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DEXIA, ou comment le contribuable devra assumer les turpitudes des financiers !

par DUPIN Bernard Administrateur CGT Groupe La Poste

Publie le lundi 13 février 2012 par DUPIN Bernard Administrateur CGT Groupe La Poste - Open-Publishing
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Dexia est bien la caricature des dégâts que peut entrainer la course vers toujours plus de rentabilité financière où toutes les méthodes sont bonnes, y compris les plus déloyales qui consistaient à octroyer des « crédits toxiques » aux collectivités.

Toutes les turpitudes du néolibéralisme bancaire existent quant ils ont l’assurance que l’Etat et le contribuable seront toujours là pour éponger les dettes.

Déjà en 2008, le groupe avait été sauvé in extremis par les gouvernements français, belges et luxembourgeois qui avaient mis 6,4 milliards d’euros sur la table.

Sauvetage sans conditions et au seul profit des actionnaires, qui ont continué à engranger les profits, alors que les actifs douteux étaient maintenus au bilan.

C’est la CDC, qui avait alors été sollicitée par l’État pour acheter des actions de Dexia à 9,90 euros et qui en valent aujourd’hui moins d’un euro.

Ces mêmes gouvernements se sont portés à nouveau en octobre au secours de Dexia, au bord de l’asphyxie, en organisant son démantèlement pour lui éviter la faillite.

Ils se sont entendus sur le principe d’une garantie de 90 milliards d’euros aux financements du groupe pour faciliter l’opération.

Aujourd’hui, un nouvel établissement de crédit est créé pour chapeauter Dexia Municipal Agency (Dexma), société de crédit foncier.

L’Etat français, la Caisse des Dépôts et Dexia Crédit Local détiendront chacun 31,7% du capital et La Banque Postale le solde de 4,9%.

Avec ce nouveau schéma aux nombreuses incertitudes, on assiste bien à une nationalisation cachée des pertes qui fera  payer une partie de la facture  de ces dérives financières et des emprunts toxiques (environ 10 milliards d’euros) aux contribuables, aux collectivités territoriales et aux personnels.

Une nouvelle fois, l’addition s’annonce salée !

Face à ces dérives, la CGT, demande l’ouverture d’une discussion avec l’ensemble des acteurs concernés pour mettre en place dans les meilleurs délais un pôle financier public et pour imposer aux banques des missions d’intérêt général.

Il s’agit au moyen du pôle financier public, de procéder à une mise en réseau d’un ensemble d’institutions économiques et financières de statut public et semi-public exerçant des missions d’intérêt général, dans le respect de leurs spécificités et des différents statuts des personnels.