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Les chercheurs redescendent dans la rue

Publie le vendredi 4 février 2005 par Open-Publishing

Manifestations aujourd’hui dans toute la France pour faire appliquer les promesses faites à l’issue du mouvement de 2004 et dénoncer les grandes lignes de l’avant-projet de loi pour la Recherche publique.

Chercheurs, le retour. Leurs organisations syndicales appellent à manifester vendredi 4 février dans toute la France pour exiger que les promesses faites à l’issue du mouvement de l’année 2004 soient tenues, et dénoncer les grandes lignes de l’avant-projet de loi d’Aubert pour la Recherche publique qui, selon les syndicats, ne tient aucun compte des propositions des chercheurs.

Des rassemblements et des défilés sont prévus vendredi un peu partout en France. A Paris, les protestataires se rassembleront en début d’après-midi devant la faculté de Jussieu, puis défileront jusqu’aux abords du ministère de l’Education nationale et de l’hôtel Matignon.

 A Paris : départ 13h30 place Jussieu
 A Grenoble : 13h, à la Faculté, amphi Weil
 A Tours : 16h devant la préfecture
 A Lille : sit-in place du Général de Gaulle (Grand Place)de 12 à 14h.
 A Bordeaux : à 12h30 Place de la Victoire.

Les syndicats attendent essentiellement une forte participation à la manifestation parisienne qui empruntera quasiment le même itinéraire que celle du 29 janvier 2004 qui avait donnée le coup d’envoi, dans la rue, de l’important mouvement de contestation sociale des chercheurs l’année dernière.
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Livre blanc

Ce mouvement, visant à obtenir plus de moyens et marqué par la démission symbolique de quelque 2.000 directeurs de laboratoires le 9 mars 2004, avait fait l’objet d’un accord entre le gouvernement et les chercheurs le 7 avril. Le gouvernement avait notamment octroyé aux chercheurs la titularisation, en contrats à durée indéterminée, de 550 jeunes chercheurs, et la création de 1.000 postes.

"A la suite de l’accord intervenu le 7 avril avec François Fillon, le ministre avait dit ’je vous les donne si vous entamez un projet de réforme" a déclaré jeudi à l’Associated Press Jacques Fossey, porte-parole du Syndicat national des chercheurs scientifiques-FSU (SNCS-FSU). "C’est en ce sens que ce sont tenus les Etats-Généraux de la Rercherche en octobre à Grenoble, avec la parution d’un livre blanc contenant de nombreuses propositions des chercheurs" rappelle-t-il.

Promesse pas respectée

Et selon lui, "la surprise a été forte de voir que les propositions gouvernementales pour la loi sont d’un point de vue quantitatif bien inférieures aux demandes de Grenoble, mais surtout que la philosophe générale de la loi est opposée aux demandes de Grenoble".

Selon Jacques Fossey, les chercheurs "voulaient redonner un espace de liberté à la recherche publique, et on a une loi dont la principale caractéristique est de mettre la recherche et les chercheurs à la disposition des entreprises".

"Sur le plan quantitatif, nous demandions la création de 25.000 postes d’ici à 2010 et on nous en propose 6.500. Nous proposions un milliard pour la recherche publique, le gouvernement en prévoit 500 millions, et l’effort proposé ne permettra pas d’atteindre les 3% du PIB d’ici 2010 consacrés à la recherche, ce qui est pourtant une promesse gouvernementale".

Et si le gouvernement ne revoit pas sa copie, les chercheurs ont prévu, avec la journée d’action de vendredi, de donner le coup d’envoi d’un mois "d’agitation" pour obtenir l’ouverture d’un "Grenelle de la Recherche", avec un nouveau "temps fort de mobilisation nationale" d’ores et déjà prévu le 9 mars, date anniversaire des démissions des directeurs de laboratoires. AP

http://permanent.nouvelobs.com/social/20050204.OBS7905.html