
      Cependant, durant la journée à l’annonce radiophonique du meeting de Billancourt, certains militants
      staliniens (comme à l’Alsthom) avaient eux aussi cru que Séguy avait été désavoué à Billancourt. Par ailleurs, on
      a vite oublié qu’à Citroën, Krasucki, lui, s’est fait siffler par les grévistes lors de la présentation des résultats de
      Grenelle. Il n’en reste pas moins que la tendance, après dix jours de grève, n’est pas à la reprise. Mais les
      syndicats sauront prendre acte et attendre une semaine pour commencer à ordonner la reprise."""

      Oui la CGT avec séguy a pas un rôle bien net,mais cela est tellement évident apres coup que c’est étrange de le nier.

      Mais je voulais surtout porter témoignage de la quasi haine du pcf envers les mouvements étudiants et que même l’uec avait été sabré auparavent par Roland Leroy .

      J’ai vécu cela en direct pendant tout mais juin 68 .
      et je ne parle pas des moyens physiques violenst pour empécher les réunions ou les meetings des orga "gauchistes",là aussi j’ai eu des infos en direct et je n’approuvais pas du haut de mes 15 ans,pas parceque j’étais plus intelligent non,juste une question de morale....déja ...

    • Si je comprends bien, t’avais déjà commencé à gouter la moquette de bonne heure. A travers la fumée la réalité évolue évidemment ! Par contre l’anticommunisme, quand il est viscéral, reste aveuglant dans tous les cas. Pourtant, plus de 40 ans après, c’est si facile d’écouter des bandes magnétiques. Toutes les radios étaient dans l’île Seguin, il suffit de les consulter pour savoir ce que les Renaults ont sifflé ce jour là, Séguy ou les concessions du CNPF !

      Et comment expliquer que deux jours après (29mai) ils étaient tous derrière Séguy et la CGT pour réclamer un "gouvernement populaire" ?

    • je ne fume pas !
      c’est quasi tous lesjours chez moi,à la fédé,et dans les manifs que je vois,que j’entends,que je regarde les responsables communistes avoir comme volonté d’empécher les étudicnats,plutot leurs idées de se propager dans la population en gréve
      J’entends la prréparation de l’empechement physique d’une réunion,meetings, d’’un groupe gauchiste et cela sera fait à caen, !!!

      les copains du pcf qui organisent ça ne fumepas crois moi !!ils vont être éfficaces !

      Les bandes montrent clairement que Séguy joue sur deux tableaux et dans des centaines de boites les résulats des négos sont présentés comme historiques façon de dire, :termiez rentrez chez vous,c’est d’ailleurs ce qui se dit dans les cellules .

      alors Séguy lance une manif et les prolos y vont MAIS pas pour soutenir laCGT non c’est pour eux mêmes,pour pousser encore plus loin,ilsutilisent l’outil qu’ils ont
      Dans les années suivantes l’outi lva perdre 75% de ses adhérents ;

    • Ouais, je comprends, vu de Caen, L’île Seguin (250km) c’est petit. Si, en plus, tu suivais l’actualité à travers Europe1 ou Paris-Normandie, évidemment çà peut paraitre flou, très flou, mais depuis t’avais largement le temps de revoir tout cela en détail. Et de constater, qu’à part ceux qui sont resté spectateurs, il y en eu, le PC et la Cgt ont, assez largement, dans les conditions de l’époque, maitrisé leur sujet dans l’intérêt des prolos de ce pays.

    • J’entends la prréparation de l’empechement physique d’une réunion,meetings, d’’un groupe gauchiste et cela sera fait à caen, !!

      OUI.

      J’y ETAIS

      C’estpas du french Caen -Caenn, ça, les aut’ stals se foutent e toi mais moi je vais dire la Vérité

      Une nuit de mai, Gaston Plissonnier et Paul Laurent sont venus nous chercher en voiture à Berlin EST.

      c’est KRASU qui conduisait sa Lada

      Notre équipe de la STASI et du KGB a été chargée de nettoyer la ville des anrcho trotskystes.

      Comme dans toute l’Espagne 36-39 puisque chacun sait que les Cocos , partout, ils ne se battent toujours que que contre les travailleurs, pourl l’Impérialisme yankee et Moscou.

      bref, j’étais chargé de l’empêchement PHYSIQUE deréunions de groupe gauchiste ;

      Quand je suis rentré à Odessa, j’avais à ma ceinture , des scalps de jeunes et trois pucelages de 4 nanas bac plus5...

      Fallai t bien défendre la france contre les hordes gauchistes..!

      J’ai un peu honte maintenant.

      Alanovitch Chancognosky -Defond

      Agent KGB 69785

    • Euuhhh sans vouloir être méchante, admettons, mais le PCF a Caen, combien de divisions capables d’aller fracturer de la rotule de gauchisses aujourd’hui ? Je me renseigne hein...

      LL

    • Tu frises l’over dose de produits hallucinogène garçon

      sur que ces traites de la cégete et du PCF qui le 27 mai soit disant appelaient a la reprise a Billancourt perdant ainsi d’après tes dires tout crédit dans la classe ouvrière

      Alors comment expliques tu que le 29 Mai a l’appel de la CGT et du PCF : 800000
      personnes défilaient a Paris (la plus grande manif de 68) dans une manif TRES REVENDICATIVE ,ET POLITIQUE ouau premiers rangs figuraient en très grand nombres les gars et les filles de Billancourt ( 2 jours après avoir soit disant hués la CGT....!!!) .

