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Municipalité de Pessac (Gironde) : le "test vérité" du quotidien des élus de gauche (PS, PCF-Front de gauche et NPA) !

par Antoine (Montpellier)

Publie le dimanche 15 juillet 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
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Les salariés des cuisines centrales de Pessac appelaient, par une lettre aux élus (voir ci-dessous), à voter contre la Délégation de Service Public

(DSP) des cuisines centrales proposée par le PS (majoritaire). Le PCF, membre, il est utile de le rappeler, de la majorité municipale ... s’est abstenu (avec les Verts) (1) ! L’élue du NPA, Isabelle Ufferte, s’est, elle, logique avec l’orientation antiaustérité de son parti, placée du côté des travailleurs en votant contre.

Nous avons une nouvelle confirmation de cette logique de "l’abstention constructive" du Front de gauche qui, comme l’a rappelé le président des parlementaires de celui-ci lors de leur abstention sur la confiance au gouvernement, participe d’un positionnement "au coeur de la gauche" mais qui, sans surprise, éloigne du coeur des luttes (2) ! Où il est démontré sèchement que l’unité avec le PS dans les municipalités et les pirouettes abstentionnistes et autres contorsions politiciennes des élus du Front de gauche deviennent des obstacles à l’organisation de la riposte des salariés agressés ! Pour le NPA l’unité avec le Front de gauche est nécessaire comme est nécessaire la critique sans réserve de l’attitude inadmissible de ses élus et de ce qui dans les déclarations des dirigeants de cette coalition montre leur refus de se situer en opposition claire envers l’austérité gouvernementale !

Face à l’austérité, on vote en effet contre, on lutte pour que le mouvement social soit l’agent décidé de cette opposition : par les manifs, par les grèves, par tout ce qui élargit la mobilisation. Ce n’est pas la voie choisie par le Front de gauche.

(1) Les élus PCF et Verts se sont abstenus... se payant même le luxe de dire tout le bien qu’ils pensaient du délégataire choisi (et on a appris au passage que la commission de 3 élus qui a auditionné les candidats comprenait... 1 PCF et 1 Vert, très fiers d’y avoir participé !)

Les cuisines centrales étaient gérées depuis 21 ans par une SEM (Société d’Economie Mixte) contrôlée par la mairie. Lors du premier débat sur le choix d’une délégation de service public plutôt que la mise en régie publique (en pleine campagne électorale du 1er tour des législatives) PCF et Verts, bien que dans la majorité municipale, avaient voté contre (de même d’ailleurs que la droite qui défendait une SPL - société publique locale- avec d’autres communes).

Hier soir, jeudi 12 juillet, le conseil municipal était invité à choisir choix comme délégataire le groupe Ansamble, qui vient d’être absorbé par le géant de la restauration Elior, également propriétaire d’Avenance, etc. Les salariés des cuisines, présents, ont assisté à une véritable leçon de choses sur l’orientation de la gauche gestionnaire et de ses alliés autoproclamés radicaux, le temps d’une campagne électorale "dynamisée" par Jean-Luc Mélenchon. Pour mesurer les dégâts de ces duplicités politiciennes, on relèvera que les élus de droite se sont payés le luxe de dénoncer non seulement la procédure elle-même, le choix a priori de se débarrasser des cuisines, mais aussi les gesticulations du PCF et des Verts !

Cerise sur le gâteau des démissions de la gauche municipale : était également à l’ordre du jour la "prime de présentéisme" versée aux agents municipaux...qui ne sont pas malades et que, dans sa magnanimité, la mairie a assouplie avec 3 jours de franchise au lieu de 2. Délibération votée comme un seul homme par le PS, les Verts et le PCF ! Voir ci-dessous la position de l’élue du NPA.

Notes rédigées à partir de celles d’Isabelle Ufferte.

(2) Les camarades de Gauche Anticapitaliste 34 osent cette approche de "l’abstention constructive" (expression qu’ils préfèrent d’ailleurs ne pas relever !) des élus du Front de gauche à l’Assemblée nationale : "En n’allant pas au gouvernement Ayrault et en refusant de lui accorder sa confiance à l’assemblée, [le Front de gauche] s’est engagé dans la voie de l’indépendance vis à vis du PS. Il s’oppose aux politiques d’austérité et a l’ambition de construire une alternative politique."

