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SYRIZA ou la percee magistrale d’une experience unitaire unique et originale

par yorgos mitralias

Publie le lundi 21 mai 2012 par yorgos mitralias - Open-Publishing
14 commentaires

Epouvantail pour « ceux d’en haut », espoir pour « ceux d’en bas », SYRIZA fait une entrée fracassante sur la scène politique de cette Europe en crise profonde. Apres avoir quadruplé sa force électorale le 6 mai, SYRIZA ambitionne maintenant non seulement de devenir le premier parti de Grèce aux élections du 17 juin, mais surtout de pouvoir former un gouvernement de gauche qui abrogera les mesures d’austérité, répudiera la dette et chassera la Troïka du pays. Ce n’est donc pas une surprise si SYRIZA intrigue fortement au delà de la Grèce, et si pratiquement tout le monde s’interroge sur son origine et sa vraie nature, ses objectifs et ses ambitions.

Cependant, SYRIZA n’est pas exactement un nouveau venu dans la gauche européenne. Né en 2004, la Coalition de la Gauche Radicale (SYRIZA) aurait dû attirer l’attention des politologues et des medias internationaux ne serait-ce que parce qu’elle était, dès ses débuts, une formation politique totalement inédite et originale dans le paysage de la gauche grecque, européenne et même mondiale. D’abord, à cause de sa composition. Formée de l’alliance de Synaspismos (Coalition), un parti réformiste de gauche de vague origine eurocommuniste ayant une représentation parlementaire, avec une douzaine d’organisations d’extrême gauche, qui couvrent presque tout le spectre du trotskisme, de l’ex-maoïsme et du « movimentisme », la Coalition de la Gauche Radicale constituait déjà à sa naissance une exception à la règle qui voulait –et continue à vouloir- que les partis plus ou moins traditionnels à la gauche de la social-démocratie ne s’allient jamais avec les organisations d’extrême gauche !

Mais l’originalité de SYRIZA ne s’arrête pas là. Ayant été conçue comme une alliance plutôt conjoncturelle et électorale (elle a été fondée juste avant les élections de 2004), SYRIZA a résisté au temps et a su survivre à ses hauts et ses bas, à ses succès et surtout à ses crises et ses échecs, pour devenir un exemple éclatant d’une réalité que la gauche radicale internationale peine toujours à atteindre : la cohabitation de différentes sensibilités, courants et même organisations dans une même formation politique de la gauche radicale ! Huit ans après la naissance de SYRIZA, la leçon à tirer crève maintenant les yeux : Oui, cette cohabitation est non seulement possible, mais elle est aussi fructueuse et même garante, à la longue, de grands succès.

Mais, s’interrogera-t-on, comment cette douzaine de « composantes » si hétéroclites de SYRIZA ont-elles pu d’abord se rencontrer et ensuite se mettre d’accord pour une si longue et si originale cohabitation organisationnelle ? La question est pertinente et mérite une réponse détaillée et approfondie. Non, le « miracle » de SYRIZA n’est pas tombé du ciel, et il n’est pas le fait du hasard. Il a mûri assez longuement et surtout, il a germé dans les meilleures conditions possibles, dans les mouvements sociaux et altermondialistes de ces 15 dernières 15 années.

On pourrait dire que tout a commencé il y a 15 ans, en 1997, avec la constitution de la branche grecque du mouvement des Marches Européennes contre le chômage. Ce n’était pas seulement le premier pas vers ce qu’on appelé un peu plus tard le mouvement altermondialiste des Forums Sociaux. Plus spécialement en Grèce, les Marches Européennes ont eu une fonction peut être encore plus importante, celle de faire quelque chose qui était jusqu’alors absolument impensable : unifier la gauche dans l’action. C’est ainsi que grâce aux Marches Européennes, on a vu des syndicats, des mouvements sociaux, des partis et des organisations de la gauche grecque (KKE inclus, au moins pendant un certain temps !) qui ne s’étaient jamais rencontrés, ou même qui s’ignoraient mutuellement, se mettre ensemble pour participer à un mouvement européen totalement inédit, aux côtés des syndicats, des mouvements sociaux et des courants politiques d’autres pays, jusqu’alors totalement inconnus en Grèce.

