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Prothèses PIP : Une impression de dèjà vu !

par nono

Publie le jeudi 5 janvier 2012 par nono - Open-Publishing

Le ministre de la santé s’est dit favorable à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaires concernant les prothèses PIP pour paraît il avoir « un regard complet ».

A priori cette proposition va dans le bon sens mais elle paraît bien « timorée » compte tenu de l’enjeu et des mesures à prendre. En effet, comment ne pas faire le parallèle avec certains scandales sanitaires qui ont émaillé notre pays depuis près de 20 ans. Souvent le fil conducteur c’est la recherche les gains de productivités pour en tirer le maximum de profits. Dans le cas de la « vache folle » c’est bien la modification du processus de fabrication des farines animales qui a permis le développement du prion. Pour les prothèses PIP nul doute que le silicone à usage industriel n’a pas le même prix que celui utilisé traditionnellement pour les implants mammaires.

Aujourd’hui le gouvernement doit prendre ses responsabilités en mettant comme en 1996 à nouveau en place un moratoire sur les prothèses à base de silicone. Ce moratoire peut permettre aux scientifiques et aux experts de travailler dans la sérénité pour comprendre pourquoi ces prothèses en gel de silicone ont fait l’objet de fuites et si il existe des risques pour les autres sachant que les nouveaux gel utilisés sont réputés « cohésifs » et par conséquent garantis sans fuites par les industriels du secteur. Quels sont également les risques à plus ou moins long terme pour les femmes sachant que les produits utilisés pour les prothèses PIP ont été détournés de leur usage spécifique.

Parallèlement ne pourrait on pas s’inspirer de l’expérience de l’agence fédérale américaine de la santé (FDA) qui a mis en place des protocoles d’étude en accord avec les patientes pour surveiller l’évolution des prothèses pré-remplies de gel de silicone. De même aux Etats-Unis sauf autorisation spécifique (Cancer, anégésie…) il n’est pas possible pour une première implantation, d’avoir des implants avec du silicone. En ce qui concerne les dommages causées aux victimes, les industriels ne peuvent faire reposer leurs responsabilités sur les assurés sociaux. Ils doivent mettre en place de fonds spécifiques pour permettre une prise en charge financière rapide.

Enfin il est grand temps de mettre en place un dispositif qui protège les salariés dans les entreprises lorsqu’ils constatent des disfonctionnement dans les processus de fabrication. L’article 52 de la loi Grenelle 1 avait suscité beaucoup d’espoir dans la mise en place d’une instance « propre à assurer la protection de l’alerte et de l’expertise ». Aujourd’hui Plus de 2 ans après la promulgation de la loi nous sommes toujours dans l’attente.

Arnaud Faucon
Un militant
INDECOSA-CGT