Visiblement nos camarades ne veulent pas entendre le sens que le président des parlementaires du Front de gauche donne lui-même à ladite abstention : "ce choix [de l’abstention] n’est pas "un vote de défiance", "C’est une abstention que nous voulons constructive et nous ne pensons pas faire fausse route", "Nous sommes conscients de la difficulté de porter ce discours mais nous avons le sens des responsabilités, s’est justifié M. Chassaigne. Notre objectif n’est pas de sortir d’une majorité de gauche mais de faire des propositions précises qui soient au cœur de la gauche." "C’est la réussite de la gauche qui est en jeu".

Tout à leur volonté d’entrer coûte que coûte au Front de gauche, GA en est réduite à parer celui-ci des plus beaux atours de l’indépendance vis-à-vis du PS, quitte à tordre, ou plutôt, à négliger purement et simplement les propos explicites établissant sa participation à une majorité, en son coeur même, avec l’austéritaire PS. A rapporter à ce que montrent la poursuite des cogestions quotidiennes du Front de gauche avec le PS au niveau des collectivités locales et son refus, contre ce qu’écrit GA, de s’engager dans la construction de l’opposition sociale et politique à l’austérité ! Il est à craindre que ces petits arrangements avec la réalité et les discours du Front de gauche qui, suivant la logique de GA aurait "l’ambition de construire l’alternative politique" alors qu’il pratique l’unité, y compris par l’abstention, avec un PS vacciné depuis longtemps contre tout semblant d’alternative, ne participent d’une politique de l’autruche qui n’a jamais fait une politique anticapitaliste !Déjà bien inquiétant...

Illustration : http://www.google.fr/imgres?num=10&... : la position "cul entre deux chaises", certes inconfortable, reste surtout une position assise quand tout commande pourtant de "se bouger" contre l’austérité (one_devided_by_two.jpg) !

La lettre des salariés de la Cuisine Centrale SEM AGIR aux élus de Pessac

A : Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les Elus,

Nous, les salariés de la Cuisine Centrale, nous retrouvons aujourd’hui aux portes d’une solution que personne

ne souhaite. Car il semble que la réponse de notre direction à votre cahier des charges ne corresponde pas techniquement à vos attentes.

Pourtant, depuis 21 ans, nous avons su vous écouter, évoluer, essayer en tous points de répondre à vos
demandes. Par le biais d’une réunion mensuelle avec le Service Education, par les menus, décidés en
commission avec votre diététicienne et les parents d’élèves, par notre certification ISO 9001-2008,
mais aussi au vu des résultats des fiches d’appréciations...

Pas si mauvais, puisque votre enquête chiffre 60% des enfants satisfaits…

La qualité de ce que nous produisons et nos compétences n’ont jamais été remises en cause.

Vous nous parlez de cuisson de nuit à basse température ? Mais nous la pratiquons depuis des années, sans en

faire de publicité ! Il semble qu’il y ait par exemple un souci avec le mixé ? Mais auparavant,
nous en faisions pour les crèches…

Notre centrale d’achats ne vous convient, pas ? Revenir aux appels d’offres ne nous fait pas peur !

Seuls les élus socialistes ont voté pour la délégation de service public, en sachant qu’il était
plus que probable que celle-ci échoie à une société de restauration.

Les élus du parti communiste, du NPA, des Verts mais aussi de droite se sont prononcés contre.

De même que les parents d’élèves…

Et nous, que souhaitons nous ?

Au sein de la Cuisine Centrale, et même de la SEM AGIR, vous savez que le personnel est ouvert à toutes les évolutions…

Nous sommes intimement attachés à la proximité, aux liens que nous avons tissés depuis des années avec vos services, et surtout à la mission de service public qui nous incombe…

Notre différence, c’est la PROXIMITE et la QUALITE, pas le profit.

Vous nous dites que leur offre est alléchante (même pour nous), mais bien des choses restent vagues.

Ce qui nous semble clair par contre, c’est qu’il y aura davantage de travail avec moins de personnel. Un poste disparaît à la Cuisine, qu’adviendra-t-il de la comptable et du directeur administratif et financier
qui dépendent à ce jour de la SEM, et ne font pas partie des emplois repris.

Et l’emploi intérimaire, chez nous depuis septembre, embauché pour faire face à une augmentation
des repas à 6500 par jour, qui va disparaître alors que le nombre de repas produits restera le même.

Est-ce vraiment le souhait d’une mairie socialiste de confier SA Cuisine municipale à une société de restauration privée ?

