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Décès de Gladys Marin, symboles de la lutte contre la dictature militaire d’Augusto Pinochet

Publie le lundi 7 mars 2005 par Open-Publishing
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Gladys Marin, figure historique du parti communiste chilien et un des symboles de la lutte contre la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990), est décédée dans la nuit de samedi à dimanche à Santiago à l’âge de 63 ans, victime d’une tumeur cérébrale, ont annoncé des dirigeants communistes.

Le gouvernement du président Ricardo Lagos a décrété un deuil national de deux jours, lundi et mardi, a déclaré le ministre de l’Intérieur José Miguel Insulza, indiquant que M. Lagos se rendra dimanche après-midi au siège de l’ancien Congrès national, où a été transféré le corps de Gladys Marin, dont les funérailles se dérouleront mardi.

"A 01H00 aujourd’hui, 6 mars 2005, quelques heures après être tombée dans le coma, est morte notre chère compagne Gladys Marin Millie, présidente de notre parti", a déclaré le secrétaire général du PC chilien, Guillermo Teillier.

"Pendant près d’un an et demi, elle a livré une dure bataille pour venir à bout du cancer qui l’affectait", a-t-il ajouté.

Présidente du PC chilien depuis 1994 et militante depuis 1958, Gladys Marin est morte à son domicile de La Florida, au sud-est de Santiago, entourée de ses proches et des dirigeants du parti communiste. Elle s’y trouvait depuis le 20 décembre après son retour de Cuba où elle suivait un traitement contre le cancer dont elle souffrait depuis septembre 2003.

Après le coup d’Etat militaire du 11 septembre 1973, Gladys Marin, fille d’un paysan et d’une maîtresse d’école qui était devenue députée et secrétaire générale des Jeunesses communistes avait pris le chemin de l’exil, se rendant aux Pays-Bas, puis au Luxembourg avant de s’installer à Moscou.

Son mari, Jorge Munoz, qui était resté au Chili et avait été arrêté avec plusieurs dirigeants du parti communiste interdit par Pinochet, est l’un des 1.198 détenus portés disparus sous la dictature.

Ne cessant de voyager pour dénoncer les crimes du régime de Pinochet, elle était rentrée clandestinement en 1978 dans son pays pour organiser la résistance, approuvant la lutte armée.

Au retour de la démocratie, Marin, qui a deux fils Alvaro et Rodrigo, avait inauguré la série de poursuites contre l’ancien dictateur, déposant la première plainte en janvier 1998 pour les crimes de "la Caravane de la Mort", une unité militaire qui avait parcouru le pays en octobre 1973 pour enlever et tuer une centaine de syndicalistes et dirigeants de gauche.

Candidate aux élections présidentielles de 1993 et 1999, obtenant à chaque fois moins de 5% des voix, elle critiquait vivement les gouvernements de la Coalition démocratique formée par le parti socialiste et la démocratie chrétienne pour avoir maintenu le système néo-libéral laissé par Augusto Pinochet.

Ses funérailles seront célébrées mardi, à l’occasion de la journée internationale des femmes, a annoncé le PC chilien. Le gouvernement a décidé de maintenir la cérémonie officielle prévue pour célébrer cette journée, a indiqué le ministre de l’Intérieur.

"Gladys Marin aurait été contente de savoir que malgré sa mort elle est maintenue", a estimé José Miguel Insulza.(AFP)

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Messages

  • les funérailles ont eu lieu hier, 8 mars, une foule invraisemblable s’est regroupée autour de son "carrosse" pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Gladys Marín était l"avocate des causes perdues" mais le petit peuple l’aimait justement parce qu’elle les défendait, elle était leur voix ! Jusqu’à son dernier souffle elle les a défendus... la première "cause perdue" de Gladys Marín étaient les pauvres du Chili, il y a des batailles que l’on ne gagne pas sur les champs de bataille mais dans la tête des gens, c’est ce que le peuple chilien a voulu lui dire avant qu’elle s’en aille... les hommes meurent mais les idées demeurent... ils étaient des milliers autour d’elle à le crier au monde : il y a des batailles qui se gagnent là où l’on s’attend le moins ! le peuple chilien a défilé pour rendre hommage à une femme, communiste de surcrôît, qui était honnête, intègre et fidèle à ses principes jusqu’à la mort. ¡Hasta siempre Gladys !