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Censure Politique aux Dernieres Nouvelles d’Alsace

Publie le mercredi 11 janvier 2012 par Open-Publishing

Deux élus des universités alsaciennes censurés par les DNA

http://blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard/110112/deux-elus-des-universites-alsaciennes-censures-par-les-dna

11 Janvier 2012 Par Pascal Maillard
La tribune ci-dessous devait paraître ce 12 janvier dans les Dernières nouvelles d’Alsace. Des raisons certainement très politiques ont conduit le Directeur de la rédaction à revenir sur son accord. Que reste-t-il de la liberté d’opinion et d’expression dans la presse régionale ? Bien peu de choses, on le sait.

 

Les DNA, qui avaient pourtant accepté en mai dernier, et sur le même sujet, de publier une tribune des mêmes rédacteurs, ce journal qui s’efforçait jusqu’à maintenant de couvrir avec un minimum d’équilibre et d’honnêteté le dossier complexe de l’enseignement supérieur et de la recherche en Alsace, succomberait-il à l’appel des nouveaux chiens de garde de la politique gouvernementale ? La chose est à craindre. Et les lecteurs de ce journal auraient de bonnes raisons de s’en inquiéter.

Voici les faits. A 15h un journaliste me confirmait la publication. A 19h il me rappelait, très embêté, pour me dire son regret que cette tribune libre, bien que maquettée et mise en page, ne paraitrait pas. Le rédacteur en chef, Dominique Jung, avait manifestement changé d’avis. Pour quelles raisons ? Il n’y a dans ce texte, rédigé par deux administrateurs des universités alsaciennes, l’Université de Haute Alsace (UHA) et l’Université de Strasbourg (UdS), rien qui contrevienne à l’expression libre d’élus responsables et engagés au service de leurs établissements.

 

Serait-ce alors que l’opinion d’élus d’opposition sur des listes syndicales ne serait plus la bienvenue dans la presse régionale ? Y aurait-il un si grand risque politique à donner à lire une opinion qui va à contre-courant de la politique de fusion des universités ? Serait-il aujourd’hui interdit de rappeler que l’Etat ne tient pas ses engagements financiers ? Est-ce si dérangeant d’écrire que la petite UHA ne veut pas se voir imposer la « marque » « Université de Strasbourg » ? Ne serait-il plus possible d’exprimer cette conviction : « Ni l’université, ni le savoir ne sont des marchandises » ? Oui, il y avait en fait au moins une bonne raison pour que les Dna refusent cette tribune ! L’université et le savoir sont devenus des marchandises. Et nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas l’accepter.

 

 Pascal Maillard