Vous êtes-vous posé les bonnes questions, dont l’une, essentielle :

Pour enlever une épine, est-il nécessaire d’arracher le rosier ?

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, pour l’ensemble de ces raisons, nous, les salariés de la Cuisine Centrale, vous demandons de voter CONTRE la délégation de la Cuisine Centrale au groupe Ansamble.

..............................

Conseil municipal Pessac - 12 juillet 2012 - Déclaration d’Isabelle Ufferte, élue NPA, rédigée après concertation avec les salariés des cuisines centrales

Sur la délégation de service public des cuisines

Nous avons dit lors du précédent conseil notre total désaccord avec le choix du maire et des élus du Parti socialiste de déléguer la gestion des cuisines centrales, d’autant qu’il était bien peu probable que la SEM soit au final choisie, chacun le savait ici.

Nous n’avons pas changé d’avis : nous voterons contre le choix du groupe Ansamble, car qu’il s’agisse d’Ansamble, d’Avenance, de la Sodhexo ou de quelqu’autre groupe de restauration, ce que nous refusons c’est ce nouveau cadeau à des entreprises dont la raison d’être est de faire rentrer des bénéfices… Un mouvement général depuis quelques décennies au cours desquelles les services publics ont été mis en pièces, et la plupart des collectivités locales ont participé de ce mouvement, confiant qui les cantines, qui la piscine, les transports, la gestion de l’eau et de l’assainissement, les centres de vacances, etc… au privé, pour le plus grand bonheur de ces groupes, dans un grand élan de libéralisation de l’économie et de dérèglementation du droit du travail.

Il s’agit là de choix politiques. Et comble de l’ironie, vous faites ce choix la même semaine où, à Nice, le maire Estrosi -que l’on peut difficilement taxer de collectiviste rouge, ni même rose- vient de décider de remunicipaliser la gestion des transports, au grand dam de Kéolis qui espérait récupérer le contrat jusque là détenu par Véolia.

Comme quoi, la délégation de service public, c’est comme la rigueur et l’austérité, ça peut changer de couleur.

Notre vote est donc un vote politique et de principe. Et je ne peux que me faire l’écho des salariés qui vous demandent ce soir de voter contre cette délibération.

Quant aux conditions de cette délégation, vous nous assurez que la mairie a tout prévu et que tout se passera au mieux. Mme Debeaulieu n’a d’ailleurs pas manqué de mots pour nous vanter le choix du délégataire choisi, telle cette notion de « cœur du métier de cuisinier »… à croire que jusque là les salariés faisaient du tricot… Inquiétant que depuis 21 ans, on ne nous en ait rien dit !

Alors concernant la qualité du service rendu, je n’ai pas les compétences qui me permettraient d’en juger si ce n’est un a priori, mais qui est solide : comment faire mieux pour moins cher ? Car pour produire au même prix ou moins cher, tout en dégageant des marges bénéficiaires… il va bien falloir prendre quelque part. Alors soit la qualité sera inférieure, soit c’est le coût humain qui sera impacté.

Et cela commence par le personnel. Outre les erreurs de qualification que présente la fiche qui est jointe au dossier que vous nous avez présenté, il apparaît que 20 personnes seront reprises. Or actuellement, 21 personnes sont salariées permanentes de la cuisine centrale : le poste de directeur des cuisines disparaît. Quoi qu’il advienne individuellement à la personne qui occupe ce poste aujourd’hui, c’est bel et bien un emploi qui disparaît. De même disparaît l’emploi interim en poste à la cuisine depuis le début de l’année, embauché pour absorber les repas supplémentaires (6500 au lieu de 4500). Et 6500 est justement le nombre de repas qu’annonce Ansamble puisque le délégataire aura loisir d’utiliser les cuisines pour produite 2000 repas hors contrat avec la ville. Cela fait donc un 2ème emploi qui disparaît. Par ailleurs, au moins 2 autres personnes employées par la structure SEM Agir, la comptable et le directeur administratif et financier, voient si ce n’est leur emploi, du moins une grande part du travail qu’ils effectuaient jusque là pour la cuisine remis en cause. Et il n’y a rien dans ce que vous nous présentez sur les conséquences économiques et humaines pour la SEM et ses salariés, conséquences qui existent bel et bien.

Vous nous dites qu’une nouvelle organisation de la production permettra de gagner en productivité. Les salariés sont pour le moins sceptiques.

