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Erratum : les terroristes bretons oubliés par le ministère de l’Intérieur !

Publie le dimanche 16 janvier 2005 par Open-Publishing

de Bertrand Deléon

Dans une récente dépêche de presse, le gouvernement français se targuait d’avoir procédé à 315 interpellations en 2004 dans le cadre de la lutte anti-terroriste en laquelle on trouve pêle-mêle islamistes, nationalistes, etc. Si on ne sait clairement quel sens met l’État français derrière le terme "terroriste", il est pour le moins étrange de constater qu’aucun Breton n’ait été comptabilisé dans ces interpellations.

Notre association se souvient de l’arrestation musclée de deux de ses adhérents par la DNAT (Division Nationale Anti-Terroriste) en février 2004 pour des activités non pas liées à Bemdez mais " au terrorisme ". En effet, nos deux camarades avaient décidé d’exercer leurs talents artistiques en réalisant une fresque colorée sur un vieux château d’eau en ciment non peint !

Pour cet "acte terroriste", perquisitions et violations de domicile, filatures de militant-e-s associatifs, chantages à la délation, mauvais traitements, dégradations de biens lors de perquisitions, atteinte aux libertés individuelles, confiscations d’un véhicule et de deux ordinateurs, contrôles judiciaires serrés et assignations à résidence, intervention de la Division Nationale Anti-Terroriste, rapt et mise en détention provisoire avec impossibilité de communiquer, contradictions publiques d’un Procureur, violation du secret de l’instruction et recel de violation de l’instruction dans des propos attribués au Juge instructeur, ont émaillé l’affaire.

Malgré tout, lors d’un ubuesque procès, ils seront condamnés à une peine de 60 € mettant ainsi le ministère public dans l’embarras.

Leur avocat Me Guilloux résumait parfaitement la situation : " Nous sommes dans une affaire de délit politique. On a manipulé le parquet. Nos clients ne sont pas poursuivis pour dégradations, mais parce que les inscriptions qu’ils ont portées étaient en breton. (...) Dans ce contexte, mon client, membre du mouvement Bemdez, était surveillé par la police. Les gendarmes l’ont laissé peindre ces inscriptions avant de l’arrêter en espérant tomber sur une grosse affaire. Mais ce n’était pas un méchant terroriste ".

L’association culturelle Bemdez, qui a pour buts de promouvoir la culture bretonne et d’assurer la légitimité de son développement par des activités strictement culturelles et légales, attend toujours les explications du Juge d’instruction, M. Pédron, en charge de l’affaire et du Procureur.

Pour l’heure, nos membres ne peuvent que se résigner à supporter d’incessantes filatures.

Encore une fois, force est de constater qu’il vaut mieux détourner des sommes colossales par des moyens les plus répugnants dans le but d’assurer le financement de son maintien au pouvoir, qu’être militant pour une cause juste.

Pour Bemdez, le Président,
Bertrand Deléon.