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LENINE... "MARXISTE" ?? : ça se discute !

par Anton Pannekoek via A.C

Publie le samedi 30 juillet 2011 par Anton Pannekoek via A.C - Open-Publishing
11 commentaires

j’ai logé sur le comptoir de mon deb cette appréciation

http://sanseprendrelechou.forumactif.com/t901p330-alienation-exploitation-lutte-des-classes-revolution#22606

Mon correspondant précise :

." Elle date de 1938. Elle concerne « Lénine philosophe », titre qu’il donne à un article conséquent par lequel il s’exprime successivement sur le marxisme, le matérialisme bourgeois, Dietzgen, Mach, Avenarius, et enfin Lénine, comme annoncé."

Comme Rosa Luxembourg, il critique Lénine en se réclamant d’un communisme conseilliste qui lui vaudra d’être exclu de la 3ème Internationale sans qu’il renonce pour cela à ses convictions communistes. Comme tant d’autres...


LES CONTRADICTIONS DU BOLCHEVISME

Dès son Introduction, Anton Pannekoek affirme nettement son opinion.

« La Révolution russe a été menée sous la bannière du marxisme...

« Pendant la guerre, les bolchéviks firent cause commune avec les groupes radicaux de gauche de l’Occident (par exemple aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal) pour maintenir le principe de la lutte de classe en temps de guerre.

« Lors de la Révolution, les bolcheviks, après avoir adopté le nom de parti communiste, purent l’emporter parce qu’ils avaient choisi comme principe directeur la lutte de classe des masses ouvrières contre la bourgeoisie

« Ainsi Lénine et son parti se révèlaient, en théorie comme en pratique, les représentants les plus éminents du marxisme...

Cependant une contradiction devait s’affirmer par la suite.

Pour Anton Pannekoek, « un système de capitalisme prit définitivement corps en Russie, non en déviant par rapport aux principes établis par Lénine – dans « L’Etat et la Révolution » par exemple - mais en s’y conformant. »


UNE NOUVELLE CLASSE, LA BUREAUCRATIE

« Une nouvelle classe avait surgi, dit-il, qui domine et exploite le prolétariat.

« Cela n’empêche pas que le marxisme soit en même temps propagé et proclamé base fondamentale de l’Etat russe.

« A Moscou, un « Institut Marx-Engels » s’est mis à publier avec un soin respectueux, dans des éditions de luxe, des textes des maîtres, presque tombés dans l’oubli ou encore inédits.

« Les partis communistes, dirigés par l’Internationale de Moscou, se réclament du marxisme, mais ils se heurtent de plus en plus à l’opposition des ouvriers aux idées les plus avancées qui vivent dans les conditions du capitalisme développé d’Europe occidentale et d’Amérique, la plus radicale étant celle des communistes de conseils. »

ALLER A LA RACINE DES PRINCIPES FONDAMENTAUX

Pour tirer au clair ces contradictions, couvrant tous les domaines de la vie et des luttes sociales, il faut aller à la racine des principes fondamentaux, c’est-à-dire philosophiques, de ce que ces courants de pensée divergeants appellent le marxisme

C’est donc ce que va d’abord faire Pannekoek en se livrant à une vaste fresque de penseurs matérialistes, ainsi que je l’ai annoncé.

Lénine, pour sa part, a exposé ses conceptions philosophiques dans son livre « Matérialisme et empiriocriticisme », publié en russe en 1908 et traduit en allemand et en anglais en 1927.

Lénine était le chef du mouvement révolutionnaire russe et ceci sur le plan pratique.

C’est pourquoi, dit Pannekoek, les conditions pratiques et les buts politiques de ce mouvement transparaissaient plus clairement dans ses idées théoriques.

Les conditions de la lutte contre le tsarisme ont, dit-il, déterminé ses conceptions fondamentales qu’il expose dans « Matérialisme et empiriocriticisme ».

« En effet, poursuit-il, les conceptions théoriques et surtout philosophiques ne sont pas déterminées par des études abstraites ou des lectures occasionnelles dans la littérature philosophique mais par les grands problèmes vitaux qui, posés par les besoins de l’activité pratique, conditionnent la volonté et la pensée humaine. »

LA TACHE VITALE : EN FINIR AVEC LE TSARISME

« Pour Lénine et le parti bolchevik, la tache vitale était l’écrasement du tsarisme et la disparition du système social barbare et arriéré de la Russie

« L’Eglise et la religion étaient les fondements théoriques du système : l’idéologie et la glorification de l’absolutisme étaient l’expression et le symbole de l’esclavage des masse

« Il fallait donc les combattre sans répit...Combat contre l’absolutisme, la grande propriété foncière et le clergé, cette lutte étaitr semblable à celle menée autrefois par la bourgeoisie et les intellectuels d’Europe occidentale...Mais en Russie c’était la classe ouvrière qui devait mener la lutte. L’organe de cette lutte devait par conséquent être un parti socialiste, faisant du marxisme son credo politique, et lui empruntant ce qu’exigeait la révolution russe : la théorie de l’évolution sociale du passage du féodalisme au socialisme en passant par le capitalisme, et celle de la guerre des classes en qualité de force motrice

« Voilà pourquoi Lénine donna à son matérialisme le nom et la prétention extérieure du marxisme et il les identifiait de bonne foi... »

UN CAPITALISME DE TYPE COLONIAL

De plus, en Russie, le capitalisme ne s’était pas développé de façon graduelle, à partir de petites entreprises aux mains des classes moyennes, comme en Europe occidentale

La grande industrie y avait été importée par les soins du capital étranger. Outre cette exploitation directe, le capital financier des pays de l’ouest pressurait par l’intermédiaire de ses prêts au régime tsariste, la paysannerie russe, condamnée à payer de lourds impôts pour en acquiter les intérêts. Le capitalisme intervenait ebn l’occurence sous la forme de capital colonial, utilisant le tsar et ses hauts fonctionnaires comme ses agents.

