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TRAVAIL SALARIE / TRAVAIL GRATUIT

par Patrick MIGNARD

Publie le dimanche 20 novembre 2011 par Patrick MIGNARD - Open-Publishing
12 commentaires

Faire travailler les chômeurs et /ou celles et ceux qui, sans emplois, bénéficient d’aides est devenu la véritable obsession des gouvernants.

La mesure – qui vient d’être prise par le « Président des Riches » en imposant un travail aux allocataires du RSA – apparaît à la fois comme logique et scandaleuse et, de la même manière, les défenseurs d’une telle mesure hésitaient à l’appliquer par crainte de désapprobation, les adversaires peinant à en démonter le mécanisme.

Pour y voir clair dans cette affaire, revenons à quelques fondamentaux du système marchand.

TRAVAIL ET SALARIAT

Deux concepts sont fondamentaux :

  le travail ;
  la force de travail.

Le travail est l’acte par lequel il y a création de la valeur, de la richesse.

Son statut, eu égard à l’individu qui l’accomplit, est déterminé par les relations sociales qui constituent le système de production à un moment donné. Par exemple, le statut social du travail dans le système esclavagiste est différent du statut social du travail dans le système du salariat (capitalisme).
L’évolution de ces différents statuts constitue l’essentiel de ce que l’on appelle, l’Histoire.

Dans le cas du salariat, le travail est l’acte par lequel il y a la création de la richesse dans des conditions sociales qui sont spécifiquement les siennes. La mise au travail de l’activité humaine crée de la richesse, mais l’on sait que cette richesse créée n’appartient pas à celui, le salarié, qui la crée. D’où l’origine du profit qui est en gros la différence entre la valeur réellement produite et la part (salaire) accordée au salarié.

D’où une 1er remarque essentielle : le salaire n’est pas l’intégralité de la valeur produite par l’activité du salarié. Le salaire n’est que la part de valeur créée, accordée par l’employeur afin que le salarié puisse reproduire sa capacité de travail afin de demeurer producteur de richesses, autrement dit sa capacité de travail.

Ce que reçoit le salarié, n’est donc pas la valeur qu’il a produit mais l’équivalent valeur de ce dont il a besoin pour, économiquement et socialement, exister.

Il faut noter que cette réalité a été remplacée, dans le discours officiel, par une explication totalement mystificatrice, qui consiste à dire que le salaire est la valeur équivalente au travail fourni… Or ceci est complètement faux. S’il en était ainsi on se demande bien où serait le profit que le propriétaire du Capital met dans sa poche.

La force de travail – mis à la disposition, moyennant salaire, de l’employeur, n’est donc qu’un moyen entre les mains de celui-ci pour créer et accumuler de la richesse. Elle n’a pas d’autre fonction… ce qui explique que, ayant un statut de marchandise, elle fait l’objet, sur le marché dit « du travail » – en fait de « la force de travail » – d’une transaction commerciale, l’acheteur (le chef d’entreprise) ne l’achète que s’il en a besoin.

D’où une 2e remarque tout aussi essentielle que la première : l’emploi de la force de travail n’est pas liée au fait quelle procure un emploi au salarié, mais uniquement à l’utilité économique que lui reconnaît l’employeur.

Autrement dit, le fameux « Droit au Travail » n’est qu’une mystification.

FORCE DE TRAVAIL ET CHÔMAGE

La situation de chômage, de sous emploi n’est donc pas un dysfonctionnement du système salarial, mais bien une conséquence inéluctable de son principe de fonctionnement.

Ce n’est pas le chômeur, le sans emploi, qui est responsable de sa situation, mais l’état du marché de la force de travail.

On peut être formé, disponible, avoir de l’expérience et… chômeur. C’est le cas de millions de salariés.

Cette situation de chômage présente pour le système, à la fois, un avantage et un inconvénient :

  l’avantage, il est double : avoir à disposition, et en fonction des besoins, de la production marchande, un potentiel de travail, mais aussi de pouvoir agir, à la baisse, sur les salaires … les offreurs de force de travail se faisant concurrence ;
  l’inconvénient : cette situation révèle, si elle est comprise, toute la perfidie sociale du système marchand qui instrumentalise la force de travail à son seul profit. Le système arrive à faire croire, avec un certain succès, idéologiquement, que cette situation est « naturelle », « indépassable »,… et que seuls les chômeurs, et autres sans emploi sont responsables de leur situation. (« Tous des fainéants ! » ou des « fraudeurs » !)

