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Réponse au Figaro

Publie le vendredi 25 février 2005 par Open-Publishing

REPONSE AU FIGARO

A quelques jours du procès en appel d’Anthony Attal (membre des milices fascistes L.D.J-BETAR) qui se tiendra le 28 février 2005, l’UEJF s’offre une tribune dans le Figaro étudiant du jeudi 10/02/2005 pour s’attaquer outrageusement à l’AGEN.
Sous le titre « la violence est intolérable sur un campus » Yonathan Arfi président de l’U.E.J.F donne son « point de vue » sur notre syndicat. L’on apprend par le chapeau introductif à ce « dossier figaro » que Y.Arfi se félicite de la volonté de Dominique de Villepin « de dissoudre les groupes neo-nazis car ils constituent une menace et un danger. Quid de certains mouvements d’extreme-gauche » (sic).
A l’évidence, cette interview-alibi faite sur commande ne peut avoir d’autres finalités que celle de présenter hors prétoire un réquisitoire contre la partie civile à ce procès. Apres les multiples pressions, menaces et autres incidents qui ont jalonnés la phase de l’instruction et de la première instance judiciaire qui cherche-t-on à influencer par cette grotesque opération de media mensonge ?

DE L’USAGE DE L’INTOX COMME STRATEGIE JUDICIAIRE ?

Tirant le bilan des cuisants échecs du passé , nos contradicteurs de l’UEJF/LDJ-BETAR/GOLDNADEL ont choisi, cette fois- ci, de remiser au placard les rituelles accusations nauséabondes d’antisémitisme et de racisme dont ils raffolaient à l’endroit de l’AGEN et de placer le débat sur la seule base de « la critique » de la violence. Pourtant, nulle trace dans ce dossier , des violences du 30/12/2003 dont se sont rendus coupables les fascistes de la Ligue de Défense Juive contre quatre de nos militants et nulle trace du procès du 16/09/04 qui les confirment .*
La journaliste du Figaro ANNE JOUAN peut aussi, contre toute éthique professionnelle, demander à l’UEJF ce qu’elle pense de l’AGEN mais estimer superflue de demander à celle-ci ce qu’elle reproche à l’UEJF et à ses protégés .L’affaire est donc entendue et le sieur Arfi peut s’essayer à coups de bobards de redessiner un visage sulfureux à notre organisation et à ses membres -parties civiles dans ce procès- en laissant entendre qu’ils ne peuvent être les victimes qu’ils prétendent.

Dans cette interview-requisitoire la violence imputée mais jamais démontrée revient en boucle comme une litanie digne des pleureuses professionnelles chichement appointées pour faire diversion sur l’identité de l’assassin : « L’Agen constitue un vecteur de violence et de haine sur le campus ...il y a des manifestations de violence...la violence est permanente, que se soit dans son discours et parfois dans les actes...le reproche de l’UEJF se situe sur le rapport à la violence... ».
Comme les puissants de ce monde ,Georges W.Bush accusant les irakiens de détention des ADM pour occuper leurs pays , Sharon accusant les palestiniens de terrorisme pour justifier leur génocide ou le MEDEF dénonçant le poids des charges patronales pour mieux dissimuler les mécanismes de l’exploitation et l’origine des richesses , le sieur ARFI accuse l’AGEN de violences pour mieux cacher ses forfaitures et justifier -à contrario- les ratonnades dont se sont rendus coupables ces petits soldats de l’ombre.
Dans ces conditions, parions que le 28 février prochain Maître Goldnadel saura habilement puiser dans ce dossier figaro pour soutenir que « nul ne pouvant se prévaloir de sa propre turpitude » , l’Agen « ce vecteur de la violence » , ne peut bluffer le juge d’appel comme elle l’aurait fait en première instance .

VIOLENCE D’EXTRÊME GAUCHE OU BRUTALITE FASCISTE.