Dans les pays soumis à une exploitation de type colonial, toutes les classes ont un intérêt commun à s’affranchir du joug imposé par le capital usuraire étranger, pour jeter les bases d’un libre développement économique, lequel aboutit en général à la formation d’un capital national

Cette lutte vise le capital mondial ; elle est souvent menée au nom du socialisme, et les ouvriers occidentaux, ayant le même ennemi, en sont les alliés naturels. En Chine, par exemple, Sun Yat-sen était socialiste ; étant donné toutefois que la bourgeoisie chinoise, dont il se faisait le porte-parole, était une classe nombreuse et puissante, son socialisme était « national » et combattait les « erreurs » marxistes.

AVEC LA CLASSE OUVRIERE ET LE MARXISME

Lénine, au contraire, devait prendre appui sur la classe ouvrière, et, parce qu’il lui fallait poursuivre un combat implacable et radical, il adopta l’idéologie la plus extrémiste, celle du prolétariat occidental combattant le capitalisme mondial, à savoir : le marxisme

Etant donné toutefois que la révolution russe présentait un double caractère – révolution bourgeoise quant aux objectifs immédiats, révolution prolétarienne quant aux forces actives – la théorie bolcheviste devait être adaptée à ces deux fins, puiser par conséquent ses principes philosophiques dans le matérialisme bourgeois, la lutte des classes dans l’évolutionnisme prolétarien

IL Y A MARXISME ET MARXISME...

« Ce mélange, poursuit Pannekoek, reçut le nom de « marxisme ». Mais il est clair que le marxisme de Lénine, déterminé par la situation particulière de la Russie vis-à-vis du capitalisme, différait de manière fondamentale du marxisme d’Europe occidentale, conception planétaire propre à une classe ouvrière qui se trouve devant la tâche immense de convertir en société communiste un capitalisme très hautement développé, le monde même où elle vit, où elle agit.

« Les ouvriers et intellectuels russes ne pouvaient se fixer un tel but ; ils devaient d’abord ouvrir la voie au libre développement d’une société industrielle moderne. Pour les marxistes russes, l’essence du marxisme ne se trouvait pas dans la thèse de Marx selon laquelle c’est la réalité sociale qui détermine la concience, mais au contraire dans cette phrase du jeubne Marx, gravée en grosses lettres dans la Maison du Peuple à Moscou : la religion est l’opium du peuple... »

ET COMMUNISME ET COMMUNISME

« Selon une opinion très répandue, dit-il encore, le parti bolchevique était marxiste, et c’est seulement pour des raisons pratiques que Lénine, ce grand savant et leader marxiste, donna à la révolution russe une orientation qui ne correspondait guère à ce que les ouvriers d’Occident appelaient le communisme – prouvanr de la sorte son réalisme, sa lucidité de maxiste

« Face à la politique de la Russie et du Parti communiste, un courant critique s’efforce bien d’opposer le despotisme propre à l’Etat russe actuel – dit stalinisme – aux « vrais » principes marxistes de Lénine et des vieux bolcheviks. Mais c’est à tort. Non seulement parce que Lénine fut le premier à appliquer cette politique, mais aussi parce que son prétendu marxisme était tout bonnement une légende.

LENINE A IGNORE LE MARXISME REEL

« Lénine a toujours ignoré en effet ce qu’est le marxisme réel.

« Rien de plus compréhensible. Il ne connaissait du capitalisme que sa forme coloniale : il ne concevait la révolution sociale que comme la liquidation de la grande propriété foncière et du despotisme tsariste

« On ne peut reprocher au bolchévisme russe d’avoir abandonné le marxisme pour la simple raison que Lénine n’a jamais été marxiste.

« Chaque page de l’ouvrage philosophique de Lénine est là pour le prouver..

« Et le marxisme lui-même, quand il dit que les idées théoriques sont déterminées par les nécessités et les rapports sociaux, explique du même coup pourquoi il ne pouvait en être autrement.

DE QUELLE REVOLUTION S’AGIT-IL

« Mais, poursuit Pannekoek, le marxisme met également en lumière les raisons pour lesquelles cette légende devait forcément apparaître : une révolution bourgeoise exige le soutien de la classe ouvrière et de la paysannerie. Il lui faut créer de illusions, se présenter comme une révolution de type différent, plus large, plus universel

« En l’occurrence, c’était l’illusion consistant à voir dans la révolution russe la première étape de la révolution mondiale, appelée à libérer du capitalisme le prolétariat dans son ensemble ; son expression théorique fut la légende du marxisme.

« Certes, Lénine fut un disciple de Marx à qui il devait un principe essentiel du point de vue de la révolution russe : la lutte de classe prolétarienne absolument intransigeante

« C’est pour des raisons analogues d’ailleurs que les social-démocrates étaient eux aussi des disciples de Marx

« Et, incontestablement, la lutte des ouvriers russes, au moyen d’actions de masse et de soviets, a constitué enh pratique le plus important exemple de guerre prolétarienne moderne.. »

LA REVOLUTION RUSSE NE POUVAIT ETRE LE MODELE

« Toutefois, poursuit Pannekoek, le fait que Lénine n’a pas compris le marxisme sous son aspect de théorie de la révolution prolétarienne, qu’il n’a pas compris le capitalisme, la bourgeoisie et le prolétariat arrivés à leur plus haut degré de développement contemporain, ce fait-là apparaît avec toute la netteté désirable dès qu’il fut décrété que la révolution mondiale devait être déclenchée de Russie, au moyen de la 3ème Internationale, sans tenir aucun compte des avis et des mises en garde des marxistes occidentaux

« La série ininterrompue d’erreurs graves, d’échecs et de défaites, dont la faibnlesse actuelle du mouvement ouvrier est la conséqauence, a fait ressortir les inévitables carences du leadership russe... »

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Anton Pannekoek poursuit sa démonstration en montrant que la publication du livre de Lénine, d’abord en allemand, puis dans une traduction anglaise, établit bien qu’on voulait lui faire jouer un rôle beaucoup plur grand que delui qui avait été le sien dans l’ancienne controverse du parti russe (pouvait-on tirer des idées de Mach quelque chose qui pût être utile au marxisme ou plutôt de savoir si ce serait le matérialisme bourgeois ou l’idéalisme bourgeois, ou un mélange des deux, qui fournirait la base théorique de la lutte contre le tsarisme).

