Accueil > "Je ne suis absolument pas antimilitariste", se défend Eva Joly

"Je ne suis absolument pas antimilitariste", se défend Eva Joly

par Eva Joly

Publie le dimanche 17 juillet 2011 par Eva Joly - Open-Publishing
8 commentaires

Supprimer le défilé militaire de la fête nationale du 14 juillet en France ? La proposition de la candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly a suscité la réprobation de la classe politique mais aussi l’indignation à gauche face à des propos aux "relents xénophobes". Le débat s’est enflammé vendredi quand le premier ministre François Fillon, en déplacement à Abidjan, s’en est pris à la bi-nationalité de la candidate franco-norvégienne.

La réponse de l’intéressée ne s’est pas faite attendre. Dans un entretien au site Internet du Point, l’ex-magistrate a estimé que "prétendre défendre la république en agitant le démon des origines est une hypocrisie dangereuse". "De tels excès n’étonnent guère quand ils proviennent des habituels matamores de l’identité nationale", poursuit Mme Joly. "Dans la bouche d’un premier ministre, ils témoignent de la dégradation des termes du débat public et de la gangrène identitaire qui attaque le corps républicain". "Je ne permets pas que l’on mette en doute mon patriotisme", a-t-elle encore martelé.

"Je ne descends pas de mon drakkar !" avait-elle également déclaré dans un entretien à Libération. "Ça fait cinquante ans que je vis en France et donc je suis Française", a rétorqué Eva Joly. "Ce n’est pas parce que je soulève ce qui pour moi est un vrai problème qu’on doit me discréditer parce que je ne serais pas assez française", a déploré l’ancienne juge, rendue célèbre dans les années 1990 pour avoir incarné une justice qui s’attaque au pouvoir et au monde des affaires en France.

"LE 11 NOVEMBRE OU LE 8 MAI SONT BEAUCOUP PLUS ADAPTÉS"

Se défendant d’être "antimilitariste", la candidate écologiste affirme dans qu’elle n’est "pas contre les défilés militaires en tant que tels. Mais le 14 juillet, ce n’est ni le lieu, ni le moment, pour ce genre de manifestation. Le 11 novembre ou le 8 mai sont beaucoup plus adaptés", estime-t-elle.

"J’ai passé une année entière, en 1996, à suivre la formation de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN, établissement public chargé de former des civils et des militaires aux questions de défense). Je suis l’une des seules personnalités politiques à m’être penchée de si près et de manière aussi technique sur la question de notre armée", insiste Eva Joly.

(...)

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/16/je-ne-suis-absolument-pas-antimilitariste-se-defend-eva-joly_1549435_823448.html

Messages

  • Ce ne serait pas plus mal si elle se déclarait absolument antimiltariste...

  • Moi je préfère l’armée sur les Champs plutôt qu’en Libye, en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire !

  • C’est bien domage qu’elle ne soit pas antimilitariste, cela me l’aurait rendu plus sympathique, surtout si elle avait en plus condanné l’armée de métier. Vive le peuple en arme
    de la commune de Paris.JP

  • Je suis rassuré.
    tu fais complètement bien partie de l’ordre impérialiste, soumises aux instructions des américains et des allemands.
    EVA : Merci de préciser que tu as étudié chez les militaires, tu pourras obéir quand tu seras sous leurs ordres.
    Ne compte pas sur moi pour avoir ma voix en 2012.
    Avec Hulot, je pouvais penser toucher un flacon publicitaire de shampoing douche Ushuaïa, avec toi rien.

  • Quel dommage ! si c’est pour reculer à la première attaque des va-t’en guerre il ne fallait pas allumer l’espoir . Décevant Mme JOLY .

  • Bonjour,

    Dans le contexte d’hystérie militariste actuel, j’ai, dans un premier temps, trouvé plutôt osée la polémique lancée par la candidate verte à la présidentielle. Pas au point de s’interroger sur le concept de « défense nationale », le rôle de l’armée, le commerce des engins de mort. La rivale de Nicolas Hulot ne vient-elle pas, sur le site web du "Point", de dispenser, en réaction au tollé provoqué par sa petite phrase, quelques gages d’attachement à la doctrine officielle ?
    Son parti a déjà été contraint de se repositionner (assez mollement !) sur le nucléaire, suite à l’accident à Fukushima. La majorité au sein du Bureau national n’adhère nullement à la résolution non-violente des conflits et à l’abandon de la dissuasion. Pas de risque donc que les Duflot, Cohn-Bendit (lui, surtout pas !), Mamère, Voynet and co se fritent avec leurs alliés là-dessus. Mais la réaction de Ségolène Royal, Laurent Fabius, Harlem Désir confirme, une fois de plus, qu’en matière de politique militaire, le Parti socialiste est plus que synchrone avec la droite, toutes tendances confondues. Jean-Luc Mélenchon, qui ne renie pas ses origines, a suggéré "qu’un défilé citoyen" pourrait suivre la parade usuelle du 14 juillet. Le fort-en-gueule reste persuadé que l’exhibition des troupes et de quelques échantillons de notre quincaillerie « rap­pelle à toute puis­sance étrangère ce qu’il lui en coû­te­rait de s’en pren­dre à la France et à sa République ». Fermez le ban !
    Pour conclure, cette affirmation absolument univoque de l’écrivain allemand Kurt Tucholsky (9 janvier 1890-21 décembre 1935) : « Soldaten sind Mörder » (« Les soldats sont des meurtriers »), parue dans la revue « Die Weltbühne » du 4 août 1931 sous le pseudonyme « Ignaz Wrobel ».
    Conviviales salutations,

    René HAMM
    Bischoffsheim (Bas-Rhin)