Ce n’est pas donc un hasard que ce premier coup porté au sectarisme viscéral qui a toujours caractérisé la gauche grecque, donnait lieu même a des scènes émouvantes de retrouvailles, proches de psychodrames, entre les militants qui jusqu’à alors ne se connaissaient pas les uns les autres, et subitement découvraient que « l’Autre » n’était pas si différent d’eux-mêmes. Manifestement, la mayonnaise avait bien pris d’autant plus que les militants grecs sortaient du pays et découvraient une réalité militante européenne en chair et en os, dont ils ne soupçonnaient auparavant pas l’existence.

Forts de ce premier rapprochement dans l’action, qui était d’autant plus solide qu’il s’effectuait dans un mouvement social d’un genre nouveau, la plupart des diverses composantes politiques des Marches Européennes grecques participaient, dès 1999, à une deuxième expérience originale qui visait à approfondir leur besoin d’unité. C’était l’Espace de Dialogue et d’Action Commune qui tout en approfondissant le nécessaire débat politique et programmatique, préparait les esprits à la prochaine expérience unitaire et movimentiste, celle du Forum Social qui allait marquer profondément l’évolution de la gauche grecque.

L’énorme succès populaire du Forum Social aidant, le pas vers la constitution de la Coalition de la Gauche Radicale a été franchi presque spontanément et dans l’enthousiasme en 2003-4. Les militants des composantes de SYRIZA qui avaient pu se connaitre dans les luttes, et qui avaient voyagé et manifesté ensemble par milliers à Amsterdam (1997) et Cologne (1999), Nice (2000) et Gènes (2001), Florence (2002), Paris (2003) etc., avaient eu le temps de développer entre eux des rapports non seulement politiques mais aussi humains avant d’arriver à la fondation de leur Coalition de la Gauche Radicale. Une coalition qui allait quand même à contre courant de ce qui se passait partout ailleurs en Europe, où une telle alliance entre un parti réformiste de gauche et des groupes d’extrême gauche était, tout simplement, impensable...

Cependant, après une naissance plutôt réussie, la suite de l’aventure de SYRIZA fut loin d’être toujours heureuse et, à plusieurs reprises, elle a même failli s’interrompre. Evidemment, il y a eu maintes crises de confiance entre le tronc de SYRIZA constitué par Synaspismos et ses partenaires d’extrême gauche, ce qui fut plutôt « logique ». Mais le temps passant, l’homogénéisation de SYRIZA a eu comme effet que les crises –comme d’ailleurs les débats- non seulement traversaient pratiquement toute la Coalition et chacune de ses composantes, mais qu’elles se manifestaient surtout à …l’intérieur de Synaspismos lui-même, où faisait rage l’affrontement de ses tendances en recomposition permanente.

Finalement, SYRIZA a trouvé une certaine paix interne seulement après le départ en 2010 de l’aile social-démocrate de Synaspismos (qui a donné naissance à la Gauche Démocrate) et l’éloignement de son ex-président Alecos Alavanos qui, après avoir « intronisé » son poulain Alexis Tsipras, est devenu son ennemi juré. Désormais, la ligne politique de la Coalition était plus claire (et plus à gauche), tandis que son jeune leader Alexis Tsipras installait son autorité et cumulait les premiers succès qui allaient donner à un SYRIZA de plus en plus radicalisé la crédibilité nécessaire pour qu’il puisse profiter des circonstances exceptionnelles créées pas la crise de la dette. SYRIZA était maintenant prêt à assumer le rôle de la formation politique qui pourrait incarner le mieux les espoirs et les attentes des pans entiers de la société grecque en révolte contre les politiques d’austérité, la Troïka, les partis bourgeois et le système capitaliste lui-même !