« On le fait lire, dit-il, aux jeunes générations de socialistes et de communistes pour influer sur le mouvement ouvrier international. »

LE MATERIALISME BOURGEOIS N’EST PAS LE MARXISME

« Alors, dit-il, nous posons cette question : qu’est-ce que ce livre peut apporter aux ouvriers des pays capitalistes

« Les idées philosophiques qui y sont attaquées sont complètement déformées ; et la théorie du matérialisme bourgeois nous est présentée sous le nom de marxisme.

« A aucun moment, on ne tente d’amener le lecteur à une compréhension et un jugement clairs et indépendants sur des problèmes philosophiques ; ce livre est destiné à lui apprendre que le Parti a toujours raison, qu’il doit lui faire confiance et suivre ses chef

« Et sur quelle voie ce chef de parti veut-il engager le prolétariat international

« Pour le savoir il n’y a qu’à lire la conception de la lutte de classe dans le monde que Lénine expose à la fin de son livre... »

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Anton Pannekoek énumère alors les manques.

Aucune allusion à l’immense pouvoir de l’ennemi, la bourgeoisie, qui possède toutes les richesses du monde, et contre laquelle la classe ouvrière ne progresse que péniblement.

Aucune allusion au pouvoir spirituel de la bourgeoisie sur les ouvriers qui sont encore en grande partie dominés par la culture bourgeoise, dont ils ne peuvent à peine se dégager dans leur lutte incessante pour le savoir.

Aucune allusion à la nouvelle idéologie du nationalisme et de l’impérialisme qui menaçait d’envahir la classe ouvrière, et qui, peu après en effet, l’entraîna dans la guerre mondiale.

Rien de tout cela : c’est l’Eglise, c’est le bastion du « fidéisme » qui est pour Lénine la puissance ennemie la plus dangereuse.

LE MATERIALISME CONTRE LA FOI RELIGIEUSE

Le combat du matérialisme contre la foi religieuse, insiste Pannekoek, représente pour Lénine le combat théorique qui accompagne la lutte des classes...

« Ainsi, dit-il, dans la philosophie de Lénine le schéma valable pour la Russie est appliqué à l’Europe occidentale et à l’Amérique, et la tendance anti-religieuse d’une bourgeoisie montante est attribuée au prolétariat en ascension..

« Lénine pense que la division se fait selon l’idéologie religieuse, entre réactionnaires et libres-penseurs.

« Au lieu de se voir invitée à consolider son unité de classe contre la bourgeoisie et l’Etat et parvenir ainsi à dominer la production, la classe prolétarienne occidentale reçoit de Lénine le conseil de livrer bataille à la religion... »

Anton Pannekoek, dans le prolongement de sa démonstration met en évidence que la 3ème Internationale vise à la révolution mondiale d’après le modèle de la révolution russe et avec la même but.

UN CAPITALISME D’ETAT

Ainsi, le système économique de la Russie est-il le capitalisme d’Etat, appelé là-bas socialisme d’Etat, ou même parfois communisme, où la production est dirigée par une bureaucratie d’Etat sous les ordres de la direction du Parti communiste.

Cette bureaucratie d’Etat, les hauts fonctionnaires, qui forment la nouvelle classe dirigeante, dispose directement de la production, donc de la plus-value, alors que les ouvriers ne reçoivent que des salaires, contituant ainsi une nouvelle classe exploitée.

Il a été possible de cette manière, dans le temps court de quelques dizaines d’années, de transformer une Russie primitive et barbare en un Etat moderne dont l’industrie se développe rapidement, utilisant la science et les techniques les plus modernes...

A L’OUEST LE PROBLEME EST DIFFERENT

« En réalité, poursuit Pannekoek, pour les ouvriers des pays capitalistes développés, le problème est complètement différent. Leur tâche n’est pas de renverser une monarchie absolue et arriérée, mais de vaincre une classe qui dispose de la puissance morale et spirituelle la plus gigantesque que le monde ait jamais connue

« La classe ouvrière ne vise nullement à remplacer le règne des affairistes et des monopoleurs sur une production dérèglée par celui des hauts fonctionnaires sur une production règlée par en haut

« Son but est de gérer elle-même la production et d’organiser elle-même le travail, base de l’existence.

« Alors, et alors seulement, le capitalisme aura été anéanti. »

LES OUVRIERS AGISSENT ET DECIDENT

« Il faut, dit-il, que les ouvriers eux-mêmes, collectivement et individuellement, agissent et décident et, donc, s’éduquent et se fassent une opinion eux-mêmes

« Telle est la seule manière d’édifier par en-bas une véritable organisation de classe, dont la forme tient du conseil ouvrier

« Que les ouvriers soient persuadés d’avoir des chefs vraiment à la hauteur, des as en matière de discussion théorique, à quoi cela sert-il ?..

