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SNCF : les syndicats dénoncent un budget 2005 "drastique" pour l’emploi

Publie le jeudi 6 janvier 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Les syndicats de la SNCF ont dénoncé un projet de budget 2005 "drastique" avec, pour la troisième année consécutive, plusieurs milliers de suppressions d’emplois, et quatre d’entre eux ont confirmé lundi leur appel à la grève pour le 19 janvier 2005, jour de l’adoption du budget.

Le projet de budget annuel, révélé lundi par La Tribune et dont l’AFP a obtenu une copie, prévoit une réduction de 3.590 emplois sur quelque 168.300 postes, sans licenciement.

Le document fait ainsi état d’une "baisse de l’effectif moyen annuel de -2%", par le biais de 3.700 embauches et 7.300 départs, dont 5.440 en retraite, sur fond de rétablissement financier avec un retour du bénéfice courant (113 millions d’euros).

Le secteur de l’exploitation (notamment les guichetiers) est le plus durement touché, avec 2.028 emplois en moins. Les effectifs de l’équipement sont amputés de 1.174 emplois, ceux de la traction (conducteurs) de 539 postes.

Le budget 2004 prévoyait 3.505 suppressions de postes. Au 31 décembre 2004, l’effectif a été en fait ramené à 168.300, soit 3.374 suppressions d’emplois effectives.

Le projet de budget 2005, qui s’inscrit dans une logique de suppressions d’emplois entamée en 2003, doit être présenté au Comité central d’entreprise (CCE) le 11 janvier et adopté au Conseil d’administration le 19 janvier.

Les syndicats CGT, Fgaac (autonomes, conducteurs), Unsa et FO, qui avaient appelé dès le mois de décembre à l’action contre un budget dont ils pressentaient "l’austérité", ont confirmé lundi leur appel à une grève nationale de 24 heures le 19 janvier.

Sud Rail, deuxième syndicat, évoque de son côté la possibilité d’une grève "pas seulement limitée à 24 heures".

Outre les coupes claires dans les effectifs, ils dénoncent une perspective de "rigueur salariale".

La CGT-Cheminots (majoritaire) appelle à "une riposte massive des cheminots pour s’opposer aux objectifs d’affaiblissement du service public" contenus dans un "budget drastique, pour la troisième année consécutive".

Estimant qu’en réalité 3.990 emplois seront supprimés en 2005, elle affirme que "de septembre 2002 à la fin de l’année 2005, 11.765 emplois auront disparu".

Elle déplore que les cheminots "n’aient pas été entendus" lors de la manifestation du 25 novembre pour la défense du service public, qui constituait pour les syndicats une "alarme sociale", dans l’esprit de l’accord sur la prévention des conflits signé le 28 octobre par six syndicats, dont la CGT.

Pour Eric Falempin, de FO-Cheminots, "les cheminots sont en train de payer l’équilibre de l’entreprise, c’est très inquiétant pour l’avenir du service public".

L’Unsa (troisième syndicat) dénonce une "remise en question, à terme, de l’équilibre social" de la SNCF : "c’est l’emploi qui tient l’édifice. Or si on continue dans cette logique de baisse des cotisants on ne va pas pouvoir pérenniser les régimes spéciaux", selon son secrétaire général, Eric Tourneboeuf.

La CFDT a déclenché de son côté une procédure d’alarme sociale, en attendant de faire savoir si elle appelle à la grève. Avant, elle aussi, de fixer son attitude, la CFTC a réagi "avec colère" à l’annonce d’un budget qui "renoue avec la spirale du déclin". (AFP)

http://www.mediatropical.com/fr/news/infos_article.php?idrub=5&idart=11470

Messages

  • "La Cfdt a déclenché une procédure d’alarme sociale en attendant de faire savoir si elle appelle à la grève"...
    Ce niveau d’innovation en matière de "communication" syndicale force le respect. Là, on n’est plus dans le syndicalisme. On a affaire à des artistes. Il faut arrêter de protester sur la situation des "permanents", parce que là, franchement, les cheminots qui ont produit ce communiqué méritent de faire autre chose que de s’occuper des trains.
    Du théâtre, par exemple. S’ils se décident à jouer le Tartuffe de Molière, on va avoir du mal à canaliser les foules de spectateurs.

  • La CGT souhaite une "riposte massive"...

    C’est pour se donner les moyens de cette riposte qu’elle a signé l’accord de limitation du droit de grève avec Gallois, auquel CGT et SNCF donnent le même joli petit nom charmant d’alarme sociale ?