Accueil > "Die Linke : Lötzsch démissionne "

"Die Linke : Lötzsch démissionne "

par LHuma / Bruno Odent

Publie le lundi 30 avril 2012 par LHuma / Bruno Odent - Open-Publishing
1 commentaire

Coprésidente du parti depuis 2010, Gesine Lötzsch était ouvertement contestée et considérée comme trop peu charismatique pour surmonter de très lourdes divisions internes.

Gesine Lötzsch vient d’annoncer qu’elle démissionnait de son poste de coprésidente de Die Linke avant même la tenue d’un congrès qui doit examiner, début juin, le renouvellement de la direction de la formation. Elle invoque des questions familiales, en relevant qu’elle ne se satisferait pas de «  faire les choses à moitié  ». Lötzsch était coprésidente du parti depuis mai 2010, aux côtés de Klaus Ernst, un ex-syndicaliste d’IG Metall. Le tandem dirigeant avait alors remplacé Lothar Bisky et Oskar Lafontaine, élus, eux, en 2007, lors du congrès fondateur de Die Linke.

Les prestations de la dirigeante issue de la «  moitié  » orientale de la formation (l’ex-PDS) comme d’ailleurs celles de son homologue venu de sa «  moitié  » occidentale (l’ex-WASG) sont de longue date très fortement contestées. «  On reproche au duo son manque de charisme et son incapacité à rassembler et à surmonter les différences au sein du parti  », souligne le politologue, Hans-Dieter Fremd. Plus les divisions s’aiguisent et plus ils sont devenus des cibles privilégiées.

Gesine Lötzsch a ainsi payé au prix fort un discours prononcé lors d’une conférence où elle développa une réflexion sur «  la nécessité  » du dépassement du capitalisme et envisagea les «  voies qui mènent au communisme  ». Elle avait alors déclenché un tollé à l’extérieur et à l’intérieur du parti. La plate-forme pour un socialisme démocratique, courant réformateur de Die Linke, très influent dans les Länder de l’Est et favorable à des alliances coûte que coûte avec le SPD, y a vu une sorte de provocation destinée à torpiller tout accord électoral à gauche.

Le départ anticipé de Lötzsch promet de relancer, d’ici le congrès de Göttingen, début juin, les débats de personnes et d’orientation. Au plus mauvais moment. Deux élections début mai, en Rhénanie du Nord-Westphalie et dans le Schleswig-Holstein, s’annoncent très difficiles. Die Linke est menacée de ne pas franchir la fatidique barre des 5 %, donc de perdre sa représentation parlementaire dans ces deux Länder occidentaux où elle avait réussi une belle percée en 2009 et 2010.

Dietmar Bartsch, chef de file de la mouvance «  réformatrice  », s’est porté candidat pour remplacer Lötzsch à la tête du parti. Dans un souci de «  préserver les équilibres  », il pourrait être associé à la communiste Sahra Wagenknecht, laisse entendre un cadre berlinois de Die Linke. Reste à savoir si ce duo-là pourra effectivement mieux surmonter les divisions et retrouver la dynamique perdue.

Bruno Odent

http://www.humanite.fr/monde/die-linke-loetzsch-demissionne-494751

Messages