Il est pour le moins très douteux qu’un journaliste d’un « grand quotidien national » et un dirigeant d’une « grande association génériquement anti-raciste » qui ont leurs petites entrées auprès du haut ministre de la sécurité publique et des services de renseignements de l’Etat, ignorent tout de l’Affaire ATTAL . Pourtant, celle-ci a bien existé. Elle a eu lieu un certain 30 décembre 2003 en plein centre de Paris au sein d’un haut lieu de la République (le tribunal administratif de Paris). Cette affaire a aussi donné lieu à une investigation policière et a été conclue par une decision de justice. En effet, le Tribunal Correctionnel de Paris dans sa decision du 18/09/2004 n’a-t-il pas désigné avec précision les victimes et n’a-t-il pas condamné l’un des chefaillons d’une bande de petits nervis fascistes qui n’était pas à son premier coup d’essai. Par conséquent, le dossier du Figaro concocté juste à l’avant-veille de ce procès , par le binôme « Jouan-arfi » apparaît pour ce qu’il est : une grossière opération d’influence.

L’UEJF BAS LES MASQUES

L’engagement de l’U.E.J.F contre « l’extrême gauche anti-sioniste » a pris un sens particulier après le déclenchement de la seconde Intifada en Palestine occupée .Des lors, en s’alignant sur le discours du sionisme pro israélien, l’UEJF est apparue sur les campus comme le fer de lance de cette nouvelle déferlante réactionnaire. Sous le mot d’ordre « non à l’Intifada des campus » Elle a multiplié les activités et les provocations attirant dans son sillage les gros bras casqués, adeptes des scooters et des barres de fer. C’est effectivement à cette dérive que nous avions assisté ces dernières années sur le campus de Nanterre. Deux événements majeurs peuvent aussi témoigner du sens très particulier que l’UEJF donne à son slogan « non à l’importation du conflit du Proche-orient ».

1- les événements du 13 novembre 2002 :

Quelques jours après ces événements où un administratif (B.Brahim) fut sauvagement agressé car confondu avec un militant de l’AGEN nous écrivions : « quand à nous, nous savons exactement qui menace les défenseurs des Palestiniens, qui sème la haine et qui ratonne sur notre campus ». Un an après, l’instruction a prouvé qu’un responsable de l’UEJF- Paris X, dénommé M .Pérez, était directement implique dans la préparation de l’attaque et l’arrivée du commando fasciste sur Nanterre. Un seul membre du commando fut condamne par la justice mais M .Pérez pourtant confondu grâce aux coups de téléphone passés de son portable fut relaxé. Il ne passa même pas devant le conseil de discipline comme l’avait laissé entendre le President d’Université Olivier Audéoud que Y.Arfi traite de « fébrile ».

2- Les événements de janvier 2004 :

Le 21/01/2004 les membres de l’Agen (agresses le 30 décembre par le commando LDJ-BETAR) se rendaient au siège de la première division de la police judiciaire afin d’identifier Anthony Attal qui se trouvait dans les locaux de la P.J. A leur sortie un nouveau guet-apens leur fut tendu .Dans l’une des voitures qui les pourchassait les militants de l’Agen ont formellement identifié Benjamin Cymermann, étudiant à Nanterre et responsable de l’UEJF. Là aussi une plainte a été déposé auprès de la P.J.
Dans ces deux affaires violentes, la collusion de membres dirigeants de l’UEJF ne fait aucun doute. Ce qui nous conduira à affirmer dans notre communiqué du 28/06/2004 : « dans cette affaire et dans celle de l’agression de B.Brahim, deux responsables de l’UEJF, Maxime Pérez et B.Cymermann, sont impliqués pour avoir sollicité ou servi de guides aux fascistes déclarés. C’est précisément cette double appartenance qui signe l’origine de l’agression ». C’est aussi cette collusion que nous avons toujours dénoncée le long de notre campagne pour la dissolution des ligues fascistes. **
Dans ces conditions, continuer à soutenir que l’AGEN « c’est la dérive d’une idéologie » ou que la lutte contre celle-ci est « plus complexe que celle contre le GUD qui serait plus consensuelle » revient à se payer des mots et donc esquiver le vrai débat sur les violences, celles-ci réelles, dont se sont rendues coupables ces dernières années les fascistes de l’extrême droite pro israélienne en France ***

En définitive, la publication de ce dossier à charge contre
L’AGEN ne produit -il pas l’effet inverse de celui que les commanditaires ont recherché ? Car le lecteur est en droit de se demander pourquoi l’UEJF se refuse encore de s’expliquer sur son implication dans les dérives violentes d’une idéologie ultra réactionnaire -c’est-à-dire le sionisme politique pro israélien- qui
continue (jusqu’à quand ?) à défrayer la chronique et à ratonner impunément en plein jour et en plein centre de Paris.

