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Le Front de Gauche fait l’unité avec le PS

par Antoine (Montpellier)

Publie le dimanche 18 septembre 2011 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
11 commentaires

La Fête de l’Humanité coïncide, et ce n’est pas un hasard, avec le règlement en douceur des tensions qui agitaient les sommets et les niveaux intermédiaires du Front de Gauche sur les prochaines sénatoriales en Ile-de-France. La voie est désormais libre pour que, profitant du succès populaire de la fête communiste, le candidat du Front de Gauche se laisse aller aux grandiloquents effets de tribune dont il est friand. Ne l’a-t-on pas entendu promettre hier de "non seulement lancer une révolution citoyenne pour notre patrie (mais) [...] allumer [aussi] le feu dans tout le continent ! " ? Et, dans la foulée, le voilà qui a dénoncé le « coup d’Etat financier » des institutions européennes et appelé à "prendre à la gorge" la finance ! De toute évidence Mélenchon c’est du 100 % Besancenot survitaminé et Philippe Poutou peut aller se rhabiller en matière de radicalité hyperrévolutionnaire ! Oui, mais voilà, la face obscure de tout ce verbe enflammé, ce sont les tractations qui se mènent pratiquement dans le même temps et qui amènent le Parti de Gauche à remiser au magasin des accessoires usés sans avoir servi sa menace de déposer des listes concurrentes pour les sénatoriales d’Ile-de-France...Mais, au fait, des listes concurrentes de quoi au juste ? Eh bien, des listes d’union avec le Parti Socialiste !

Ainsi dans le Val-de-Marne ce sera, toute concurrence ayant donc cessé, une liste baptisée « Ensemble pour le Val de Marne, la gauche et les écologistes rassemblés » qui mènera la bataille des sénatoriales. Elle réunira le PS, le PCF, EELV, le PRG, le MRC et Gauche citoyenne. Le PG, acceptant son exclusion de la liste, ne la soutiendra pas moins par l’entremise de Joseph Rossignol, le maire mélenchonien de Limeil-Brévannes.(1) Même dans l’Essonne, "fief (!) de Mélenchon" (Marianne), le PG s’efface en échange de contreparties : "une dizaine de circonscriptions pour les législatives comme la 10ème du 91 (Grigny, Morsang-sur-Orge...), la 3ème de Seine-Saint-Denis (Noisy-Le-Grand...) ou encore la 3ème de l’Ardèche (Rhône-Alpes). Un « geste » qui assure d’ores et déjà [au PG] 95 circonscriptions « gagnables » pour 2012." (2) Merci le PS, finalement bon prince avec ces partisans Front de Gauche de la rupture avec le libéralisme, voire le capitalisme !

Il se dégage de tout ceci l’impression désagréable que nous revivons les marchandages ayant précédé les accords permettant la constitution des piètres Union de la Gauche ou Gauche Plurielle et que le hiatus est franchement béant entre les flammes discursives du candidat du Front de Gauche à la Fête de l’Huma et les ombres feutrées de ces négociations de circonscriptions. Quelle cohérence y a-t-il, en effet, à s’afficher "révolutionnaire" (par les urnes certes mais quand même "prendre à la gorge la finance" ça a de quoi vous tétaniser le bourgeois et euphoriser le populo, non ?) et à négocier, dans le même temps, des listes avec un parti, le PS, dont on dénonce par ailleurs la tiédeur, si ce n’est la compromission avec la situation que l’on prétend combattre radicalement ?

Un terme se fraye imparablement un chemin dans notre esprit devant le constat que "ça ne colle pas" : duplicité ! Car, on l’aura compris, tous les contre-feux mis pour expliquer qu’à l’extrême rigueur on pourra s’accommoder d’une alliance avec le PS en 2012 "sur la base d’un rapport de force", autrement dit d’un bon score de JL Mélenchon à la présidentielle et des candidats du Front de Gauche aux législatives, perdent de leur crédibilité au constat imparable que c’est déjà sans aucun rapport de force que le PCF et le PG s’unissent à un PS conduisant le plus souvent les listes sénatoriales. Tout ceci n’étonnera bien évidemment pas ceux qui contemplent le triste spectacle de ces régions et municipalités où le Front de Gauche gouverne avec les socialistes, y compris avec les peu recommandables Navarro (Languedoc-Roussillon) ou Guérini (Bouches-du-Rhône), parfois même avec le Modem comme à Montpellier où, sans plus de réaction de son allié communiste (ni au demeurant du PG local), l’adjoint au maire socialiste justifie scandaleusement une expulsion de Roms (3).