« Il n’existe pas de vérité toute faite qu’il suffirait d’absorber telle quelle ; face à une situation nouvelle, on ne trouve la bonne voie qu’en exerçant soi-même ses capacités intellectuelles... »

Pour autant, et avec la même force, Anton Pannekoek affirme que la classe ouvrère a besoin du marxisme pour s’émanciper.

LA CLASSE OUVRIERE A BESOIN DU MARXISME POUR S’EMANCIPER

« De même que l’acquis des sciences de la nature est indispensable à la mise en oeuvre du système capitaliste, de même l’acqis des sciences sociales est indispensable à la mise en oeuvre organisationnelle du communisme

« Ce dont on eut besoin en tout premier lieu, ce fut de l’économie politique, cette partie du marxisme qui met à nu la structure du capitalisme, la nature de l’exploitation, les antagonismes de classe, les tendances du développement économique...

« Puis, à une étape ultérieure de la lutte, la théorie marxiste du développement social, de l’économie primitive au communisme, en passant par le capitalisme, suscita la confiance et l’enthousiasme grâce aux perspectives de victoire et de liberté qu’elle ouvrait...

« Lorsque la classe ouvrière a grandi en nombre et en puissance, que la lutte de classe occupe une place essentielle dans la vie sociale, une autre partie du marxisme doit venir au premier plan.

« En effet, le grand problème pour les ouvriers n’est plus de savoir qu’ils sont exploités et doivent se défendre : il leur faut savoir comment lutter, comment surmonter leur faiblesse, comment acquérir vigueur et unité...

« Ce qui leur brouille la vue et les en empêche, c’est avant tout la puissance d’idées héritées et injectées, le formidable pouvoir spirituel du monde bourgeois...

« Dissiper une fois pour toutes ces épaisses nuées, liquider ce monde des vieilles idées, ce processus d’élucidation fait partie intégrante de l’organisation du pouvoir ouvrier, elle-même processus : il est lié au cheminement de la révolution.

« Sur ce plan, la partie du marxisme à mettre en valeur est celle que nous avons appelée sa philosophie, le rapport des idées à la réalité..

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FIN DE CITATION

(dernier gras en italique, souligné par moi.A.C)

Lire ceci et relire ROSA .L.... voilà me semble til qui relève en 2011 d’un besoin de bain de jouvence..

A.C

Messages

  • AC,... Makhaiski avait prévu cette dérive vers un capitalisme d’État bien avant la Révolution Russe. La lecture de son bouquin ébranle pas mal de certitudes sans rien renier de ce qu’il appelle la Révolution ouvrière...
    A mon avis connaître l’oeuvre de ce militant inclassable (il n’est pas anarchiste) est indispensable...

    Un extrait ici..

    http://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Makhaiski_Jan_Waclav__-_La_revolution_ouvriere_%28juin-juillet_1918%29.html

  • Damned AC exhume mon cher old pancake, heu pardon Antoné Panequoueque , enfin nous arrivons dans un havre .

    Toutefois il y a à boire et à manger et des combats dans la gadoue.

    Si on le veut, et sans faire de l’austro-marxisme, la question de la détermination de l’auto-organisation, du pouvoir réel des travailleurs et non du parti qui représente le prolétariat est la chose la plus intéressante.

    Conseils ouvriers, soviets, coordinations, comités ouvriers, cordons ouvriers , etc, la classe populaire à tester une série de formes d’organisation qui avaient toutes en commun de rassembler une très forte proportion du milieu considéré, étaient relativement démocratiques, etc, donc unitaires et démocratiques .

    Ce sont des cadres assez souples pour permettre l’appropriation de leur politisation par les travailleurs (ou les jeunes, cela s’est vu beaucoup dans la jeunesse), ce que ne permettent pas des syndicats ou des organisations qui sont d’emblée découpées en autant de factions que de courants politiques ou bien sont sous le joug de bureaucraties réactionnaires.

    Ainsi, sans prendre la CGT, la CFDT ne permet pas de rassembler tous les travailleurs en lutte en son sein et n’a pas une organisation évolutive en fonction des leçons concrètes de la lutte, sous la seule décision de la base.

    Là c’est une forme étriquée des organisations de résistance de masse qui ne permet pas aux travailleurs de prendre en main leurs combats, de virer et élire autant de fois qu’ils le veulent , et 10 fois dans la semaine si ça les chante , ceux qu’ils délèguent à la coordination de leurs efforts.

    Mais le socialisme ce n’est pas une forme d’organisation taillée seulement pour les paroxysmes des révolutions. Et ce paroxysme existera toujours, aucune transition ne se fera sans un moment de crise aiguë où une démocratie de combat devra être plus légitime que celle d’en face , et en même temps avoir un bâton plus gros.

    Mais en revenant à nos paneuquoèqueues se pose le problème de l’avant le paroxysme et la période d’après le paroxysme

    Ou, autrement dit, on peut faire les batailles zidéologiques qu’on veut, mais se posent les questions des batailles pour préparer l’auto-organisation avant la révolution, et, sur l’après révolution, la stabilité d’un pouvoir démocratique réel des travailleurs qui ne connait aucun livre de recettes connu, et ne ressort qu’accéssoirement d’une bataille idéologique

    A la différence de l’ascension de la bourgeoisie dans son ascension face à l’aristocratie, la difficulté de la classe ouvrière c’est que, par sa nature même, elle est la matière première de l’existence de la bourgeoisie, et que cette dernière classe ne laissera pas sa vache à lait s’émanciper par petits morceaux (c’est cette relation particulière de la domination qui fait que le renversement ne peut se faire que par un passage paroxysmique).

    Tout le pouvoir aux soviets ! ouais d’accord mais ils s’en sont fait déposséder très facilement.

    Il faut donc fouiller là dedans et chercher ce qui peut rendre durable et solide une démocratie socialiste sans que le nomenclaturisme bourgeois se glisse et se saisisse du pouvoir.