D’autant que va également leur revenir une partie du travail qui jusque là était effectué par des salariés du CCAS, tel le conditionnement des repas portés au domicile des personnes âgées.

Quant aux garanties financières pour les agents, si le délégataire assure que les salaires (supérieurs à ceux des salariés du groupe Ansamble) seront conservés et qu’ils augmenteront au rythme des NAO, rien n’est dit sur les salaires des futurs embauchés. Ce qui fait que d’ici quelques années, les salaires des employés des cuisines centrales seront probablement bien inférieurs à ce qu’ils auraient été si la SEM avait continué.

Alors, vous le savez, nous défendons depuis longtemps la remunicipalisation des cuisines comme de l’ensemble des missions de service public, mais votre choix de passer de la SEM, que contrôlait la municipalité, à la gestion confiée à un groupe privé est un pas en arrière supplémentaire.

Nous y sommes totalement opposés et nous appelons tous ceux qui sont attachés au service public, tous ceux qui contestent la libéralisation capitaliste dans une période où l’économie s’enfonce dans une crise sans précédent, où pleuvent comme jamais les plans sociaux, où la loi du profit broie les salariés et les populations dans un contexte de concurrence aigüe, à voter contre un tel choix.

Sur la prime de présentéisme

En 2005, j’avais voté contre cette prime qui n’est rien d’autre qu’une pénalisation de la maladie. Pour ceux qui y étaient, vous vous souvenez probablement que siégeait alors dans le groupe socialiste une élue handicapée qui avait dit à quel point cette mesure la choquait.

Aujourd’hui, probablement dans le grand élan national de prétendu changement, vous proposez d’alléger la pénalité. De fait vous ne faites que souligner le côté père fouettard de cette prétendue prime. Moins de 20 euros nets par mois pour ne pas avoir été malade… C’est dans la même veine que le jour de carence qui pénalise depuis le début de l’année les agents de la fonction publique. (même si là ce sont bien plus de 20 euros qui sont retenus).

L’aspect financier de la prime de présence est peut-être dérisoire mais sa valeur politique est forte.

Le nombre des arrêts maladie dans les entreprises publiques comme privées est un problème pour le monde du travail, tous les services de la santé au travail le soulignent, et c’est vrai aussi dans la Fonction publique Territoriale comme en atteste un récent rapport publié par la Gazette des communes.

Mais vous choisissez de le traiter sur le mode de la suspicion. Si vous versez ces quelques euros aux agents qui ne sont pas malades, c’est que vous considérez qu’on peut donc choisir, qu’il suffit de le vouloir pour être en bonne santé… A moins que vous considériez comme normal de faire pression (et de la pire manière, par l’argent) pour que des agents malades viennent quand même travailler.

Or nombreux sont ceux, de tous bords, qui s’insurgent contre ces primes de présentéisme qui ne résolvent rien. Le recul de l’âge de départ à la retraite, les troubles musculo-squelettiques, l’insatisfaction dans le travail, les relations tendues avec l’encadrement, ajoutés à l’ensemble des problèmes de santé aux causes multiples, voilà la cause de l’augmentation des arrêts maladie.

Si cela avait été la préoccupation du groupe majoritaire, au lieu de cette délibération, nous aurions dû avoir un rapport de la médecine du travail et les services concernés sur les arrêts, leur nature, le nombre d’accidents du travail, de maladies professionnelles, de maladies simples, et un échange sur les mesures à mettre en œuvre pour améliorer la santé au travail dans les services.

Nous votons donc contre cette délibération car nous sommes opposés à une telle prime. Qu’elle diminue au bout de 2 ou 3 jours, là n’est pas le problème. Le problème, c’est votre regard sur la maladie, et à travers ça, sur les salariés eux-mêmes.

La leçon de choses de Pessac renvoie bien évidemment à ce que nous connaissons de longue date à la mairie de Montpellier (à la Région aussi) : Mélenchon prend la Bastille, Michel Passet retourne gérer Montpellier

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Municipalité de Pessac (Gironde) : le "test vérité" du quotidien des élus de gauche (PS, PCF-Front de gauche et NPA) !

http://npaherault.blogspot.fr/

Clarté à gauche pour (com)battre la droite

Messages

  • Il semblerait que ce test vérité soit concluant pour unE seulE éluE ( en l’occurence) et pour un seul parti, surement faible, mais qui a au moins le mérite de la cohérence de ce qu’il défend dans la rue et dans les institutions. En fait ce n’est pas vraiment une surprise.

