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L’histoire moderne de la France jusqu’à DSK

Publie le samedi 21 mai 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

L’affaire DSK cristallise la crise du pouvoir en France depuis 30 ans. La France était et est toujours un pays atypique. Révolutions, soulèvements, émeutes : 89, 48, 71, 36, 68, 05 et j’en passe. En même temps l’autre France coexiste, se dissocie, se superpose : Les cathédrales, la monarchie, la Collaboration, démocratie formelle, le libéralisme.

La Collaboration (le seul grand pays européen) a retardé le développement “normal” du capitalisme en France. Les libéraux ont voulu en finir avec le programme national de la Résistance dès la Libération. Le contexte ne s’y prêtait pas. Les collabos ont été écartés ou intégrés.

Les trente premières années on vivait dans un pays “socialiste” (économie planifiée, politique sociale, Etat fort, …). Les gaullistes et les communistes, vainqueurs et alliés objectifs, supervisaient la marche de cette structure atypique. L’église et le parti communiste canalisaient la jeunesse. La fin du capitalisme industriel tardif en France.

La modernité, c’est-à-dire, la prééminence du capitalisme financier sur le capitalisme industriel devient la norme dans le monde. Giscard-Barre-Rocard-Fabius-Baladur tentent rapidement de donner une forme politique (la social-démocratie, le centre) à la nouvelle structure du capitalisme avec un intermède Mitterrand de deux ans (qui avait pour but de laver l’affront de la collaboration).

Le trotskyste Jospin vend les bijoux de la France et la radical-socialiste Chirac stabilise la structure. Les émeutes de 2005 marquent encore une pause après celle de 68.

La France avait pris du retard par rapport aux autres pays de la métropole. Il fallait accélérer pour en finir avec les vieilles structures élaborées pendant la Résistance. A titre rétroactif, il était impossible que Sarkozy perde l’élection de 2007. C’était le candidat idéal. Dynamisme et agressivité. La social-démocratie n’était ni prête ni claire.

Après les élections, la transformation du PS s’est accentuée et devenue visible et crédible (élimination de la base ouvrière, isolement des sections de la périphérie, marginalisation des “gauchistes”, entrée en forces des cadres de la finance, des oisifs de la bourgeoisie parasitaire jusqu’aux instances dirigeantes, de DSK à la jeune garde Valls). La presse de l’oligarchie, constatant l’incapacité de Sarkozy à reformer, trouvera un nouveau chef charismatique : DSK. Le capitalisme agressif, prédateur, conquérant, sans scrupules. Conserver le rang de la France dans l’exploitation du monde, en s’appuyant sur une oligarchie parasitaire et une armée disciplinée de communicants (le SAC de Pasqua fait office d’enfants de coeur).

La classe ouvrière délocalisée, en absence de parti communiste, s’est réfugiée aphone chez l’adversaire héréditaire. La masse des employés (encadrée par la CFDT et le PS) pleure ses chômeurs avec la peur dans le vendre du prochain licenciement. Mathématiquement, 80% de la population est neutralisée par la peur, d’où le conservatisme et les superstitions qui ressortent. Six citoyens sur dix croient au complot contre l’icône DSK ! Délire collectif jamais vu en France. Ceci montre la puissance de la presse et télévision de l’oligarchie.

La chute de la maison DSK était inimaginable. Pourtant, pour la première fois dans l’histoire de France, les citoyens allaient élire quelqu’un premier aux sondages sans être candidat, un homme politique qui n’avait pas mis les pieds en France depuis quatre ans, et qu’aucune ligne de programme n’était connue d’aucun électeur ! Les caractéristiques de sa puissance (et non sa faiblesse comme il dit lui-même et son staff) étaient « l’argent, les femmes, ma judéité ».

La grande ruse des libéraux était la construction de l’Europe. Collabos, chrétiens, sociaux-libéraux et libéraux-sociaux se sont mis ensemble pour mettre sous la coupe franco-allemande ce que ni Napoléon ni Hitler n’avaient pas réussi à faire (les PIGS est un premier exemple de cette Europe ; la spoliation de peuples entiers). L’intérêt des libéraux pour l’Europe a deux avantages : piller plus facilement dans le grand marché homogène et garantir l’irresponsabilité politique en cas de contestation nationale (le fameux “c’est la faute de Bruxelles” qui disculpe les responsables nationaux et lorsque Bruxelles ne suffit plus c’est la faute de la mondialisation).

Nous en sommes là. Que faire ?

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Messages

  • Révolutions, soulèvements, émeutes : 89, 48, 71, 36, 68, 05 et j’en passe. En même temps l’autre France coexiste, se dissocie, se superpose : Les cathédrales,

    Les révolutionnaires de 1789 (et a fortiori ceux de 48, 71....) étaient bien plus proches de nous (2 siècles et des bananes) que des bâtisseurs de cathédrales (plus de 4 siècles les sépartent). En aucun cas cette suite de mouvements ne se superpose avec les cathédrales. ça ne relève pas du détail, de la forme, on ne peut construire un raisonnement à partir d’approximations pareilles.

    Chico

    • J’ai écrit : ... se dissocie, se superpose.
      Je ferai désormais attention avec les lecteurs non français.
      De l’autre coté, je reconnais que toute démonstration de deux lignes, n’est pas une démonstration. Il y a d’autres démonstrations dans ce forum qui sont plus pertinentes (La Louve, ...) J’accorde à mon contradicteur le raccourci rapide. Il complétera lui-même les lacunes du texte.
      Il est probable, à cause de mes approximations, que le mouvement communiste en France est dans cet état. Mais, mea culpa, je copie mes instructeurs du passé.
      Espérons un jour la France qui est la nôtre (nous les métèques) qu’elle montrera encore une fois le chemin.
      Les spermes de Marx se trouvaient chez Babeuf (pour compléter les sources de l’autre camarade sans nom).

      Dimitri, Grec de la diaspora [dimitri-blog.fr]