  • Pour la révolution russe le processus se fait d’abord dans une situation dantesque de guerre où l’armée tsariste russe fait face à une armée allemande suréquipée qui écrase et broie des masses de jeunes russes envoyées sur le front avec des moyens désuets.

    Sans ce chaos terrible, il manquerait des ingrédients importants pour comprendre.

    Les contradictions de la Russie , le précédent de 1905, créent une situation favorable pour le renversement du tsarisme.

    Les révolutionnaires russes, et particulierement les bolcheviques, sont peu nombreux et de se retrouvent sur un chemin de Crète à chevaucher le tigre.

    Si il y a une chose importante c’est sur que ce ne sont pas les risques de nomenclaturisation d’une couche sociale dirigeante qui s’imposent, car, dans la clandestinité, pourchassés, il n’y a pas trop de bureaucrates .

    Il y a donc forcement moins de prévention d’un phénomène peu existant en Russie.
    De plus, la phase révolutionnaire, au delà du renversement d’un régime ayant sous sa coupe le capitalisme est une terre incognita.

    Comprendre les problèmes de la révolution russe et finalement le thermidor stalinien, c’est facile après, car avant c’était inédit.

    Dans les circonstances de la révolution russe ce n’est pas "l’état et la révolution" qui donnèrent les bases du capitalisme d’état, mais le mécanisme même de la révolution, la faiblesse du prolétariat urbain et l’émergence logique d’un groupe dirigeant réduit volontariste essayant de représenter les intérets historiques de la classe ouvrière sans le pouvoir concret de cette dernière .

    Le fait également que ces dirigeants, pour les plus conscients d’entre eux, ne concevaient cette bataille que dans le cadre d’une révolution mondiale est plutôt à leur décharge (si procès après les procès déjà faits de l’appareil stalinien).

    C’est à dire qu’ils estimaient nécessaire que l’insuffisance de développement ,numériquement et politiquement , du prolétariat russe soit compensée par l’extension aux pays industrialisés.

    Cette couche dirigeante fut d’autant plus forte que la classe ouvrière fut faible, peu instruite, et confrontée à d’autres classes plus puissantes qu’elle. La couche dirigeante développe des relations hiérarchiques avec les anciennes classes exploitées qui n’ont pas les moyens de controler ces nouvelles couches dirigeantes.

    La classe ouvrière russe c’est 4% en 1914 et 1% à la fin de la guerre contre les armées blanches

    Il n’y avait pas grande solution différente et ce type de situation s’est revue dans tous les pays sous-développés qui ont renversé les anciennes couches dirigeantes ou le colonialisme.

    Ce n’est pas un peu, mais TOUS les exemples

    Le seul pays où on peut s’interroger sur le fait que le volontarisme sur une grande période n’a pas transformé les dirigeants en contre-révolutionnaires, c’est Cuba, mais même cela se discute.

    Les autres états où des révolutionnaires, par un processus dans des pays sous-développés, sont arrivés au pouvoir se sont tous transformés en couches dictatoriales petite-bourgeoises contre le peuple, puis en bourgeoisie.

    Et quand, par les outils de la planification, de l’éducation et la formation, ces pays sous développés se sont développés et ont eu une classe ouvrière puissante, TOUTES ces couches dirigeantes junkies des méthodes de commandement du capitalisme se sont transformées en couches bourgeoises.

    Savoir si c’était un processus fatal est autre chose, savoir si les déformations nationalistes dues au fait que c’était des états sous domination colonialiste et impérialiste est une autre contrainte.

    La critique de Lénine doit donc être circonscrite à ce qu’il a pu influencer dans les pays à forte concentration ouvrière et pas tant au processus révolutionnaire russe lui-même où il n’y avait pas tant de choix possibles, autre qu’à se faire liquider directement.

    Par contre l’absence de pensée stratégique sur les questions de l’auto-organisation des classes exploitées puis révolutionnaires est réellement un débat.

    Mais celui-ci ne peut se faire que parce que la révolution russe a eut lieu et qu’elle a donné lieu à l’émergence d’une couche dirigeante ayant beaucoup de traits d’une classe sociale, utilisant les méthodes de commandement du capitalisme et qui n’a rêvé finalement qu’à devenir bourgeoise.

    Sur ce dernier aspect, ce ne sont pas les troupes de l’impérialisme sautant en parachute en URSS, en Chine, en Europe de l’Est, au Vietnam, etc, qui ont renversé ces régimes, mais bien une grande partie de la nomenclatura qui a accomplie sa mue terminale en bourgeoisie, avec les bonnes vieilles méthodes de la prédation et de la corruption.

    Et le développement objectif de la classe ouvrière en URSS, aboutissant à créer les conditions idoines d’une classe ayant instruction et puissance numérique pour être révolutionnaire n’a pas donné lieu à un revirement révolutionnaire de la nomenclatura sauf à titre homéopathique, sa transformation en bourgeoisie n’a pas été une géniale NEP comme par exemple les gogols le disent de la Chine actuelle mais d’un voyage sans retour de la nomenclatura dirigeante.

    "Plus grande la fortune, plus grand le crime", les bureaucrates devenus bourgeois n’infirment pas cet adage. Et il n’existe aucun exemple de nomenclaturistes redevenant révolutionnaires, ça n’existe pas à ma connaissance.

    Les couches sociales nomenclaturistes qui s’autonomisent de leurs bases accomplissent un voyage sans retour, c’est une autre leçon cruelle de ces 100 dernières années.

    Le retour vers Lénine et essayer de traquer dans ces écrits les causes des échecs ne se justifient pas, dans cet ordre d’importance, à mon sens.

