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Collision de trains entre Bologne et Vérone 18 morts : voila pourquoi ces accidents arrivent

Publie le lundi 10 janvier 2005 par Open-Publishing


de Ugo Boghetta

Accident ferroviaire gravissime sur la ligne Bologne Vérone. Mais ces derniers
mois il y en avait eu d’autres. Ils n’étaient pas de la même portée mais, comme
cela arrive souvent, ils étaient prémonitoires d’un état de la sécurité ferroviaire
qui était en train de se dégrader.En l’état actuel, on ne peut que faire des
hypothèses sur la dynamique du tragique évènement : le mécanicien, à cause du
brouillard, pourrait ne pas avoir vu le signal.

Erreur humaine, dira-t-on : comme toujours !

A ce propos, cependant, on peut faire quelques considérations de fond.

Tout d’abord le tronçon Bologne Vérone se trouve sur une ligne internationale, qui est pourtant encore à voie unique. Cela fait des années, avec les institutions locales, que l’on est en train d’essayer d’obtenir son redoublement. En faisant abstraction des gouvernements en charge, la nécessité de détourner les ressources sur la grande vitesse a provoqué des résistances.

En l’état actuel, on est en train de redoubler, avec des délais très longs, les tronçons à proximité des seules villes de Bologne et de Vérone. Si la voie unique rend cette ligne fortement fréquentée, le choix de ne pas l’équiper de dispositifs technologiques aptes et adéquats à aider le personnel de conduite à la rendre plus sûre est encore plus grave.

On a choisi, en effet, un dispositif visant à faire voyager le train avec un seul agent de conduite. Ce n’est pas un hasard si cette technologie s’appelle "homme mort" (au sens d’un agent de conduite en moins). On a écarté, au contraire, la technologie qui permet la "répétition des signaux" [en cabine de conduite, Ndt] qui permet d’en connaître le statut (la couleur) à l’avance. Dans ce cas, ce dispositif aurait bien pu signaler la situation des signaux même avec un brouillard épais, très fréquent dans ces zones.

Avec la technologie adoptée, en outre, le mécanicien doit faire plus attention à appuyer sur un bouton (autrement le train s’arrête) qu’à regarder le déroulement de la marche du train. Dans ce cas aussi, cela fait des années que l’on demande l’extension de la répétition des signaux à tout le réseau, mais les chemins de fer ne sont intéressés qu’à des technologies aptes à réduire les personnels.

Pour ces raisons, le moment est venu pour que les chemins de fer changent de politique, en donnant la priorité à des infrastructures utiles ; éventuellement en divisant, dans les limites du possible, la circulation des marchandises de celle des voyageurs, parce qu’elles ont des vitesses et des dynamiques différentes.

La sécurité, elle, ne peut pas être finalisée à remplacer le personnel : seul un rapport synergique entre facteur humain et technologie peut donner de la sécurité.

Traduit de l’italien par Karl & Rosa de Bellaciao

http://www.liberazione.it/giornale/050108/LB12D6D1.asp