      Accessoirement je te rappelle le même jour le voyage de De Gaulle a Baden Baden pour rencontrer Massu et chercher le soutien des cadres de L’armée ....
      On se demande bien pourquoi un tel voyage si ces salauds de traites de la cégète et du PCF appelaient d’après toi a la reprise et a casser la gréve et le mouvement.

      Rappel : Lire Le bouquin de Certano sur La Gréve de 68 a Billancourt
      Voir le Film tourné a l’époque par le CE de Billancourt qui dément ta version des évènements de ce meeting a Billancourt

    • A propos de la manif du 29 mai, je me souviens de l’arrivée à la République du convoi de camions venus de Billancourt, pleins à craquer de prolos, calicots de la Cgète et du Pc au vent, Il s’y dégageait un parfum de "Pétrograd-1917"à "décroisser la Lune". On chantait : "Adieu De Gaulle adieu...." , on ne savait pas qu’il était à BadenBaden et qu’il discutait, chars, munitions, régiments, avec Massu......

    • Euuhhh sans vouloir être méchante, admettons, mais le PCF a Caen, combien de divisions capables d’aller fracturer de la rotule de gauchisses aujourd’hui ? Je me renseigne hein...
      LL

      savoir combien de"divisions" au sein du PC..et combien de rotules gauchisses..ça nous fait une belle jambe !

       :))

  • en septembre 2009 l Institut CGT d Histoire Sociale de la région centre à l’occasion du 40 ème anniversaire de MAI 68 a publié un cahier spécial .

    J’ai été solllicité comme une cinquantaines de camarades pour apporter mon témoignage .

    Attention que l’on ne se meprenne pas , je ne publie pas ce petit texte sur BC pour me mettre en avant , mais à l époque j’avais 21 ans et ce témoignage peut permettre aux plus jeunes qui n’ont pas connu MAI 68 de mieux comprendre le contexte et l’ambiance de l’époque et également démontrer qu’il n ’y avait pas que les étudiants qui participaient aux luttes , mais que de nombreux jeunes travailleurs étaient également dans l ’action et souvent même à la tête de ces luttes , entrainant les plus anciens ... certains de ces jeunes sont devenus , et c ’est mon cas les militants syndicalistes d aujourdhui , c est également en mai 68 que j ai adhéré comme d autres au PCF ( je suis aussi un ex )

    voici mon témoignage :

    SOUS LES PAVES ...LA PLAGE , ce célèbre slogan de mai 68 passé à la postérité , nous l avions mis en application sans en être conscients : nous étions un groupe de jeunes grévistes de la CRAM d’ ORLEANS , les plus âgés devaient avoir 25 ans , et nous avions pris l’habitude de nous réunir chaque matin autour d’un café à "l’hotel de BLOIS " afin de préparer l’assemblée générale des grévistes .

    Cette assemblée était le moment privilégié ou nous pouvions faire le point , échanger, discuter tactique, rédiger notre cahier de revendications , péparer les réunions de négociations avec la direction , et essayer de convaincre les hésitants et les non-grévistes....Nous avions en permanence l’oreille collée au transistore ( internet n’existait pas !!!) la radio était le seul média qui donnait régulièrement des infos sur l’ampleur du mouvement qui paralysait la FRANCE et affolait le pouvoir ...

    C’était également le moyen de suivre en direct les gigantesques manifestations pacifiques qui sillonnaient quotidiennement la capitale car la télé qui était entièrement entre les mains du pouvoir ne montrait que les barricades , les voitures incendiées et les exactions de quelques gauchistes souvent manipulés dans le but évident de discréditer le mouvement et de briser l’unité des étudiants et des ouvriers .

    Ce mois de mai était exceptionnel à tous points de vue car le soleil était à l’unisson des manifestations, éclatant comme en juillet , et c’est donc tout naturellement qu’ après avoir voté la reconduite de la grève nous nous répartissions dans des voitures pour nous rendre à la plage de BEAUGENCY . Là autour d’un pique-nique on refaisait le monde et l’on rêvait à une vie meilleure , à une FRANCE qui ouvrirait les bras à sa jeunesse , à un monde du travail ou ne règnerait plus l’arbitraire patronal ...Mais jeunesse oblige, le sérieux du moment ne nous faisait pas négliger les instants plus agréables car c ’est sur cette plage de LOIRE que certains ont noué des liens que l’on pourrait qualifier de tendres ...

    Nous avions conscience de notre force et ce qui nous unissait c’était ce sentiment nouveau que tous unis, jeunes, anciens, ouvriers, étudiants , femmes , hommes , nous pouvions inverser l’ordre des choses ...et le cours des évènements allaient nous donner raison :

    JAMAIS AUTANT DE CONQUETES SOCIALES N ONT ETE OBTENUES EN SI PEU DE TEMPS !!!

    Cette leçon a donné un sens à ma vie et ces moments restent à jamais gravés dans ma mémoire et figurent parmi les meilleurs souvenirs de mon existence .

    Septembre 2009
    richard PALAO
    Insitut CGT d HISTOIRE SOCIALE
    REGION CENTRE