La leçon à tirer de cette histoire presqu’exemplaire est évidente : Tout compte fait, il s’agit d’une réussite que seuls des sectaires impénitents (et dieu saqit qu’en Grèce il y en a beaucoup) pourraient nier ! Cependant, l’histoire de SYRIZA est loin d’être terminée, et les choses sérieuses viennent seulement de commencer. En somme, le bilan actuel ne peut être que provisoire. Cependant, malheur à celui qui ne le fera pas au nom de la faute grave et de la « trahison » de SYRIZA, qu’il attend impatiemment pour pouvoir enfin dire… « Moi je l’avais prévue ». Non, ce bilan même provisoire et inachevé doit être fait car, par les temps (durs) qui courent, on ne peut pas se permettre le luxe de ne pas profiter des expériences, des succès et des échecs d’autrui dans la gauche radicale européenne.

Formation politique au programme caractérisé en permanence par un… flou artistique, la Coalition de la Gauche Radicale a presque toujours balancé entre le réformisme de gauche et un anticapitalisme conséquent. D’ailleurs, elle a peut-être tiré sa force de cette éternelle oscillation. Pourtant, il faut être clair : ce qui a pu fonctionner plutôt positivement dans des périodes « normales », pourrait devenir un handicap sinon un boomerang dans des périodes de crise aigue et d’exacerbation de l’affrontement de classe. En mots plus simples, SYRIZA qui vient de réussir magistralement sa percée, se trouve en l’espace de quelques semaines ( !), transformé de petit parti minoritaire dans une gauche grecque déjà minoritaire, en un parti dominant aux prétentions gouvernementales. Et pas dans n’importe quel pays et à n’importe quelle période historique, mais dans cette Grèce « laboratoire » et cas/test pour cette Europe de l’austérité en crise de nerfs…

Le changement d’échelle est si abrupt qu’il peut donner le vertige. Etant devenu en un temps record l’épouvantail des grands et l’espoir des petits et des sans voix en Grèce et même par l’Europe, SYRIZA est appelé maintenant à assumer des taches gigantesques et carrément historiques pour lesquelles il n’est préparé ni politiquement ni organisationellement. Alors, que faire ? La réponse doit être claire et catégorique : Mais, tout simplement aider SYRIZA ! Par tous les moyens. Et tout d’abord, ne pas le laisser seul. Tant en Grèce qu’en Europe. En mots simples, faire le contraire de ce que font ceux qui ne combinent pas leurs critiques à SYRIZA avec la solidarité et même le soutien à SYRIZA face à l’ennemi de classe commun. Soutien peut être critique mais… soutien quand même ! Et pas demain, mais aujourd’hui. Car, au-delà des divergences tactiques ou autres, le combat que mène actuellement SYRIZA est de fait notre combat, le combat de nous tous. Et s’en abstenir équivaut à non assistance à personne en danger. Ou plutôt à des populations et des pays entiers en danger !...

Yorgos Mitralias, Athènes, 19 mai 2012

Messages

  • Malgré sa percée spectaculaire, Syrisa n’est pas en mesure de gouverner seul et il en sera de même le 17 juin prochain. Syrisa n’est pas seul à gauche à exiger la fin du diktat de la troïka contre le peuple grec. Il y a aussi le KKE (8,5%), la gauche démocratique issue d’une scission de Syrisa (6%). Il y a aussi des syndicats capable de mobiliser beaucoup de monde contre les politiques d’austérité.

    Sans oublier non plus la captation par l’extrême droite néo nazie "Aube dorée" d’une partie de la colère populaire contre ces politiques qui les affament.

    Pour qu’un gouvernement défendant un programme de gauche anti plans d’austérité puisse voir le jour, il devra chercher à rassembler une coalition plus large que Syrisa, les défis qui attendent ce gouvernement nécessitant tout autant aussi soutien populaire au moins équivalent.