*** pour plus de détails voir le dossier complet sur notre site :
www.agen-nanterre.net

Propos recueillis par Anne Jouan , 10 février 2005
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Le 1er février dernier, le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, annonçait son intention de dissoudre les groupes néonazis car ils constituent « une menace et un danger ». Quid de certains mouvements d’extrême-gauche ? A Paris X, l’Association générale des étudiants de Nanterre (Agen) « a toujours rappelé le sens de son combat antisioniste, c’est-à-dire la lutte contre l’occupation et le colonialisme en Palestine. Pour ceux qui daignent l’oublier, rappelons simplement que ce combat politique contre le colonialisme jalonne l’histoire progressiste du mouvement étudiant français dont nous nous revendiquons ». L’Agen a notamment participé, avec Secours rouge international, à un meeting pour la libération du terroriste George Ibrahim Abdallah (créateur en 1979 du mouvement terroriste palestinien Fraction armée révolutionnaire libanaise, condamné à perpétuité en 1987, NDLR). L’Agen a également signé, en juillet 2004, la pétition « Répression dans les facs, préparons la riposte » qui note que « les présidents d’université, relais serviles du gouvernement, traitent de plus en plus les étudiants en lutte comme des terroristes en puissance ». Yonathan Arfi, le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui s’était félicité de l’annonce de Dominique de Villepin, revient sur le cas de l’Agen.

LE FIGARO ÉTUDIANT. - Que reprochez-vous à l’Agen ?

Yonathan ARFI. - Elle constitue un vecteur de violence et de haine sur le campus de Nanterre. A travers sa production papier, elle véhicule la haine : l’affiche la plus courante de l’Agen représente un combattant fedayin une Kalachnikov à la main. Il y a aussi des manifestations violentes. Il y a quelques années, l’Agen organisait la « Journée de la terre » (journée instaurée en 1976 suite à la mort de six manifestants palestiniens abattus par des forces israéliennes, NDLR) au cours de laquelle la parole était donnée à des gens qui appelaient au terrorisme. J’avais assisté à cette réunion où une femme (Souha Bechara, membre du PC libanais, a tenté d’assassiner en 1988 le général Antoine Lahad, chef de l’Armée du Liban-Sud, NDLR) disait qu’elle était prête à se faire sauter au milieu de civils. La violence est permanente, que ce soit dans le discours et parfois dans les actes, ce qui est intolérable sur un campus.

Le reproche de l’UEJF ne se situe pas sur le positionnement politique de l’Agen, qui est tout aussi respectable qu’un autre, mais sur le rapport à la question de la violence.

Cette violence a-t-elle un rapport avec le retour de l’intifada ?

L’exacerbation de la violence de l’Agen date d’il y a cinq ans mais elle précédait déjà la seconde intifada. Nous constatons que cette violence s’est construite sur le délitement de l’université. A partir du moment où l’autorité universitaire s’est fissurée, l’Agen a gagné du terrain, ce qui est dangereux.

Le nouveau président a essayé d’enrayer ce processus (demande d’interdiction de locaux en 2003, NDLR) même si ce n’est pas évident pour l’administration. Mais c’est son rôle de maintenir l’ordre. Le président pourrait demander la dissolution de l’Agen, ce qu’il n’a pas fait et ce qui témoigne d’une certaine fébrilité.

L’Agen assimile l’UEJF au Betar (groupuscule de jeunes juifs d’extrême-droite, NDLR). Que leur répondez-vous ?

L’assimilation avec d’autres groupuscules qui ont aussi recours à la violence constitue un procédé classique d’amalgame : dire que chaque juif est responsable des actes de tous les juifs est un grand classique.

L’UEJF est une association pacifiste créée en 1944. Sa vocation est sociale, elle entend diffuser la mémoire de la Shoah, elle soutient le processus de paix au Proche-Orient, et nous sommes pour un Etat Palestinien. Nous sommes fondateurs de SOS Racisme, nous sommes une association antiraciste générique.

Que pensez-vous de la proposition du ministre de l’Intérieur de dissoudre les groupuscules d’extrême-droite ? Faut-il faire la même chose avec ceux d’extrême-gauche ?

Dans une société démocratique, on ne peut pas tolérer qu’un groupe appelle à la violence. Certains le font à l’extrême-droite et il y a la même chose à l’extrême-gauche même si ces groupuscules sont moins visibles et moins connus. Certains comme l’Agen devraient être dissous.