    • COPAS tout ce que tu écris sur la nomenclatura cause principale de l’échec du socialisme réel est historiquement exact, LENINE n ’est donc pas concerné puisqu’il n’a jamais été nomenclaturiste .

      Je suis d’accord pour que l’on fasse la critique des philosophes marxistes , attention toutefois de ne pas tomber dans le pointillisme , sinon quelqu’un nous dira bientôt que MARX n’était pas marxiste ...déboulonner les" idoles" , pourquoi pas , car l’idolâtrie conduit au culte de la personalité qui est une perversion du socialisme , mais LENINE ne l’a jamais mis en pratique ce sont justement les nomenclaturistes qui l ont "idolatré" pour mieux asservir le peuple , empêcher toute critique ,car pour eux les dirigeants détiennent la vérité et sont là pour conduire le peuple vers le "socialisme" à leur seul profit .

      Je n irais pas plus loin dans ce débat, très interessant , car je ne me sens pas suffisamment " armé" , je suis un communiste basique pour qui la ligne rouge passe entre les exploiteurs et les exploités , les forces de production et les capitalistes et pour qui le communisme consiste à renverser l’ordre établi par l’action des masses, j’essaie de me cultiver en lisant les écrits des philosophes marxistes mais je me garderais bien de les critiquer ...

    • sinon quelqu’un nous dira bientôt que MARX n’était pas marxiste

      Karlou . s’en est chargé lui -même, Richard !

       :))

      ..déboulonner les" idoles"

      Je n irais pas plus loin dans ce débat, très interessant , car je ne me sens pas suffisamment " armé" , je suis un communiste basique pour qui la ligne rouge passe entre les exploiteurs et les exploités , les forces de production et les capitalistes et pour qui le communisme consiste à renverser l’ordre établi par l’action des masses, j’essaie de me cultiver en lisant les écrits des philosophes marxistes mais je me garderais bien de les critiquer ...

      Personnellemnt, je ne relaie aucun "déboulonnage" de quiconque.

      Quant à me garder de critiquer" , ça, Richard, j’ai trop donné !

      Au sens ou ce verbe signifie le contraire de considérer que parce que c’est un "illustre ancêtre qui a développé telle ou telle thèse, nous, espèces de"minus habens" au cerveau de prolo lamda, il nous appartiendrait, par modestei et respect...d’étudier, d’apprendre sans oser nous interroger sur ceci ou cela, un tel ou tel autre.

      Je précise , puisque certains pourraient en douter, que je ne suis pas de ceux qui considèrent que le 7Novembre1917 de notre calendrier, pour X raisons tenant à la situation de la vieille Russie avec ses 5 millions de mendiants et 500000 prolétaires, les Lénine, Staline trotskiet Zinoviev auraient du différer l’insurrection, et organiser un tournoi de pétanque face au Palais d’Hiver .

      Je considère depuis toujours que Lénine est , pou rmoi, celui qui a permis que l’utopie d’un Etat ouvrier devienne réalité concrêdte et espoir pour des centaines de millions de types qui n’avaient des Révolutions que le récit des échecs, la Commune de Paris parmi d’autres.

      Mais nous sommes en France en 2011.

      Mon souci n’est pas de faire du ping pong théorique avec les trois copains qui ne seront pas sur la plage.

      Nous savons que des trotskystes au communistes dit "orthodoxes" (toi et moi) , le "modèle léniniste est resté -et reste (même siquelques textes se veulent "rassurants sur les Masses) le repère qui se juge...avec "religiosité".....

      Ou qui, selon les zags et zigs du PC, se répudie. ;pour cause de "modernité frontiste de gôôche"

      J’entendsbien tous les arguments de géopolitqiues, je n’ignore pas grand chose de ce quefut, tant dans la jeune Russie soviétique qu’à l’extérieur , le déchainement pour un retour en arrière...

      Mais je me refuse à considérer la liquidation de laDouma comme simplement d’"autodéfense révolutionnaire".

      Le PARTI à la place des MASSES, c’est dans Lénine , et même si cela part d’un souci d’éfficacité POUR lesdites masses..c’est , partout ou cela a eu lieu , l’impossible victoire des Masses sur le K !

      Hors sujet(??) :

      Je me dis même que l’expérience socialiste qui a le "mieux" marché c’est en Yougoslavie...La volonté d’autogestion et le refus de"modèle" ont été au coeur d’une expérience qu’hélas, nous, ( je parle du P.CF) avons été les plus durs adversaires..(surtout parce que Tito nous avait"contré " au sein del’I.C...sur les questions de front Popu....)

      Donc, revisiter leMarxisme et réfléchir à ce qui a pu le"pervertir" , ou le réduire selon moi, est de brulante activité.

      C’est pourquoi j’ai été co-initiateur d’un "machin" en panne mais qui me semble actuel., et à revoir c’ est à dire l’Appel pour des Assises du Communisme

      http://www.legrandsoir.info/Pour-des-Assises-du-communisme-mise-a-jour-des-signataires.html

      Je pense fortement que le COMMUNISME et "le Parti qui ira avec"..ne peuvent pas se construire sans un effort douloureux de remise en cause de certitudes.

      C’est d’autant plus vrai que "nous" avons été nourri au biberon des certitudes marxistes-léninistes.

      le Noir et le Blanc, ce n’est pas marxiste !

      Un peu de gris ne nous fait pas de mal.

      Tiens, par exemple, dans les écoles du Parti, on a souvent rappelé ces propos de Rosa ?

      Ferraillant avec Trotsky, mais en fait, accablant LENINE, Rosa écrit le fameux texte connu des militants..

      http://www.marxists.org/francais/luxembur/revo-rus/rrus4.htm

      Précisément les tâches gigantesques auxquelles les bolcheviks se sont attelés avec courage et résolution nécessitaient l’éducation politique des masses la plus intense et une accumulation d’expérience qui n’est pas possible sans liberté politique [3].

