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SIGNES DES TEMPS

par oscar fortin

Publie le mercredi 16 novembre 2011 par oscar fortin - Open-Publishing
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Lorsque nous voyons le ciel s’obscurcir et de gros nuages noirs se gonfler au dessus de nos têtes, nous disons qu’il va y avoir un orage nourri d’éclairs et de coups de tonnerre. Nous reconnaissons ainsi les signes du temps qui s’en vient. Il en va de même pour les signes qui annoncent la fin d’une époque, d’un régime, d’un monde.

Des guerres, des tremblements de terre, des tsunamis, des épidémies de toute nature ont existé et existeront toujours. À chaque époque les populations pouvaient y voir des signes de la fin du monde si ce n’est celle de leur propre monde. Ce qu’il y a de changé, aujourd’hui, c’est que, d’une part, la globalisation de certains phénomènes comme ceux de l’économie, des finances, de l’information et des guerres, et, d’autre part, l’existence d’armes suffisamment puissantes pour détruire l’humanité entière n’interpellent plus seulement un peuple ici ou là, mais toutes les personnes de bonne volonté. Dans ce monde globalisé, plus rien ne nous est étranger et ne peut nous laisser indifférents.

C’est dans ce monde globalisé que des voix s’élèvent pour pointer du doigt des signes présageant des pires catastrophes qui attendent l’humanité. Si les hommes et les femmes de toutes les nations et de tous les peuples n’interviennent pas pour arrêter le bras de ces belligérants aux ambitions illimitées, le risque sera fort élevé pour que la catastrophe s’abatte sur l,humanité entière. Les armes nucléaires et celles de destruction massive débordent les frontières de nos villages, de nos villes de nos pays. Elles ont une puissance pouvant exterminer tout ce qu’il y a de vie sur la planète terre. Ces armes, aux mains d’hommes politiques à la morale taillée à la mesure de leurs ambitions de domination et de conquête, sont une menace toujours plus réelle à la survie de l’humanité.

Dans ce contexte, les menaces toujours plus persistantes d’Israël d’attaquer l’Iran rendent l’éventualité d’une guerre totale encore plus plausible, d’autant que l’Iran a fait savoir que toute action belliqueuse à son endroit serait suivie d’une réplique énergique contre ses auteurs. Si Israël dispose déjà de tout l’arsenal des armes nucléaires, l’Iran, qui se défend toujours d’avoir pareille arme, n’est pas sans disposer d’armes très sophistiquées pour répliquer avec toute la vigueur de ces dernières.

Fidel Castro et Chavez sonnent l’alarme sur les dangers réels d’une telle confrontation. Déjà, avant même que débute la mission humanitaire qui a fait 100 000 morts en Libye, ils avaient demandé que la communauté internationale envoie sur place une délégation crédible de représentants pour voir les faits et régler par les voies diplomatiques et politiques les différents existants. Autrement, avaient-ils dit, ce serait par milliers qu’il faudrait compter les morts d’innocentes victimes. Les belligérants passèrent outre à ces recommandations, pressés qu’ils étaient de renverser le régime de Kadhafi. Nous connaissons la suite.

Aujourd’hui, ces derniers reprennent la parole, non plus pour dire qu’advenant un conflit entre Israël et l’Iran ce sera par milliers qu’il faudra compter les morts, mais plutôt pour déclarer que ce sera l’existence même de l’humanité qui sera menacée par l’usage éventuelle des armes nucléaires et de destruction massive. Voici ce qu’écrit Fidel dans ses dernières réflexions « Suicide génocidaire » (1) :

« Je me sens le devoir de transmettre à ceux qui prendront la peine de lire ces Réflexions l’idée suivante : nous avons tous l’obligation, sans exception, de faire prendre conscience à l’humanité des risques de catastrophe définitive et totale qu’elle court à cause des décisions irresponsables de politiciens aux mains desquels le hasard, plus que les talents ou les mérites, a fait tomber son sort. »

Dans la deuxième partie de ses réflexions, parlant de l’Iran, il dit ceci : (trad. de l’auteur.)

« Par sa capacité de lutte, le nombre de ses habitants et l’étendue de son territoire, une agression contre l’Iran n’aurait aucune similitude avec les aventures belliqueuses d’Israël en Irak (1981) et en Syrie (2007). Une guerre sanglante éclaterait inévitablement. Sur ce point il n’y a pas de doute possible. » (traduction de l’auteur)

On se souviendra qu’Israël avait détruit en 1981 le réacteur nucléaire dont s’était doté le gouvernement de Saddam Hussein. Il en fut de même en Syrie, en 2007. Deux opérations militaires qui ne donnèrent pas lieu à une guerre sanglante. Fidel avertit la communauté internationale et les principaux belligérants que dans le cas de l’Iran tout sera fort différent.

La Chine dit qu’il faut donner priorité à l’approche politique et aux voies diplomatiques pour résoudre ce problème. La Russie dénonce le dernier rapport de l’AIEA qui n’est qu’un ramassis d’information déjà compilées, mais non fondées sur des preuves solides. Il ne fait que répondre aux attentes politiques des Etats-Unis et d’Israël pour justifier une intervention militaire. Elle assure qu’elle fera pour dissuader les belligérants d’attaquer l’Iran.

Mon grand-père, lorsqu’il disait de faire vite pour entrer le foin avant que n’arrive la pluie, il disait vraie. Il avait vu les signes dans le ciel et à peine le foin entré dans la grange, la pluie commençait. Le vieux Fidel en a vu passer des présidents et des hommes politiques. Il a eu le temps d’en mesurer les ambitions tout autant que leurs bonnes dispositions. Aujourd’hui, il nous dit de faire vite si nous voulons sauver le monde d’un désastre irréversible. Il entend déjà le tonnerre et voit des éclairs qui se rapprochent.

Espérons que nous arriverons à temps à la grange de la raison pour mettre l’humanité à l’abri de la folie guerrière.

Oscar Fortin
Québec, le 15 novembre 2011
http://humanisme.blogspot.com

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