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L’ENTREPRISE MINIÈRE BRÉSILIENNE "VALE" ÉLUE “PIRE ENTREPRISE DE L´ANNÉE”

par mouvement sans terre

Publie le jeudi 9 février 2012 par mouvement sans terre - Open-Publishing

Brésil : L´ENTREPRISE MINIÈRE BRÉSILIENNE "VALE" ÉLUE “PIRE ENTREPRISE DE L´ANNÉE” POUR SON LOURD DOSSIER DE VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME ET DE DESTRUCTIONS DE L´ENVIRONNEMENT

Photo : Les « Oscars de la honte » ont été remis en marge du World Economic Forum de Davos. (Keystone)

« Pour protéger notre environnement et notre société, il est nécessaire de respecter deux conditions fondamentales : la création de nouvelles règles étatiques pour empêcher les abus d’un côté, un plus grand engagement de la part des individus et des entreprises afin de garantir une vraie responsabilité et réduire le fossé entre riches et pauvres de l’autre. »

Hôte d’honneur de l’édition 2012 des Public Eye Awards, le Prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz a souligné l’importance revêtue par ce prix de la honte, qui a permis d’identifier « quelques-unes des multinationales les plus irresponsables de 2011 ». Joseph E.Stiglitz s’est dit étonné de voir à quel point les activités de ces entreprises sont omniprésentes dans notre vie quotidienne. Il a également estimé que la liste des candidatures aurait pu être facilement rallongée.

« Certes, des entreprises ont réussi à donner le bon exemple, mais d’autres se sont obstinées sur le mauvais chemin. Dans le secteur financier, par exemple, certains instituts se sont lancés dans une politique de prêts rapaces et ont pris des risques exagérés. Sans parler des banques qui ont reçu une aide étatique sans aucune exigence de contrepartie, avant de trahir la confiance de ceux qui croyaient à un changement de route possible ».

Et c’est précisément un institut financier qui a été distingué cette année par les Public Eye Awards, remis par deux organisations non gouvernementales suisses (ONG), la Déclaration de Berne et Greenpeace. La banque britannique Barclays a été distinguée par le jury pour « s’être enrichie sur le dos des plus pauvres ». « Barclays a spéculé sur les produits agricoles, provoquant des fluctuations drastiques des prix des denrées alimentaires de base comme le maïs, le soja ou le blé », a commenté Amy Horton, du World Development Movement, l’ONG qui a présenté la candidature de Barclays.

Pour sa part l´entreprise minière Brésilienne Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, a été élue comme la pire par la société Public Eye Award, lors du vote organisé par Greenpeace Suisse et la Déclaration de Berne, ONG helvétique de défense de l´environnement qui surveille les sociétés dans le cadre d´une relation plus équitable entre le Nord et le Sud.

Vale a reçu 25.041 votes de 88.766 exprimés via le site Web de Public Eye pour le « prix Nobel de la honte.”

“L’histoire des 70 ans de la société est marquée par la répétition de violations des droits de l’homme, des conditions de travail inhumaines, le pillage des biens publics et l’exploitation impitoyable de la nature », a déclaré Public Eye.

L’élément principal dans la nomination de la société est le barrage controversé de Belo Monte en Amazonie brésilienne, qui une fois construit, deviendrait le troisième plus grand barrage au monde.

Vale participe à ce projet qui aurait pour conséquence d’inonder des milliers d’hectares de forêt amazonienne et de déplacer 40.000 personnes, dont certaines d’entre elles sont des communautés indigènes vivant en isolement volontaire.

L´entreprise Vale possède également une longue histoire de destructions de l’environnement et de violations des droits humains.

Vale est responsable de 4% des émissions de carbone au Brésil et utilise 1,2 milliards de m3 d’eau, soit l’équivalent de la quantité nécessaire pour nourrir 22.000 personnes, selon Public Eye.

“Grèves prolongées au Canada, déplacement forcé de milliers de personnes au Mozambique, utilisation d´agents paramilitaires pour réprimer les chefs de village traditionnels au Pérou, attaque contre les syndicats en Colombie et graves dommages pour l’environnement dans les territoires autochtones en Nouvelle-Calédonie, ne sont que quelques exemples de conflits récents” a déclaré l´organisation.

“Une enquête menée par la Fédération internationale des droits de l’homme a révélé l’existence de graves problèmes de santé dans les communautés vivant autour de ses usines de charbon et des usines de fonte de leur partenaire privilégié au Brésil.”

La multinationale Vale a rejeté les accusations et a décliné l’invitation des organisateurs à assister à la remise du prix. Jusqu’à présent, aucun représentant d’une société épinglée n’est jamais venu récupérer son prix dans la station grisonne.

Traduction : T. Deronne et Stefania Summermatter

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1934