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Les hésitations électorales de la grande bourgeoisie...

par bernard SARTON

Publie le samedi 28 janvier 2012 par bernard SARTON - Open-Publishing
4 commentaires

La grande bourgeoisie essaye de gérer sa crise financière mondiale de plusieurs façons soit par la méthode électorale là où c’est difficile d’imposer une gestion de technocrates ou de dictatures, soit par l’essai d’une dictature new-look comme en Hongrie , soit par des technocrates financiers comme en Grèce ou en Italie .La gestion électorale s’organise en France sur la base du BI-Partisme depuis l’instauration par De Gaulle de la 5ème république. Mais depuis quelques temps L’UMP-PS,le Bi-partisme à la française, commence à s’user passablement au fil des élections par une fragmentation de l’électorat et une forte abstention .

Pour la Présidentielle en cours,la grande bourgeoisie avec ses médias hésite entre 4 options :

 La candidature Sarko ,usée jusqu’à la moëlle par une Présidence antisociale et une crise dramatique avec un chômage grandissant, ne peut plus l’emporter comme en 2007. Ce qui est normal vu qu’il a appliqué avec constance la politique des grands capitalistes et qu’il peut maintenant se recycler chez Bouygues pour services rendus. Même s’il veut se représenter par amour-propre , tout suggère qu’il est cuit sondages à l’appui .

 La candidature Bayrou est essayé comme remplaçant, et les premiers sondages le démontrent comme possible recours de la droite modérée. Des ralliements s’opèrent pour voir si sa candidature peut rallier les déçus du Sarkozisme en plus des centristes de tradition qu’incarne Bayrou . Ce personnage politique peut séduire un électorat conservateur apeuré par cette crise qui démantèle toutes les certitudes d’avenir du capitalisme .Sa posture sur la dette, le produire français , le renouveau de la politique peut permettre à la bourgeosie de garder le pouvoir sous une autre forme . Cela nécessite pourtant un éclatement de l’UMP sur le plan électoral avec le ralliement de Borloo and co ...

 La candidature Le Pen est là aussi pour geler la colère d’une partie des couches populaires en l’empêchant de rejoindre la gauche de la gauche à travers le Front de Gauche et le PCF en plein renouvellement militant. Sa posture plus à gauche "National-Socialiste" et son radicalisme anti-européen et anti-euro ,sans lâcher sa posture anti-immigrée, amène la bourgeoisie à ne pas la sous-estimer comme alternative d’une future alliance avec une partie de la droite . D’ailleurs cette promotion d’extrème-droite est à l’oeuvre dans toute l’Europe capitaliste comme après la crise de 1929. Le peuple de france doit rester vigilant et se mobiliser contre cette alternative dangereuse comme d’ailleurs tous les peuples européens.Là aussi la bourgeosie ne s’interdit rien si nécessaire .

 La candidature Hollande pour l’instant ,avec des sondages prometteurs, est celle qui agrée la majorité de nos bourgeois au pouvoir. Elle peut permettre de gérer la crise financière au mieux pour les prochaines années avec un discours de gauche "démobilisateur" pour les masses appauvries sans toucher au sacro-saint capitalisme de marché perverti et à bout de souffle . Cela peut faire gagner du temps pour en partie "geler " les révoltes, les indignations sur un moyen terme comme nous le voyons avec Obama et les révoltes tunisiennes et égyptiennes. Hollande est donc le favori à condition que l’électorat de gauche ,particulièrement la classe ouvrière et la jeunesse, ne soit pas trop turbulente et revendicative après l’élection de Hollande à la Présidence .

Ces quatres candidatures, proposées au choix de l’électorat par le pouvoir bourgeois et ses médias, démontrent les hésitations du CAC40 face à cette crise dont on ne voit pas l’issue à moyen terme (10ans paraît-il d’après Merkel). On ne peut pas encore supprimer les élections,d’où cette tactique des 4 pieds-nickelés et la surveillance au jour le jour des évènements . L’expérience acquise par la bourgeoisie (depuis la révolution de 1789,la révolution bolchévique de 1917, la révolution cubaine de 1959 et la révolution chinoise de1949 )l’amène à gérer la lutte de classe avec intelligence sans tomber dans une outrance qui se retournerait contre elle , d’où la chûte contrôlée de certaines dictatures répressives insupportables(Tunisie,Egypte,yémen,birmanie etc ...).La surveillance attentive de la crise en Europe démontre aussi l’inquiètude des possédants, ils ne peuvent pas se louper face à la colère grandissante des peuples spoliés dans leur vie quotidienne, le sommet de Davos est justement en pleine réflexion à ce sujet . Une tripotée d’économistes à leur solde cherchent des solutions pour sortir de cette crise, mais la lourdeur historique du système d’exploitation capitaliste ,arrivé à son terme financier exlusivement ,peut très bien être renversé dans des pays comme l’Italie ou la France. Ces pays là possèdent une classe ouvrière de qualité à la culture révolutionnaire d’où la nécessité pour la bourgeoisie d’utiliser l’outil social-démocrate pour se préserver au mieux .

