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Des différences anormales de procédure dans le système d’alerte aux tsunamis, M. Chossudovsky

Publie le samedi 22 janvier 2005 par Open-Publishing

de Michel Chossudovsky

Bien que les archives complète des bulletins du PTWC ne soit pas disponibles, il apparaît clairement que les bulletins récents obéissent tous aux mêmes règles pour évaluer les séismes dans le bassin du Pacifique ainsi que dans les régions voisines. Le " risque de tsunami " est évalué selon les paramètres du tremblement de terre, à savoir sa magnitude sur l’échelle de Richter.

Une seule dérogation - et de taille - à cette règle : l’évaluation du 26 décembre 2004 qui constitue une exception à la procédure ordinaire lorsqu’on la compare aux comptes-rendus et aux évaluations de séismes récents qui sont soigneusement classés dans le but d’établir un bulletin d’alerte aux tsunamis.

En d’autres termes, on pourrait s’attendre à ce que le risque de tsunami associé à un séisme de magnitude 9,0 (celui du 26 décembre 2004) soit évalué selon les mêmes critères que l’ont été les séismes, tous de moindre magnitude, qui se sont produits avant et après cette date.

Mais ce n’est pas ce qui s’est passé !

Le quatrième plus important séisme depuis 1900 n’a fait l’objet ni de la classification ni de " l’évaluation " habituelles visant à établir " le risque de tsunami ".

Il est à souligner qu’un séisme de magnitude 7,9 avait été enregistré trois jours avant le séisme de magnitude 9,0, le 23 décembre, avec un épicentre situé au large des îles MacQuarie dans le Pacifique Sud. Le PTWC avait diffusé le bulletin habituel suivant :

"THIS EARTHQUAKE HAS THE POTENTIAL TO GENERATE A WIDELY DESTRUCTIVE TSUNAMI IN THE SEA NEAR THE EARTHQUAKE. AUTHORITIES IN THAT REGION SHOULD BE AWARE OF THIS POSSIBILITY."

"IL EST POSSIBLE QUE CE SEISME GENERE UN TSUNAMI A GRANDE CAPACITE DE DESTRUCTION DANS LA MER AVOISINANTE. IL FAUT QUE LES AUTORITES LOCALES AIENT CONSCIENCE DE CETTE EVENTUALITE. "

N’oublions pas qu’un séisme de magnitude 9,0 est dix fois plus puissant qu’un séisme de magnitude 8,0 et donc on se serait attendu au minimum à une déclaration similaire.

D’après l’Earth Institute de l’Université de Columbia, " le tremblement de terre du 26 décembre a libéré une quantité d’énergie équivalant à 700 millions de bombes d’Hiroshima.Les phénomènes de ce type et de cette importance s’appellent des " méga-séismes " et se produisent que quelques fois par millénaire." Paradoxalement, pour des séismes de bien moindre puissance (6,8 et plus) le PTWC, suivant la procédure habituelle, a diffusé des bulletins d’alerte aux tsunamis - mais, exception notable, pas pour le tremblement de terre de magnitude 9,0 du 26 décembre. (voir ci-dessous)

Pourquoi ?

26 décembre 2004 : omission et dérogation aux règles habituelles

Observez le modèle qui se dégage des bulletins récents du PTWC, concernant des séismes qui se sont produits dans le bassin du Pacifique ou dans des zones voisines.

1. Concernant un séisme de magnitude 6,6 sur l’échelle de Richter, le bulletin suivant a été diffusé :

HEURE D’ORIGINE - 0626Z 01 JAN 2005

COORDONNEES - 5.0 NORD 92.2 EST

LIEU - LARGE DE LA COTE OUEST DE SUMATRA NORD

MAGNITUDE - 6,6

CE SEISME S’EST PRODUIT HORS DU PACIFIQUE. PAS DE MENACE DE TSUNAMI POUR LES CÔTES DU PACIFIQUE.

