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JAPON : APPEL A UN MOUVEMENT INTERNATIONAL LE 6 NOVEMBRE

par Fernanda

Publie le mercredi 7 septembre 2011 par Fernanda - Open-Publishing
3 commentaires

Appel à soutien et participation pour un méga rassemblement national des travailleurs le 6 novembre
Retrouvons-nous le 5 novembre pour un rassemblement de solidarité internationale de tous les travailleurs !

A tous les amis qui se battent partout dans le monde, travailleurs et populations ! Nous appelons les syndicats combatifs et toutes les organisations qui luttent contre l’offensive néo-libérale à la solidarité la plus forte avec tous les peuples opprimés.

Nous, membres des trois syndicats, Doro-Chiba, Kan-Nama et Minato-Godo, en lien avec le mouvement de lutte des Chemins de Fer Nationaux, appelons à une unité d’action internationale le 6 novembre pour lutter contre l’agenda commun , contre les armes nucléaires, contre les centrales nucléaires et contre le chômage. Nous espérons sincèrement que vous participerez à cette journée d’action.

Ici, au Japon, nous nous efforçons de relancer un mouvement syndical militant pour commencer à lutter contre le capital et le gouvernement dont la politique principale ces dernières années a été de mettre à exécution les privatisations, externalisations et précarisations, piétinant la dignité des travailleurs pour la recherche avide de l’exploitation et de la spoliation.

En pleine guerre de classe, le Tremblement de terre de l’Est du Japon, le Tsunami et la catastrophe nucléaire qui a suivi, la pire de l’histoire humaine, éclatèrent le 11 Mars. Une terrible catastrophe s’abattit sur nous et nous laissa presque sans voix et atterrés face à ce désastre sans précédant.

Au moins 20000 personnes furent tuées et des communautés entières furent détruites. Les travailleurs ont été privés de leurs lieux de travail, les fermiers privés de leurs exploitations, les pêcheurs de leurs gagne-pain et les enfants de leur futur. Les réacteurs nucléaires dévastés continuent à répandre une forte radioactivité et exposent des millions de travailleurs et des populations à la contamination. Ils sont menacés de mort.

Les compagnies d’électricité et le gouvernement ont été choqués par la gravité et l’envergure des effets de la catastrophe et ont pratiquement perdu leur pouvoir de gouvernement. Pour surmonter cette difficulté, ils ont décrété des « mesures de sécurité »pour maintenir l’ordre social face à la montée de la colère et l’initiative autonome des travailleurs et des populations pour défendre leurs propres vies. Leur préoccupation majeure est la survie du système capitaliste et la poursuite de la politique de l’énergie nucléaire. TEPCO et les pouvoirs publics unissent leurs efforts pour dissimuler et même falsifier l’information sur la réalité de la situation, avec l’aide d’organisations internationales comme l’AIEA – Agenc Internationale de l’Energie Atomique-, et la CIPR- Commission Internationale de Protection Radiologique- , qui sont en vérité des promoteurs actifs de la politique impérialiste nucléaire.

Les travailleurs et les populations des zones affectées lutte désespérément pour survivre face à cette situation accablante et sans précédent, pressant les habitants du reste du Japon de leur venir en aide.
Nous étions confrontés à la question de savoir comment les syndicats pouvaient répondre à cette appel au secours et nous avons décidé de commencer à lutter avec eux et de les aider de toutes nos forces.

« Nous avons besoin de sauveteurs dans les zones accidentées », « Supprimons toutes les centrales nucléaires », « Pas de licenciements sous le prétexte du Tremblement de terre de l’Est du Japon ! », « Battons-nous pour vivre ! », ces slogans ont rapidement touché le coeur des gens partout au Japon et sont devenus notre agenda commun pour repousser l’offensive réactionnaire du gouvernement et des capitalistes qui veulent nous imposer « la trêve politique », « la mobilisation générale contre l’adversité qui frappe la nation ».

« Rendez-nous nos fermes, nos emplois, le ciel et la mer ! », « Rendez-nous Fukushima telle qu’elle était avant ! », « Rendez-nous notre futur ! », sont les revendications principales sur les banderoles des manifestations de plus en plus explosives. Les mères de Fukushima se sont lancées dans une lutte âpre pour protéger 300000 enfants de la contamination radioactive.

L’accident déclenché par le désastre du 11 Mars et ses développements catastrophiques jusqu’à aujourd’hui ont exposé à la société toute entière les vrais résultats et le caractère criminel de l’offensive néo-libérale et sa mise en oeuvre à marche forcée par les puissances d’argent et les gouvernements depuis des décennies
 .
Cependant, les capitalistes et le gouvernement japonais n’ont pas d’autre choix que de se précipiter eux-mêmes dans une execution encore plus drastique de leur agenda néo-libéral : ils ont décidé l’émission massive d’obligations pour couvrir le déficit du gouvernement au nom de “Obligations pour la reconstruction”, alors que l’encours des obligations du gouvernement a dépassé les 900 trillions de Yen ( 12 000 milliards de dollars) ; un relèvement de la taxe à la consommation est prévu, des”Zones spéciales pour la reconstruction” vont être introduites dans les zones sinistrées, où l’essentiel du droit du travail ne s’appliquera pas, et où les privatisations, les externalisations et la précarisation vont être poussées à l’extrême ( les travailleurs des centrales nucléaires sont directement touchés par ces attaques ). Les travailleurs japonais vont être privés de leurs droits et soumis à des conditions esclavagistes dans les usines.