    Cela ne pourra qu’être avec le KKE, la GD, mais aussi avec la participation ou le soutien de syndicats (ils sont tous dans le même bateau !) L’annonce dans les médias d’un accord de gouvernement de coalition autour de Syrisa ne pourrait que favorier une dynamique unitaire, y compris dans les urnes. Or, je ne vois aucun appel de ce genre dans cet article.

    Sinon, la politique ayant horreur du vide, ce sera une autre "union nationale" qui formera un gouvernement, autour de la droite nationale, cette fois-ci.

    Les récents sondages montrent bien qu’entre Syrisa et la Droite Nationale, rien n’est encore certain sur la première place (qui permet d’obtenir 50 sièges supplémentaires.)

    Syrisa semble aussi privilégiée un peu trop une voie institutionnelle à la crise grecque. Or, nous savons d’expérience qu’en l’absence d’un soutien actif et extra parlementaire, sur leur lieu de travail et dans les quartiers notamment de la population grecque, un gouvernement issu d’une majorité anti plans d’ austérité et défendant un autre programme risquerait d’échouer rapidement.

    • Je ne peux pas dire mieux. Les aspects "gênants" dans SYRIZA sont complètement escamotés au profit d’un article de propagande qui se contente de faire la promotion d’un des satellites du Parti de la gauche européenne.

      Ne parlons pas de l’absence totale de questionnement politique (au sens noble), etc... la "percée" ok mais POUR QUOI FAIRE ??? On ne le saura pas trop ou plutôt ceux qui savent lire savent très bien que c’est une percée pour rabibocher le Kapital par "la goooche", ce qui est du reste l’unique objectif du PGE et consorts...

      Franchement pas terrible ce genre d’article....

      LL

    • quelle belle propagande soc-dem !!!

      Pourquoi ? Par quel aspect ?

      Qu’elle ce soit exacte ou non, cette espèce d’accusation fatwa, la moindre des choses est de donner un minimum d’arguments.

      Histoire d’expliquer, de convaincre ceux qui seraient passés à côté...

      Sinon on peut dire n’importe quoi :

      Quelle belle propagande stalinienne !!!
      Quelle belle propagande anar !!!
      Quelle belle propagande jurassienne !!!
      Quelle belle propagande jaune à pois violets !!!

      Chico

    • Effectivement, Chico, il faut expliquer. Je laisserai La Louve expliquer à sa façon, mais voici rapidement la mienne.

      Au delà des incohérences du programme défendu par la majorité de Syriza, il faut surtout marteler en Grèce que la stratégie « révolution par les urnes », a toujours et partout mené à la déroute, par soumission ou écrasement.

      Mais soyons constructifs, là bas comme ici !

      La responsabilité des révolutionnaires qui se trouvent, même encore minoritaires dans Syriza, et ailleurs, est immense pour forger l’unité d’action et construire les organes d’auto-organisation, puis d’auto-défense, et de prise du pouvoir et d’exercice des premiers pas du pouvoir des travailleurs, prélude à une assemblée constituante et une démocratie réelle, débarassée de la dictature du capital.

      Car la bourgeoisie, elle, ne cache à peine sa volonté d’écraser les urnes :

      AFP/Les Echos
      « Raconter aux Grecs qu’ils n’ont pas besoin de tenir les programmes d’économies déjà acceptés, c’est leur mentir » a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble dans un entretien au Bild am Sonntag…
      « Je n’ai pas l’intention de me mêler de la campagne électorale grecque. Je peux seulement dire que la direction que nous avons choisie avec la Grèce doit être prise, et selon moi elle sera prise (par le peuple grec) », a poursuivi le ministre.

  • LE FRONT DE GAUCHE serait une machination anticommuniste en FRANCE et un futur parti social -démocrate ( c ’est mon avis) tandis qu’une coalition similaire SYRIZA serait la seule solution alternative anticapitaliste pour sortir la GRECE de la crise ...MERDE on aurait du m’expliquer cela plus tôt , au lieu de m ’abstenir à la présidentielle je serais aller voter MELENCHON !!!

