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Retour de la mission Bienvenue en Palestine : incroyable succès !

Publie le mercredi 5 septembre 2012 par Open-Publishing

Ci-dessous un bilan illustré de la mission Bienvenue en Palestine, partie en Jordanie le 24 août dernier... et rentrée totalement enthousiaste, bien qu’ayant été à nouveau empêchée de pénétrer en Cisjordanie par l’occupant israélien ! Merci à tous les participants, merci à tous les Jordaniens qui nous ont accueillis avec une telle chaleur, merci à tous les militants qui nous ont apporté leur soutien.


Difficile de quitter la Jordanie pour la centaine de militants qui ont vécu des moments très forts aux côtés des Palestiniens de Jordanie depuis le 24 août dernier.

Aucun d’entre nous ne s’attendait en effet à un tel accueil. Nous savions que des millions de Palestiniens étaient établis en Jordanie, constituant la majorité de la population du pays, mais nous n’imaginions pas à quel point la Palestine était ancrée dans leur coeur et dans leurs préoccupations.

Six cents km de frontières avec la Palestine, quelque 400.000 Palestiniens à l’intérieur de sept camps de réfugiés, et plus de trois millions d’autres vivant au rythme des événements en Palestine, mais ne pouvant que très difficilement exprimer publiquement leur attachement à leur patrie et à leurs droits fondamentaux, dont celui de pouvoir retourner chez eux, contribuent certes à créer une situation très particulière dans tout le pays.

Mais jamais nous n’aurions pensé que notre initiative susciterait un tel enthousiasme dans toutes les couches de la population.

Les syndicats, les journalistes, les habitants des camps, mais aussi les commerçants et les gens de la rue — et même bon nombre de policiers— n’ont cessé de nous encourager et de nous féliciter.

A la télévision, dans les journaux et dans la rue, nous étions en permanence accueillis par des signes de victoire en forme de V et par "Marhaban bikoum fi Falestine !", traduction arabe de "Bienvenue en Palestine", sur toutes les lèvres.

D’ordinaire contraints par le régime jordanien de taire leur attachement à la Palestine, au point qu’il est interdit de hisser le drapeau palestinien, la présence d’une centaine d’internationaux affichant "Free Palestine", ainsi que les couleurs de la Palestine, a amené un nombre impressionnant de Palestiniens à exprimer leurs sentiments et leurs revendications.


Les médias jordaniens, qui avaient suivi de près les missions précédentes, notre refoulement dans les aéroports, comme le traitement brutal et illégal de la police israélienne à l’égard de celles et ceux qui étaient parvenus jusqu’à l’aéroport de Tel Aviv, ont donné un très large écho à notre décision de répondre à l’invitation du gouverneur de Bethléem en passant par le Pont Allenby, lors d’une conférence de presse organisée par les responsables syndicaux à la Maison des Syndicats, le dimanche 26 août.

Et à notre grande surprise ces médias nous ont suivis en voiture jusqu’à la frontière, où ils ont été empêchés par les autorités jordaniennes de monter avec nous dans les cars qui font le transport jusqu’au check-point israélien.


En contact téléphonique permanent avec nous, ils ont néanmoins relaté comment notre 1er car était bien arrivé jusqu’au premier check-point israélien et avait été obligé de faire demi tour après quelques minutes utilisées par les Israéliens pour collecter tous les passeports des passagers, puis les rendre en vrac avec un tampon "Entry Denied" (entrée refusée) et donner l’ordre au chauffeur de faire demi tour.

Check-point israélien :

Premier car arrivé au check-point israélien :

Ils ont aussi rapporté que notre deuxième car avait été stoppé à quelques dizaines de mètres de ce barrage israélien, à la dernière petite barrière nous en séparant, sur ordre des Israéliens, apparemment rendus nerveux
par la présence à leur côté de journalistes israéliens désireux de voir à quoi ressemblaient ces fameux empêcheurs d’occuper en rond.
Nous ayant toujours décrit comme une horde de terroristes, les autorités israéliennes n’avaient guère envie que leurs médias voient, photographiés et filmés des femmes, des hommes et des enfants normaux et parfaitement
pacifiques.

Les passagers du 2ème car sont alors descendus pour franchir à pied cette ultime barrière en bois vert qui les séparait des Israéliens, afin d’aller leur demander pour quelles raisons le premier car venait de faire demi-tour.
Quand les policiers jordaniens nous en ont empêchés, nous nous sommes allongés par terre en signe de protestation, avant d’être remis de force dans ce deuxième car et reconduits à Amman, comme les autres,
tandis que les journalistes israéliens et internationaux ne cessaient de nous appeler pour savoir ce qui nous arrivait.




A notre arrivée à l’hôtel, les journalistes jordaniens étaient à nouveau présents pour nous interviewer sur ce que nous venions de vivre et sur nos plans pour les jours à venir.




Apprenant que nous comptions nous rendre dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens dès le lendemain, plusieurs équipes de télévision ont alors demandé à nous y accompagner, ce que nous avons accepté avec plaisir, comprenant que c’était pour elles une occasion inespérée de pénétrer dans des lieux qui leur sont difficilement accessibles en temps normal.

