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dictature télévisuelle

par provola

Publie le lundi 27 février 2012 par provola - Open-Publishing
6 commentaires

Philippe Poutou le candidat du NPA était l’invité samedi soir de l’émission "on n’est pas couché" de Ruquier interviewé par les animatrices Polony et Pulvar, pour une mise à mort annoncée, à l’allure d’une corrida, où le taureau n’a strictement aucune chance d’en réchapper. Voir ainsi le bonhomme du peuple au milieu d’une bande de protégés du PAF, de cette élite coupée du monde, enfarinée, maquillée comme les aguicheuses du bois de Boulogne voisin, imbue d’elle-même, sans autre expérience que de débiter depuis des lustres, les évidences de la pensée unique, voir l’honnête combattant se ramener avec son courage et ses convictions pour unique défense aura remué un énorme malaise.

Le petit trublion était là par la bonne volonté des seigneurs en place, qu’on se le dise. Ruquier commença par rappeler que la première invitation n’était pas une obligation pour lui car se situant hors campagne électorale, que Poutou devait lui en être reconnaissant au lieu de maugréer sur le peu de temps d’antenne habituellement réservé sur les antennes à son parti.

Polony et Pulvar en bonnes chiennes de garde du système se sont offusquées des remontrances adressées à leur impartialité légendaire par le candidat frustré d’avoir été malmené lors du premier round.

Ces figures du journalisme de salon, s’estimant au dessus de tous soupçons de connivence avec les élites politico-médiatiques ont agressé l’invité par une arabesque emplie de morgue. Le pire dans cette façon qu’on ces détenteurs de la vérité révélée d’asséner leur dictat est que je les crois sincères. Je crois ces élites inconscientes, peut-être issues de milieux modestes mais justement par ce simple fait incapables de comprendre leur propre conversion à la défense des intérêts de leur nouveaux mentors.

Combien d’anciens ouvriers, de bosseurs acharnés qui ont réussi, de chanceux du business ou du show-business, combien de nouveaux riches sont-ils convaincus d’avoir découvert le graal et se croient soudain devenus les élus de Dieu, tout simplement

Avoir été fils d’ouvrier, fils d’employé ou de paysan, et avoir eu la chance de bien gagner sa vie, avoir réussi là ou des millions d’autres doivent tirer la charrue toute leur vie , les dispensent d’avoir a garder les pieds sur terre, de conserver le devoir de participer pleinement à la solidarité nationale.

Ruquier y est allé de son : "je suis fils de chaudronnier", Pulvar de son : "comment savez-vous que mes amis et mes proches sont des gens fortunés", Hélène Séguara l’artiste de service qui s’est vue certainement agressée par le souhait de voir les riches contribuer à hauteur de leurs moyens à la vie de la collectivité est venue soudain nous distiller sa petite tirade sur les vertus de la réussite : « Vous voulez que tous les gens qui réussissent fuient à l’étranger, j’ai commencé en faisant des ménages, je paye mes impôts et je fais travailler du personnel, je crée de la richesse".

Cette folle ne s’apercevait même pas qu’elle était tout simplement là pour promouvoir son disque, avec son fils à ses coté venu également pour vendre sa camelote alors que s’il n’avait pas été le fils de, il n’aurait eu aucune chance de même apparaitre sur le petit écran. La Ségara se voyait donc grassement payée par la grâce du contribuable, alors qu’elle devrait au contraire payer pour faire apparaitre son minois comme toute autre publicité. Une petite recherche sur son parcours montre qu’elle sort son premier disque à 23 ans et que le succès arrive à 25 ans, le ménage n’a pas du la fatiguer outre mesure.

De toute façon le syndrome du nouveau riche, du petit qui a réussi à devenir grand a été étudié par Bourdieu qui a démontré que le couplet "petit-fils d’ouvrier, fils d’ouvrier, ouvrier moi-même" était le triste alibi mis en avant par ceux qui ont l’habitus du bourgeois honteux, l’habitus de celui qui, changeant de classe, a changé de camp mais ne veut pas le reconnaître. Ce n’est pas parce que l’on est né fils d’ouvrier qu’on est à l’abri d’un habitus bourgeois.

Il n’est que d’assister à la dégringolade de la Morano, vers les bas-fonds du ridicule, de la groupie utile de l’UMP pour se rendre à l’évidence et comprendre la perte de repère, ou mieux, la déchéance morale de ces anciens intouchables devenus nouvelles élites.

Messages

  • Ruquier y est allé de son : "je suis fils de chaudronnier"

    Une certitude, c’était pas de la potion magique qu’il y avait dedans...

