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Michel Rocard se range derrière le bon sens populaire de la monétisation de la dette

par J-J-R

Publie le dimanche 8 janvier 2012 par J-J-R - Open-Publishing
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Arrêt sur Images brise la glace : "Combien d’argent public l’Etat fédéral américain a-t-il débloqué pour aider les banques opérant aux Etats-Unis ? On avait surtout retenu les 700 milliards de dollars.... Entre 2007 et 2009, la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, a mis sur la table... onze fois plus, pour sauver les banques de la faillite. En toute opacité, et sans que le Parlement ne soit mis au courant."

C’est une gigantesque création monétaire décidée dans le dos des institutions démocratiques pour le bien exclusif des banques. Bien des économistes imbus de science infuse négligent un point empirique clef : Les Etats-Unis ont-ils pour autant connu une inflation incontrôlée malgré un accroissement de la masse monétaire délibéré ? Quand est-il pour la zone euro ? Un silence pesant...

Ce qu’ on maîtrise mal à défaut de transparence et que trop d’économistes dogmatiques préfèrent ignorer

L’évolution de la masse monétaire a-t-elle été moindre dans la zone euro à la même période ? Non ! La création monétaire s’est envolée dans les mêmes proportions de septembre à la mi octobre 2008. Les bilans officielles de la BCE et de la FED sont irréfutables ( voir graphiques). Le bilan de la BCE est passé en 5 ans de 1150 milliards à 2500 milliards d’€ soit 1755 milliards de $. Il s’est accru de 500 millards d’euros en moins de deux mois. A-t-on connu une inflation sauvage des prix ? Non ! Par conséquent le refus de recourir à la monétisation et le renflouement sans contrepartie des banques à la marge, a creusé la dette publique et déversé dans l’économie un surplus de monnaie sans rapport avec la hausse du PIB réel. Pensez-vous que la masse des citoyens a connu une embellie du pouvoir d’achat ? En revanche, les épargnants se sont retirés des bourses pour les investissements refuges.

Alors qui tire un gros avantage de ces opérations financières opaques si ce n’est les financiers eux-mêmes ? Trois polytechniciens spécialistes des réseaux complexes ont découvert que sur une base de 37 millions d’entreprises, 737 firmes contrôlent 80% du PIB mondial. Et qu’un noyau dur de 147 firmes, généralement anglo-saxonnes, contrôlent 40% du PIB mondial. Il en est finalement résulté que les trois quarts des plus grosses multinationales appartiennent au secteur financier ! ( Barclays, JP Morgan Chase & Co, Goldman Sachs, etc...). Et qui en sont les principaux actionnaires.... ?

Le réveil soudain de Michel Rocard ( mieux vaut tard que jamais)

Dans une tribune au journal Le Monde, l’ex-Premier ministre Michel Rocard et l’économiste Pierre Larrouturou, reprenant les arguments exposés notamment par les initiés d’Agoravox, dénoncent l’écart démentiel des taux d’intérêts auxquels se financent les banques et les Etats. Outre qu’ils reprennent à bon compte les idées en débat sur le net, c’est en tous points la ligne défendue de longue date par le manifeste des économistes atterrés. A noter que près de huit cent économistes de toutes tendances s’en étaient fait largement l’écho. C’est la suite logique d’un modèle qui s’est imposé en France avec une loi du 3 janvier 1973, bien avant d’être abrogée et de se voir intégré dans les traités européens conformément à la doctrine juridique de la hiérarchie des normes.

"Ce sont des chiffres incroyables", lancent-ils en préambule. Et d’ajouter "En 2012, la France doit emprunter quelque 400 milliards : 100 milliards qui correspondent au déficit du budget et 300 milliards qui correspondent à de vieilles dettes, qui arrivent à échéance et que nous sommes incapables de rembourser si nous ne nous sommes pas réendettés pour les mêmes montants quelques heures avant de les rembourser". Pendant ce temps, poursuit Rocard, les marchés financiers (dont les banques sont des acteurs majeurs) facturent des taux trop élevés pour permettre à certains États de rembourser leur dette. C’est tout particulièrement le cas de l’Italie, qui doit quasiment payer 7 % d’intérêt pour émettre des obligations remboursables dans 10 ans, soit 700 fois plus que les taux accordés aux banques américaines ! Or, Michel Rocard précise que l’Italie dégage un excédent budgétaire primaire. En d’autres termes, sans le poids des intérêts, la dette italienne se serait déjà résorbée.

La citation d’Henri Ford prend alors tout son sens : "L’unique objectif de ces financiers est le contrôle du monde par la création de dettes inextinguibles."

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