C’est entre ces deux positions contradictoires que naviguent les gestionnaires du système. Il reste cependant à trouver un cadre acceptable pour gérer le sous emploi qui devient massif et donc socialement et politiquement à terme déstabilisant.

CHÔMAGE ET TRAVAIL GRATUIT

Une fois admise la fable fondée sur :

  compétitivité et rentabilité sont indispensables ;
  les chômeurs sont des fainéants ;

il est facile au système de faire admettre qu’il est immoral d’accepter une situation dans laquelle les sans emploi recevraient une aide.

On pourrait certes imaginer une suppression de ces aides,… c’est une tentation permanente. Mais là se pose un problème à la fois politique et social : ces aides assurent une relative paix sociale et leur suppression serait vécue comme une nouvelle atteinte à des « acquis sociaux ». Il faut noter que les associations caritatives qui, en dehors de l’Etat, fournissent une aide, permettent à ce même Etat de se désengager…. Transformant une solidarité nationale en charité privée.

Il faut donc agir à un autre niveau.

« Puisque celles et ceux qui travaillent reçoivent un revenu,… celles et ceux qui reçoivent un revenu (les aides) doivent fournir un travail ».

Dis comme cela, le raisonnement parait imparable. Mais un problème demeure.

En effet, celles et ceux qui sont privés de travail ne le sont pas de leur propre volonté, mais, nous l’avons vu, du fait des conséquences du fonctionnement du système marchand.

Si l’on oblige ces personnes à travailler, si on leur impose un type de travail, on entre dans une logique de relation sociale, autre que le salariat. Le choix du travail n’est alors plus libre, or le système salarial fait de la liberté du salarié un principe intangible.

Et quel emploi ?

Qui va décider de la nature de l’emploi ? Quel choix ? Quel lien entre le travail proposé et la formation, les compétences de la personne ?

Devant l’amplitude du sous emploi actuel, on risque, à terme, d’avoir une catégorie de citoyens, contraints, pour survivre, d’accepter un emploi – évidemment déqualifié – soumis à des conditions de travail/rémunération parfaitement dérogatoire par rapport au droit du travail,… entraînant à terme son abolition… Ce que souhaite explicitement le MEDEF.

Accepter un telle situation, c’est accepter une dégradation gravissime des conditions de travail et donc de vie. Au rapport salarial, source déjà d’exploitation et d’inégalités, va se substituer un rapport encore plus défavorable, ouvrant la voie à des rapports sociaux d’une autre nature.

Si cette logique se met en place, on peut faire raisonnablement l’hypothèse qu’elle va faire dans les rapports capital/travail, une forme de jurisprudence, et que la volonté du patronat de liquider une bonne fois pour toute le code du travail et toute législation sociale, trouvera là une perspective prometteuse pour accomplir ce dont il a toujours rêvé.

En l’absence de rapport de forces favorable à la force de travail, absence due essentiellement à une mondialisation marchande qui a relativisé l’importance de la force de travail locale (trop chère au regard du marché mondial), aux délocalisations qui ont entraîné une liquidation d’innombrables secteurs de production, une déliquescence totale des syndicats de salariés,… la porte est grande ouverte à une mutation du rapport capital/travail.

Le combat idéologique, entre autres, est à mener pour éviter une véritable capitulation face à la pression du capital qui ne reculera devant rien pour assurer sa pérennité.

Novembre 2011 Patrick MIGNARD

Voir aussi :

« LE TRAVAIL EN QUESTION » (1) (2) (3) (4)

« AUX LIMITES DU SYSTÈME MARCHAND »

« Y A-T-IL VRAIMENT UNE SOLUTION AU PROBLÈME DU CHÔMAGE ? »

Messages

  • Analyse extra ! D’ailleurs comment peuvent-ils prétendre les BOBOS. trouver du travail alors que si il y a le chômage c’est justement parce qu’il n’y en a pas c’est une des tarres fondamentale du capitalisme . Bien sûr que si nos élus n’étaient pas soumis aux Intouchables du Pouvoir économique il y a avec l’aide l’Etat des quantités d’entreprise à créer ne serait-ce que pour commence ou recommencer a créer des Entreprises qui fabriqueraient chez nous ce qui est importé de l’Etranger. Mais bon on ne peut pas demander à un malade de se soigner lui-même de la peste !

