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Recul social programmé… avant celui des PTA !

par SNJ CGT

Publie le mercredi 21 septembre 2011 par SNJ CGT - Open-Publishing

Une fois passé « l’enchantement » de la signature et le plan Com’ savamment orchestré par la direction
(mail général, webTV, photos, dépêche AFP, …) la réalité sur l’accord collectif du 15 septembre
pour les journalistes va nécessairement refaire surface.

On a pu le lire dans toute la presse ce week-end : France télévisions est la "première entreprise de
tout le secteur de l’audiovisuel public à avoir fait tomber l’Avenant de la Convention Collective ».

Les faits sont têtus et la CGT estime que ce texte contient de nombreux reculs pour les salariés de
FTV (s’il devait s’appliquer un jour !) et que la méthode adoptée risque d’amener des révisions importantes.

Les reculs concernent notamment les garanties collectives liées aux automatismes.

Leur suppression
va se faire sentir à moyen terme pour les journalistes en place et dès leur embauche pour les nouveaux
entrants. Nos calculs ont démontré, preuves à l’appui et sans que la Direction ne démente,
qu’au fil de leur carrière un grand nombre de journalistes perdra plusieurs milliers d’euros
annuellement avec la nouvelle grille (4000 à 6000 euros annuels pour un reporter ou un JRI), même
si dans l’immédiat aucun salaire ne baissera !

La direction répond qu’elle augmentera plus largement les salaires mais attention, uniquement ceux
que les chefs de service considèreront comme les plus « méritants »… L’accord s’inscrit très clairement
dans une logique de réduction des garanties collectives et l’augmentation de l’individualisation
salariale.

Autre recul de taille, la liquidation programmée des commissions paritaires salaires et des
transparences, remplacées par un comité de suivi des salaires a posteriori, réservé aux seuls
signataires de l’accord. Clause de surcroît très contestable en droit.

Sur les métiers, l’accord ouvre la porte à toutes les dérives pour l’exercice des polyvalences pour
l’information notamment sur le Web (cf : art 3‐1 alinéa 6). A la veille de la TV connectée, les « médias
workers », hommes orchestres de l’info en flux sur le multi média, sont programmés à FTV grâce à
cette signature, par la déqualification des journalistes, en supprimant des emplois PTA et sur le dos
de la qualité des nos programmes !

Sur la méthode, l’accord est en réalité inapplicable sans négociation du temps et de l’organisation du
travail pour tous les salariés qui en déterminera les modalités d’application. _ Comment peut-on envisager
de se mettre d’accord sur les salaires avant de négocier sur le temps de travail ? Le retour à la
table des négociations des syndicats PTA va donc ouvrir un nouveau round et permettre de revoir la
donne car on sait bien que rien ne peut s’obtenir sans combattre.

La négociation séparée a été une piste de facilité pour la direction (flatter le corporatisme)
L’écran de fumée une fois dissipé, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses, en
associant vraiment l’ensemble des salariés.