En face de cette attaque désespérée du capitalisme dans sa phase terminale, la lutte des travailleurs pour leur vie a explosé dans tout le Japon, sur les lieux de travail et dans les soulèvements de population dans les zones sinistrées. Une formidable opportunité se présente pour un mouvement syndical combatif. 

Le pivot de la lutte de classe japonaise est occupé par le combat depuis 34 ans des 1047 travailleurs des Chemins de Fer Japonais injustement licenciés, qui combattent la privatisation depuis 1987. Le Mouvement National lancé par Doro-Chiba pour la lutte dans les Chemins de Fer Nationaux est en train de gagner, surmontant de nombreux obstacles et difficultés.

La crise économique globale s’engouffre maintenant dans une « récession à deux étapes ». L’irréconciliabilité entre les lois du capitalisme et la vie des travailleurs se révèle plus clairement de jour en jour au public.

Une part gigantesque des dépenses budgétaires de l’impérialisme US ne retourne jamais à l’investissement mais ne fait qu’aggraver la crise du dollar qui fait face à un violent crash. L’inflation va flamber et la bulle spéculative est proche de la fin dans les « BRIC » ( Brésil, Russie, Inde, Chine), pendant que la crise de la dette explose en Europe, dans un pays après l’autre. Ajouté à cette crise globale, la crise consécutive au tremblement de terre a frappé le capitalisme japonais.

Les slogans, « Plus de centrales nucléaires » et « Non au chômage » sont devenus l’agenda commun de la classe ouvrière du monde entier. Les travailleurs se soulèvent partout dans le monde , en Egypte, en Turquie, en Grèce, en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, aux USA, aux Philippines, en Corée et en Chine, et aussi dans beaucoup d’autres pays. Une nouvelle lutte a commencé pour le renouveau d’un mouvement syndical militant qui affronte et triomphe des offensives capitalistes de privatisation, externalisation et précarisation.
Nous appelons tous les travailleurs et les peuples du monde à se dresser pour une action unitaire internationale le 6 novembre , pour lutter contre les centrales nucléaires et contre le chômage.

Nous vous demandons de soutenir notre projet et de participer à notre action le 6 novembre à Tokyo, le National Workers’All-Out Rally ( littéralement on y va à fond, par tous les moyens).

Le 5 novembre, la veille du grand rassemblement, nous projetons d’organiser un rassemblement international de solidarité des travailleurs contre les centrales nucléaires et contre le chômage , sous la bannière de l’internationalisme de la classe ouvrière, unissant nos voix du monde entier , en colère contre les attaques néo-libérales. Nous vous appelons sincèrement à vous joindre à nous pour ce rassemblement international.
Nous prendons en charge votre hébergement au Japon.
Encore une fois, nous vous demandons de tout coeur de soutenir et participer à nos initiatives de cet automne, les 5 et 6 novembre.
 

 
August, 2011
 
Doro-Chiba
President, TANAKA Yasuhiro
International Labor Solidarity Committee of Doro-Chiba
General Treasurer, YAMAMOTO Hiroyuki

Messages

  • le pivot de la lutte de classe japonaise est occupé par le combat depuis 34 ans des 1047 travailleurs des Chemins de Fer Japonais injustement licenciés, qui combattent la privatisation depuis 1987

    Et la petite lumière se rallume.
    Je me souviens des années de lutte contre la guerre du Vietnam, de la lutte à Narita puis des années de plomb, de l’euphorie consommatrice et du Capital triomphant. Le courage incroyable de ceux qui luttaient presque seuls dans un pays dont la culture produit aussi un rejet des déviants.
    34 ans de lutte pour JNR (= SNCJ) qui dit mieux ?
    Et le désastre est arrivé ! Désastre tout à fait prévisible pour le nucléaire et peut-être pour d’autres effets du tsunami.
    Une certitude : rien ne sera plus comme avant !

    Sortons la tête du sable : nous ne connaissons du Japon que les clichés : moi, j’en connais là-bas qui écrivaient sur la Commune, racontaient Louise Michel et pour qui la France était celle de Robespierre.

    Le 6 Novembre, c’est assez loin pour qu’on y réfléchisse.
    Rassemblement de solidarité internationale de tous les travailleurs !

    Ca aurait de la gueule et ça pourrait être un joli point de départ.
    Et si tous, partout, là où nous sommes, commencions à parler de ça ?

  • Oui , d’accord pour la petite lueur ! On va y réfléchir avec les copains ; marie.lina

  • Rassemblement de solidarité internationale de tous les travailleurs !

    ça serait tellement chouette, qu’on n’ose pas y croire.