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Les chirurgiens en grève le 19 janvier demandent que leurs salaires soient reversés pour aider l’Asi

Publie le jeudi 6 janvier 2005 par Open-Publishing

Le collectif « Chirurgie hôpital France » -qui appelle l’ensemble des chirurgiens des hôpitaux publics à cesser le travail le 19 janvier- demande au ministère de la Santé d’envoyer les salaires que les grévistes ne toucheront pas ce jour-là à la Croix-Rouge Française dans le cadre de l’aide à l’Asie sinistrée.

« Les chirurgiens des hôpitaux ne peuvent que s’associer aux très nombreuses actions de solidarité initiées après le cataclysme asiatique » écrit le collectif dans un communiqué diffusé lundi.

En conséquence, « Chirurgie hôpital France demande d’ores et déjà au ministère de la Santé d’organiser et de transmettre à la Croix Rouge Française la collecte financière des salaires de la journée du 19 janvier des chirurgiens qui participeront à cette action ».

Depuis le 6 décembre, le collectif « Chirurgie Hôpital France », qui regroupe les principaux syndicats de chirurgiens hospitaliers du secteur public, appelle ses adhérents à « déposer le bistouri » le 19 janvier pour exiger, notamment, des revalorisations.

Le collectif menace par ailleurs d’appeler à une semaine complète de grève dans les blocs opératoires, début février 2005, si le gouvernement ne revalorise pas les astreintes et les gardes des chirurgiens du secteur public.

Dénonçant une « situation critique », les chirurgiens hospitaliers réclament une augmentation de 16% du salaire de base, une « juste revalorisation » de l’astreinte chirurgicale (forfait à 150 euros ou 250 euros), ou encore l’intégration de la rémunération des gardes et astreintes dans le calcul de leur retraite.

Le collectif exige par ailleurs « une politique de valorisation » du métier de chirurgien. Il affirme qu’actuellement, la situation est telle que « l’objectif d’excellence de la chirurgie hospitalière » française « est contesté ».

Le 24 août dernier, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy avait cédé aux revendications des chirurgiens libéraux, devant la menace de 2.000 d’entre-eux d’un exil symbolique d’une semaine à Londres.

Le « Plan de sauvetage de la chirurgie », alors annoncé par le ministre, prévoyait également un volet pour l’hôpital public qui n’a jamais été appliqué selon le collectif. Les syndicats des chirurgiens du secteur public avaient d’ailleurs appelé à une première journée de grève, le 1er septembre, pour faire pression sur le gouvernement. (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050103.FAP4839.html?1703


La grève des pédiatres fortement suivie —Par Jean-Marie Godard—

03.01.05

Les pédiatres libéraux fortement mobilisés. Quelque 90% d’entre eux étaient en grève lundi dans toute la France selon le SNPF, leur principal syndicat à l’origine de ce mouvement destiné à réclamer des revalorisations d’honoraires.

Le mouvement, entamé lundi matin à 8h, devait prendre fin mardi matin à la même heure. Mais le Syndicat national des pédiatres français (SNPF) menace de recommencer un autre jour s’il n’est pas entendu.

« C’est ce qu’on appelle une première journée » a d’ailleurs déclaré, lundi après-midi à l’Associated Press le Dr Francis Rubel, porte-parole du SNPF.
Le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français (SYNGOF) s’est dit de son côté solidaire des pédiatres, appelant ses adhérents, lundi dans un communiqué, « à cesser toute activité d’accouchement en maternité privée s’il n’y a pas de pédiatre disponible pour assurer la sécurité des naissances et des services de néonatalogie ».

« Le mouvement a été très suivi, beaucoup plus qu’on ne se l’imaginait. On a eu entre 85 et 90% de pédiatres grévistes en fonction des régions » expliquait pour sa part le Dr Rubel. Ce chiffre ne peut pas être confirmé de source indépendante.

Selon le médecin, « il y a eu 90% des maternités touchées par le mouvement, et entre 85 et 90% des cabinets fermés, avec parfois des pointes à 100% comme à Besançon ou Grenoble » s’est-il félicité.

D’après le médecin, comme le permet la loi, certains préfets ont procédé à des réquisitions de grévistes pour assurer la permanence des soins, tandis que des maternités privées ont dû basculer leur activité sur l’hôpital public comme à Orléans.

Le SNPF proteste contre le volet sur les revalorisations de la nouvelle convention négociée entre les organisations de médecins et l’assurance-maladie.

Le texte, applicable depuis le 1er janvier dans le cadre de la réforme de l’assurance-maladie, prévoit en effet une majoration de cinq euros pour les médecins généralistes qui effectueront des actes pédiatriques sur des bébés de moins de deux ans, contre une revalorisation des honoraires des pédiatres de deux euros.

Dans ces conditions, le SNPF se demande « qui, à l’avenir, voudra choisir de se tourner vers la pédiatrie, compte tenu des responsabilités que cela implique alors que nous sommes au bas de l’échelle de rémunérations des médecins », d’autant plus selon le syndicat, que les périodes d’astreinte de ces praticiens ne sont pas rémunérées.

Dimanche soir, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a laissé entendre qu’il comprenait les craintes des pédiatres, assurant « avoir envie de renouer le dialogue » avec eux.

« On a envie de renouer le dialogue avec les pédiatres, cela a été dit, qu’ils le sachent », a déclaré le ministre lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Monde dimanche soir.

« Là où je serai surtout attentif, c’est sur la demande d’avoir la garde qu’ils font dans les services de néonatalogie (...) Je pense que je ferai tout pour écouter ce qu’ils demandent » a poursuivi M. Douste-Blazy. « Il n’y a pas de raison que tous les médecins français (obstétriciens, anesthésistes etc), qui font des gardes sur place, soient rémunérés et pas eux » a-t-il assuré.

« M. Douste-Blazy dit avoir compris qu’il y avait un problème et fait mine de confondre entre les gardes sur place dans les maternités, et les périodes d’astreinte à domicile alors que sur ce sujet là, nous réclamons en premier lieu la rémunération des astreintes », a réagi lundi Francis Rubel.

« Je suis d’autant moins satisfait de la déclaration du ministre » a ajouté le porte-parole des pédiatres « qu’il ne dit absolument rien sur les honoraires alors qu’il s’agit de la revendication n1 ». (AP)

http://permanent.nouvelobs.com/social/20050103.FAP4842.html?1716