    • On peut penser ce que l’on veut de Syrisa, de son flou sur son programme, de sa stratégie institutionnelle, de son nationaliseme, etc.. Mais cela nous n’empêche pas de reconnaître qu’il est largement perçu aujourd’hui dans les classes populaires comme un barrage contre les plans d’austérité et autres mémorandums. Il est aussi perçu comme un danger par toutes les classes dominantes d’Europe.

      Ce que nous pensons reste dans nos têtes et ce qui serait mieux serait de voir les classes populaires grecques faire leur propre expérience politique, y compris celle unitaire d’un gouvernement rassemblant Syrisa-KKE-GD-syndicalistes sur leur programme. Si cela arrive, un soutien extra parlementaire de masse actif restera déterminant pour la suite et qui pourrait évoluer, pourquoi pas ?, vers une crise révolutionnaire.

      Mais sans l’ expérience politique de masse d’une réponse disons "union de gauche radicale " à la question gouvernementale, c’est-à-dire à la question du pouvoir, comment voulez vous aller plus loin ? Notamment dans le développement d’un contre pouvoir (instruments de contrôle à la base sur les banques, la sécu, la sécurité,les boites,etc.. ?)

      Rappelons nous comment cela avait fini en mai 68 en France ou en Argentine : le pouvoir ayant horreur du vide, il est vite repris par les classes dominantes.

    • Mais sans l’ expérience politique de masse d’une réponse disons "union de gauche radicale " à la question gouvernementale, c’est-à-dire à la question du pouvoir, comment voulez vous aller plus loin ? Notamment dans le développement d’un contre pouvoir (instruments de contrôle à la base sur les banques, la sécu, la sécurité,les boites,etc.. ?)

      Heeuuuu, on sait depuis l’expérience chilienne que le gouvernement dans ce type d’institutions de démocratie limitée c’est le pouvoir pour autant que la bourgeoisie n’est pas mise en cause.

      Croire qu’on a le pouvoir parce qu’on est au gouvernement n’est pas un truc fondé sur des preuves.

      Soit un gouvernement de Syriza plie et devient un gouvernement bourgeois, soit il s’oppose réellement à la bourgeoisie et alors le pouvoir se joue ailleurs, pas au gouvernement.
      Il se joue alors dans la capacité de la classe populaire d’avoir ses organisations démocratiques et centralisées (un autre type de démocratie, plus démocratique), prenant en main concrètement la société (les quartiers, les entreprises, les banques, les services, les commerces, etc), appelant à désobéissance dans l’armée et la police, soit nous avons l’ombre des képis galonnés et le pas de loi.

      C’est à dire deux états face à face.

      C’est pas drôle mais c’est comme ça.

      Rappelons nous comment cela avait fini en mai 68 en France ou en Argentine : le pouvoir ayant horreur du vide, il est vite repris par les classes dominantes.

      Et au Chili donc, et en Grèce en 1967, et les menaces de coups d’état en Italie aux seules craintes paranoïaques de l’impérialisme. etc.

      Je sais, ça remonte à la nuit des temps...
      Quand la bourgeoisie s’est sentie menacée elle a toujours piétiné les règles démocratiques ou tenté de le faire.

      Sur la question de Syriza il faut d’abord garder raison, un score électoral, dans le chaos de la crise capitaliste ça va ça vient, il ne faut pas se saouler d’espérances urnistiques, je donnerai comme réponse que Syriza pèse électoralement entre 8 et 50%.

      Ne penser qu’aux urnes c’est ne pas préparer les choses sur les terrain où elles se joueront.

      Ensuite, même avec 50%, on ne sait que sera sa politique dans le cadre institutions qui sont tout sauf représentatives d’un pouvoir des travailleurs par les travailleurs. Si ils sont honnêtes, encore une fois, la seule force qu’ils auraient serait dans la capacité ou pas des travailleurs à faire face physiquement et politiquement à l’appareil d’état grec.