Comme résonnent étrangement les propos d’une Clémentine Autain faisant, en avril dernier, la leçon unitaire et radicale au NPA au motif que "Quand le Front de Gauche prend le parti clair, dans ses textes d’orientation, de l’alternative et non de la réédition de la gauche plurielle, quand Jean-Luc Mélenchon dit publiquement qu’il ne participerait qu’à un gouvernement dirigé par l’autre gauche, il faut l’entendre." ! (4)

Au fond, la plus lucide sur le rapport du Front de Gauche aux socialistes, ne serait-ce pas ...Ségolène Royal qui, à la Fête de l’Huma, vient d’ énoncer sans ambages ses points de convergence avec JL Mélenchon, rien moins que sur la réforme bancaire ou l’interdiction des licenciements boursiers ? Ce qui a eu le don de réjouir "Jean-Luc Mélenchon [qui] a salué "une bonne nouvelle" et dit à "Ségolène" : "si tu arrives à centraliser ces questions dans le débat des socialistes on ne peut que s’en réjouir".(5) Que l’ex-candidate socialiste à la dernière présidentielle joue, de toute évidence, une partition personnelle pour gagner la primaire de son parti en ciblant à gauche, aujourd’hui à la Fête de l’Huma, comme elle ciblait à droite hier en prenant à revers Sarkozy pour revendiquer ses droits d’auteur(e) sur la militarisation des jeunes délinquants, voilà qui devrait pourtant interdire à un candidat "révolutionnaire" de s’emballer. D’autant que S Royal, comme au fond tous les présidents socialistes dans le passé, a largement démontré sa propension à s’émanciper de son propre programme de campagne (voir son reniement sur la revendication du Smic à 1500€ et des 35 heures [6]) !

Il importe de rapprocher cette situation où le Front de Gauche ménage le chou socialiste et la chèvre radicale, de la division qui prévaut à la gauche du PS. Les facilités médiatiques et politiques ont pris pour argent comptant que la candidature de Philippe Poutou pour le NPA était l’indice de son cours isolationniste et diviseur. Une autre lecture plus nuancée aurait pu, à partir de ces données lourdes sur la stratégie double du Front de Gauche, retenir que le NPA était preneur d’une unité de toute la gauche radicale à la présidentielle de 2012 pour autant qu’elle s’affirmait en rupture déclarée, non seulement avec le capitalisme en crise, mais aussi avec ses fourriers de gauche du Parti Socialiste. C’est bien la fin de non-recevoir opposée par le Front de Gauche à cette proposition d’unité du NPA qui a favorisé le renversement de majorité dans ce parti et permis le lancement de la candidature de Philippe Poutou, une candidature qui n’a fait qu’acter que l’unité à la gauche du PS était effectivement impossible.

L’éclairage apporté par les dernières péripéties autour des négociations pour les sénatoriales en Ile-de-France devraient, malgré les flamboiements du Parc de la Courneuve, permettre au moins de sortir des analyses stéréotypées qui obscurcissent les enjeux politiques et réveiller l’esprit critique à gauche ! Y compris très à gauche !

Antoine (Montpellier)

(1) Sénatoriales : la gauche présente sa liste (94 Citoyens)

(2) Mélenchon désarme sur le Sénat et s’assure les législatives (Marianne)

(3) Montpellier. Roms, la Mairie (PS-PCF-Modem...) dans les pas de Guéant ?

(4) Pour un rassemblement à la gauche du PS, vite ! (le blog de Clémentine Autain)

(5) Fête de l’Huma : Royal souligne des "convergences" avec Mélenchon (NouvelObs)

(6) Au conseil national du PS, Royal prend un carton rouge (Rue 89)

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Le Front de Gauche fait l’unité avec le PS

Messages

  • ceux que je ne comprends pas c’est les militants communiste : que font-ils dans cette galére ?

