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Avec un tee-shirt Mac-Do,j’ai bon ?

par Laïc

Publie le mercredi 12 septembre 2012 par Laïc - Open-Publishing
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Mais jusqu’où s’étend désormais le sacro-saint principe de neutralité dans l’enceinte scolaire ? Une question qui se pose avec acuité, à la lumière d’un récent fait divers qui a repoussé toujours plus loin les limites du dogmatisme laïque.

D’une rare subjectivité et élasticité quand on est une mère de famille voilée, ou en l’occurrence quand on se prénomme Mohamed, la loi sur l’interdiction des signes religieux à l’école, non contente de la mise au ban des élèves voilées, continue d’ostraciser et d’exclure, jusqu’à s’appliquer à un agent de service qui a eu le tort de porter un tee-shirt siglé « Algérie ».

Les faits remontent en mai dernier, à Avignon, dans la cité des Papes (un comble !), quand celui que la presse locale appelle juste Mohamed fut sommé par le principal du collège Anselme-Mathieu de retirer son polo, ce qu’il refusa. Un citoyen typé, portant un prénom typé, et arborant un tee-shirt un peu trop ostensiblement typé, il n’en fallait pas plus pour que son employeur prenne des libertés avec la loi sur la laïcité, et la mette à sa sauce très épicée…

Où était le signe religieux honni, qui fait cauchemarder la France anticléricale, sur ce simple tee-shirt ? Mohamed n’étant de surcroît ni un élève, et encore moins un parent d’élève, celui qui mériterait l’opprobre et la sanction pénale n’est-il pas celui qui a enfreint la loi en la dévoyant ?

Mohamed n’a pas courbé l’échine et ne s’est pas exécuté, et au nom de quoi aurait-il dû le faire ? En tout cas, pas au nom de la loi qui a proscrit le voile… Après avoir poussé les portes du commissariat de la ville pour déposer plainte pour discrimination, l’agent de service, qui s’est attiré les foudres du personnel du collège, s’est retrouvé projeté sur le banc des accusés. Il s’est vu en effet reprocher d’avoir outragé le principal et l’intendant de l’établissement, mais mystère, personne n’a soufflé mot sur la nature du délit, rien n’a filtré...

Moralité de cette histoire pas si morale que ça : la liberté individuelle fondamentale de s’habiller selon ses goûts et son mode de vie, aussi longtemps qu’elle ne contrevient pas à la loi, a été bafouée, laissant place à une islamophobie institutionnelle teintée de xénophobie que les années noires du Sarkozysme ont fortement contribué à légitimer et à enraciner.

La situation se serait envenimée, selon la version officielle, et bilan : le coupable tout désigné n’est autre que la victime Mohamed, lequel écope d’un mois de prison ferme et de 1900 euros d’amende, soit 1200 euros pour le principal et 700 euros pour l’intendant. Le meilleur reste pour la fin : il est condamné, tenez-vous bien, au motif du « respect de la laïcité et de la neutralité dans l’apparence »…

L’arbitraire a définitivement droit de cité au sein du temple du savoir, c’est la démocratie et les valeurs républicaines qui sont sérieusement mises à mal.
(source:Oumma.com )

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