1 SANS PAPIERS, 1 EURO POUR LES VICTIMES DU TSUNAMI !

Plus de 150 000 morts, plus de 35 nationalités victimes, plus de 5 millions d’enfants, d’orphelins, de femmes, de vieillards et d’adultes blessés, de sans abri, telle est la tragédie macabre qui résulte du raz de marée dans l’océan indien. C’est l’équivalent en nombre de morts de la bombe atomique lancée sur Nagasaki par l’armée étatsunienne. C’est l’équivalent de 50 fois les victimes toutes aussi innocentes des attentats terroristes du World Trade Center.

Spontanément et prenant de court les "grands dirigeants " politiques et économiques du monde, le raz de marée solidaire des peuples a déferlé en réaction aux images insoutenables. Non seulement sur place c’est la solidarité des pauvres aux pauvres, mais c’est aussi la solidarité des " pauvres " des pays " riches " : en plus des villages des pays du Tiers Monde, des prisons, des quartiers populaires, des usines, des SDF, des travailleurs précaires, des chômeurs et des Sans Papiers des pays riches.

C’est pour coordonner cela que la CNSP a émis sa note d’information indiquant que les Collectifs de Sans Papiers Parisiens doivent centraliser les dons d’1 euro par Sans Papiers pour une remise au Secours Catholique et les Collectifs de provinces au Secours populaire.

C’est là que la formidable solidarité populaire spontanée vient démasquer la responsabilité du système politique et économique mondial. C’est ce que l’ONU même à Djakarta a été obligée de stigmatiser : " les promesses des dirigeants du monde doivent être tenues ".

15 minutes après le séisme, l’Administration Océanographique et Atmosphérique Américaine (NOAA) avertissait la base navale militaire des USA de l’île de Diego Garcia, mais pas les pays frappés. Les pays " riches " ont un système de sismométries sur des bouées flottantes. Une seule de ces bouées coûte 250 000 dollars (183 000 euros) et quelques bouées auraient suffi pour sauver des milliers de vies humaines. Mais les " grands de ce monde " préfèrent dépenser des milliards pour fabriquer des " armes de destructions massives " et par la guerre, le pillage, l’exploitation, l’oppression et le soutien à des dictatures inféodées provoquer l’exode rural, les déplacements massifs de populations et l’émigration.

Les peuples des pays d’immigration viennent de voir en grand la réalité monstrueuse qui pousse des originaires pays dominés, exploités et opprimés à traverser les mers et les océans pour chercher du travail dans les pays riches. Les peuples du monde " riche ", notamment les travailleurs, ont touché du doigt, à l’occasion de cette catastrophe, la vérité cruelle du monde dans lequel les patrons sèment malheur et désolation. Le bien être des uns est souvent le malheur des autres.

Tous les gouvernements successifs, tous les ministres de l’intérieur, Pasqua/Debré/Chevènement/Vaillant/Sarkosy/De Villepin, ne cherchent qu’à cacher cet état calamiteux que les monopoles patronaux et les gouvernants à leur service font subir à nos peuples et à l’humanité.
C’est pourquoi, nous posons la question de savoir : est-il décent que De Villepin puisse annoncer de façon préventive, donc arbitraire, l’expulsion de 20 000 d’entre nous pour l’année qui vient de commencer ? Est-il cohérent que l’état de droit ne nous soit pas appliqué comme le prescrit la Constitution et les principes républicains ? A qui peut profiter cette xénophobie d’Etat ? A t-on déjà " oublié " le scandale dangereux de Le Pen au second tour de la présidentielles ?

Si nous cherchons à vivre et travailler légalement dans vos pays, ce n’est pas parce que nous n’aimons pas les nôtres, ce n’est pas non plus que nous n’aspirons pas au développement des nôtres, c’est parce que cette exploitation multiforme nous contraint à nous exiler pour vivre de notre dur labeur en attendant un monde meilleur de liberté, d’égalité et de fraternité.

Paris, le 10/01/05

MANIFESTATION NATIONALE A PARIS LE SAMEDI 5 MARS 2005 : PAPIERS POUR TOUS !