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la DETTE ? Allons donc... voir chez les GRECS

par Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde via A.C

Publie le lundi 6 février 2012 par Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde via A.C - Open-Publishing
7 commentaires

Si j’ai "osé" ce titre, l’article lui est intitulé :

Crise humanitaire sans précèdent en Grèce
http://www.cadtm.org/Crise-humanitaire-sans-precedent

Ce discours de Sonia Mitralia, membre du Comité grec contre la dette et du CADTM international, a été prononcé devant la Commission Sociale de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe qui s’est tenue le 24 janvier 2012 à Strasbourg sur le thème : « Les mesures d’austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".

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Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.

Tout d’abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même. Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d’austérité plus que draconienne) s’avéraient efficaces à 100%, ce qui est d’ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque serait ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c’est-à-dire au taux qui était le sien … en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé ! En somme, ce qu’ils nous disent maintenant cyniquement, c’est qu’ils ont détruit toute une société européenne… absolument pour rien !

Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, ils persistent à imposer aux Grecs – mais aussi pratiquement à tout le monde - exactement les mêmes politiques qu’eux-mêmes admettent qu’elles ont échoué. C’est ainsi qu’on est désormais en Grèce au septième « Mémorandum » d’austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers ont fait preuve d’une totale inefficacité ! On assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l’application de ces mêmes plans d’austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c’est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.

En réalité, des expressions telles que « austérité draconienne » sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Les salaires et les retraites sont amputés de 50% ou même, dans certains cas, de 70%. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants de l’école primaire, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines des milliers des SDF misérables, affamés et en haillons. Le chômage atteint désormais 20% de la population et 45% des jeunes (49,5% pour les jeunes femmes). Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d’hôpitaux sont réduits (par décision gouvernementale) de 40%, qu’il faut payer très cher même pour accoucher, qu’il n’y a plus dans les hôpitaux publics des pansements ou des médicaments de base comme des aspirines. L’Etat grec n’est toujours pas capable, en janvier 2012 !, de fournir aux élèves les livres de l’année scolaire commencée en septembre passé. Des dizaines de milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants des maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l’Etat grec leur a coupé les subsides et les médicaments. Le nombre de tentatives de suicide s’accroît à une vitesse hallucinante, comme d’ailleurs celui des séropositifs et des toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités. Des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées des tâches normalement assumées par l’Etat à travers ses services publics quand ceux-ci n’étaient pas encore démantelés ou privatisés par les politiques d’austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières à être licenciées et sont contraintes d’assumer les tâches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement à la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l’oppression patriarcale qui sert d’alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familial.

On pourrait continuer presque à l’infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu’on vient de dire, on constate qu’on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l’état de nécessité ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international oblige expressément les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de ses citoyens et non pas au remboursement de ses dettes.

Comme le souligne la Commission du droit international de l’ONU à propos de l’état de nécessité : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu. »

Notre position, partagée par des millions de Grecs, est claire et nette et se résume au respect du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n’est pas la leur pour plusieurs raisons.

Primo, parce que l’ONU et les conventions internationales -signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers- intiment à l’Etat grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.

Secundo, parce que cette dette publique grecque, ou au moins une part très importante, semble réunir tout les attributs d’une dette odieuse, et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C’est d’ailleurs pourquoi il faudrait tout faire non pas pour empêcher (comme l’Etat grec le fait maintenant) mais plutôt pour faciliter la tache de la Campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime.

Notre conclusion est catégorique : la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix…

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Messages

  • Politiques erronées ? Pas du point de vue des "créanciers". Pourquoi chercher de la rationalité dans des comportements de classe guidés par la simple et ravageuse cupidité de la Bourgeoisie ?

  • je plains et je suis triste pour mes frères et soeurs grecs.Toujours le peuple qui trinque et les gloutons de riches qui s’empiffrent ras le bol de ces guignols.

  • "faciliter la tache de la Campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime."

    Ce serait quoi sa part légitime ?