Conclusion : Pour les militants révolutionnaires il faut donc être plus intelligent que la bourgeoisie du CAC40 et ses valets de tous ordres(il faut compter pratiquement 1 million de personnes bien payés pour servir et gérer le capitalisme en France dans tous les domaines nécessaires pour animer la lutte de classe en leur faveur ). Nous pouvons gagner ce pari en nous appuyant sur les masses populaires grugées ,en les éclairant idéologiquement et tactiquement dans ce combat de classe gigantesque jamais vu au niveau historique . Nos ennemis de classe ont perdu beaucoup de leurs atouts ,en premier lieu un patronat familial pionnier de l’industrie au profit d’actionnaires spéculateurs et rentiers, et cette logique mène le système capitaliste dans le mur car les traders ne créent aucune richesse alors que la population mondiale est exponentielle .

Construisons donc attentivement la révolution pour accoucher de la nouvelle société fraternelle qui sera sans nulle doute proche de l’idéal communiste ...

Bernard SARTON ,section d’Aubagne

Messages

  • Je trouve ton article excellent.
    L’ HD de cette semaine publie un sondage très révélateur sur les efforts que nous avons à accomplir.
    Les élections sont un moment. Les résultats seront ce qu’ils seront.
    Mais, d’accord avec toi, la lutte va être très rude après
    Je sais que certains ne seront pas d’accord avec moi...je pense que les résultats du "Front de Gauche" serviront de base à la RESISTANCE et à la VICTOIRE.

    Michel BEYER

  • "Nos ennemis de classe ont perdu un patronat familial pionnier de l’industrie..." et la suite

    Il faut oser écrire un truc pareil en se recommandant du communisme. Etait-ce la peine de pondre un si long texte pour en arriver là ? Bernard Sarton se rend-il compte de ce qu’il dit ?

    • Il se rend compte tout à fait et c’est pour cela qu’il soutien le grand révolutionnaire maastrichien Mélenchon lui même ami du patronat familial pionnier....SERGE DASSAULT.

      C’est la logique politique du FDG et sa FRANCE BELLE ET REBELLE......Quant la question nationale prime sur la question sociale on connaît la suite ou du moins on devrait la connaître.....mais il n’est pires aveugles que les gogos de la gauche de la gauche au cul d’une potiche sénatoriale et franc maçonne.

    • En effet ma phrase est un peu lapidaire sur le patronat familial qui a régi le capitalisme pendant près de 3 siècles . Le patronat dit "paternaliste" a souvent sauvé le capital d’une révolution . Aujourd’hui le capitalisme financier avec ses actionnaires-spéculateurs-rentiers n’a plus aucune "humanité dite sociale", il détruit l’économie réelle sans aucun obstacle que celui de la lutte des travailleurs comme à Fralib, l’Etat capitaliste appuie cette désindustrialisation en endettant toute la nation pour l’enchaîner au capital financier à vie. Le patronat familial , même dans les PME-PMI, est en perdition accéléré partout même dans l’agriculture où la culture entreprenariale familiale est traditionnelle .

      Ce pionnier du capitalisme ,l’entreprise familiale, comme anciennement Renault-Peugeot,comme aujourd’hui Bouygues-Dassault-lagardère, disparaît derrière un conglomérat d’actionnaires internationaux sans nom ,c’est ce qu’on appelle le marché financier régit essentiellement par les capitaux anglo-saxons qui mènent la danse depuis wall-street et la city de Londres .Les banques privées et privatisées contrôlent toute le restant de l’économie réelle par la force de frappe du crèdit à taux d’intérêt spoliateur et destructeur qui tue toute innovation et créativité de produits nécessaires à la vie humaine . L’ennemi de classe en tuant l’entreprise familiale se tue lui-même et fait grandir dans la classe ouvrière la nécesssité de gérer elle-même l’entreprise pour survivre et garantir son avenir . Face à la crise actuelle du capitalisme, incapable de se réformer par la lourdeur de ses habitudes d’exploitation, les travailleurs grandissent en responsabilité économique et se posent vraiment la question de prendre le pouvoir dans les entreprises de toute nature et par là même changer de société en supprimant le capitalisme. Certains économistes marxistes sont d’ailleurs en recherche pour théoriser ces futures entreprises ouvrières en gestation qui vont se développer sur les décombres du capitalisme.

      La lutte de classe n’a jamais cessé depuis la nuit des temps et a contribué à développer nos sociétés dans leur évolution historique successive(esclavage,féodale,capitaliste,socialiste et demain communiste), aujourd’hui le capitalisme se meurt par son avidité maladive et son égoïsme d’obligation de profit maximum , l’élection Présidentielle médiatisée ne changera rien à l’affaire malgré les 4 candidatures bourgeoises inutiles qu’on agite pour que le peuple croit à un changement possible , même limité à la Hollande .

      Mon propos mérite d’être critiqué mais je reste persuadé que l’erreur du capital c’est d’avoir supprimé le Patronat familial pour le remplacer par une bande de vauriens actionnaires les yeux fixés sur la rente à deux chiffres annuels . Entre nous tant mieux, cela accélère la mise en place de notre projet de nouvelle société communiste par les travailleurs eux-mêmes .

      Bernard SARTON