  • Oui... Et n’oublions pas les "nouveaux" fameux CDI de quelques heures par semaine : c’est quand même bien fait ça dans le genre démantèlement du droit du travail !

    ça fleurit à la rubrique "services d’aide à la personne" un pur bonheur de déqualification et surtout de novlangue.

    Courage à tous

    M

  • j’ai souvent plaisir à lire PM mais là vraiment excellent petit texte explicatif

    ouvrant la voie à des rapports sociaux d’une autre nature

    lesquels ?

    ce qui est une des luttes idéologiques fondamentales, c’est d’abattre ce mythe que le chomage est à cause des chomeurs d’où le terme patronal d’employabilité qu’il faut rejeter de nos textes et écrits

    la lutte , c’est aussi une lutte du vocabulaire ; arrêtons d’employer leurs mots.

    dénoncer ce mythe, dans la situation actuelle est très facile : quand le chomage passe de 10% à plus de 20% comme en espagne, toute la propagande patronale s’effondre et il est fondamental d’enlever ça dans la tête des salariés

    la culpabilité amène le rejet des luttes

    et ces porcs de patrons et leurs larbins politiciens et autres journaleux essaient de nous culpabiliser à longueur de temps

  • super texte !

    si vous le permettez, je désirerais m’inspirer de votre article pour faire deux articles pour mon blog ( pour des question pratique chacun de mes articles publié tient sur une page).

    — -travail salarié et chômage
    — -travail gratuit et chômage

    Bien sur je citerais votre nom et le lien de bellaciao...

    mon blog : http://2ccr.unblog.fr/

  • @ l’auteur

    Pouvez-vous insérer les liens pour :

    « LE TRAVAIL EN QUESTION » (1) (2) (3) (4)

    « AUX LIMITES DU SYSTÈME MARCHAND »

    « Y A-T-IL VRAIMENT UNE SOLUTION AU PROBLÈME DU CHÔMAGE ?"

    Merci.

    • Quelques textes pour un tour d’horizon : les conséquences du workfare aux E.U.

      http://www.ies-salariat.org/IMG/pdf/Notes_IES_8.pdf

      http://jesuisvenuemechangerenpierre.over-blog.fr/article-maud-et-simonet-et-john-krinsky-who-cleans-your-park-56927292.html

      Maud Simonet et John Krinsky : who cleans your park ?

      "Quelques mots sur une présentation à laquelle j’ai assisté le 30 mars dernier (ça commence à dater sérieux), durant la journée d’étude sur le fait minoritaire au plus près.

      Il s’agit de la présentation d’un travail de recherche en cours et non abouti, mené dans les parcs municipaux de New York par une chercheuse française, Maud Simonet, et un chercheur états-unien, John Krinsky (seule la première était venue nous exposer leur travail ce 30 mars).

      Ce projet de recherche s’intitule « Who cleans your park ? », et les deux chercheurs avaient donné comme titre à leur intervention « Hiérarchies au travail : le statut, le genre, la classe et la race dans le nettoyage des parcs municipaux à New York ».

      En mars dernier il et elle avaient déjà mené entre 120 et 130 entretiens avec des personnes travaillant dans le nettoyage des parcs de la ville.

      Maud Simonet nous décrit d’abord à grands traits la situation – qui travaille dans ces parcs, sous quels statuts, dans quelles conditions, puis nous expose sur quoi leur enquête s’est focalisée et ce qu’elle a permis jusqu’à présent de mettre à jour.

      central-park.jpgEn 1975, environ 7000 personnes étaient employées par la ville de New York pour nettoyer ses parcs ; ces travailleurs sont des figures symboliquement importantes, car ils sont les premiers à avoir obtenu le droit de se syndiquer dans le secteur public.

