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Les relais syndicaux de Jean-Luc Mélenchon

par CQFD

Publie le dimanche 25 mars 2012 par CQFD - Open-Publishing
6 commentaires

Le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, c’est parfois comme un défilé parisien du 1er mai, entre République, Bastille et Nation. On y croise évidemment des syndicalistes et, dans "le carré de tête", comme on dit dans les manifestations, quelques figures.

Certaines, il y a quelques années encore, exerçaient d’importantes responsabilités nationales. C’est le cas de Didier Le Reste, ancien patron des cégétistes à la SNCF, aujourd’hui à la retraite, tout comme Pierre Khalfa, ex-dirigeant de Sud Solidaires, ou encore Gérard Aschieri, qui fut numéro un de la FSU, la principale fédération de l’éducation nationale. Il y a aussi Claude Debons, lui aussi retraité, qui dirigea la fédération CFDT cheminots avant de rejoindre la CGT en 2003, lors du conflit sur les retraites. Ou enfin Yann Cochin, toujours actif, responsable à Sud-Energie. "Il y a des camarades de toutes obédiences", souligne volontiers Claude Debons. "Même si ceux de la CGT sont plus nombreux, la FSU et Solidaires sont bien représentés", ajoute-t-il, tout en précisant que "chacun est là à titre personnel", mais "porteur de son réseau militant".

Certains sont encartés - c’est le cas de Didier Le Reste au PCF ou Yann Cochin dans un courant transfuge du NPA -, d’autres non. Gérard Aschieri, qui ne l’est pas, dit avoir trouvé dans cette campagne "une forme qui respecte l’indépendance des syndicats et qui permet à des militants syndicaux d’utiliser leur expérience sans être membre d’un parti".

Ces syndicalistes se retrouvent surtout au sein du "Front des luttes", une structure de la campagne de Jean-Luc Mélenchon dont le but est d’être à côté des "salariés qui se battent" et d’enrichir le programme du candidat. Depuis le début de la campagne, Jean-Luc Mélenchon enchaîne donc les visites dans des usines en conflit : Fralib, Fonderies du Poitou, Still-Saxby, Petroplus, M-Real, Peugeot Scooters, Alstom... Un tract "vulgarisant" les propositions du candidat à destination des salariés vient d’être tiré à 3 millions d’exemplaires. Avec des propositions qui se veulent taillées sur mesure : retraite à 60 ans pour tous, smic à 1 700 euros, interdiction des "licenciements boursiers".

Au Front de gauche (PCF et Parti de gauche), on se défend de toute volonté d’instrumentalisation. "L’idée n’est pas de refaire une courroie de transmission, indique M. Mélenchon. Si on s’amusait à créer un lien privilégié avec tel ou tel syndicat, on exploserait en plein vol. L’objectif est de retisser un lien." "Si on veut que le monde du travail se réintéresse au fait politique, les militants syndicaux sont des interlocuteurs de choix", ajoute Didier Le Reste.

Du côté des sympathisants des syndicats, il y a incontestablement un "effet Mélenchon". Dans un sondage IFOP pour L’Humanité, réalisé du 10 au 27 janvier auprès de 945 individus se déclarant "proches d’une organisation syndicale", Jean-Luc Mélenchon obtient les faveurs de 22 % des sympathisants de la CGT, 8 % de la CFDT, 12 % de FO, 4 % de la CFTC, 33 % de Sud et 11 % de l’UNSA. A titre de comparaison, en 2007, Marie-George Buffet recueillait les suffrages de 7 % des sympathisants de la CGT, 1 % de la CFDT, 3 % de FO, 4 % de l’UNSA et 0 % de Sud. Chez les sympathisants des syndicats, M. Mélenchon susciterait donc trois fois plus de soutien que la candidate communiste.

Le vivier syndical de Jean-Luc Mélenchon épouse, pour une bonne part, le clivage qui s’est manifesté dans le syndicalisme au moment du référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne.

A la CFDT, favorable au oui, il n’y a aucun atome crochu avec le candidat du Front de gauche. Ce dernier a, en revanche, les faveurs des syndicalistes nonistes qui se souviennent de son combat contre son propre parti - à l’époque le PS. FO n’avait pas appelé à voter non mais avait pris position contre le projet de constitution.