    • La majorité de militant du PC, c’est les élus (environ 10 000)
      et leurs dépendances qui veulent conserver ou bavent déjà
      devant les fromages offerts par le PS l’Etat des bourgeois.

      Les autres, des jeunes perdeaux qui se casseront comme l’on fait leurs ainés par dizaines de milliers pendant la précédente gauche plus rien.

      Il y aura toujours de la place pour des partis dits réformistes,
      dont la business, c’est de vendre les votes populaires à la bourgeoisie.

      Dans la plupart des pays, pour ratisser plus large, ils ont changé la devanture,
      en remplaçant "communiste" par "démocrate", "progessiste" ou autre.
      Question marketing.

    • oui sans parler de se que ça va apporter, à moyen terme, à l’extrême droite, ce genre de traitrises...

    • Pour ce qui est d’alimenter le FN, il m’apparaît que les déceptions, que des arrangements entre le FdG et le PS provoqueront, pourraient être captées par ce parti.

      Je crois , Antoine, qu’il ne faut pas trop croire les études peu sérieuses concernant la façon dont ont évolué les votes qui ont renforcé le FN

      Contrairement àu ne idée reçu, c’est très minoritairement que des votes populaires (PC ou NPA-LO etc)..se sont reportés sur le FN..

      Même si ce n’est pas faux pour une partie de ce que nous appellerons le "lumpen".

      Il y a eu droitisation de la DROITE..et les thèmes "beaufs" (immigrés, sécurité, "assistanat pour glandeurs) ) ont permis qu’en France, par exemple en 2002..ce soit dans les quartiers"bourges" que Le Pen ait fait la différence.Chichi n’av eu que 20 pour cent au premier tour...

      Je pense aussi qu’il est regrettable que , commed’autres, tu stigmatises l’abstention..

      Ce sont des couches populaires qui ne trouvent pas de traduction politique en conformité à leurs colères et leurs esporis piétinés qui massivement ont grossi le pourcentage d’abstention incompressible( qui jusqu’aux Régionales 2010 tournait entre 18 et 20 pour cent)
      Le danger que cela représenterait de voir le pourcentage droite et extrème droite renforcé..(comme tu sembles le craindre)..c’est(pardonne moi) en rester auvieux clivage DROITE maudite contre"GAUCHE moindre mal.."
      Exemple :

      Si sur 100 inscrits, tout le monde vote et que 10 types choisissent le bulletin FN et 40 lebulletin UMP..le FN est à 10 pour cent et la droite classique à 40 .
      Si 30 pour cent d’électeurs s’abstiennent .et que ceux qui votent " à droite" maintiennent leurs choix :

      le FN fait 10 voix sur 70 c’est à dire 14,28%
      l’UMP 40 sur 70 c’est à dire:57pourcent..
      En quoi le nombre d’électeurs de droite aurait il changé ?

      Plus fondamentalement pour nous, révolutionnaires en quoi ces pourcentages sont ils indicateurs de rapports de force entre CAPITALet TRAVAIL..

      L’"unité programmatique" , piège de promesses et anesthésiant pour empêcher les LUTTES...c’est autrement plus dangereux que le yoyo des votes FN !

      Hélas... il ya autant de gens qui expriment leur peur des lendemains par la frousse du "basané", la grogne contre le"fainénnt au RSA" , la courante quand des jeunes"tiennent les murs de laCité...parmi ceux qui votent FN, socialo, ump . ;voire ETC...

      C’est justement parce que le institutions qui ont aidé ô combien à la Bipolarisation sans risque pour la bourgeoisie sont à point, en 2011, un terrible handicap , un "taser" anti LUTTE desClasses, que je suis de ceux qui vont se démener pour que l’URNE soit le plus désertée possible....

      Plutôt que de réver et faire r^ver àje ne sais quels "changements" au sein des partis..selon leurs "programmes" et alliances !

      Ce qui me différencie de Bernard S qui lui, voit juste,.. mais qui , objectivement, de bonne foi certes, contribue à faire croire à ses proches que leP.CF est encore un possible outil UTILE pour la LUTTE DES CLASSES !!