LES SEISMES DE CETTE TAILLE NE PRODUISENT NORMALEMENT PAS DE TSUNAMIS DESTRUCTEURS. CEPENDANT ON POURRA PEUT-ÊTRE OBSERVER DE LEGERS CHANGEMENTS DU NIVEAU DE LA MER A PROXIMITE DE L’EPICENTRE.

2. Concernant un séisme de magnitude 6,8 :

HEURE D’ORIGINE - 1415Z 06 DEC 2004

COORDONNEES - 43.0 NORD 144.9 EST

LIEU - REGION DE HOKKADO AU JAPON

MAGNITUDE - 6,8

PAS DE MENACE DE TSUNAMI POUR LE PACIFIQUE D’APRES L’HISTOIRE DES SEISMES ET DES TSUNAMIS.

CEPENDANT - LES TREMBLEMENTS DE TERRE DE CETTE FORCE PEUVENT GENERER DES TSUNAMIS POTENTIELLEMENT DESTRUCTEURS LE LONG DES CÖTES SITUEES PRES DE L’EPIVENTRE. IL FAUDRAIT QUE LES AUTORITES DES LA ZONE PRES DE L’EPICENTRE AIENT CONSCIENCE DE CETTE EVENTUALITE. "

[ Note : cette même phrase a été utilisée dans des bulletins d’alerte antérieurs : " LES TREMBLEMENTS DE TERRE DE CETTE FORCE PEUVENT GENERER DES TSUNAMIS POTENTIELLEMENT DESTRUCTEURS LE LONG DES CÖTES SITUEES PRES DE L’EPIVENTRE. " est une évaluation standard employée par l’USGS dans le cas de tremblements de terre de magnitude 6,8 à 7,3.]
Source : http://www.fema.gov/emanagers/2004/nat050304.shtm

3. Concernant un séisme de magnitude 7,9 (réévalué à 8,1 par la suite) :

ORIGIN TIME - 1459Z 23 DEC 2004 COORDINATES - 50.1 SOUTH 161.1 EAST LOCATION - NORTH OF MACQUARIE ISLAND MAGNITUDE - 7.9

HEURE D’ORIGINE - 1459Z 23 DEC 2004

COORDONNEES - 50.1 SUD 161.1 EST

LIEU - NORD DE L’ÎLE MACQUARIE

MAGNITUDE - 7 ,9

THIS EARTHQUAKE HAS THE POTENTIAL TO GENERATE A WIDELY DESTRUCTIVE TSUNAMI IN THE SEA NEAR THE EARTHQUAKE. AUTHORITIES IN THAT REGION SHOULD BE AWARE OF THIS POSSIBILITY.

IL EST POSSIBLE QUE CE SEISME GENERE UN TSUNAMI A GRANDE CAPACITE DE DESTRUCTION DANS LA MER AVOISINANTE. IL FAUT QUE LES AUTORITES LOCALES AIENT CONSCIENCE DE CETTE EVENTUALITE.

4. Concernant l’un des plus importants séismes de mémoire d’homme, de magnitude 9,0, d’abord évalué à 8,0 (ce qui équivaut à une puissance 10 fois moindre), aucune alerte au tsunami n’a été diffusée :

HEURE D’ORIGINE - 0059Z 26 DEC 2004

COORDONNEES - 3.4 NORD 95.7 EST

LIEU - LARGE DES CÔTES DE L’ÎLE DE SUMATRA

MAGNITUDE - 7 ,9

CE SEISME EST SITUE EN DEHORS DE LA ZONE DU PACIFIQUE. PAS DE MENACE DE TSUNAMI DESTRUCTEUR D’APRES L’HISTOIRE DES SEISMES ET DES TSUNAMIS.