Dans cette centrale, Jean-Luc Mélenchon est en terrain connu. FO a longtemps accueilli un solide noyau de militants trotskistes lambertistes, comme il le fut jadis. Par ailleurs, M. Mélenchon avait noué des liens avec Force ouvrière quand il animait la Gauche socialiste, courant minoritaire du PS, avec Julien Dray, un intime de Marc Blondel, secrétaire général de FO de 1989 à 2004. M. Mélenchon peut aussi compter sur la connaissance qu’a Raquel Garrido de ce syndicat. Porte-parole internationale du Parti de gauche, elle est ancienne assistante confédérale en charge de l’international à FO.

A la CGT, l’épisode de 2005 éclaire aussi les réactions. A l’époque du référendum, le secrétaire général Bernard Thibault considérait que sa centrale ne devait se prononcer ni pour le oui ni pour le non. Mais il avait été mis en minorité par le comité confédéral national de la CGT. Parmi les instigateurs de ce camouflet, il y avait Didier Le Reste, qui a rejoint Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes ont aussi une forte divergence sur les liens avec le PCF, M. Thibault ayant consacré en 2001 la rupture de la relation privilégiée entre la CGT et le PCF.

M. Thibault n’a donc aucune proximité avec M. Mélenchon - "ce n’est pas sa tasse de thé et réciproquement", confie un de ses proches. Dans son entourage, on confie que "le Front des luttes est ambigu" et que sa "démarche consiste à installer dans les boîtes en conflit des réseaux qui portent la candidature de Mélenchon". Le fait de voir des militants de la CGT poser autour du candidat du Front de gauche avec des calicots et des casques du syndicat suscite des réserves (même si Hollande a fait la même chose le 15 février à Rouen). "Mélenchon sait parler au monde du travail, confie une dirigeante de la CGT, en particulier aux sympathisants cégétistes, et il respecte la dignité des travailleurs. Il touche juste." Mais, ajoute-t-elle, "il n’y a pas de structures ou de réseaux mélenchonistes au sein de la CGT".

Le fait que Bernard Thibault ait appelé ouvertement - une première - à "un changement de président de la République" lui permet de préserver l’unité de la CGT et de ménager ses opposants internes plutôt pro-Mélenchon. D’un côté, il a rencontré M. Hollande après lui avoir fait comprendre officieusement que la CGT ne ferait pas du non-retour aux 60 ans un "casus belli". De l’autre, il a accepté que sa rencontre avec le candidat du Front de gauche soit fortement médiatisée et a fait le meeting du 31 janvier sur la retraite à 60 ans, où M. Mélenchon a été très applaudi. "Il y a un aspect tactique, décrypte Claude Debons. Le mouvement syndical, CGT en tête, vise aussi à peser sur François Hollande. Et à lui signifier que celui-ci, au lendemain d’une victoire de la gauche, sera tout aussi exigeant."

Une date est cochée dans l’agenda syndical comme dans celui de M. Mélenchon. Le 29 février, la Confédération européenne des syndicats a appelé à manifester partout en Europe contre l’austérité. Le candidat de la gauche radicale cherche aussi à mobiliser sur cette question. Pour l’instant, difficilement. Claude Debons se veut pragmatique : "L’expérience sous Sarkozy a montré que les luttes ont rarement gagné. A l’approche de l’élection, ce qu’on n’a pas pu obtenir par les luttes, on va essayer de l’avoir par le bulletin de vote."

Raphaëlle Besse Desmoulières et Michel Noblecourt

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/22/les-relais-syndicaux-de-jean-luc-melenchon_1646283_1471069.html

Messages

  • Retraite à 60 ans pour tous....

    et retour aux 37,5 annuités pour personne.

  • Bon, tout ça c’est pas des bouquets de printemps et en sus, il y a quand même grande concentration de gens qui ont deux traits communs :

    1) Bureaucrates pour la plupart
    2) Représentants de l’orientation syndicale qui a fait reculer le mouvement ouvrier face à la bourgeoisie.

    Il vaut mieux qu’ils soient là que proche du PS comme Thibault, quoique je me demande, mais ça ne donne toujours pas une stratégie gagnante pour les travailleurs dans leurs combats.

    L’eau tiède et l’eau froide bien plus que le bruit et la fureur.

    On souhaiterait des ruptures plus franches et surtout créatives pour nous armer réellement face à la bourgeoisie.

    Pour l’instant ce ne sont que des ralliements à une option dans le cadre du système.

    Il y a aura quelque chose de nouveau quand et si il se passe l’inverse.

  • " ce qu’il faut savoir"....c’est éviter de raconter des conneries !