      Puisqu’il s’en sert, lui.

      Moi, il ya belle lurette que je ne cherche pas les horaires de la prochaine diligence quand je suis pressé de me rendre à Paris..

      Cordialement

      A.C

    • Je ne stigmatise pas les abstentionnistes. Ils ont toutes les raisons du monde de s’abstenir.

      Je me suis mal exprimé mais ce que je veux dire c’est qu’un retrait du champ électoral par déception vis-à-vis des promesses du FdG ou du PS sur le mode abstentionniste ne fait pas nécessairement avancer les résistances ou même les offensives contestatrices de l’ordre bourgeois. L’abstentionniste ne s’organise pas en tant que tel pour contribuer au changement : nous n’avons pas de mouvement des abstentionnistes contre, par exemple, la règle d’or. Peut-être que du côté des Indignés quelque chose de ce genre émergera. Dans l’immédiat en France c’est mal barré de ce côté-là.

      J’imagine que des abstentionnistes se retrouvent dans les temps forts des mobilisations mais là aussi, quid dans les temps de reflux comme celui que nous connaissons ? Et comme le rouleau compresseur capitaliste continue son sale boulot je me permets d’avancer qu’un travail politique hors institution peut se voir complété par une intervention dans le in : par exemple sur le terrain électoral. Les campagnes Besancenot avaient bien commencé à produire des effets positifs, c’est-à-dire ciblant le capital, mais je reconnais que, sans Besancenot et avec la juste préoccupation de refuser la personnalisation des politiques, les choses deviennent plus compliquées.

      Pour faire court, mener une campagne révolutionnaire dans les élections peut viser à faire sortir des gens de l’abstention. Loin de dévaloriser les abstentionnistes ce positionnement s’adresse à eux pour les amener à un autre mode de contestation.

      Sur le FN, nous manquons de vraies études sur le supposé déplacement de voix ouvrières vers lui. J’avance l’hypothèse que ce phénomène est plus à venir qu’ayant déjà eu lieu. Sans que cela remplace bien évidemment les études dont je te parle, des enquêtes de terrain indiquent que des salariés se réclamant parfois de la gauche (1) , ayant parfois des responsabilités syndicales, pensent voter FN en 2012. Je répète que cela reste à confirmer sur une large échelle mais rien n’interdit de partir d’un possible danger dans ce sens-là pour essayer d’y apporte un début de commencement de réponse.

      (1) Dans une usine en crise, la gauche penche à l’extrême droite

      Sur des ouvriers grévistes de la Fonderie du Poitou Alu (Mediapart)

      Thierry, lui, votait à droite dans les années 1970 – on est dans une région plutôt rurale ; l’usine s’est implantée au début des années 1980 et a d’abord recruté des salariés qui n’étaient pas des métallurgistes de formation, issus des bastions ouvriers traditionnels. « On nous appelait les métallos-paysans. Ou bien les baudets du Poitou. Ils étaient venus en campagne pour être tranquilles mais six mois après l’ouverture, y’avait déjà la première grève ! », raconte Tony, de la CGT. « Dans les années 70, l’évolution des salaires était énorme et c’était la droite ; alors on votait la continuité », explique Thierry. Après, il a voté Mitterrand, puis « déçu », il est quand même resté fidèle à la gauche. Sauf en 2002 : il a voté Le Pen. L’an prochain, il n’a pas décidé encore. Mélenchon, le NPA ou LO sont condamnés à de trop faibles pourcentages : « Cela ne sert à rien. » Alors il pourrait opter pour Le Pen fille, « si le candidat de gauche ne me plaît pas ». « Je sais pas si ce sera mieux. Mais c’est l’occasion de retourner l’affaire, pour voir... »

      A l’usine, ils ne sont pourtant pas si nombreux à être tentés par le Front national. Du moins pas publiquement, et pas devant leurs élus CGT. Pourtant, raconte Jean-Louis, trente ans de boîte, et malgré les désillusions viscéralement attachées à la gauche – le PS surtout –, « des gens en grève ont voté Sarkozy, y compris par racisme. Beaucoup voteront FN. En salle de pause, on les entend dire que s’il y avait moins d’immigrés, il y aurait moins de problèmes ».

