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Yves Bonnet (ex-DST) suggère que Merah collaborait avec la DCRI

Publie le mardi 27 mars 2012 par Open-Publishing
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La Dépêche du Midi consacre un large interview aujourd’hui à Yves Bonnet, ex-patron de la Direction de la Surveillance du Territoire et ses déclarations sont fracassantes, puisqu’il suggère carrément une "collaboration" entre Merah et la D.C.R.I. !
Par ailleurs, dans un autre article, la Dépêche nous informe que lors de son audition à l’automne 2011 à la DCRI, il est également interrogé par "un spécialiste de la mouvance islamiste, envoyé spécial de la direction centrale à Paris." Ca fait beaucoup pour un simple voyage touristique !

Dépêche du Midi : Pourtant, des éléments interpellent. Le 10 septembre 2010, le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, expliquait au Journal du Dimanche qu’il plaçait en tête des menaces du terrorisme islamiste « le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul » et les djihadiste français « qui partent en Afghanistan ». Comment expliquer que Merah repéré, la DCRI n’ait pas vu de risque après avoir eu un entretien avec lui, le 14 novembre 2011 ?

Yves Bonnet:Ce qui, personnellement, me paraît poser question, c’est que le garçon avait manifestement des relations avec la DCRI comme on l’a appris à travers les déclarations de Bernard Squarcini lui-même. C’est-à-dire qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça « correspondant », appelez ça « officier traitant »… je ne sais pas jusqu’où allaient ces relations, voire cette « collaboration » avec le service, mais on peut effectivement s’interroger sur ce point.

D.D.M : Pour mettre un mot sur les choses, était-il un indicateur de la DCRI ?

Y.B : Eh bien voilà… c’est exactement ça le problème. Car ce qui interpelle, quand même, c’est qu’il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu’il était islamiste, mais parce qu’il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or avoir un correspondant ce n’est pas tout à fait innocent. Ce n’est pas anodin.

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D.D.M : Que pensez-vous de la façon dont a été conduite l’intervention pour interpeller Mohamed Mehra ? Ce choix du siège et de l’assaut plutôt que celui, qui prime habituellement lors des interpellations d’etarras, par exemple : une arrestation discrète, dès que le suspect sort de chez lui ?

Y.B : A priori, il y a eu un grand temps de latence. Le temps de latence devrait profiter aux professionnels, les plus nombreux, les mieux équipés, les mieux entraînés… Après, sur les données de l’intervention, je m’en remettrai à l’avis de Christian Prouteau, s’il y a un expert en France, c’est bien lui : il est étonné qu’on n’ait pas réussi à le prendre vivant. Il pense qu’on n’a pas utilisé les bons moyens, et qu’on s’est bêtement privé de l’expertise du GIGN, et il faut reconnaître que dans ce genre d’affaire, les plus professionnels, les plus qualifiés et les meilleurs, ce sont les gendarmes du GIGN. Après, pourquoi a-t-on voulu prendre le Raid..?

D.D.M : Pour des questions politiques ?

Y.B : Certains le disent. Je n’irai pas jusque-là : je n’ai pas le dossier en mains. Mais quand on juge d’une intervention violente où les policiers risquent leur vie il faut être prudent et mesuré, faire en sorte que les policiers ne risquent pas leur vie et ça pour moi, c’est une donnée extrêmement importante. à présent je suis de ceux qui regrettent vraiment qu’il n’ait pas été pris vivant et beaucoup de questions restent posées. Sur une affaire comme celle-là, il faudrait une expertise.
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La Dépêche du Midi : A l’automne 2011, Mohammed Merah revient d’Afghanistan. Le 22 novembre, il se rend à une convocation au commissariat. Il est interrogé par deux personnes. Un policier de la direction régionale du renseignement intérieur, la DRCI, et un spécialiste de la mouvance islamiste, envoyé spécial de la direction centrale à Paris. Mohammed Merah se remet alors d’une hépatite contractée au Pakistan, va leur expliquer qu’il s’était rendu là-bas pour faire du tourisme…

Les fonctionnaires seront bien obligés de le laisser repartir car faute d’infraction, aucune charge ne peut être retenue contre lui. Il Mais ils vont poursuivre une surveillance discrète, qui a débuté il y a déjà bien longtemps, dès ses premiers séjours au Pakistan ou en Afghanistan. Ils trouvent le garçon « bizarre », sournois, potentiellement dangereux… Alors, qu’aurait-il fallu faire à ce moment-là ?

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Mohamed Merah avait des relations avec la DCRI, selon l’ex-patron de la DST, La Dépêche du Midi (extraits) 27 mars 2012

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