Accueil > Laurent Joffrin veut réguler les e-mails parce qu’on y dit des choses pas vraies

Laurent Joffrin veut réguler les e-mails parce qu’on y dit des choses pas vraies

par Guillaume Champeau

Publie le jeudi 30 août 2012 par Guillaume Champeau - Open-Publishing
5 commentaires

Le patron du Nouvel Observateur plaide pour une plus forte régulation d’Internet, parce que les internautes s’échangent de fausses informations par e-mail alors que les "vraies informations" sont dans les journaux.

Etrange coup de gueule de Laurent Joffrin en ce lundi de rentrée. Dans un éditorial en forme de réquisitoire, le patron de la rédaction du Nouvel Observateur s’en prend au manque de régulation sur Internet, qui permet aux gens de faire circuler n’importe quoi par e-mail.

L’objet du courroux est ce texte sur la commission Jospin, qui affirme que la "Commission de rénovation et de déontologie" présidée par l’ancien Premier ministre coûterait au total plus de 2,2 millions d’euros, essentiellement en rémunérations des membres. "Tout est faux dans ces accusations", corrige Joffrin, qui s’énerve de ce que "par capillarité, de boîte e-mail en boîte e-mail, le texte circule sans que personne ne puisse s’y opposer et sans que les vraies informations sur le sujet, publiées par la presse sérieuse, ne soient jamais prises en compte".

"Les adversaires de toute régulation d’Internet devraient – parfois – réfléchir aux implications de leur allergie à toute application à la toile des règles professionnelles ou des lois en vigueur dans les autres médias", critique le patron de presse. Lorsqu’il était le directeur de Libération, Joffrin avait voulu taxer les FAI puis taxer Google, pour financer les "rédactions, qui sont les auxiliaires du bon fonctionnement de la démocratie".

"Il faut rappeler que si le Net est un magnifique outil de diffusion, il ne produit rien", avait aussi osé écrire Laurent Joffrin.

Comme modèle de régulation d’Internet, le chantre de la déontologie professionnelle à géométrie variable avait apporté son soutien à la loi Hadopi.

Mais cette fois, l’on voit mal ce que veut Laurent Joffrin, concrètement ?

Comme il le dit lui-même, "il est très difficile d’engager des poursuites en diffamation contre un texte anonyme’" et "ceux qui le font circuler n’encourent aucune sanction". Faut-il donc désormais contrôler ce que les internautes s’envoient par e-mail comme correspondance privée, pour vérifier qu’ils ne s’envoient pas de fausses informations, comme les libelles circulaient autrefois sous le manteau (le droit de la presse, qui s’applique sur Internet comme ailleurs, aux sites de presse qui ont pignon sur rue comme aux blogs amateurs, prévoit déjà des sanctions pour la diffusion de fausses nouvelles) ?

Peut-être Laurent Joffrin veut-il plutôt obliger les internautes à recevoir dans leur boîte à lettres les journaux sérieux comme Le Nouvel Obs, pour avoir enfin les "vraies informations" ?

Il est étonnant qu’en sa grande sagesse, Laurent Joffrin ne comprenne pas que le problème n’est pas Internet ou le manque de régulation d’Internet, mais les internautes et l’éventuel manque d’éducation des internautes. Certains manquent peut-être de l’éducation nécessaire pour prendre avec recul les informations qu’ils reçoivent. Comme ils manquaient hier d’éducation pour prendre avec recul les informations qu’ils lisaient dans les journaux. Aucune source quelle qu’elle soit ne détient jamais la vérité en toutes circonstances. L’enjeu est de savoir comparer les sources, de pouvoir être auteur de sa propre réflexion.

C’est un enjeu d’éducation nationale, pas de censure.

http://www.numerama.com/magazine/23518-laurent-joffrin-veut-reguler-les-e-mails-parce-qu-on-y-dit-des-choses-pas-vraies.html

Messages

  • Evidence de naïveté ! Lui seul détient la vérité avec tous ses semblants bien sûr !