    Felicitations à Mme Ufferte mais surtout honte aux autres "de gauche" qui se sont abstenu, on ne s’abstient pas sur l’austérité ou la privatisation, on est contre. Les élus FdG et Verts se seraient-ils abstenu si la majorité était UMP ? Poser la question c’est y répondre. Et cette question pointe un fait croustillant : le FdG et EELV sont tour à tour "contre" et "pas contre" une loi en fonction de l’étiquette du parti qui la présente et non du fond...autrement dit en fonction des amitiés et des petits avantages politiciens...

  • Alors, Antoine, comment cela fonctionne dans l’Hérault puisque la majorité des militants, tendance Gauche Anticapitaliste, vient de passer du côté du Front de Gauche ? C’est difficile à suivre. Où en-es tu ?

  • S4ABSTENIR C’est laisser les choses en place donc ne pas prendre position etre communiste c’est aimer le service publique

  • Si l’on suit bien il y a deux PCF : celui qui s’allie avec le PS et qui donc ne serait pas au FdG et celui qui prend la Bastille et qui, lui, est au FdG ! C’est l’innovation stratégique du FdG : la "politique saucissonnée" ; l’un, le PCF-PCF n’engage pas l’autre, le PCF-FdG, et les partenaires du FdG n’ont rien à voir avec ce qui se fait localement avec les sociaux-libéraux. Quoique : en Midi-Pyrénées, C Piquet qui est de GU-FdG ainsi que les autres élus FdG (je dis bien FdG !) votent le budget régional proposé par le PS avec force aides aux entreprises. Eux aussi donc, il doivent pouvoir défendre la prise de la Bastille en purs et durs du Front de Gauche sans plus penser qu’ils font à Toulouse l’impur et mou, l’union budgétaire avec le PS en tant que... En tant que quoi au juste ? En tant qu "affront de gauche" ?

    Tu trouves, camarade, que tout cela est bien sérieux et respectueux du peuple au regard de ce qui se joue pour lui ?

    Qu’il est difficile d’assumer la quadrature de certains cercles politiques, elle-même croisée avec des entre-deux de chaises ! Cela donne du "cul par terre" et cela fait (politiquement) mal !

  • Je dois connaitre mieux que toi la vie de ce soit disant...P"C"F de PESSAC..
    Ou alors tu plaisantes..

    A Pessac, certes les élus en 2008 n’étaient que "pc" sur la liste unitaire de Gôôche, mais déjà et encore plus aujourd’hui ils sont de cette nuisance qui a construit le FDG

    Minables roues de secours d’un PS dominateur , pour quelques postes d’adjoints après que ce soit le PS qui aie, en accord avec la Fédé dupC33 éliminé de toute possible intrusion dans ce panier de crabe ,une camarade pourtant alors membre du CN du Peucceufeu..(en 2001)

    Mais pas "lignarde" !!

    C’est dire si ton observation me fait rigoler !

    C’est parce qu’il y a en Gironde et ailleurs de tels paillassons de gôôche pour PS dominant, (j’étais élu, moi, à MERIGNAC, autre ville-frontière de PESSAC et
    3° agglo d’Aquitaine- ) que j’ai refusé de me retrouver dans de telles complicités en 2001...

    Je n’ai aucun atome crochu avec le NPA..

    Mais sur ce coup, oui, ce parti a raison de dénoncer cette abstention merdique..

    A.C

  • Alors que des militants du FdG avalent hélas des couleuvres grosses comme des annacondas, le centre de l’opposition et des espérances émancipatrices s’est déplacé vers le mouvement réel de la classe populaire là où elle résiste et avec les problèmes qu’elle rencontre.

    Le mouvement social n’est pas un supplément d’âme qu’on rajoute pour le principe, c’est le mouvement élémentaire de la classe et le terreau des prises de conscience et de la résistance au capitalisme, c’est le terreau qui donne chair aux projets d’émancipation, c’est le chemin vers la prise en main par les travailleurs eux-mêmes de leur propre destin, maintenant, demain et après demain.

    Pour l’instant c’est la seule chose qui essaye de faire face avec certains syndicats de base (avec toutes les limites de ceux-ci), et il n’y a que deux partis à s’opposer au gouvernement réactionnaire, LO et le NPA à leur façon (je ne sais pas pour le POI, des petits groupes communistes et les divers courants anars). Le FdG s’abstient et n’arrive pas à s’opposer au gouvernement réactionnaire et aux patrons.