      L’armée chilienne n’avait pas fait de putsch depuis la fin du 19eme siècle avant d’accoucher de Pinochet, l’armée grecque depuis 1967 et elle a quitté le pouvoir en 1974 et une partie de la police grecque est gangrenée par Aube dorée.

      Il est très regrettable d’avoir à rappeler cela et chacun souhaiterait qu’il en aille autrement.

      Mais faut-il rappeler qu’il n’existe malheureusement aucun état au monde qui ait renversé le capitalisme par un processus démocratique dans les institutions électives de la démocratie bourgeoisie telle qu’elle est.

      Je sais qu’il ne faut pas doucher les espérances réformistes mais il faudrait quand même être un peu plus réaliste .

      Ce n’est pas un jeu.

  • Globalement ça me fait un peux sourire cet article qui pue de propagande le même jour que le leader de Syriza passe a Paris... A remarquer que le même article a été publie sur le site italienne de Bellaciao a 3 minutes des différence...

    Me fait sourire parce-que qui, ici en France, prend "l’exemple" de Syriza ont jeté à la poubelle l’autre exemple que on tous le temps défendu : "Die Linke"

    Trop fort... avant que "Die Linke" prend le "pouvoir" par exemple a Berlin, été, pour eux, la "formule", la "solution" la plus "avance" en Europe et en particulier "Die Linke" été la formation la plus puissant dans le Parti de la Gauche Européenne ... mais de que "Die Linke" a "applique" ça politique de "gouvernement" et de compromis avec la social-démocratie allemande avec ses derniers résultats électoral catastrophique a lire ici et bien sauve qui peux, plus personne ne parle de "Die Linke", et bien on va voir les "résultat" de Syriza au "contact" du pouvoir bourgeuse...

    Faut remarquer un point dans cet article que démonte toute la construction a la "francaise", et contredit toute la "philosophie" du FDG dans ces deux phrases :

     Formée de l’alliance de Synaspismos (Coalition), un parti réformiste de gauche de vague origine eurocommuniste ayant une représentation parlementaire, avec une douzaine d’organisations d’extrême gauche, qui couvrent presque tout le spectre du trotskisme, de l’ex-maoïsme et du « movimentisme »...

     Finalement, SYRIZA a trouvé une certaine paix interne seulement après le départ en 2010 de l’aile social-démocrate de Synaspismos (qui a donné naissance à la Gauche Démocrate) et l’éloignement de son ex-président Alecos Alavanos qui, après avoir « intronisé » son poulain Alexis Tsipras, est devenu son ennemi juré.

    Et bien, on peux lire entre les lignes des ces deux phrases, et comprendre que la comparaison est ridicule, ici en France tous été fait pour éviter l’union avec l’extrême gauche, tous été fait, au delà des slogans de "révolutions par le urnes et citoyenne" pour essaye d’être uniquement en position de force pour "négocier" avec le PS, chose dénoncé mais nie par la direction du FDG pendant toute la campagne présidentielle et toute façon confirmé avec l’échec des dernière négociation pour les législatives entre le FDG et le PS...

    Bref on peux imaginer des "économiser" 7 ans ici en France et commencer a foutre dehors les forces social-démocrate du FDG et ce allier a l’extrême gauche avec un programme et une politique totalement oppose a celle du PS avec comme première "attitude" de n’avoir aucun accord avec eux...

    Mais tous ca si on reste dans une "configuration" de "cogestion", de "alter-capitalisme", ne peux que produire le même "résultat" de "Die linke", si on ne veux pas changer radicalement la société, au contact du "pouvoir de cet système" on tombera dans le même chute que en Allemagne...

