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Le collectif nantais Romeurope interpelle le préfet

par LDH-Nantes

Publie le mardi 12 juin 2012 par LDH-Nantes - Open-Publishing

Le 27 mars
2012, le candidat François Hollande écrivait au Collectif National Droits de
l’Homme Romeurope qui l’interpellait sur la situation faite aux Roms migrants en
France, « En ce qui concerne la situation des Roms aujourd’hui sur
notre territoire, ma préoccupation est aussi la vôtre …Je souhaite que,
lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient
proposées. On ne peut pas accepter que des familles soient chassées d’un endroit
sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui
ne sont pas meilleures. Tant qu’il y aura des populations exclues et
discriminées vivant dans les conditions indignes que nous connaissons encore en
France, une politique publique d’accompagnement vers le droit commun dans tous
les domaines (social, scolaire, logement, santé, travail) est nécessaire. Elle
comporte la sensibilisation et la formation des acteurs-dont les élus locaux-la
médiation entre ces personnes et les institutions pour que changent les
représentations et les pratiques. »

Depuis
l’élection présidentielle, 7 terrains (1 à Saint-Herblain, 3 à Orvault, 1 à
Nantes, 1 à Ligné, et 1 à Bouguenais) ont été démantelés dont 6 sur le
territoire de l’agglomération nantaise, sans qu’aucune solution alternative soit
proposée, ni même étudiée.

4 de ces
expulsions ont été conduites par les forces de l’ordre, suite à des procédures
non contradictoires, sans que les habitants aient reçu ni convocation au
tribunal (où ils auraient pu faire valoir leurs raisons, obtenir des délais…) ni
papier justifiant l’intervention. Ils ont, nous dit-on, été informés par la
police. Mais, comment les familles peuvent elles faire la différence entre le
contrôle, parfois le harcèlement, et l’information verbale par la police d’une
décision de justice ?

Au cours de
ces expulsions, ces familles ont perdu une partie de leurs abris et de leurs
biens. Des parcours de santé et la scolarité des enfants ont été interrompus,
les personnes ayant dû s’absenter de leur travail (7 personnes étaient au
travail à Saint-Julien de Concelles quand la police est venue procéder à
l’expulsion du terrain de Nantes, le 22 mai) pour « déménager », ont
été menacées d’une fin de contrat.

Le collectif
Romeurope de l’agglomération nantaise dénonce la continuité des pratiques
d’expulsion sans solution alternative qui laissent ces habitants sans ressources
et sans protection les condamnant, à terme, à la
désespérance, voire à la délinquance.
Dans son
courrier, le candidat François Hollande, ajoutait : « Je veux
réaffirmer la nécessité d’une politique cohérente et concertée entre [l’Union
européenne….], le gouvernement, les collectivités locales pour la résorption de
habitats indignes et l’accès aux droits et aux services, les associations enfin.
Ces dernières dont l’expertise et la capacité opérationnelle sont probantes
doivent être pleinement associées aux réflexions et aux concertations visant à
l’inclusion sociale des Roms migrants »
.

C’est pourquoi,
le collectif Romeurope de l’agglomération nantaise demande dès maintenant à
rencontrer toutes les instances, Préfecture, Conseil Régional, Conseil Général,
Nantes Métropole, pour que cette politique cohérente et concertée qu’appelait de
ses vœux le candidat, aujourd’hui président, soit mise en
place.