    • t’as les coordonnées dus site..
      Selon moi -mais je ne suis pas versé dans l’économisme- on peut admettre qu’une part de l’endettement de l’état Grec a pu avoir des causes de réelle satisfaction des besoins des populations..
      On peut imaginer qu’en terme de"coppérations" un Pays ou un groupe de pays riches prêtent à un pays pauvre des fonds pour relancer une économie, des investissements productifs, etc..
      San d’ailleurs spéculer sur le taux de prêt ;

      Le remboursement négocié suppose par exemple quau retour de croissance , le pays aidé rembourse sa dette , échelonné dans une négociation excluant le "couteau sous la gorge".

      Là, il semble qu’en Grèce, le Capitalisme , et ses variantes de personnels politiciens aux ordres ont noyé dans la"dETTE" une part à quantifier d’UTILE au peuple GREC et de" merde" résultant d’une financiarisation à haut risque de l’économie..

      Enfin, je comprends comme ça..

      A.C

      La fédération CGT des Finances( à ne pas confondreavec "ma " fédé" des banques a réalisé un pétie p’tite vidéo sur "la dette"de la FRANCE
      si ça intéresse

      http://www.audit-citoyen63.org/CGT-finances-Dette-mythe-ou.html

    • Je ne pense pas qu’il y ait une part légitime discernable de la dette.

      La question de la légitimité apparait là de pure forme et construite en écho à la notion d’audit.

      Pour le reste là dedans en Grèce, comme en Espagne, en Italie ou en France, ailleurs, la dette publique a été construite pour constituer une rente régulière et grasse à des factions du capital.

      Partage du butin : Grâce à des hommes et femmes politiques de paille, cette rente prédatrice permet à rebours de justifier des attaques pour abaisser la part des travailleurs, vieux travailleurs, futurs travailleurs, dans les richesses qu’ils produisent.

      Les mesures d’austérité sont bien celles-là. Elles permettent le double effet kiss cool pour la bourgeoisie :

       je m’explose le ventre avec la rente imposée aux états et collectivités publiques
       je tonds mieux les travailleurs des richesses qu’ils produisent en baissant leurs salaires directs et indirects En ce moment le gouvernement grec est en train de faire passer une baisse des salaires minimum pour obéir à l’UE et ses états. C’est surtout la bourgeoisie qui va se gaver de cette aubaine, même si elle risque de se prendre le toit de la porcherie sur la couenne. C’est le 2e effet kiss cool, augmenter le taux de profit même au prix et risque du chaos et de la guerre civile.

      Faire payer d’autres états pour cette dette c’est également continuer de nourrir le capital, car ces états empruntent aux boites privées en maintenant ainsi et garantissant ainsi la rente du capital.

      Rien à priori est à payer dans la dette .

      Pas un sou tant que tout n’aura pas été mis sur la table et bien éclairé.

      Le mécanisme de la dette est devenue une arme couteau suisse de la bourgeoisie. Mais le manche du couteau suisse est également coupant.

    • Des exemples vécus sont toujours utiles.
      Contexte : un arboriculteur, après avoir pendant quelques années fait de petites (!) économies en faisant suer des travailleurs saisonniers étangers (Polonais, Turcs, etc.), achète ou retape quelques baraques à louer et finit par vivre principalement de ses loyers... sont-ils légitimes ?
      Un ouvrier est licencié au bout de 15 ans, traverse quelques années d’enfer pour cause de problèmes de santé à cause de ses difficultés à retrouver du boulot, finalement se met à son compte comme peintre en bâtiment et en est actuellement à rembourser sa baraque pour la 3e fois : dette légitime ?
      Dqns la mesure où une banque ne prête rien de ses actifs mais crée l’argent qu’elle prête au moment de la signature du contrat à partir de rien, on peut dire que toute dette bancaire est illégitime, intérêt ET capital.
      Les exemples ne manquent pas. Moralité : passons à l’offensive : multiplions les "manques à gagner" pour l’ennemi de classe en attendant la "grande grève". Il n’y a pas de petits "manques à gagner".