Quels rapprochements feriez-vous entre l’Agen et le Gud (Groupe union défense, dissous en 1999, recréé sous le nom d’Unité radicale, à nouveau dissous en 2002) ?

L’Agen, tout comme le Gud, c’est la dérive étudiante violente d’une idéologie. La grande difficulté, c’est que l’Agen prétend par ailleurs combattre le racisme. Ce sont les contradictions permanentes de l’extrême-gauche.

Ils sont peut-être plus dangereux que le Gud car, finalement, peu de gens comprennent les rapports à la violence de l’extrême-gauche alors que le Gud avait fait tellement parler de lui que tout le monde le connaissait. Combattre l’extrême-droite, c’est consensuel. Pointer du doigt les contradictions de l’Agen est plus compliqué et, du coup, leur marge de manoeuvre est plus importante.

DOSSIER : UN CAMPUS A LA LOUPE : Paris X - Nanterre
Rencontre avec Olivier Audéoud, Président de Paris-X Nanterre
« La France veut-elle encore une recherche publique ? »

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Propos recueillis par Caroline Beyer , 10 février 2005
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Née en 1970 de la fusion de la faculté des lettres (créée en 1964 pour décongestionner la Sorbonne) et de droit (créée en 1968), l’université Paris-X Nanterre compte aujourd’hui 32 000 étudiants. Son campus étendu sur près de 30 hectares regroupe, autour du « carré vert » central, l’essentiel des locaux d’enseignement et de recherche, le restaurant universitaire et une résidence universitaire du Crous de Versailles de 1 400 chambres. Ce campus abrite par ailleurs une piscine olympique, un centre sportif universitaire, un théâtre et un espace d’exposition. C’est en 2005 que cette université pluridisciplinaire basculera dans le système LMD. Le point avec Olivier Audéoud, professeur de droit public, président de Paris-X Nanterre depuis février 2003.

LE FIGARO ÉTUDIANT. - Quelles sont les disciplines attirant traditionnellement le plus d’étudiants à Nanterre ?

Olivier AUDÉOUD. - Nous sommes très demandés en psychologie - en Ile-de-France, seules Paris-V et Nanterre font de la psycho -, en arts du spectacle - nous avons la plus importante convention de l’Adrac (Association pour la diffusion de la recherche sur l’action culturelle) en Ile-de-France - et en Staps. Dans ces disciplines, nous sommes obligés de « fermer les écoutilles ».

Retrouve-t-on dans ces mêmes disciplines le plus fort taux d’échec en Deug ?

De manière générale, je dirais que ce taux d’échec est le résultat d’une absence d’orientation. Nous avons en France un très mauvais système d’orientation. Dans les lycées, les orienteurs scolaires disent n’importe quoi, comme « faites de la psycho, cela vous ouvrira toutes les portes »... Ces orienteurs ne sont pas formés, n’ont jamais mis les pieds dans une université et se réfèrent aux manuels de l’Onisep d’il y a 20 ans ! J’ai présidé deux fois le bac. J’ai été effondré de la méconnaissance des enseignants quant à l’université, au contenu des matières proposées et au déroulement des études !

Le taux d’échec en Deug est également le résultat de la non-préparation des futurs étudiants au système universitaire. Certains sont perdus parce qu’ils n’ont pas d’encadrement, pas de cours obligatoires. Il y a là un aspect psychologique. Enfin, ce taux d’échec résulte de la formation antérieure : on apprend aux lycéens à faire de belles dissertations en trois parties alors qu’à l’université on vous dira le contraire... Il y a là un vrai problème à la française de strates cumulées. On ne parle pas la même langue en dessous et au-dessus du bac. Théoriquement le baccalauréat est le premier diplôme universitaire...

La mise en oeuvre de la réforme LMD à Paris-X a-t-elle été l’occasion de procéder à une remise à plat de l’offre de formation ?

Cette réforme aurait effectivement pu permettre de remettre à plat notre offre, mais ce ne sera que partiellement le cas... La réforme ayant été mise en place en ordre dispersé, par vagues d’années différentes, les universités n’ont pu mener entre elles un travail de fond suffisant.

