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De la place Tahrir a la place Puerta del Sol (Madrid), grandeur et limites

Publie le jeudi 19 mai 2011 par Open-Publishing
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Le mouvement du 15 Mai lançé une semaine avant une echeance electorale quasi nationale, a gagné une victoire tactique essentielle celle de son existance publique legitime sur la durée,en jouant sur les contradictions du pouvoir limité dans la repression vu cette echeance de dimanche prochain.

L’extention n’est pas gagnée comme l’avenir immediat apres les elections..L’auto organisation de masse hors du politique classique,sur la durée se heurte encore aux limites d’un programme de “revolution ethique” qui doit elaborer encore son programme de “revolution sociale”, le chantier est peut etre en cours dans les assemblées nocturnes quotidiennes...ou pas ?

La repression contenue mais menace permanente :

La mairie de Madrid a d’ailleurs adopté une résolution afin d’interdire la manifestation et y a opposé son véto pour raisons électorales, invoquant le fait qu’elle pourrait influer sur le droit des citoyens à choisir librement de leur vote.

Ce à quoi les-dits citoyens ont répondu par l’article 21.1 de la Constitution espagnole qui stipule que "Le droit de réunion pacifique et sans armes est reconnu. L’exercice de ce droit ne sera pas soumis à une autorisation préalable."

L’interdiction prononcée n’a cependant pas eu d’effets immédiats : la place est toujours remplie de manifestants et entourée d’un dispositif policier conséquent.

D’un côté, cet évènement est réellement impressionnant, du fait de son ampleur, de sa durée et surtout de son calme. Il est clairement préparé et organisé sur le modèle des révolutions arabes, et avant cela des manifestations étudiantes en Grèce d’il y a trois ans.

Depuis cinq jours, les protestataires se relaient nuit et jour, assurant une veille permanente et permettant aux étudiants d’aller à l’université et aux salariés de se rendre à leur travail sans pour autant perdre le fil de la contestation.

Cette capacité d’organisation et de solidarité, illustré par le mot d’ordre la foule : "Indignados y organizados", est exemplaire. Dès dimanche soir, un service de restauration gratuite, alimenté par les dons des habitants de la ville, s’est mis en place. De même, des comités ont été instaurés : alimentation, communication, logistique/nettoyage, action afin de structurer le mouvement et d’éviter les débordements.

L’autre point admirable est le calme de la police. Certes, plus de 500 policiers sont mobilisés dans le centre ville. Mais en France, je suis à peu près sûre que les attirails anti-émeutes et les lacrymos auraient pollué le paysage depuis longtemps. En fait, je suis persuadée qu’un mouvement pareil n’aurait pas pu éclore.

Mais dans une certaine mesure, ce phénomène est également inquiétant. Il s’agit en effet d’un rassemblement de personnes qui se sentent totalement mises hors du système politique actuel et qui préfèrent s’organiser seules (certes très bien mais en-dehors de tout cadre institutionnel de la société).

Le fait qu’elles ne se reconnaissent dans aucune formation politique ou syndicale est un signal fort de la difficulté qui attend les responsables espagnols. Et du point de vue français, ce n’est pas vraiment encourageant lorsqu’on sait qu’ici la gauche est au pouvoir depuis sept ans et que la situation sociale est la même, voire pire à certains égards, qu’en France.

Dans la manifestation actuelle, une forte majorité de "ni-ni" est représentée. Ni PSOE (équivalent PS) ni PP (équivalent UMP).

Mais aussi "ni étudiant, ni salarié". Dans la foule on trouve aussi bien des étudiants d’une vingtaine d’années, que des jeunes diplômés au chômage, ou encore des cinquantenaires en situation précaire. Toute une population qui revendique le droit à une vraie démocratie tout en rejetant les institutions démocratiques en place.

Il ne reste plus qu’à attendre dimanche et voir les résultats des élections. Et après ça, comment la situation va évoluer...

http://erasmusmadrileno.blogspot.com/2011_05_01_archive.html

Manifeste du collectif espagnol Democracia Real Ya

Publié le 19 mai

Traduction du manifeste du collectif espagnol Democracia Real Ya, à l’origine des mobilisations du 15 mai qui se sont transformées en un gros mouvement de contestation et d’occupation.

http://rebellyon.info/Manifeste-du-collectif-espagnol.html

Messages

  • cest un bon debut mais les europeens doivent comprendre que les manifs hexagonaux ne servent a rien , les vrais responsables de la crise sont a francfort et bruxelles ces incapables et manipulateurs au service des banques et finance mondiale ont perdu tout controle et surtout perdu la guerre monetaire et economique face au G2 dans leurope en feu , rien qua voir le niveau de leuro destructeur a ce niveau , reflete labsurdite et limpuissance totale de l`europe technnocrate bancaire