    Mélenchon a voté OUI à Maastrich,Non au TCE,OUI à une intervention militaire en Libye.

    LR

    • Pour La Réunion

      président du comité de soutien Ivan Hoareau secretaire général CGTR qui était débordé voilà un mois pour engagé la CGTR dans la lutte contre la vie chère
      et beaucoup de militant-e-s CGTR

      On pourrait espèrer que cette campagne électorale tout en rouler (tambour pour le maloya) donne la pêche pour l’organisation des luttes.

      Vu l’état de désagrégation du PCR et la faiblesse des syndicats, mon expérience ne me permet plus de croire aux miracles, même mélenchoniens.

  • Le Front de Gauche est là pour parachever la tentation syncrétique, en son temps incarnée par Mitterrand, François de son prénom.

    Cet article spécifique sur le syndicalisme et le FdG le démontre clairement pour celles et ceux qui n’avaient pas encore compris quelles formidables machines bureaucratiques JLM et ses sbirres ont construit de petits bouts de ci et de ça, depuis 7 ou 8 ans, patiemment, sur les morceaux qui se détachent d’une gauche en pleine décomposition...

    Elle est là la grande leçon mitterrandiste dont le FdG est issu : "Patience et longueur de temps (et bombes à retardement savamment placées) font plus que force ni que rage".

    Qui mieux qu’un franc-maçon (le syncrétisme universaliste c’est la caractéristique philosophique de la FM) ex-lambertiste pouvait mettre cela en musique ? Qui mieux que le double politique de Marc Blondel (ex-FO) pouvait orchestrer cela ? Personne.

    L’absence d’un parti communiste de classe et de masse le rendit possible. Bien aidé -il faut le dire - dans le PCF et le CGT par des ailes "oppositionnelles" qui se réfugièrent, blessées à mort dans l’effroi de leur hégémonie perdue dans "la classe ouvrière", dans le repli sur soi et le sectarisme, alors qu’il fallait, pour rester en vie, profondément se renouveler, et réinventer le communisme pour le 21ème siècle... Plus ces "ailes oppositionnelles" se raidirent dans leur quant-à-soi passéiste, plus elles se sclérosèrent et plus elles se sclérosèrent, plus elles perdirent en force et en crédibilité au sein du PC et de la CGT et plus , en contrepartie elles ouvrirent le champ à la tactique JLM. La politique c’est aussi de la physique, de la dynamique des fluides.

    Finalement ce fut du billard (pardon pour le jeu de mots) de développer ensuite très rapidement les vilaines tendances au "syncrétisme de gauche" qui bouillonnaient déjà dans le PCF et aussi dans une partie du NPA.

    La majorité des militants, éreintés par des années de déroutes , sinon de débâcles électorales, lassés de se compter par milliers et non plus par millions, dans tel ou tel rassemblement, n’attendaient plus que cela, ils en étaient avides.

    Le succès (très relatif finalement, mais on y reviendra) du FdG vient comme une validation d’un raisonnement en réalité complètement faussé mais que l’on ne voit que par des chiffres jetés en pâture hors de tout contenu politique réel.

    Alors que la réalité de ces tristes résultats "post-Programme Commun", c’est l’accrochage à la remorque d’un PS "blairisé" d’une part et d’autre part , que tout (ou presque) fut fait ces dix dernières années pour que surtout n’apparaisse pas , sur les ruines du PCF ,de la LCR et de la CGT, une nouvelle organisation pour le communisme en France au 21ème siècle, et que souvent, cela fut fait en partant de ces orgas elles-mêmes (avec le PS à la manœuvre).

    Alors que dans ce pays (comme dans d’autres), il n’y eut jamais autant que ces dix dernières années un tel désir de renouveau communiste...

    (La réalité c’est que depuis 2005 au moins , il n’était point besoin d’aller chercher un Mélenchon pour construire une force révolutionnaire nouvelle - et bien plus dure à l’égard du K sur le fond politique que ne le sera jamais ce FdG, qui n’est qu’un boute en train, comme on dit dans les haras- . Le "matériel" militant, idéologique, etc.. était là et bien là si "on" avait voulu. Mais voilà, "on" ne voulait pas. Bref.)

    Alors cette tentation syncrétique de gauche, dont le Front de Gauche et le "système Mélenchon" sont les figures avancées, qu’est-ce ?

