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De l’additif pour carburants dans les prothèses PIP
Publie le lundi 2 janvier 2012 par Open-Publishing
RTL s’est procuré la composition des prothèses mammaires frauduleuses PIP, dont 20 cas de cancers ont été déclarés chez les femmes porteuses. Au menu ? Un mélange surprenant de produits commandés à des entreprises de composants industriels et chimiques qui n’avaient jamais été testés cliniquement pour leur éventuelle nocivité sur l’organisme, dont un additif pour des carburants. Mélangés les uns aux autres, l’illusion était totale. Alors que l’avocat de la société en liquidation judiciaire dément, une entreprise chimique allemande a affirmé lundi après-midi avoir fourni du silicone industriel à PIP.
Un additif pour des carburants
A l’intérieur, des produits comme le Baysilone, le Silopren ou le Rhodorsil... Des noms totalement inconnus des médecins pour une raison toute simple : il s’agit là de composants industriels, qui n’ont jamais été testés cliniquement pour leurs effets éventuels sur la santé.
PIP les commandait notamment à une société allemande, l’un plus gros distributeurs au monde de produits chimiques. La preuve : l’huile de silicone, Baysilone, sert en temps normal d’additif pour des carburants, ou pour des tubes en caoutchouc... D’après le chercheur en chimie et en toxicologie, André Picot, rencontré par Georges Brenier, lors de son enquête, ce sont bien ces produits non-purifiés qui rongeait l’enveloppe des prothèses mamaires. Et qui ont conduit à ce scandale sanitaire.
Georges Brenier | 02/01/2012 - 08h09 écouter Comme un petit air d’apprenti sorcier : RTL s’est procuré, en exclusivité, le contenu des prothèses frauduleuses de la marque PIP
Georges Brenier | 02/01/2012 - 12h53 écouter Même si l’avocat de PIP dément, les associations de victimes sont extrêmement inquiètes
Georges Brenier | 02/01/2012 - 08h07 écouter Un additif pour carburant ou des tubes en caoutchouc, des produits non-testés cliniquement et pourtant, selon Jean-Claude Mas, les prothèses PIP étaient "les meilleures du monde"
Daniel Caron | 02/01/2012 - 08h11 écouter En Grande-Bretagne, alors que le ministre de la Santé demande d’urgence le contrôle de ces implants mammaires sur 40.000 femmes, le journal Sunday Telegraph révèle que les autorités médicales connaissaient les dangers des prothèses PIP il y a 11 ans
***"Les meilleures prothèses du monde"
Mélangés à bonne dose, l’illusion était totale. Impossible à l’oeil nu de voir la différence avec un gel médical, 10 fois plus cher... Jean-Claude Mas, lui, a cru à son "bébé" jusqu’au bout. Malgré des taux de ruptures qui explosaient, celui que beaucoup surnomment "l’apprenti sorcier" répétait à ses troupes que son gel était tout simplement le meilleur au monde...
***Des explications de Jean-Claude Mas dans la semaine
L’avocat de Poly Implant Prothèse (PIP), Yves Haddad, a annoncé que son client, le président-fondateur du groupe Jean-Claude Mas, sortirait de son silence avant la fin de la semaine. Le juriste a égalment opposé un démenti catégorique à nos informations. "Ce n’est pas vrai du tout. C’est un produit qui existe depuis 1980 et qui était acheté à (l’entreprise pharmaceutique) Rhône-Poulenc. Il ne s’agit pas d’un produit industriel, mais d’un produit alimentaire du même type que ceux qui entrent par exemple dans la composition des rouges à lèvres", a-t-il dit. "Je ne suis pas chimiste, mais M. Mas s’expliquera sur tout ceci dans la semaine."
*** Du silicone industriel fourni à PIP par une entreprise allemande
L’entreprise chimique allemande Brenntag a dit lundi avoir fourni du silicone industriel à la société française PIP, au centre d’un scandale mondial de prothèses mammaires défectueuses.
"Nous avons fourni le produit et les caractéristiques du produit à PIP et nous sommes en contact avec les autorités sanitaires françaises", a déclaré à Reuters le porte-parole de l’entreprise, Hubertus Spethmann.
Un type de silicone appelé Baysilone, utilisé normalement pour sceller des matériaux de construction et dans les composants électroniques, entre autres usages industriels, a été fourni à PIP par la filiale française de Brenntag, a-t-il indiqué.