      Ils sont aujourd’hui à peu près 2200, divisés par un système complexe qui multiplie les statuts juridiques. On peut distinguer quatre grands groupes de statuts, qui séparent les personnes embauchées directement par la Ville (1), celles salariées d’associations travaillant en partenariat avec la municipalité (2), les personnes bénévoles (3) et les allocataires du Workfare (4).

      Depuis les années 1980 / 1990 on assiste au développement d’associations qui lient des contrats avec la ville, et emploient des personnes sous d’autres statuts avec des droits différents des salariés de la Ville (ils n’ont par exemple pas le droit de se syndiquer) ; c’est là une forme assez classique de privatisation des services publics.

      Les travailleurs bénévoles fournissent 1,7 millions d’heures de travail par an, ce qui représente environ 900 équivalents temps plein.

      Une autre forme de travail gratuit est fournie par les allocataires du Workfare qui doivent travailler pour recevoir leurs allocations, dans le cadre de « job training programms » (des dispositifs de « retour à l’emploi »). Ces « JTP » sont beaucoup moins payés que les deux premières catégories de travailleurs, et ne restent que six mois. Eux non plus ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres.

      Cette division des statuts autorise des formes de domination différentes.

      A cette division en quatre statuts juridiques se superpose la stratification hiérarchique propre à chaque branche. La hiérarchie des statuts est très visible sur le terrain, car à chaque sous-groupe correspond une couleur Picture-North-Park-Clean-Up-2006.07.08-045.jpgd’uniforme différente. En revanche la distinction des tâches n’est pas visible du tout, tout le monde faisant à peu près la même chose, nous explique Maud Simonet.

      Les rapports sont assez violents sur le terrain. Entre 1998 et 2008 s’est joué un long procès pour discriminations racistes envers les Noirs et les Hispaniques, portant sur les salaires et les déroulés de carrières, qui a donné lieu à un infléchissement de la politique de la direction.

      La question du harcèlement sexuel est omniprésente.

      L’enquête de Simonet et Krinsky s’est concentrée sur les JTP, majoritairement des femmes en raison du mode d’accès à ce statut (les femmes seules avec enfants fournissent le plus gros des troupes du Workfare) – tandis que leurs superviseurs directs sont majoritairement des hommes blancs.

      Au bout de leurs six mois de travail, les JTP sont notées par leurs superviseurs ; cette note conditionne largement la suite qui est donnée à leur « job training programm » : elles peuvent soit renouveler leur contrat de JTP, soit décrocher un emploi de saisonnière, soit – mais cela n’arrive pratiquement jamais, même si c’est officiellement possible – se voir offrir un véritable poste municipal. L’influence de l’appréciation du superviseur – et plus encore la croyance des JTP dans l’influence de cette note – confère aux superviseurs un pouvoir considérable. (Ils sont les seuls à évaluer les JTP ; celles-ci peuvent certes déposer des plaintes pour harcèlement, mais elles le font très peu. Dans les faits, elles apparaissent « à la merci » de l’évaluation du superviseur).

      central-park-1.JPGAu-delà de ce pouvoir sur l’avenir, les superviseurs jouissent d’une marge de manœuvre importante dans la gestion matérielle quotidienne du travail et de la vie de ces femmes. Ils ont la main sur leur planning et leurs congés. Ils décident ainsi de qui travaillera le samedi, par exemple – enjeu important pour les femmes avec enfants, plus encore pour les mères célibataires. Ils distribuent également librement les heures supplémentaires, et choisissent de délivrer ou non des cartes de transports (les JTP habitant souvent en lointaine banlieue, la part des transports dans les budgets est considérable).

      La liberté laissée aux superviseurs permet le développement d’un système paternaliste qui s’inscrit dans les failles du contrat de travail (comme l’a montré Nicolas Jounin pour le bâtiment) : un système de faveurs, de loyauté, dans lequel rien n’est jamais acquis et dû, mais toujours précaire, lié à une allégeance personnelle qui appelle en retour la reconnaissance.

      Les femmes JTP sont très largement victimes de harcèlement sexuel, mais très peu de plaintes sont déposées. La question du harcèlement est extrêmement banalisée, note Maud Simonet, et fortement marquée par des stéréotypes racistes et sexistes.