  • Je connais moins bien la GRÊCE que l’ESPAGNE , s’agissant de ce que sont ici ou là les diverses versions de ce qui, globalement pour moi, —et c’est vrai aussi pour DIE LINKE en allemagne et les tiraillements groupusculaires chez "nous"(FDG ou à son "extrème gauche ), se présente aux masses comme "poil àgratter " de la Social démo , et vaines tentatives de "structurer" de la coordination de Lutte de classes, sans appuis sur les fondamentaux révolutionnaires..

    c’est dire que certains commentaires me"dérangent" un peu :

    La responsabilité des révolutionnaires qui se trouvent, même encore minoritaires dans Syriza, et ailleurs, est immense pour forger l’unité d’action et construire les organes d’auto-organisation, puis d’auto-défense, et de prise du pouvoir et d’exercice des premiers pas du pouvoir des travailleurs, prélude à une assemblée constituante et une démocratie réelle, débarassée de la dictature du capita

    (gras d’A.C)

    Révolutionnaires"minoritaires" dans ce "machin" ?
    Comme Sarton dans le PC-FDG ’Aubagne ?

    Je dirais "idiots utiles"(au sens léniniste) dans la stratégie visant , partout en Europe, à refuser la primauté aux LUTTES et à la construction de PARTIs révolutionnaires , à chercher refuge dans un "mouvementisme" ou le jeu politicien que la bourgeoisie impose avec des institutions de plus en plus adaptées PARTOUT, à faire barrage àl’appropriation sociale , qui suppose les prises de "pouvoirs" partout ou nous affrontons"la Bête" sans laisser croire un instant que ce serait un rapport de "forces" entre Ps dominant et "gauche de gauche" qui pourrait, un tant soit peu, faire bouger le curseur K/travail !
    C’est en ce sens que je trouve un peu "lèger" -on m’en excusera , la remarque du copain Guillot qui voudra bien ne pas prendre pour une attaque perso mon commentaire à ses propos

    On peut penser ce que l’on veut de Syrisa, de son flou sur son programme, de sa stratégie institutionnelle, de son nationaliseme, etc.. Mais cela nous n’empêche pas de reconnaître qu’il est largement perçu aujourd’hui dans les classes populaires comme un barrage contre les plans d’austérité et autres mémorandums. Il est aussi perçu comme un danger par toutes les classes dominantes d’Europe.

    Et alors ??

    Depuis quand une "opinion publique " fût elle majoritaire et en provenance d’une classe, d’un peuple ami et sous mitraillage intense du K..devrait elle nous ôter tout droit INTERNATIONALISTE de donner une opinion sur les recompositions qui se trament partout ?

    Mais sans l’ expérience politique de masse d’une réponse disons "union de gauche radicale " à la question gouvernementale, c’est-à-dire à la question du pouvoir, comment voulez vous aller plus loin ? Notamment dans le développement d’un contre pouvoir (instruments de contrôle à la base sur les banques, la sécu, la sécurité,les boites,etc.. ?)

    D’abord , je laisse à certains la question de "contre-pouvoirs"..

    pour moi, il s’agit de se situer dans un processus de conquêtes DES pouvoirs et je n’entends pas militer pour que nous ayons le droit de"contrôler" le k..
    Qui possède DECIDE, point barre..

    La réponse c’est l’EXPROPRIATION et l’autogestion, , le moyen c’est la Lutte des classes, lavisée, le COMMUNISME..

    Tout ce qui conduit à des "unions de gauche radicale " en réponses aux questions"institutionnelles" , ce doigt de "crétinisme parlementaire " alors qu’ il s’agit de "conscientiser " les masses pour que, DANS les LUTTES, sur des bases de classe (pléonasme vula CRISE globale du K) , se cimente une "union populaire" (jesais que cet adjectif peut énerver...) , cette fixation sur les "alliances" électorales et le poids respectif de tel ou tel assemblage, avec ou sans, selon les pays les restes de PC démonétisés, c’est a-REVOLUTIONNAIRE

    C’est la charrue avant les boeufs
    c’est , pardon de le dire sans fard, de la poudre aux yeux, de la recherche de"moindre mal"..

    Cordialement.