Ainsi, on n’a pas fait la déclaration habituelle pour un séisme de magnitude 9,0 qui avait d’abord été évalué à 8,0 sur l’échelle de Richter. Comme nous l’avons déjà souligné, la déclaration habituelle aurait du être faite, ainsi qu’elle l’avait été pour le séisme de magnitude 7,9 du 23 décembre enregistré au nord de l’île MacQuarie.

Par dessus le marché, le bulletin a été diffusé à 01,14 GMT après que le tsunami ait frappé la côte de Sumatra.

Deux autres bulletins du PTWC ont suivi, le second ne fait pas mention d’un tsunami dans l’Océan Indien.

Le second bulletin a été diffusé à 02 :04 GMT le 26.. Il réévaluait la magnitude à 8,5 et disait qu’il existait " une possibilité de tsunami près de l’épicentre. " Cette déclaration est erronée. A 02 :00GMT, le tsunami était sorti du domaine du " possible ", il avait déjà atteint les côtes de l’Indonésie, de la Malaisie, de la Thaïlande et de Myanmar.

MAGNITUDE - 8,5

EVALUATION : REVISED MAGNITUDE BASED ON ANALYSIS OF MANTLE WAVES. THIS EARTHQUAKE IS LOCATED OUTSIDE THE PACIFIC. NO DESTRUCTIVE TSUNAMI THREAT EXISTS FOR THE PACIFIC BASIN BASED ON HISTORICAL. EARTHQUAKE AND TSUNAMI DATA. THERE IS THE POSSIBILITY OF A TSUNAMI NEAR THE EPICENTER.

REEVALUATION DE MAGNITUDE BASEE SUR L’ANALYSE DES ONDES DANS LE MANTEAU. CE TREMBLEMENT DE TERRE EST SITUE EN DEHORS DU PACIFIQUE. IL N’Y A PAS DE RISQUE DE TSUNAMI DESTRUCTEUR SI L’ON SE REFERE AUX TREMBLEMENTS DE TERRE ET AUX TSUNAMIS DU PASSE. IL EXISTE UNE POSSIBILITE DE TSUNAMI PRES DE L’EPICENTRE.

Le troisième bulletin, diffusé le lendemain, le 27 à 15 :35 GMT, parle du tsunami et réévalue a posteriori la magnitude de 8,5 à 9,0.

MAGNITUDE - 9.0

EVALUATION

UNE PARTIE DE L‘ENERGIE PROVENANT DU TSUNAMI QUI A EU LIEU HIER DANS L’OCEAN INDIEN A PENETRE DANS l’OCEAN PACIFIQUE PROBABLEMENT PAR LE SUD CU CONTINENT AUSTRALIEN. CETTE ENERGIE A CAUSE DE FAIBLES FLUCTUATIONS DU NIVEAU DE LA MER DANS DE NOMBREUX ENDROITS DU PACIFIQUE.

La nécessité d’une enquête internationale

Pourquoi, le 26 décembre, la procédure standard d’évaluation des risques et des conséquences afférents à un tsunami n’a-t-elle pas été respectée ?

Pourquoi est-ce que la procédure standard qui consiste à évaluer les risques afférents à un tsunami n’a-t-elle pas été suivie ce jour-là (le 26 décembre 2004), alors que dans les bulletins précédents et suivants le risque de tsunami a été régulièrement évalué en se basant à chaque fois sur la magnitude du séisme ? Il s’agit d’un des plus importants tremblements de terre, de mémoire d’homme.

Il faut qu’une enquête minutieuse soit menée au niveau international ainsi que par les pays touchés par le tsunami, afin de faire la lumière sur cette affaire.

Michel Chossudovsky

Source : http://globalresearch.ca/articles/CHO501C.html

Traduction C.F. Karaguezian pour Le Grand Soir

www.legrandsoir.info/article.php3 ?id_article=2028

 Cet article fait suite à : Washington savait qu’un tsunami mortel était en train de se former dans l’océan Indien

www.legrandsoir.info/article.php3 ?id_article=1989