  • avant de vouloir "réguler" les mails , JOFFRIN ferait mieux de "règuler " le NOUVEL OBS , LIBE et tous les médias auxquels il participe , car à propos de faire circuler n’importe quoi , la presse aux ordres et celle qui fait semblant d’être d’ opposition sont des orfèvres , il est vrai qu ’ ils sont financés par des miliardaires et que leur liberté s arrête là ou commencent les intérêts de ces derniers .

  • Pauvre Joffrin, il sait plus quoi faire pour exister, son torchon n’arrive pas a se vendre.

    Et combien de journalistes et autres néfastes soit-disants bien-pensants veulent nous obliger a lire leurs papier (qui selon eux ne dit que la vérité) a la gloire de l’élite et de l’establishment capitaliste.

    Quand on voit ce que contient le Nouvel Obs, le Figaro, le Point, le Monde et autres soit-disants journaux d’information, on peut se dire que pas mal d’arbres sont abattus pour pas grand chose.

  • Chiche ! Puisque bien des journaux (lequel y échappe ?) sont pris la main dans le sac à propager des mensonges, demandons une régulation de la presse et donc sa nationalisation et sa gestion par ses lecteurs ... Dernier exemple publc ci dessous :

    « Reporters sans vergogne » attaque maintenant la Bolivie
    Patricio Montesinos
    Rebelión
    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=155252

    L’organisation autoproclamée Reporters Sans Frontières (RSF), qui dit défendre la presse dans le monde, attaque maintenant la Bolivie comme elle a coutume de le faire s’agissant des pays catalogués « adversaires » des États-Unis, en ourdissant une nouvelle agression envers cette nation des Andes, déjà la cible, tous ces temps derniers, de campagnes médiatiques incessantes et d’actions subversives.

    « Reporters Sans Vergogne » ainsi qu’on appelle communément cette organisation (subventionnée par Washington et ses alliés européens) en raison de ses sempiternelles accusations sans fondement, met en cause la décision du gouvernement du président Evo Morales de porter plainte contre trois organes de presse boliviens accusés d’avoir déformé ses déclarations.

    Depuis Paris, les représentants de RSF ont en outre injurié Evo Morales en déclarant que les médias de cette nation d’Amérique du Sud ont le droit de réfuter « l’aspect équivoque et maladroit » des déclarations du président élu.

    Évidemment, ladite organisation, liée aux services secrets nord-américains et européens, s’arroge un droit qu’elle n’a pas, celui de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un État souverain qui a parfaitement le droit de dénoncer un organe de presse lorsque celui-ci déforme ou manipule les informations, fait tout à fait courant dans l’actualité internationale.

    Et ce sont bien de tels faits avérés qui sont reprochés aux médias boliviens suivants : Agencia de Noticias Fides (Agence de Presse Fides) et les quotidiens Página Siete et El Diario, tous connus pour leur ligne éditoriale ultraconservatrice et discriminatoire et qui ne perdent pas une occasion de diffamer Evo Morales et de travestir non seulement la réalité de la Bolivie, mais également celle qui prévaut dans d’autres pays d’Amérique Latine.

    C’est pourquoi le Ministère de la Présidence de Bolivie a déposé plainte devant la justice contre Fides, Página Siete et El Diario en s’appuyant sur une loi qui sanctionne la diffusion et l’incitation au racisme ou à la discrimination.

    Il convient de se demander pourquoi « Reporters Sans Vergogne » choisit comme cible de ses charges — et pourquoi précisément en ce moment — la Panchamama (la terre mère) victime, ces derniers temps, d’actions incessantes de déstabilisation visant à faire tomber le gouvernement d’Evo Morales.

    La réponse n’est pas très difficile : La Bolivie est plongée dans un processus de changements et cherche à atteindre une plus grande indépendance et souveraineté tout comme plusieurs nations sud-américaines et, parmi elles, l’Équateur et le Venezuela, politique qui dérange énormément Washington et qui doit, par conséquent, être torpillée à partir de tous les flancs.

    Pour cette tâche, non seulement la presse de droite bolivienne répond présent, mais aussi, comme il fallait s’y attendre, RSF, vieil outil des puissances occidentales pour attaquer des États qui ont l’audace de s’opposer aux gouvernements dits, jusqu’à aujourd’hui, tout-puissants.
    Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir