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LE MONDE DES BISOUNOURS

par ROBERT GIL

Publie le mercredi 25 janvier 2012 par ROBERT GIL - Open-Publishing
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Il existe certaines personnes qui sont persuadées que tout est d’une facilité déconcertante. Il suffit par exemple d’augmenter les salaires de 300 euros, de refuser de payer la dette, d’exproprier les banques, et de … pourquoi aussi ne pas réclamer un partage des richesses ? Parce que vous croyez sincèrement que si l’on décide de faire payer les riches, ils vont accepter ?

Imaginez, à la fin du 19ème siècle les gens qui n’avaient plus la force de travailler étaient dépendants de leur famille ou alors étaient à la rue. Et un jour, certains ont dit « il faut que l’on ait un salaire toute notre vie même lorsque l’on ne pourra plus travailler » ; c’étaient des utopistes, complètement irréalistes, ils voulaient instaurer un système de retraites ! « Mais ils vivent où ces ouvriers pour avoir de telles idées ! »

Lorsqu’au début des années 1900 les ouvriers ont réclamé des droits et une diminution de la journée de travail, c’était complètement irresponsable, d’ailleurs à l’époque les patrons ne s’y sont pas trompés et ont immédiatement menacé de délocaliser dans les colonies où la main d’œuvre était plus docile et la répression plus efficace. Pourquoi ne pas demander les 35H pendant que l’on y est ! « Mais ils pensent à quoi ces ouvriers, on les fait travailler et voila comment on est remercié ! »

En 36, ça a été l’apothéose, les travailleurs ont carrément demandé à être payer sans rien faire : les congés payés, qu’ils appelaient ça ! C’était la fin de la France, la fin de la patrie ! Le patronat pour sauver la nation, n’a pas hésité à spéculer contre le franc et à ralentir la production pour essayer de ramener tout ce beau monde à la raison, mais rien n’y a fait. Il ne restait plus que la guerre pour leur montrer l’irresponsabilité dont ils avaient fait preuve. « Voila toute la reconnaissance qu’ils ont ces maudits ouvriers ! »

En 45, le CNR, sous prétexte d’avoir participé à la libération de la nation a imposé des mesures délirantes. Le patronat aussi a combattu pour sauver les emplois et l’industrie française en travaillant avec l’occupant, mais les ouvriers qui ne comprendront jamais rien, les ont traités de collaborateurs. Bon, le patronat a fait ce qu’il a pu, ces fous voulaient la retraites à 55 ans pour toute la population, finalement cela n’a été que pour une catégorie, dans un premier temps qu’ils disaient, mais le patronat a fait de son mieux pour que ça n’arrive jamais ! « Faut pas non plus qu’ils nous prennent pour des cons, ces ouvriers ! »

Heureusement le gouvernement de monsieur Sarkozy a commencé à mettre fin à tous ces délires ; nous l’avons élu pour ça c’est vrai, mais faut reconnaitre qu’il a bien fait le job ! Fini le monde des Bisounours, bienvenus dans le monde de la finance, de la banque, de la bourse et du CAC40, bienvenus dans le monde des « winners ». L’utopie de la classe ouvrière aura toujours été une utopie petits bras, la notre est une utopie de classe, nous sommes nés pour gouverner et profiter des richesses que les autres créent pour nous. S’il en était autrement cela se saurait, la classe ouvrière est un million de fois plus nombreuse que nous et pourtant elle accepte docilement son sort. Ce n’est pas une preuve ça ? Il n’y a en fait que très peu d’entre eux qui se révoltent et réclament « de justes mesures » comme ils disent. Nous les traitons de gauchistes, de révolutionnaires, ou pire : d’utopistes … et l’on nous croit ! Ce n’est pas une nouvelle preuve, ça !

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable

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