      La liberté seulement pour les partisans du gouvernement, pour les membres d’un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n’est pas la liberté. La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement. Non pas par fanatisme de la "justice", mais parce que tout ce qu’il y a d’instructif, de salutaire et de purifiant dans la liberté politique tient à cela et perd de son efficacité quand la"liberté" devient un privilège.

      La condition que suppose tacitement la théorie de la dictature selon Lénine et Trotsky, c’est que la transformation socialiste est une chose pour laquelle le parti de la révolution a en poche une recette toute prête, qu’il ne s’agit plus que d’appliquer avec énergie [4]. Par malheur- ou, si l’on veut, par bonheur -, il n’en est pas ainsi. Bien loin d’être une somme de prescriptions toutes faites qu’on n’aurait plus qu’à appliquer, la réalisation pratique du socialisme en tant que système économique, juridique et social, est une chose qui reste complètement enveloppée dans les brouillards de l’avenir. Ce que nous possédons dans notre programme, ce ne sont que quelques grands poteaux indicateurs qui montrent la direction générale dans laquelle il faut s’engager, indications d’ailleurs d’un caractère surtout négatif. Nous savons à peu près ce que nous aurons à supprimer tout d’abord pour rendre la voie libre à l’économie socialiste. Par contre, de quelle sorte seront les mille grandes et petites mesures concrètes en vue d’introduire les principes socialistes dans l’économie, dans le droit, dans tous les rapports sociaux, là, aucun programme de parti, aucun manuel de socialisme ne peut fournir de renseignement. Ce n’est pas une infériorité, mais précisément une supériorité du socialisme scientifique sur le socialisme utopique, que le socialisme ne doit et ne peut être qu’un produit historique, né de l’école même de l’expérience, à l’heure des réalisations, de la marche vivante de l’histoire, laquelle. tout comme la nature organique dont elle est en fin de compte une partie, a la bonne habitude de faire naître toujours. avec un besoin social véritable, les moyens de le satisfaire, avec le problème sa solution. Mais s’il en est ainsi, il est clair que le socialisme, d’après son essence même, ne peut être octroyé, introduit par décret. Il suppose toute une série de mesures violentes, contre la propriété, etc. Ce qui est négatif, la destruction, on peut le décréter, ce qui est positif, la construction, on ne le peut pas. Terres vierges. Problèmes par milliers. Seule l’expérience est capable d’apporter les correctifs nécessaires et d’ouvrir des voies nouvelles. Seule une vie bouillonnante, absolument libre, s’engage dans mille formes et improvisations nouvelles, reçoit une force créatrice, corrige elle-même ses propres fautes. Si la vie publique des Etats à liberté limitée est si pauvre, si schématique, si inféconde, c’est précisément parce qu’en excluant la démocratie elle ferme les sources vives de toute richesse et de tout progrès intellectuels. (A preuve les années 1905 et suivantes et les mois de février-octobre 1917.) Ce qui vaut pour le domaine politique vaut également pour le domaine économique et social. Le peuple tout entier doit y prendre part. Autrement le socialisme est décrété, octroyé, par une douzaine d’intellectuels réunis autour d’un tapis vert

      Rosa est là, dans ce texte, au coeur de ce qui est"notre affaire" ;

      OUi ou non,LENINE et tous les léniniste , avons NOUS bien saisi ce que le Marx , "autogestionnaire et libertaire" nous léguait ?

      Cordialement

      AC

      sur Marx et l’anarchie...je reviendrai demain.

      Mes amis "trotsks" apprécieront qu’en contrepartie et par souci de donner des références contradictoires, je conseille la lecture de BEN SAÏD

      http://www.npa2009.org/content/entretien-avec-daniel-bensaid-sur-lapport-de-rosa-luxemburg

    • ALAIN tout à fait d ’accord avec toi pour conserver un esprit critique avec les politiques, y compris avec ceux de notre bord , l unanimisme nous a fait beaucoup de mal , je voulais simplement dire qu’en ce qui me concerne je ne me sens pas de taille pour critiquer les philosophes marxistes , d’autres camarades le font mieux que moi et me permettent de me faire ma propre opinion ou de parfaire mes connaissances

      fraternellement

  • Cher Loïc,
    Je veux bien imaginer que cet écrit nocturne à 4h40..est un cou de colère en lien avec l’heure et je l’espère pour vous,au terme d’une une virée ou , comme c’estmon cas, le mojito..donne du"punch" !

    Mais calmez vous.!
    J’ai mis en ligne un texte "discutable"..dont vous aurez remarqué que je risque pas en être l’auteur !
    C’est dire qu’il est ridicule de vous emporter en hurlant

    C’est bon, on a compris, vous vous sentez l’être supérieur aux autres.

    Ce n’est pas Lénine qui n’est pas marxiste mais vous, la vérité révélée.

    Le débat mérite autre chose que ce type de trépignement.. Copas le démontre.Je l’en remercie.

    Juste deux mots :
    un : j’ai été de ceux qui pendant près de 30 ans au moins ont failli sauter àla gorge de tous ceux qui cherchaient à voir si ce que l’on a appelé le "stalinisme" n’était pas, hélas, un dégat collatéral inévitable(je ne parle pas ducoté psychopate deStaline) de ce qui a été une impasse tragique portant en soi l’échec du"socialisme existant".

    Dès lors que, pour X raisons, un des fondamentaux de Marx , la primauté des"masses" passait à la trappe pour donner la primauté au PARTI,exerçant dès lors une dictature SUR le prolétariat.