      Un peu plus loin, on rencontre Thierry. Syndiqué CGT, il est de toutes les actions, il a vingt-deux ans d’ancienneté à la fonderie comme ouvrier de maintenance. Et il hésite. Avant, lui aussi votait à droite, puis « Ségolène » en 2007. Il pourrait choisir Marine Le Pen en 2012. Il raconte : « Parce qu’il faut un changement. Parce qu’on en a ras-le-bol. Bientôt on va plus nous laisser 10 centimes pour manger. Le fond, c’est qu’on devrait vivre décemment de son travail et que ce n’est plus le cas. » Puis, il dit : « Ma politique, c’est mon casse-croûte. » Et de la main, il montre son usine : « Croyez-moi, j’ai donné là-dedans, sans compter, les samedi et dimanche. Mais on avait une compensation, et une reconnaissance. Maintenant on est des numéros. »

    • Cette masse d’ouvriers en colère veut voter FN comme l’ont fait à une autre époque les ouvriers allemands pour Hitler. Ce choix démontre le faible niveau de conscience politique d’une partie de la classe ouvrière qui est pourtant dans sa globalité la classe qui doit en finir avec le capitalisme(dixit marx), d’où la démagogie sociale et nationaliste de Marine Le Pen. La CGT porte une lourde responsabilité dans ce choix imposé par la crise à certains ouvriers sans réflexion , sa rupture avec le PCF a fait diminuer le nombre de cellules d’entreprise et de ce fait la conscience politique au sein des salariés.Son réformisme actuel déroute beaucoup de consciences ouvrières avec son alliance de fait avec la CFDT. De même le PCF par ses erreurs (suppression de la dictature du prolètariat,programme commun,alliance électorale avec le PS,ministres prétexte et acceptation de l’Euro)a encouragé le vote FN au sein de la classe ouvrière par désenchantement révolutionnaire.Nous ne pouvons que nous en prendre à nous-mêmes de la dérive électorale d’une partie de la classe ouvrière .

      Mais la crise du capitalisme devrait nous aider à remobiliser cette classe ouvrière dans sa globalité pour un changement réel de société. La chance des communistes c’est qu’ils sont organisés alors que le FN comme les verts ont trés peu de militants . L’UMP-PS ne tient que par les institutions bourgeoises avec des adhérents essentiellement clientélistes. Dans les moments dramatiques qui vont surgir de cette crise crépusculaire du capitalisme les communistes aux mille marxismes,quelque soit leur appartenance,vont jouer un rôle majeur dans le tissu social et permettre au peuple de bien diriger son action révolutionnaire.Bien des manoeuvres auront lieu tant sur le plan électoral que sur le dévoiement de l’action des masses populaires,mais au final l’histoire s’écrira comme l’a prévu Marx et bien d’autres penseurs.

      Je réfléchis à une analyse détaillée de ce qui va se produire dans les mois et les années qui viennent avec le Capitalisme à l’agonie que décrit Lordon dans son livre très éclairant. Beaucoup de militants s’interrogent et se demandent comment ils vont réagir aux drames sociaux-économiques de la prochaine période. L’exemple de 36 n’est pas transposable à la situation d’aujourd’hui avec 7 milliards d’individus sur terre , le mouvement des indignés est une forme d’action propre à notre époque de fort chômage et nous devons l’aider à s’amplifier jusqu’à bloquer le système capitaliste dans son administration quotidienne.L’inventivité du peuple peut accélérer la décrépitude du système et l’abattre définitivement .La bête n’est pas aussi forte que certains dirigeants et militants le croient. Les valets du capitalisme sont complètement désorientés et toutes les décisions qu’ils prennent pour se sauver sont des échecs patents et sans remède efficace. Le combat de classe est à mon avis "plus facile" qu’au temps de la guerre froide car la solidarité contre le communisme qui cimentait les bourgeoisies nationales n’a plus cours et nous voyons tous les jours sous nos yeux que le capitalisme c’est la loi de la jungle. Le mouvement communiste se réveille de la chûte du Mur de Berlin qu’il a lui-même détruit pour s’émanciper du Stalinisme qui l’a corrompu des années trente aux années 90.Même si Eltsine était un salaud,il nous a permis et forcé à nous remettre en cause pour sortir du "dogme" marxiste-léniniste qui a formé des dizaines de milliers de communistes pendant ces 60 années de pensées staliniennes sclérosantes . La crise du capitalisme accélère notre réflexion pour une action inventive et constructive que Marx-Engels et même Lénine-Trotsky nous ont légué dans leurs écrits non-dogmatiques quand ils sont bien analysés en tant que théoriciens du mouvement révolutionnaire.

