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Le Collectif BELLACIAO apporte son plein et entier soutien au peuple grec actuellement en lutte pour sa souveraineté et son avenir, contre le racket organisé par la troïka FMI/BCE/UE

par Collectif BELLACIAO

Publie le mercredi 29 juin 2011 par Collectif BELLACIAO - Open-Publishing
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Le
combat mené progressivement en Grèce depuis plusieurs années, un combat
qui grossit de mois en mois, comme une vague, malgré des moments de
relative accalmie et de semblant de reflux, est un combat qui nous
concerne toutes et tous
.

Non seulement du point de vue de la solidarité
avec les exploités Grecs, mais encore, en solidarité
avec tous les exploités d’Europe , y compris dans notre pays ! Car cette soi-disant "crise de la
dette grecque" a déjà et aura encore des impacts violents et profonds au-delà des
frontières hellènes.

Face au FMI, à la BCE, à l’Union Européenne, aux banques mais
également, face à des élites corrompues, face à un gouvernement traître à
son pays, (dont les membres sont adhérents à l’Internationale
Socialiste), face à des multinationales rapaces, le peuple grec mène
actuellement un combat d’une importance capitale, qui concerne tous les travailleurs, citoyens et 
contribuables d’Europe.


En effet, contraint par un Parlement félon de se voir imposer un plan dit "d’austérité", interdit d’annuler une dette inique ou d’envisager de faire faillite, par exemple, tout cela afin de préserver une
monnaie unique, l’Euro, dont on pouvait bien prédire vers quelle type de
catastrophe elle risquait de nous emmener à court terme (car c’était
l’alliance de la carpe et du lapin, de tant d’économies disparates), le
peuple grec, qui subit depuis plusieurs années l’onde de choc de la
construction européenne à marche forcée sous domination des bourgeoisies franco-allemande
et américaine, est entré en lutte contre un État qui a été définitivement verrouillé par une bande de flibustiers, pour servir le Capital et
l’impérialisme.

Ce "plan" n’est en réalité qu’une énorme et massive extorsion de fonds
organisée
au profit des banques qui détiennent la "dette grecque", dette
grecque que les mêmes banques ont largement et majoritairement contribué
à créer avec l’aval sinon le soutien actif des institutions économiques européennes et mondiales !

Honteusement accusé par la Chancelière Merkel (et d’autres) d’être un peuple de "fainéants" et de "profiteurs" des "largesses" d’une l’Union européenne soi-disant protectrice et généreuse, proposés à la face du monde comme exemple de ce que "l’Etat-providence" serait, soi-disant un échec, le peuple grec est pris dans les filets de la mondialisation et doit s’en sortir à toute force, maintenant ou jamais.

Présentée il y a encore quelques mois par les médias européens comme
une lutte d’arrière-garde qui n’aurait été le fait que de bandes de
"jeunes anarchistes", la réalité que montrent photos, vidéos,
témoignages... est tout autre.

L’histoire qui se déroule actuellement, c’est celle d’un peuple qui se soulève
progressivement contre ses exploiteurs, contre ses dirigeants, contre
ses élites
, quelle que soit leur "coloration" politique, contre un
système tout entier, ce, quels que soient l’âge, l’opinion, la religion,
la situation des manifestants.

Un peuple pacifique mais lucide et courageux, un peuple de la mer, de la montagne, et des villes, qui prend conscience de ce qui est réellement en train de lui arriver, et qui a compris que
ses élites et ses dirigeants ont tout fait, à droite comme à gauche,
pour lui cacher le plus longtemps possible l’abîme vers lequel ils l’avaient dirigé.

Le peuple grec est confronté à la réalité crue du système
capitaliste dans un contexte impérialiste en pleine expansion, et en
phase de renouveau agressif
. Il est confronté à la réalité des transformations de
"l’Etat de Droit", de la Politique, amenées par le déploiement et
l"enracinement de l’économie impérialiste sous domination américaine au
plus profond des économies européennes.

Un syndicaliste anglais du 19ème siècle, Th. Dunning, rappelait cette loi d’airain, qui se vérifie de tous temps, y compris en Grèce actuellement :

"Le capital a horreur de l’absence de
profit ou des très petits profits comme la nature a horreur du vide. Quand le profit est adéquat, le capital devient audacieux. Garantissez-lui dix pour cent, et on pourra l’employer partout ; à vingt pour cent, il s’anime, à cinquante pour cent, il devient carrément téméraire ; à cent pour cent il foulera aux pieds toutes les lois humaines ; à trois cents pour cent, il n’est pas de crime qu’il n’osera commettre, même s’il encourt la potence. Si le tumulte et les conflits rapportent du profit, il les encouragera l’un et l’autre. La preuve : la contrebande et la traite des esclaves."