    C’est dans ma réflexion durant 10 ans sur la "mort" du PC que non seulement j’en suis rendu à relire et analyser sans oeillères partisanes des écrits de marxistes qui se sont opposés à Lénine, mais à partir de là à en déduire que la mortdu PCF,fondé sur un marxisme-léninisme du dogme, était inscrit dans l’Histoire du mouvement révolutionnaire dès TOURS...Car l’adhésion du PC-SFIC aux thèses léninistes ne pouvaient pas libérer l’initiative des masses..
    DEUX :

    Je vous ferai remarquer, mais j’y reviendrais aileurs , que Rosa Luxemburg va très loin dans cette polémique avec Lénine.Oseriezvous traiter les spartakistes de "révolutionnaires de papier" ,"tombantle masque" ?

    Si vous souhaitez continuer le débat sans être zappé pour cause de simple prurit quand on touche aux icones..prenez le titre de l’article que j’ai mis en ligne en y voyant le côté "choquant" (au sens du terme) et dans le sens ou s’exprimait Engels quand il écrivait à P.Lafargue le 27 Aôut 1890

    Il y a eu une révolte d’étudiants dans le parti allemand. Depuis deux-trois ans, une foule d’étudiants, de littérateurs et d’autres jeunes bourgeois déclassés a afflué au parti, arrivant juste à temps pour occuper la plupart des places de rédacteurs dans les nouveaux journaux qui pullulent, et, comme d’habitude, ils considèrent l’université bourgeoise comme une école de Saint-Cyr socialiste qui leur donne le droit d’entrer dans les rangs du parti ouvrier avec un brevet d’officier, sinon de général. Ces messieurs font tous du marxisme, mais de la sorte que vous avez connue en France il y a dix ans et dont Marx disait : « Tout ce que je sais c’est que je ne suis pas marxiste, moi ! » Et probablement il dirait de ces messieurs ce que Heine disait de ses imitateurs : j’ai semé des dragons et j’ai récolté des puces.

    Bon dimanche, cher Camarade

    Permettez mo un conseil d’un "vieux" qui ne fut pas toujours à la hauteur du besoin de débat entre communistes :

    Evitez l’anathème, et tout ce que de"petit" "" peut constituer la méthode de S.O du dogme

    Apprenons enfin à n’avoir de certitudes que nées de grands doutes.

    Osons nous tromper..

    En se respectant, svp.

    A.C

  • Juste, en passant, un article que je recommande.
    C’est une autocritique faite par un militant trotskyste de ce qu’a été durant des années uneexcuse à l’écrasement de Cronstad

    Aguirre démolit le « mythe de la"traqique nécessité" »

    http://raforum.apinc.org/bibliolib/HTML/AL-Cronstadt.html

    Il ne s’agit pas de savoir si Lénine et Trotsky étaient des révolutionnaires sincères. Ils l’étaient assurément. Elle n’est pas non plus de savoir si l’accaparement du pouvoir par un parti unique était le fait d’un plan minutieusement établi par Lénine dès 1917. Car plus qu’un plan de bataille, c’est toute une conception qui est en cause. Le centralisme et l’avant-gardisme (qui fait que la direction du parti se croit tout autorisé, puisqu’elle est la seule à détenir une vérité scientifique) sont des traits inhérents au léninisme.

    Le substitutisme — le parti exerce le pouvoir en lieu et place du prolétariat et même à son encontre si nécessaire — trouve ses racines dans une logique étatiste et partidaire héritée de la social-démocratie. Il est légitimé par Lénine dans son « Que faire ? » de 1901, en empruntant d’ailleurs cette conception aux thèses du bien peu révolutionnaire Kautsky. Enfin, la concentration de tous les pouvoirs en matière de production et de distribution aux mains de l’appareil d’État, et finalement aux mains du parti — qui est l’antithèse de l’autogestion — réalise le programme politique de Karl Marx. Cette concentration n’a pas conduit au communisme mais à ce que Lénine lui-même qualifia en 1921 de « capitalisme d’État ».

    On comprend donc que les militants trotskistes hésitent à critiquer les pratiques de Lénine et de Trotsky. C’est tout un édifice théorique, et toute une batterie de comportements politiques, qui sont également menacés. Pourtant des ruptures sont nécessaires, s’ils veulent élaborer avec d’autres une nouvelle alternative révolutionnaire, qui tourne le dos aux erreurs du passé.

    L’orientation que l’on adopte sur la question de Cronstadt et de la répression bolchevique révèle en effet la nature du projet politique que l’on défend. Comprendre que la bureaucratie stalinienne a pu submerger rapidement l’URSS parce que la politique répressive de Lénine et de Trotsky en avait préalablement creusé le lit, c’est tenir compte des leçons de l’Histoire. A l’inverse, justifier l’injustifiable ce n’est pas seulement faire preuve d’une attristante religiosité politique. C’est signifier qu’à l’avenir, si les conditions historiques « l’imposaient » bien évidemment, et si les trotskistes en avaient les moyens, ils se verraient de nouveau « contraints » à d’aussi « tragiques nécessités » : faire emprisonner et quelques fois même assassiner les militant(e)s des mouvements sociaux et politiques qu’ils côtoient aujourd’hui, et même faire tirer sur les travailleurs... C’est « impensable », n’est-ce pas ? Cela ne pourrait plus se reproduire, n’est-ce pas ? Alors il faut le dire. Il faut dire qu’il n’est pas de « conditions historiques » qui puissent justifier de tels actes. Dire que Lénine et Trotsky, en menant leur politique répressive, en substituant au pouvoir des soviets le pouvoir du parti unique, se sont trompés. Ce n’est encore dit, nous semble-t-il, parmi les trotskistes, que par quelques-uns.

    là ou Aguirre aurait du relire Marx c’est quand ilprétend que là, Lenine et Trotsky se seraient inspirés du programme politique de K. Marx...

    A.C