  • Ce soir Poutou était à Mots croisés. Un vrai lion... émission à voir. Il commence à faire un bon boulot. Autant j’ai souffert avec lui jusque là autant aujourd’hui il a été top !

  • Je reprend un message que j’ai également posté sur un autre forum à propos d’Hélène Segara. Un sale gout dans la bouche m’est resté suite à sa prestation de ce week-end : la condescendance d’une ’’artiste’’ formatée qui face la précarité ne voit que de l’assistanat...

    Elle nous a juste révélé son vrai visage (d’"enfoiré" ?) : une rombière atteinte de népotisme aiguë, que l’hypocrisie et le mépris n’empêchent pas de dormir. Son petit sourire sadique en expliquant sa version du capitalisme à Mr Poutou en dit long sur l’intelligence de cette dame...

    Qu’elle essaye de servir de tremplin à son fils pourquoi pas, mais dans ce cas qu’elle ne vienne pas insulter les précaires et autres chômeurs qui pour la plupart n’ont pas choisis cette situation : Je me demande comment les récents licenciés des différentes usines en démantèlement en France prennent ça... A peine mis à la porte, avec de maigres chances de trouver du travail (surtout en ce moment), on les traite déjà d’assistés, de profiteurs, de fainéants (surement ceux qui ont bossé toute leur vie dans la même boite et qui sont virés à 4 ou 5 ans de la retraite).

    Au moins on sait qui chantera "La Marseillaise" et "Mille Colombes" place de la Concorde, en mai prochain, si Nicolas Sarkozy est réélu...

  • tout à fait d’accord à un détail près ... les " aguicheuses "du bois de boubou sont des travestis immigrés brésiliens pour la plupart . Ce qui correspond d’avantage à ces deux arrivistes dont l’apparence dissimulait jusqu’a présent ce qu’elles ont révélé lors du premier entretien avec philippe : DU MEPRIS

  • Je me permets de reprendre ici quelques-uns de mes commentaires publiés, hier, sous "Philippe Poutou contre Ruquier, Pulvar et Polony : le retour du dîner de cons ?"posté par Bruno Roger-Petit, dimanche.

    Sous prétexte que son compagnon a accouché du concept si peu révolutionnaire de "démondialisation", Audrey Pulvar ne supporte pas qu’il existe des personnes, partis, mouvements, plus à "gauche" que lui. Ou alors redoute-t-elle que des voix dissidentes puissent éventuellement contribuer à contrecarrer l’accession de François Hollande à la magistrature suprême et donc celle de son chéri à un "grand" ministère, à l’issue des législatives des 10 et 17 juin prochains ? Je trouve l’ex-présentatrice du JT sur France 3 de plus en plus insupportable. Lorsqu’elle n’étale pas sa méconnaissance crasse sur certains sujets, comme par exemple le samedi 18 face à Marc Lièvremont venu causer de "Cadrages & débordements", co-écrit avec Pierre Ballester, elle n’en rate pas une pour dresser l’apologie du nucléaire. Je rappelle qu’Arnaud Montebourg est député de Saône-et-Loire, un département où sont implantées plusieurs firmes étroitement liées à la filière de l’atome. Dussé-je m’attirer quelques foudres, j’avoue en avoir marre des nanas qui entretiennent des relations intimes avec des politicards et se la pètent grave ! Bravo au candidat du NPA d’avoir cité le documentaire "Les nouveaux chiens de garde" de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, car le "modérateur" de l’émission de France 2 "On n’est pas couché" et ses animatrices font partie de cette vile engeance...
    Philippe Poutou, qui vient de publier chez Textuel "Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule !", commence à prendre de l’assurance. Il hausse enfin le ton, pour défendre ses idées et remettre quelques-un(-e)s à leur place, comme par exemple le "consultant" Philippe Manière, hier soir à "Mots croisés" (France 2). Il a même poussé l’intransigeance à ne pas serrer la main à Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole de Nicolas Sarkozy, et à Louis Aliot, le numéro deux du Front national. Je n’ai pas souvenance que quelqu’un(-e) ait dénoncé sur un plateau de télévision ces pseudo-"experts", chantres de l’idéologie dominante. Si vous désirez ne prendre qu’une fois la mesure de leurs péroraisons "savantes", regardez "C dans l’air" sur France 5, surtout lorsque Yves Calvi choisit comme thèmes "la crise" ou les Présidentielles. Parmi les habitués : Elie Cohen, Philippe Dessertine, Jean-Pierre Gaillard, Emmanuel Lechypre, Pascal Perrineau, Dominique Reynié, Gaël Sliman ...

    René HAMM