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Grève insurectionnelle

par barbazange paul

Publie le lundi 13 août 2012 par barbazange paul - Open-Publishing

Les Cheminots CGT du dépôt et de la gare de Béziers commémorent l’appel à la grève insurectionelle du 10 août 1944, quelques réflexions sur l’histoire et l’actualité.

Grève insurectionnelle, n’oublions pas.

Le 10 août 1944 les cheminots- corporation la plus combative et la mieux organisée- donnent à l’appel de la CGT, en écho à l’action initiée par le CNR le 14 juillet, le départ de la grève insurectionnelle avec comme mots d’ordre : "Pour faire reculer le boche : Grève ; Pour l’aboutissement de nos revendications : Grève ; Pour la libération totale et définitive du pays : Grève". Et peu à peu "la grève générale" se généralisera : Métallurgie, PTT et même police... Le 18 août la CGT estime pouvoir lancer le mot d’ordre de "grève générale insurectionnelle" pour la région parisienne.

Lutter, unir, combattre l’attentisme. Mener sans faiblesse l’action de masse.

68 ans plus tard, à un moment où les derniers témoins directs de ces luttes nous quittent peu à peu le syndicat CGT de la gare et du dépôt SNCF de Béziers a eu raison de commémorer cet appel ; par le dépôt d’une gerbe au monument aux morts cheminots dans la cour de la gare. La presse locale dans sa diversité s’en est fait écho.

"Grève insurectionnelle", dans un contexte de guerre d’occupation, de Résistance Nationale, certes. Mais possible uniquement parce que depuis des années , des milliers de cheminots avaient mené avec détermination toutes les luttes. Pour les revendications, pour les libertés, pour la nation... Il n’y a jamais de petite revendication.

Sachons aujourd’hui continuer ce combat. Revendications, service public, capacités productives, opposition au pillage de la nation par les multinationales, refus de voir les décisions nous concernant prises à Berlin... Refus de l’attentisme... L’actualité, direz vous est-elle si cruelle ?

D’autres glosaient il y a quelques mois sur "l’insurection citoyenne". L’insurection citoyenne, pourquoi pas ? La question de la grêve finira par se poser. Encore faut-il ne pas se payer de mots : combien de groupuscules et parfois de militants sincères ont fait perdre beaucoup d’énergie et de temps par des proclamation hors des possibilités de l’heure. Rappelons nous qu’il en était de même en 1944, c’est le mouvement réel qui a permis le niveau atteint par les masses ( très inégal selon les régions et le rapport de force politico-militaire local). Etre un pas en avant, pas plus, sans perdre de vue pourtant la hauteur des objectifs à atteindre.

Aujourd’hui le chemin sera long, autant ne pas prendre de retard.

Paul Barbazange Béziers