Car ce ne sera certes pas "l’austérité" pour tout le monde !

La situation en Grèce révèle également, si besoin était, le vrai
visage d’une Union européenne créée par les démocrates-chrétiens, les
libéraux et les "socialistes" avec le soutien (politique et financier)
des Etats-Unis pour les banques, comme instrument de lutte de classe au service du capitalisme américain et
surtout, CONTRE LES PEUPLES.

Porteuse de possibilités révolutionnaires de plus en plus manifestes
à l’échelle européenne, la situation grecque et le combat des grecs ne
peut qu’appeler naturellement et spontanément une réponse et un soutien
sans faille au-delà des frontières, de tous les communistes et de tous
les progressistes.

Le Collectif BELLACIAO relève le silence complice de la Confédération Européenne des Syndicats, confédération de paille qui n’a même pas UN MOT pour ses homologues grecs.

Le Collectif BELLACIAO s’interroge sur le fait qu’à l’aube de la mascarade de l’élection
présidentielle de 2012, les partis situés à la gauche de l’UMP en France
n’aient pas encore organisé à ce jour, fin de la 48ème heure de grève
générale massive, jour du vote au Parlement, alors que la milice d’Etat
s’emploie à casser des manifestants pacifiques avec une brutalité inouïe, une mobilisation
populaire et durable en soutien au peuple grec.

Nous invitons donc d’abord tous les militants progressistes, membres de partis, syndicats et associations de gauche et d’extrême-gauche à alerter leurs dirigeants locaux et nationaux sur cet état de fait intolérable et à réclamer d’urgence l’organisation d’une mobilisation de soutien réelle, populaire, politique, et qui réponde à d’autres objectifs que des objectifs électoralistes.

La solidarité internationale des exploités dans la lutte des classes est la base du mouvement communiste.

Il est intolérable (mais très révélateur , et nous ne sommes pas surpris) qu’aucune condamnation
formelle du gouvernement Papandréou et de la majorité "socialistes" au Parlement
grec n’ait été entendue à ce jour dans notre pays en provenance du PS et ses
alliés habituels
, alors même, qu’une fois encore, c’est la
France qui fournit au FMI sa nouvelle directrice et que les premiers mots de celle-ci sur la Grèce ont été de réclamer "l’unité nationale" dont on sait ce qu’elle signifie !

Il faudra questionner sévèrement ces "socialistes"-là et ceux qui s’allieront avec eux sans mot dire, et ce quel que soit le motif de l’alliance ("battre la droite - battre Sarkozy") !

A fortiori quand Sarkozy et son gouvernement, bons élèves de
l’impérialisme, s’apprêtent à nous enfoncer à notre tour dans plus de
dette
avec leur "grand emprunt", tout en voulant faire inscrire la
rigueur budgétaire et le contrôle des déficits dans notre constitution
et en accordant toujours plus de largesses fiscales aux possédants et
aux riches
 ! Cette "dette" qu’ils utiliseront ensuite contre nous quand nous voudrons dire STOP.

Attention : QUI NE DIT MOT CONSENT.


Pouvons-nous consentir à ce que subit le peuple grec ? NON.

L’État français et l’État
allemand, avec la complicité active d’autres États, qui appartiennent désormais pleinement directement
(par les dettes, notamment) et indirectement (par la corruption des élites, par exemple) à la bourgeoisie, aux multinationales et aux banques ( s’il y a
supra-nationalité réelle , elle est belle et bien là ),
sont littéralement entrés en guerre contre le peuple grec
.

Bientôt, cela sera le tour
des Espagnols, des Irlandais, des Italiens, et dans quelques temps aussi, du
peuple de la France.

Il faut donc le dire haut et fort :

PAS EN NOTRE NOM ! 
NOT IN OUR NAME !


Faut-il attendre de voir ressortir de son marais l’hydre de la
révolution fasciste, comme dans les années trente (auxquelles les années
2000 ressemblent de plus en plus furieusement) ? Non, il ne faut pas
attendre ; quand les fascistes seront pleinement de retour, il sera trop
tard.

Il faut s’organiser et organiser la résistance et le soutien aux
révoltes de libération dès à présent.

Ce qui justifie d’autant plus le soutien immédiat, par tous moyens, au peuple grec.


2012 n’est qu’une date
du calendrier dans l’organisation et la
construction de la résistance face à ce qui nous attend tous, partout en
Europe, et rien de plus (sinon une tartufferie destinée, encore, à
tromper et à endormir le peuple sur la réalité de son avenir).

Ne nous
laissons pas piéger par le miroir aux alouettes de la présidentielle et
ne nous détournons pas des luttes réelles.

θάρρος και δύναμη στους Έλληνες !
(Courage et force pour les Grecs)


Collectif BELLACIAO,
Paris, le 29 juin 2011

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