Je dirais que nous avons fait le maximum dans la limite du possible. Tous les six mois, nous recevons des circulaires nouvelles précisant les éléments du LMD. Il est regrettable de ne pas avoir eu tous les éléments au départ afin de connaître la règle du jeu.

Quelles sont les grandes inconnues du système LMD ?

Il y a toujours des débats sur le passage de M1 en M2. A partir du moment où le passage de L3 en M1 est un droit et qu’on ne nous donne pas de moyens supplémentaires pour le M2, nous conservons le système de sélection qui régissait l’entrée en DEA et DESS. Il n’est pas possible de faire autrement.

Par ailleurs, il y a toujours la question de savoir si l’on continue à être franco-français en proposant en M2 une version professionnelle et une version recherche alors que, dans tous les autres pays du monde, le M ne comporte pas deux voies distinctes...

Je ne sais pas à quoi on joue en France à avoir des tabous sur les mots, sur les formules.

La Conférence des présidents d’université (CPU) a réagi au projet de loi d’orientation et de la programmation de la recherche en annonçant, le 20 janvier dernier, un risque de « conflit majeur »... En quoi ce projet constitue-t-il une « mise en péril inacceptable des universités françaises » ? (voir encadré).

Je rappelle que ce projet de loi n’a toujours pas été rendu public, et que la « fuite » a été faite par des gens du ministère de l’Industrie... Est-ce pour faire de la provocation, pour que les universités rejettent le projet ? Ce projet de loi n’est pas bon, pas clair et pose beaucoup plus de problèmes qu’il ne devrait en résoudre quant à l’avenir d’une recherche française. L’effort financier est ridicule. La question de fond est de savoir si l’on veut encore d’une recherche publique.

Suite à des agressions sur le chemin menant du RER à l’université, André Legrand, votre prédécesseur, avait permis à la police de pénétrer sur le campus. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous n’avons pratiquement plus d’incidents notoires sur le campus. Nous disposons à Nanterre d’un service de sécurité composé d’agents de l’Etat ou de l’université. Ces vigiles ne sont pas armés et ne sont pas des spécialistes du combat !

Le campus, qui fait plusieurs dizaines d’hectares, est un lieu où le droit doit s’appliquer. Si la nuit, les voies sont ouvertes, la police peut aussi circuler. Je n’ai pas d’états d’âme là-dessus. Je n’abuse pas et j’estime que l’Etat de droit doit s’appliquer partout.

Choisir d’étudier ou d’enseigner à Nanterre correspond-il encore aujourd’hui à un geste politique ?

Je ne pense pas. En 2005, les étudiants sont davantage des usagers au sens strict du mot. Il y a encore quelque part une hagiographie soixante-huitarde : quelques enseignants ont toujours une certaine nostalgie, certains étudiants fantasment. Il y a à Nanterre un petit groupe d’anarchistes d’extrême gauche...

L’Agen, Association générale des étudiants de Nanterre, représentée dans les conseils de l’université, est-elle source de tension à Paris-X ?

Ils font du bruit, ce qui peut créer à certains moments des tensions. Mais l’Agen, c’est une trentaine d’étudiants...

Le 1er février dernier, le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, annonçait qu’il fallait dissoudre les groupes d’extrême droite. Ne faudrait-il pas étendre cette mesure à l’extrême gauche ?

J’ai effectivement été étonné de l’exclusivité par rapport à l’extrême droite. Je peux vous donner des sites Internet de l’extrême gauche où l’on retrouve quasiment les mêmes formules, les mêmes violences, les mêmes discours de destruction, les mêmes menaces de mort...

Etes-vous confrontés à Paris-X à des revendications communautaires et religieuses ?

Nous ne rencontrons pas à Nanterre de problèmes de cet ordre. Nous sommes très stricts sur les enseignants et les personnels administratifs. Ceci étant, en ce qui concerne les étudiantes voilées, je ne peux rien faire. Il nous est arrivé d’être confrontés à des velléités de petits tapis de prière au bout d’un couloir... La réponse est très simple puisque nous avons à Nanterre une mosquée avec un imam libéral...

SOMMAIRE DU DOSSIER

 10.02.05 Rencontre avec Olivier Audéoud, Président de Paris-X Nanterre
 10.02.05 La CPU face au projet de loi sur la recherche
 10.02.05 POINTS DE VUE SUR L’AGEN - Le regard de Yonathan Arfi, président de l’UEJF