    AC

    Ce commentaire ne saurait laisser croire que je porte un brin de mépris quelconque pour ce qui "bouge" en termes de manifestations diverses en europe de refus d’AUSTERITE et de débuts prometteurs de possibles RESISTANCES.
    Nous parlons ici des opérations d’appareils, nous jugeons de formes de recomposition qui se prétendent UTILES aux masses et OUTILS de Luttes.

    • Si je n’ai pas été assez clair pour AC (dont je partage totalement la critique des fronts électoraux, et pas de LDC) :
      il y a différentes orgas dans Syriza, y compris des révolutionnaires sincères, mais qui se trompent. Aussi dans Antarsya, ou dans le KKE.
      Il y a aussi du sectarisme issu du passé. Fi de tout cela ! Ils doivent se rassembler, pour faire un front révo, à terme un parti, mais tout de suite développer les organes untaires, de lutte, partout, indispensables pour assumer les affrontements qui approchent.
      Le reste, du pipeau électoral.

    • La révolution par les urnes est une foutaise d’élus en place et le mouvement social commence à en prendre conscience . Montebourg parle déjà d’échecs pour empêcher les entreprises de fermer ou de délocaliser. Les plans sociaux qui s’annoncent vont faire trembler le PS au pouvoir. La crise du capitalisme n’a pas de fin ni de possibilité de rebonds provisoires. Alors la seule solution c’est la fin du capitalisme ...

      La seule force capable de le mettre à bas est le mouvement communiste et ses alliés anarchistes . Ces forces seront obligés de s’unir face à la régression économique qui appauvrit tout le monde,y compris la moyenne bourgeoisie. Le manque de confiance gagne des pans entiers de la population avec retrait massif de liquidités des banques (Grèce et Espagne),le recours à l’or comme valeur refuge,les actions qui ne rapportent plus rien aux petits et moyens porteurs, l’inflation réelle à plus de 10% aux Etats-Unis et en Europe,le marché qui n’a plus de marché d’où la faillite en cascade de milliers de PME-PMI avec suicides à la clé comme en Italie . La "catastrophe" est là et s’accélère sans que les dirigeants gouvernementaux actuels puissent l’empêcher ...C’est le chaos qui prépare un réveil des masses populaires face à une austérité sans fin et sans perspective d’avenir pour la jeunesse.

      L’expérience grecque démontre la nécessité du développement d’un courant communiste révolutionnaire qui changera la logique du capitalisme en une logique communiste de substitution crédible comme ont su le faire les Bolchéviks en 1917 où les castristes en 1959.Il y aura des drames,des larmes,des exactions comme nous l’avons vu dans le "Printemps" arabe,mais c’est la loi de l’histoire : "on ne fait d’omelette sans casser des oeufs". Certains camarades en ont peur ...Ils ont tort car la lutte pour la fin de l’esclavage n’a pas été un champ de roses et il a fallu des militants courageux pour en voir la fin . Pour abattre le capitalisme il faut des militants courageux , lucides et organisés...Nous devons très vite nous y préparer , élections ou pas ...Dans quelques jours les Fralib devront résister à leur évacuation et à la fin de leur projet de coopérative. La décision de justice bourgeoise ne peut être acceptée et nous verrons Montebourg dans sa réalité politique . D’autres entreprises à la suite devront aussi remplacer les patrons déserteurs ...Les militants communistes devront mesurer les actions à mener pour créer les conditions du pouvoir du peuple,et particulièrement de la classe ouvrière, à prendre le pouvoir et par décret populaire supprimer le capitalisme spoliateur qui a fait son temps . Copé n’aime pas Robespierre et Castro, nous lui montrerons que nous l’aimons pas non plus . Copé n’a pas la moindre envergure et n’arrive pas même au petit doigt de pied de ceux qu’il déteste dans l’histoire révolutionnaire . Il ne veut pas qu’on fasse "la poche" aux riches , et bien qu’il sache que nous ne nous gênerons pas afin que les pauvres aient de quoi vivre et bien vivre . A bon entendeur salut ....

      Bernard SARTON ,section d’Aubagne