    C’est lorsque la bourgeoisie, acculée par la crise, se sert , par le truchement de la petite-bourgeoisie moderne (de la classe moyenne pourrait on dire), de l’inclination naturelle des prolétaires que nous sommes à préférer la vie, le calme, la joie, la concorde et l’amour pour augmenter encore le nombre de chaînes qu’elle nous a déjà mis au cou, en nous faisant miroiter des choses impossibles mais auxquelles beaucoup d’entre nous n’ont pas encore cessé de rêver ou de croire.

    C’est également jouer sur un des plus anciens traits dominants de l’humanité : l’instinct grégaire.

    La tentation syncrétique, c’est celle qui consiste à feindre d’unir des éléments de classes et de couches sociales différentes, opposées même, des éléments purement idéologiques contradictoires (et qui remis dans leur contexte historique étaient absolument inconciliables), notamment par le biais de la désignation, voire la création, d’un vrai-faux ennemi prétendument "commun" à tous ces éléments.

    En l’occurrence, Sarkozy (et parfois on rajoute, l’UMP) sont appelés à jouer ce rôle unifiant depuis le début du quinquennat. C’est bien ce qu’ont tenté ceux qui à gauche, ont CRÉÉ "le sarkozysme". Et c’est ce qui est en train de fonctionner.

    La petite-bourgeoisie chargée de cornaquer le prolétariat en colère (quand même) sur des positions "gauchistes" se dotera en plus d’autres "épouvantails", comme "les agences de notation", ou "les financiers", par exemple. Le cri d’amour de JL Mélenchon aux cadres qui selon lui "conduiront le changement" pour le magazine Cadremploi est tout à fait éclairant en ce sens. (on le voit nettement, Mélenchon parle là à ceux dont il se sent réellement proche on le sens il ne triche pas , là il est à l’aise, à son affaire, il surjoue à peine...)

    La PB désignera même, s’il le faut, telle "nation" à la vindicte de "telle autre" ("A bas la Chine" !).
    Elle évitera évidemment soigneusement de mordre aux jarrets le capitalisme industriel, et même, elle dorlotera toute la fraction locale de cette bourgeoisie, contre la vilaine fraction "mondialisatrice".
    Elle évitera d’employer les termes de "propriété privée des moyens de production", d’"expropriation sans indemnisation", elle ne dira pas non plus qu’il faut abolir le salariat.
    Elle cachera son aversion pour l’émancipation réelle du prolétariat en proposant le pis-aller des "pôles publics" (en se gardant bien d’ouvrir toute réflexion sur ce qu’est l’Etat bourgeois aujourd’hui, Etat sans lequel il n’y a PAS de "nationalisation" possible...).

    Et surtout, elle ne dira pas qu’il faut "détruire l’Etat", au contraire ! Elle dira qu’il faut s’en emparer par les élections, et puis que telle ou telle (dé)nomination changeront la nature de cet Etat. Elle dira que l’État c’est comme un gant, qu’il suffit de changer la main qui est dans ce gant pour que , de gant de fer, ce gant se fasse de velours...Elle dire "6ème république et tout ira mieux".

    Elle dira que finalement le syndicalisme rassemblé, c’est possible, c’est bien, c’est valable. Et là c’est ce que l’on retrouve dans cet article, c’est ce qui fait surface là, c’est la mise en ordre sous la bannière de la CES (et donc du K). Pour Mélencho net le FdG tous les syndicats se valent. Ils sont tous beaux et biens. Je n’invente pas il suffit d’écouter ses discours "enflammants". On y dit qu’il n’ y a aucun empêchement à ce que CFDT CGT FO SUD... aillent main dans la main, au contraire, même, "l’essentiel c’est l’unité".

    Mieux vaut faire masse que faire classe (elle sous entendra ainsi qu’on ne pourra pas faire masse en faisant classe et qu’il faudrait "choisir").

    Cette tentation syncrétique, elle n’est possible en tant que telle qu’en période de crise systémique. C’est même LA réponse favorite, en première intention, de la bourgeoisie aux tensions et aux luttes de classe que ne manque jamais de déclencher une véritable crise systémique du Capitalisme comme celle que nous connaissons.

    On peut l’appeler "collaboration de classe", ou "fordisme", ou "unité nationale".

    Dans sa forme aiguë, et mise en œuvre par la bourgeoisie soi-même quand ça sent trop "le brûlé", ce syncrétisme s’appelle également "fascisme". Mussolini fut le premier à mettre en oeuvre ce syncrétisme contre révolutionnaire, à l’opposé de ce que réclame le communisme, qui prétend mettre en cohabitation "carne è pesce" la viande et le poisson. Il faut reprendre les discours de Mussolini au début des années 20 pour comprendre ce qu’est le syncrétisme. On peut fustiger les banques et en même temps les flatter. On peut bastonner l’église et en même temps l’amadouer.

