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Affaire Ajimi : le MRAP exige avec force que Justice soit enfin rendue à la mémoire de Hakim AJIMI

par Le MRAP

Publie le mardi 24 janvier 2012 par Le MRAP - Open-Publishing

Procès des policiers de Grasse : au-delà de l’incompréhensible
réquisitoire du Procureur le MRAP exige avec force que Justice soit
enfin rendue à la mémoire de Hakim AJIMI

Le MRAP estime incompréhensible et injustifiée la faiblesse des
réquisitions prononcées contre les policiers responsables de la mort
Hakim Ajimi, le 9 mai 2008 à Grasse.

La prison avec sursis apparaîtrait dérisoire en regard de la gravité des
faits et ne peut qu’indigner la famille et les soutiens de Hakim AJIMI.

Comment le procureur a t’il pu proposer des peines aussi légères ?

Comment a t’il pu ignorer la dimension accablante du rapport relatant
les faits et proposer des peines aussi incommensurablement
disproportionnées à leur gravité ?

C’est en effet le rapport signé de Roger Beauvois, alors président de
l’ancienne Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, (CNDS)
qui retient les termes « d’inhumanité » « d’usage de la force sans
justification », « s’indigne » des conditions de transport du jeune
homme vers le commissariat de police après son interpellation sur la
voie publique et affirme que les policiers « se sont abstenus de prendre
des mesures pour protéger la vie et la santé
de cette personne ».

La CNDS est précise concernant les conditions d’immobilisation : « 
l’immobilisation ne s’imposait pas » après que Hakim Ajimi « ait été
menotté aux pieds et aux mains » . Elle considère qu’Hakim Ajimi ne
pouvait plus alors « s’échapper ou être dangereux pour lui-même, les
policiers ou des tiers ».

Le MRAP a été bouleversé par la barbarie dont a été victime Hakim Ajimi,
telle qu’en attestent les avis et recommandations de la CNDS. Les
conditions d’immobilisation et de transport d’Hakim Ajimi sont indignes
d’un état démocratique.

Une décision de justice confirmant les réquisitions le serait aussi.

Elle serait d’autant plus incompréhensible que la France violerait de la
sorte en toute impunité la condamnation dont elle a fait l’objet le 9
octobre 2007 par la Cour Européenne des Droit de l’Homme dans une
affaire très semblable, la mort de Mohamed Ali SAOUD, intervenue à
Toulon le 20 novembre 1998 lors d’une interpellation particulièrement
difficile avec « une immobilisation qui est à l’origine de la mort par
asphyxie de M. Saoud », à savoir ce qui est habituellement désigné sous
le nom de clé d’étranglement.

Le MRAP affirme toute sa solidarité à la famille d’Hakim Ajimi,
doublement meurtrie par la mort de leur proche mais aussi ce mercredi 18
janvier 2012, par le laxisme indigne du réquisitoire prononcé, au regard
des faits et de la jurisprudence de la CEDH.

Paris, 24 janvier 2012