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TF1 et les « journalistes-à-tout-faire »

par Le SNJ-CGT

Publie le vendredi 9 mars 2012 par Le SNJ-CGT - Open-Publishing
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TF1 contrôle le quotidien « gratuit » Metro depuis le mois de juillet 2011. Le groupe Bouygues annonce une nouvelle formule à partir du 5 mars et une diffusion dans 20 villes supplémentaires pour le 8 mars (Beauvais, Amiens, Compiègne, Rouen, Reims, Chartres, Tours, Orléans, Chambéry, Annecy, Grenoble, Montpellier, Nîmes, Avignon, La-Seyne-sur-Mer, Cagnes-sur-Mer, Antibes, Montauban, Angers, et Le Mans).

Le groupe annonce également le lancement de son application pour tablettes Android le même jour, à savoir le 8 mars.

Les journalistes n’ont pas été oubliés dans ce grand chambardement du quotidien « gratuit ». En effet, son rédacteur en chef, Christophe Joly, veut mettre en avant la « dimension positive de l’information ». A Metro, comme à Carrefour, on positive !

A Metro France, vive le consensus mou et à bas les empêcheurs de tourner en rond, c’est-à-dire ceux qui osent mettre en cause le système économique et politique.

Metro annonce également le passage au « reverse publishing », c’est-à-dire un modèle où l’information est donnée en priorité et en continu sur tous les supports digitaux (Internet st supports mobiles) et où le quotidien « papier » n’est plus qu’un complément !

Ce « reverse publishing » a une grave conséquence : les journalistes travailleront obligatoirement en continu pour tous les supports et assureront aussi les conversations avec les internautes.

TF1 avait déjà innové en créant pour ses chaines de télévision la qualification de journaliste-monteur, où le salarié, espèce hybride, cumule les fonctions de journaliste et de technicien.

Le SNJ-CGT condamne cette déréglementation sociale sans précédent, qui vise à transformer le journaliste en un technicien de l’information positive, rivé à l’ordinateur, sans recul, sans mise en perspective et surtout sans enquête sur le terrain. Donc à la disposition totale des services de communication.

Pour le SNJ-CGT, la prétendue accélération de l’information n’est qu’un leurre qui sert de prétexte à une mise en cause des principes professionnels et des acquis sociaux du journaliste.

Les quotidiens « gratuits » montrent leur vrai visage, celui de laboratoire pour le traitement de l’information de demain.

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