    Le syncrétisme , c’est ce que fait en permanence le système Mélenchon à qui je reconnais un immense talent : celui de concilier des choses inconciliables pour repousser l’affrontement de contradictions évidentes. Mélenchon c’est l’art du compromis sous maquillage radical. Personne ne fait cela comme lui, avec cet art consommé de la contorsion intellectuelle et de la torsion historique, en vieux roué du républicanisme (qui est à la gauche ce que le centrisme est à la droite).

    Se défaire de cette glue idéologique suppose des qualités intellectuelles que peu de cadres ont désormais, dans ce maelström (et ceux qui en disposeraient ne s’en servent pas, par opportunisme)....

    Des exemples ? Au FdG, on valorise du matin au soir le collectif, l’organisation... mais on fait tout pour qu’elle n’existe pas (le Front de gauche n’est ni un parti ni un mouvement et tout est fait pour qu’il n’ y ait aucune délégation au niveau local -i l n’y a pas de "réunions de sections du FdG" qui pourraient permettre une lutte idéologique interne - l’épicentre de l’appareil FdG est à la République au siège du PG).

    On fait de la Commune de Paris une entreprise républicaine au sens gambettiste du terme, tout en mettant en avant Louise Michel (ça mange pas de pain) que l’on rhabille par Victor Hugo (ça tombe bien, la légende veut que Louise courait après Victor...) et on fait abstraction de l’existence dans La Commune, de différentes tendances qui ne cohabitèrent parfois que dans leur lutte contre Thiers Napoléon III et contre l’invasion Prussienne....en faisant croire que dans cette Commune glorieuse et héroïque mais sanglante, tout se valait, et tout était univoque...

    On parle de l’émancipation de la classe ouvrière ici, mais là, on promeut que ce sont, bien sûr, les cadres doivent conduire le changement.

    Etc...

    La tentation syncrétique, c’est le renforcement, par l’amalgame dans une organisation unique (et prétendument UNITAIRE) type "social-démocrate", d’éléments du prolétariat, de la petite-bourgeoisie, voire, du petit capital, de la fausse-classe qu’agite la bourgeoisie depuis des siècles, qu’on l’appelle "peuple" ou "nation", (ou les deux).

    C’est celle qui consiste à masquer un système plutôt qu’à le dévoiler, alors même que l’époque serait au dévoilement.

    Fausse classe, faux ensemble, faussement homogène, au sein duquel cohabitent des classes et des intérêts antagonistes, qui n’ont que peu d’objectifs communs dès lors que tombent les blablas destinés à masquer la réalité de classeS de l’ensemble en question.

    Pour l’instant, nous en sommes là.

    Les "mine vagante" posées depuis plusieurs années via notamment les "recompositions syndicales" (notamment en IdF et dans les appareils au niveau national) dans les syndicats sont en train de faire effet et commencent à exploser.

    Ne pas analyser le prétendu effet FdG en tenant compte de tout ceci est une erreur stratégique. De mon point de vue, l’absence de combat syndical contre cette tentation syncrétique au service de la social démocratie et donc, du Capital, est une catastrophe qui va se payer cher DANS les syndicats.

    Et je crains que les "relais syndicaux " de Mélenchon décrits dans cet article se transforment en véritables boulets quand il faudra attaquer les luttes radicales (et de classe) contre le patronat après ces comédies électorales (tous les gens sérieux ont bien compris que nous sommes partis pour une glaciation générale jusqu’à septembre au moins si le PS ou le FDG -y’en a qui le croient donc j’émets l’hypothèse - gagnent les élections)...

    • T’as tout dit.

      Et en particulier la parenté plus ou moins lointaine entre Syncrétisme politique et Fascisme.

      Poutr ceux qui savent comment s’est développé le Fascisme mussolinnien, (En dehors des particularités folkloriques propres à l’époque et au lieu), les similitudes crèvent les yeux.

      D’autant que les mesures liberticides suivent à grand pas.

      C’est vrai qu’on administre pas encore l’huile de ricin aux "mal-pensants", mais on peut dire que les médias aux ordres font assez souvent le même effet.

      Ce qui m’ennuie c’est que ça crève les yeux et que pas grand monde n’en parle, ici ou ailleurs.

      G.L.