Après le camp de Jarash, au Nord d’Amman qui regroupe environ 35.000 Gazaouis "déplacés" en 1967, auquel nous avions rendu une première visite dès le 25 août, nous nous sommes rendus successivement dans les camps de Wehdat (Aman), de Baqa’a (à l’Est), et enfin dans celui de Sukhnah au Nord-Est d’Amman.

A chaque fois, nous avons bénéficié d’un accueil chaleureux et pu constater que ces camps ne souffraient pas seulement de pauvreté et de manque de maisons décentes, d’infrastructures sanitaires et scolaires, mais aussi d’une véritable mise à l’écart. Entourés de murs ou de sortes de routes périphériques, ou encore relégués à la limite du désert, les habitants de ces camps sont condamnés à un isolement visiblement destiné à leur faire payer leur absence de renoncement à leurs droits, et notamment à leur droit au retour, inscrit dans la résolution 194 des Nations Unies.




Forcés à l’exil par Israël depuis 1948 ou 1967, ils ont été dépossédés de leurs terres, de leurs foyers, de tous leurs biens, ils sont coupables de ne pas avoir perdu la mémoire et de conserver l’espoir que le droit international sera appliqué un jour.

- A Baqa’a :

- A Jerash :



- Distribution de fournitures scolaires dans le camp de Jerash :



- Dans le camp de Sukhnah :






Ainsi Um Khaled, 84 ans, rencontrée dans sa petite maison du camp de Sukhnah, nous a décrit avec précision les terres qu’elle possédait avec son mari près de Haïfa, les raisins, le blé, le maïs qu’ils y cultivaient, les vaches et les chevaux qu’ils élevaient, ainsi que la manière brutale dont ils ont été chassés un beau jour de 1948, sans avoir eu le temps d’emporter autre chose que les vêtements qu’ils avaient sur eux, et une balle dans le dos de son époux pour le faire avancer plus vite.

De sa voix posée, Um Khaled explique que depuis cette date son village palestinien a été rasé, mais que ses terres ont été laissées à l’abandon. "Elles ne sont même pas cultivées. Quel gâchis !", s’exclame-t-elle. "Alors pourquoi mes enfants et petits enfants qui le souhaitent ne pourraient pas aller s’y installer à nouveau ?"

Ci dessous quelques photos pour illustrer l’accueil extraordinaire qui nous a été réservé partout, par les petits comme par les grands, lors de notre passage dans les camps, lors de la remise des fournitures scolaires aux enfants de Jérash, lors de nos manifestations devant l’ambassade d’Israël et de France (le gouvernement "socialiste" n’ayant même pas élevé la moindre protestation contre notre refoulement, ni demandé d’explications à ses homologues israéliens), lors de nos visites animées à la Mer Morte, sur le site de Petra, comme dans les rues d’Amman, où les commerçants nous tendaient des cadeaux, où des chauffeurs de taxi refusaient de se faire payer la course et des restaurateurs le repas !

Un très grand merci à tous nos amis jordaniens, et notamment Walid, Haneen, et Rami qui ont piloté nos visites, ont assuré les traductions, et ont rendu possible cette riche expérience, comme nos rencontres avec Leila Khaled, Ali Hattar, le Forum Social, et la troupe musicale palestinienne "Baladna".

Un périple qui nous a fait découvrir un autre pan de la Palestine, qui a permis de créer de nouveaux liens, mais aussi des attentes auxquelles nous devrons répondre, chacun de nos hôtes nous demandant systématiquement : "Quand allez-vous revenir ?"

Des militants jordaniens nous accompagnent à la frontière jordanienne
et nous encouragent





La patronne de notre hôtel nous offre la nuit quand nous revenons du pont Allenby !

Invités à déjeuner au restaurant du Jordan Tower par ses propriétaires

Au château d’Ajlun, à la Mer Morte et à Pétra : comment joindre l’utile à l’agréable...














La mission dans la presse tous les jours



Amman : la population nous salue au passage, ainsi que dans les commerces : !







Surtout quand nous manifestons devant l’ambassade de France, puis celle d’Israël :






























Visite des camps mais aussi hébergement sur le toit et petit déjeuner à Baqa’a, avant la visite de l’orphelinat, de l’atelier d’artisanat et des rues du camp :










Visite du centre pour handicapés de Jerash, de l’école de l’UNRWA, partie de billard et déjeuner :












Nos amis palestiniens nous décernent à la fin du séjour deux récompenses : une banderole dessinée par des enfants des camps et une carte brodée de la Palestine, que nous remettons à notre "doyenne", Minou qui, à plus de 80 ans, n’a pas manqué une seule des activités de la mission !




Et en prime, une rencontre avec Leila Khaled et un récital de Kamal, le chanteur de la troupe "Baladna", dans le café du même nom à Amman :




Ambiance du premier au dernier jour !





(Merci à Guy et tous les autres pour toutes ces photos)

Enfin, un fraternel salut à nos amis de Bethléem, qui n’ont pu nous recevoir cette fois encore mais qui ont suivi de près les activités de notre mission en Jordanie et nous ont envoyé de nombreux messages d’encouragement.

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article7592

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