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Un campement de Roms évacué à Marseille, la presse maintenue à distance

Publie le mardi 20 septembre 2011 par Open-Publishing

Une quarantaine de Roms roumains ont été évacués mardi matin (20 septembre 2011) à Marseille par la police dans le quartier de La Capelette (10e arrondissement), où la presse a été maintenue à distance de l’opération, a-t-on appris de sources concordantes.

Une trentaine d’adultes et une dizaine d’enfants ont été délogés par la police "d’un terrain privé appartenant à Véolia, à la suite d’une décision de justice", a indiqué la préfecture des Bouches-du-Rhône, précisant que "des propositions individuelles de relogement avaient été faites à tous".

Des équipes de télévision et de l’AFP ont été empêchés par les CRS de se rendre à proximité du campement, a constaté une photographe de l’AFP.

La préfecture a indiqué que le nouveau préfet délégué à la sécurité, Alain Gardère, avait assisté à l’évacuation, affirmant qu’"aucun ordre n’avait été donné pour maintenir les journalistes à l’écart de l’opération".

"Il a dû y avoir une erreur d’interprétation", a-t-on ajouté.

Une partie des occupants de ce camp situé sur une friche industrielle, qui selon les associations, abritait initialement une centaine de personnes, avaient déjà quitté les lieux avant l’opération de police.

Selon Médecins du Monde, 16 personnes "parmi les plus vulnérables, dont des enfants, une femme enceinte et une handicapée", ont été relogées provisoirement à l’hôtel lundi soir.

"Une quinzaine de personnes sont restées sur le trottoir, quelques-unes avec des véhicules sont parties seules et d’autres ont accepté les mesures de retour et ont été emmenées dans l’unité d’hébergement d’urgence de la Madrague", a précisé une représentante de l’association Rencontres Tsiganes, Caroline Godard, présente sur place lors de l’intervention.

Après l’évacuation, les abris de fortune de ce campement sauvage, occupé depuis un an selon les associations, ont été rasés par des tractopelles.

"Je suis horrifié de cette intervention et de l’interdiction de la presse sur les lieux. C’est un déni de démocratie" a déclaré à l’AFP le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) dans les Bouches-du-Rhône, Bernard Eynaud.

"Ce sont des choix qui ne sont pas assumés. La presse est en capacité de rendre compte des divergences de points de vue sur ce sujet. On veut cacher la misère, faire disparaître le problème au lieu de le traiter", a-t-il ajouté.

http://www.liberation.fr/depeches/01012360983-un-campement-de-roms-evacue-a-marseille-la-presse-maintenue-a-distance

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