    Il y a pourtant nombre de militants et sympathisants du FdG qui ne se satisfont pas de cette situation et que l’immobilisme de leur mouvement gène. Ils n’ont aucune raison d’attendre, comme le font des travailleurs d’aucun parti .

    Encore une fois, et c’est là où la gauche révolutionnaire est insuffisante, rien n’est proposé qui puisse permettre au mouvement social (notamment aux équipes syndicales qui sont aux taquets) de tenter de résister à plus grande échelle.

    Il ne peut y avoir de politique sérieuse sans mener sa politique pour élargir une résistance qui ne se découpe pas entre la gauche de la gauche et le PS mais entre des travailleurs, leurs syndicats de base, à 99% sans cartes politiques et les patrons avec leur gouvernement.

    La question des politiques d’unité avec les partis du FdG qui ne veulent pas y aller, là dedans, sont accéssoires et périphériques aux nécessités de la résistance, aux propositions à la résistance sociale.

    Le meilleur moyen de convaincre d’ailleurs les petits partis bureaucratiques de gauche de bouger, ou qu’une partie au moins de leurs militants participent à la résistance, ce n’est pas de faire des suppliques au FdG mais de développer la mobilisation unitaire des travailleurs là où cela peut être fait , traiter les difficultés organisationnelles du mouvement de masse de résistance et essayer de trouver le fil qui lui permettre de se remettre en route .

    C’est au nom de ces nécessités de la bataille, des mesures de mobilisation concrètes et organisationnelles portées par le mouvement de masse et enrichies par les révolutionnaires, qu’on peut, éventuellement demander au FdG de participer à la résistance et de sortir de son ni ni vis à vis du gouvernement réactionnaire.

    Mais il n’y a pas lieu de s’assoir au bord du chemin en attendant que le FdG veuille bien comprendre qu’il faut choisir entre le gouvernement de la réaction et les travailleurs.

    Le meilleur moyen d’ailleurs de les faire bouger c’est de traiter les problèmes rencontrés par exemple dans l’automobile de mobilisation des sous-traitants avec les grandes usines, de la concurrence entre celles-ci, de l’insuffisance de liens (pourtant avec déjà un terrain bien travaillé en Europe et en France par les plus radicaux des ouvriers de l’automobile) . Ce sont réellement ces questions d’unité décisive qui doivent mobiliser les énergies et les cerveaux.

    Par exemple, la préparation concrète de la résistance dans la santé aux attaques lourdes qui se préparent (quand on regarde le plan du gouvernement hollande on a bien compris l’un des gros secteurs qui va en prendre plein la gueule) nécessite d’appuyer les points durs actuels de résistance et préparer la généralisation des secousses qui arriveront dans ce secteur.

    Et là ce ne seront pas les vapeurs des dirigeants du FdG qui compteront mais les capacités du mouvement social à résister, traiter les questions de la réorganisation unitaire par la base des organisations de résistance dans la santé , une tendance intersyndicale qui prépare cette bataille qui approche à grands pas, un parti dans les CHU, les hôpitaux et les cliniques, les diverses et innombrables unités de travail du secteur, un parti qui aide à penser sans caporaliser les autres le chemin qui va de la résistance concrète à ce gouvernement réactionnaire jusqu’au pouvoir des travailleurs.

    On ne fait pas de politique, du moins quand on est dans le camp de l’émancipation, sans partir des luttes de résistances réelles et multiples aux dégâts du capitalisme et à sa logique inhérente, sans prouver son efficacité au quotidien, sans une pensée audacieuse qui sorte le mouvement de résistance de sa fragmentation.

    Les PSA Aulnay, malgré d’immenses difficultés et mêmes d’immenses illusions montrent la voie, qu’on croit au NPA ou qu’on n’y croit pas, qu’on croit au FdG ou qu’on n’y croit pas.

    Il n’y a rien de plus politique que cela

    C’est en fonction des impératifs concrets de la bataille et de questions très terre à terre que la question de la petite unité se pose, les adhérents et sympathisants du FdG y sont bienvenus, mais on ne s’assoie pas au bord du chemin pour attendre qu’ils bougent, ni de faire croire qu’on les attends, les travailleurs ne peuvent se payer ce luxe. C’est en faisant ainsi qu’on entraine du monde.