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Le web français dans le viseur

par "anonymous"

Publie le mardi 24 janvier 2012 par "anonymous" - Open-Publishing

Comme quoi, il vaut mieux se méfier des logiciels genre "Loic", car voilà à qui ça sert (quelquefois/souvent ?...)

extrait : (...) soutient l’interdiction par les autorités des sites des Kurdes et des opposants (...) aider les sites du gouvernement turc et de la police dans le domaine de la sécurité virtuelle...

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MAJ 25/01 :

Le web français dans le viseur

Des hackers turcs menacent de procéder à de nouvelles représailles après avoir déjà attaqué plusieurs sites français en décembre, dont ceux des députés UMP Valérie Boyer et Patrick Devedjian, suite au vote par l’Assemblée du texte sanctionnant la négation du génocide arménien. « Quand Sarkozy ment pour gagner des voix, il empoisonne délibérément l’amitié franco-turque. Si le Sénat adopte la loi, la réponse sera une attaque surprise contre les sites français et nous avons déjà préparé l’infrastructure pour cette opération », assure sous anonymat le responsable du groupe Ayyildiz (croissant-étoile, les deux symboles sur le drapeau turc) dans une interview par mail à Libération, promettant « des attaques contre les sites de l’Etat français, les banques et les plus importants sites français ». Un autre groupe turc de hackers, Akincilar (les « incursionnistes », troupe d’élite de l’armée ottomane), qui avait attaqué Charlie hebdo et d’autres sites ayant publié les caricatures de Mahomet, clame préparer également « un raid total contre la France de Sarkozy ».

« Valeurs sacrées ». Ces groupes s’estiment au diapason de leur opinion publique. Du gouvernement aux ONG proches du pouvoir, des médias aux universités d’Etat, la grande majorité des Turcs est indignée par cette proposition de loi, affirmant que « les Parlements ne peuvent pas faire l’histoire ». D’autres s’insurgent contre un texte violant la liberté d’expression, ce qui est paradoxal vu l’état de la liberté de la presse en Turquie, où une centaine de journalistes sont en prison, et plusieurs dizaines d’autres jugés en raison de leurs écrits. Seuls les Kurdes et la gauche de la gauche ne soutiennent pas cette campagne.

Les hackers turcs paraissent être les opposants les plus actifs de cette vague anti-Sarkozy qui prend parfois des couleurs antifrançaise, estimant que « cette loi fait du mal aux valeurs sacrées des Turcs et des musulmans ». Mais leur combat est plus global. Sur leurs sites respectifs, Ayyildiz et les Akincilar revendiquent « aider les sites du gouvernement turc et de la police dans le domaine de la sécurité virtuelle ». Les militants d’Ayyildiz assurent ainsi « aimer la République de Turquie autant que leur propre vie ».

Ce groupe se qualifie de « kémaliste [en référence à Mustapha Kemal, fondateur de la République, ndlr], nationaliste et étatiste ». Affirmant que « les libertés ne sont pas restreintes en Turquie », il soutient l’interdiction par les autorités des sites des Kurdes et des opposants. « Aucun site politique n’est interdit en Turquie, mais si vous appelez site politique des sites terroristes, nous serons contre vous », menacent-ils. Les autorités ont prohibé plus de 4 000 sites, dont celui des agences d’information Dicle et Firat News, accusées de soutenir la rébellion kurde. YouTube et WordPress ont été proscrits pendant de longs mois.

Cercles d’amis. Ayyildiz se dit très fier des attaques menées contre Anonymous, groupe international de hackers qui avait attaqué le site officiel de la censure électronique turque : « Nous avons informé le FBI et Interpol et leur avons envoyé les dossiers d’Anonymous. Grâce à cela, plusieurs membres d’Anonymous ont été arrêtés. Nous suivons nos ennemis des années s’il le faut. »

Ces associations de hackers prétendent avoir des centaines de milliers de membres. Spécialiste de la cybercriminalité, Ozgur Uckan, de l’université Bilgi d’Istanbul, estime que « ces groupes ne sont que des cercles d’amis de 50 à 60 personnes ». « Ce type de hacking n’est pas vraiment réprimé », note-t-il. Le responsable d’Ayyildiz le reconnaît : « Il n’y a aucune investigation ouverte contre nous. C’est impossible car nous ne faisons pas de mal aux gens. Nous ne faisons que nous servir du droit de correction contre ceux qui publient des contrevérités. Ceux qui insultent, qui mentent, qui diffament. »

http://www.liberation.fr/monde/01012385357-le-web-francais-dans-le-viseur