      Les syndicalistes tiennent à ce sujet un double discours, qui revient également très fréquemment chez les hommes et les femmes placées en haut de la hiérarchie : ils affirment d’une part que ces femmes « le cherchent un peu » (« elles sont quand même très belles, et en petite tenue... c’est difficile pour les gars... » ; dans ce discours les femmes sont fortement sexualisées et racialisées), et relèvent d’autre part qu’elles « ne peuvent pas faire autrement que d’accepter, de jouer le jeu » (« avec leurs enfants... », « si j’étais à leur place je ferai pareil » ; elles sont alors vues d’abord comme des mères, et des mères pauvres).

      M. Simonet s’interroge sur la possibilité que cette question soit mobilisée collectivement. Cela lui paraît très difficile en l’état actuel des choses, mais elle souligne l’impact de l’enquête qu’elle a menée avec John Krinsky : le fait que la question du harcèlement sexuel de ces femmes soit construite comme une question sociologique, exposée dans un livre, peut favoriser la saisie de cette expérience comme collective, et de là l’émergence d’une action collective pour y faire face.

      Maud Simonet fait l’hypothèse que c’est précisément pour cette raison qu’on leur a fermé les portes du terrain : on leur a en effet interdit de mener le reste de leurs entretiens (il leur restait à rencontrer les travailleurs du Bronx).garbage-1019306-s.jpg

      Pour plus de détails sur cette enquête que j’ai trouvée passionnante, vous trouverez ici un article de Simonet et Krinsky en texte intégral..."

    • Worker’s Death Prompts Calls for Workfare Review
      By NEIL MacFARQUHAR
      Published : July 31, 1999

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      The death of a man who collapsed after laboring in a city park for the city’s workfare program has prompted advocates to demand a review of the medical and grievance procedures available to those compelled to work in exchange for public assistance.

      The man, Anderson Carter, 49, died on July 14 at Lincoln Hospital in the Bronx of hyperthermia, a condition that occurs when the body temperature rises above 105 degrees, according to the Medical Examiner’s office. He suffered from hypertension and diabetes, which contributed to his death, officials said.

      Mr. Carter had been hospitalized July 6, hours after repeatedly complaining of feeling dizzy while cleaning and watering in Carl Schurz Park, which adjoins the Mayor’s residence at East End Avenue above 84th Street.

      Mr. Carter’s relatives and advocates for workfare participants disagree with the city on the chain of events that led to Mr. Carter’s collapse. Relatives insist that Mr. Carter was forced to stay at work and collapsed soon afterward. City officials said he was given every opportunity to rest, was allowed to leave early and was stricken long afterward.

    • ARTICLE : ARE WORKFARE PARTICIPANTS "EMPLOYEES" ? :
      Author
      VADIM MAHMOUDOV*

      I INTRODUCTION

      Michael Johns, a participant in Utah’s "workfare" program, was assigned to maintenance and painting duties. In October 1990, he fell from a ladder while painting and sustained injuries. He applied for Social Security Insurance ("SSI"), which provides subsistence benefits for aged and disabled people. 1 While his application was pending, he continued working in the workfare program until January 1991, when he withdrew due to a hernia. During his four-month workfare stint, he was entitled to $ 1124 in welfare benefits. Based on the 413 hours he worked, this would amount to a rate of $ 2.72 per hour, well below the $ 3.80 per hour federal minimum wage then in effect. 2

      Johns sued in federal court, claiming that he was an "employee" within the meaning of the Fair Labor Standards Act of 1938 ("FLSA") 3 and thus entitled to minimum wages for his work. The Tenth Circuit denied his claim, declaring that workfare participants are not employees under the FLSA. 4

      Frank Patterson was a welfare recipient assigned to work in Ohio’s "work relief" program. In 1984, he was exposed to pigeon droppings during his work assignment and as a result contracted histoplasmosis. After Patterson died in 1985, his wife applied for workers’ compensation benefits. Under the Ohio statute applicable to dependents of work relief participants, 5 she was only entitled to $ 33.11 per week. This rate was lower than the benefit provided to dependents of regular "employees" in similar circumstances ...