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La Russie de retour dans le jeu géorgien

par Remy Lefleur

Publie le mardi 4 septembre 2012 par Remy Lefleur - Open-Publishing
4 commentaires

La Russie part-elle à la reconquête de la Géorgie ? Toujours désireuse d’imposer sa puisssance dans son "étranger proche", Moscou pourrait bien chercher à entrer dans le jeu géorgien. C’est l’hypothèse ouverte par des propos récents de Vladimir Poutine sur fond de tensions régionales.

Au courant du mois d’août, Vladimir Poutine s’exprimait à la télévision russe pour reconnaître que l’offensive russe de 2008 avait été planifiée par l’état-major avec l’accord de la présidence. "Il y avait un plan, ce n’est pas un secret... C’est dans le cadre de ce plan qu’a agi la Russie. Il a été préparé par l’état-major général, fin 2006 ou début 2007. Il a été approuvé par moi et convenu avec moi", a reconnu le président russe.

Autrement dit, la version jusque-là défendue par la Russie selon laquelle Moscou était intervenu pour soutenir ses frères ossètes est caduque. C’était pourtant la thèse admise par la communauté internationale, notamment véhiculée par un rapport de la diplomate suisse Heidi Tagliavini.

Cette annonce intervient sur fond de tensions régionales. Fin août, trois policiers géorgiens et onze membres d’un groupe armé venu de Russie ont été tués dans des combats frontaliers. "Nous ne savons pas encore qui sont ces gens et pourquoi ils sont venus sur le territoire géorgien", a déclaré Nodar Kharchiladze, vice-ministre géorgien de l’Intérieur.

Il s’agit du "pire incident" depuis la guerre de 2008 qui s’était soldée par quelques centaines de morts, relève Nodar Kharchiladze. Désireux de calmer le jeu, le gouvernement géorgien s’est refusé à accuser la Russie, en raison notamment de la provenance de ce commando. Il faut dire que ces hommes armés arrivaient du Daguestan, une république de la Fédération de Russie profondément instable en raison d’un mouvement insurgé islamiste.

Toujours est-il que les relations russo-géorgiennes restent extrêmement tendues. Et les prochaines semaines ne devraient rien arranger. En effet, la Russie se prépare à lancer une série d’excercices militaires dans le Caucase incluant 8 000 hommes, des pièces d’artillerie, son aviation militaire et sa marine de guerre. "Caucase 2012" – c’est le nom de ces manoeuvres – incluera également la participation des forces armées d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, deux régions sécessionnistes de la Géorgie. Seulement reconnues par Moscou, ces deux territoires sont des alliés de taille pour la stratégie de puissance régionale de la Russie.

Or ces manoeuvres inquiètent la Géorgie, sans parler de l’affront consistant à inclure les forces armées de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie dans le dispositif militaire russe. Pour plusieurs observateurs, la Russie pourrait vouloir rejouer la partition de 2008 en créant les tensions propres à déclencher un conflit.

Ainsi pour Pavel Felgenhauer, spécialiste russe des questions de défense, "l’état-major russe a sans doute un autre plan pour envahur et occuper le reste de la Géorgie. Comme en 2008, la décision de l’activer sera dévidée par la même et unique personne, Vladimir Poutine".

L’autre possibilité, c’est que la Russie cherche à faire pression sur la Géorgie à quelques jours d’un scrutin législatif. Dans sa stratégie de puissance, Moscou cherche à placer un de ses pions à Tbilissi, en l’occurence Bidzina Ivanishvili. Oligarque ayant fait fortune en Russie dans les années 1980, Ivanishvili part à la conquête du pouvoir dans son pays natal. Après les élections législatives en octobre 2012, il vise l’élection présidentielle de 2013.

Très favorable aux intérêts russes, Ivanishvili est évidemment un allié de taille pour la Russie, quitte à piétiner l’indépendance politique et la modernisation économique durement acquise par la Géorgie au cours des dernières années.

Messages

  • Rien sur la "démocratie" revue et corrigée par Saakhasvili ?

    • Ben non.

      Il semblerait que l’"indépendance politique "actuelle de la Géorgie soit "acquise" pour l’auteur du post.

      "Indépendance politique" vis à vis de la Russie, évidemment.

      Quant à une éventuelle "indépendance politique" vis à vis des Occidentaux et des USA et l’OTAN en particulier j’attend qu’on m’explique si elle existe actuellement en Géorgie.

      Pas plus que l’"indépendance politique" de la France ou du Canada, d’ailleurs, vis à vis des USA.

      Mais je déconne.

      Je suppose que pour les Géorgiens, qui sont des gens du Sud, il y aura toujours une petite préférence pour le Centre de Tortures sophistiqué ultra moderne de Guantanamo que pour un Gulag pourri et moyennageux en Sibérie.

      (((- :

      Il y fait certainement plus chaud l’hiver.

      Et la Démocratie, (Surtout celle qui nous gouverne contre nos intérêts), c’est avant tout le droit à faire valoir ses préférences dans la mesure ou elle ne dérange pas nos maîtres.

      ((- :

      N.B.

      On n’a pas fini de subir les comparaisons hors propos et les jugements et analyses orientées entre "notre" merde" et celle des autres.

      Dans la mesure ou ces "autres" refusent de sucer nos maîtres. Ou désirent tout simplement en changer à défaut de se pouvoir se libérer vraiment

      Surtout quand la "merde" des autres dérange ceux qui nous la font bouffer ici : et qu’ils veulent en plus qu’on les approuve dans leurs combines criminelles.

      Demain, si Poutine "lâche" la Syrie et l’Iran non seulement ces "bonnes âmes" si sensibles lui refilent tout le Peuple Géorgien à sodomiser mais même les pays Baltes.

      Et un Prix Nobel de la Paix en prime.

      G.L.

  • "la modernisation économique" durement acquise par la Géorgie au cours des dernières années" !
    Quand on sait ce que recouvre ce genre de formulation, on ne s’étonne nullement de voir cet article à la gloire du dictateur Saakhachvili sur un site ultralibéral.

  • Dites moi, c’est bien saakashvili qui a fait faire sauter le monument aux soldats géorgiens de l’armée rouge (300 000) tombés face au nazisme, explosion qui a tuée au passage deux habitantes, une mère et son enfant, qui n’y etaient pour rien mais avaient juste la mauvaise idée de passer par là au mauvais moment ?