      Le capitalisme crée le communisme et la société humaine ne peut sauter des étapes comme l’ont cru certains d’entre nous par infantilisme d’utopie accélérée de l’histoire.Certains l’ont payé de leur vie en voulant aller trop vite et en sous-estimant l’adversaire comme Robespierre,La Commune de paris,Lumumba,Guevara,Sankara,allende et bien d’autres si chers à nos coeurs.

      Aujourd’hui nous avons une occasion rêvée pour battre le capital et ses valets,faisons preuve d’intelligence politique et stratégique,l’histoire est avec nous si nous en tirons toutes les analyses scientifiques depuis l’empire romain et la défaite de Spartacus .

      Bernard SARTON ,section d’Aubagne

    • Dans les ex-banlieues rouges du temps où elles étaient violines il y a souvent eu une droite dure non négligeable.

      Ce n’est pas un phénomène nouveau et je crois bien plus à des bascules (en tenant compte de la poussée de l’abstention globale) à des glissements dans la droite des ex-banlieues rouges.

      Il ne faut pas oublier que le vote de droite est une vieille affaire, comme les syndicats fascistes dans certaines grandes usines, les petits chefs quasi-miliciens d’une époque dans certaines usines.

      La question d’une droite dure en milieu ouvrier a toujours existé. La question est de savoir dans quelle mesure elle aurait progressé, et au travers de quels glissements.

      C’est plutôt l’absence de gauche dure qui est révélé.

    • Sur ce blog, un post concernant le PCF de 1922 décrivait le comportement du courant Longuet pendant le guerre de 14/18 (une texte d’Alfred Rosmer) . Avant de rejoindre le PCF, ses députés avaient toujours voté les crédits de guerre tout en critiquant...la participation de la France à cettte boucherie !

      Or que font les élus du FDG aujourd’hui ? La même chose. En effet, ils participent dans les 2 régions que je connais bien, celles duSud Ouest, aux comités anti LGV tout en votant dans les conseils régionaux les budgets de financement du projet LGV (qu’ils soient du PG ou du PCF ; Christian Picquet, seul elu de la GU dans le Sud Ouest s’était arrangé pour être absent au moment du vote du budget régional à toulouse 2011)

      Et au niveau national, ce sont les budgets régionaux, départementaux ou municipaux qui sont voté par le grande majorité de ses élus par solidarité de gestion avec un PS qui en a la maîtrise.

      je connaissais le molletisme : renier ses engagements lorsqu’on est au pouvoir (le gouvernement Jospin en donne un exemple avec la privatisation de France Télécom)
      Avec le Front de gauche, il faudra maintenant s’habituer avec le longuetisme : crititquer les politiques sociales libérales tout en votant leurs budgets. la lutte des places est à ce prix.

    • Cela est possible à cause du scrutin majoritaire qui oblige les élus à se coucher devant le plus fort électoralement ...D’où la nécessité de renverser la 5ème république pour instaurer un pouvoir citoyen à la base capable de faire respecter ses envies et ses revendications dans tous les domaines de la vie sociale et économique ...

      bernard SARTON ,section d’Aubagne

  • Je n’utilise pas le vocabulaire de la traîtrise pour qualifier les positionnements du PC, du FdG, voire de Mélenchon mais, pour ce qui est d’alimenter le FN, il m’apparaît que les déceptions, que des arrangements entre le FdG et le PS provoqueront, pourraient être captées par ce parti. Sans parler de l’abstentionnisme qui lui aussi peut favoriser l’extrême droite ou la droite tout court !